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Jours tranquilles à Paris
12 janvier 2020

Cache-téton

shoot 50 (19)

A l’heure où les géants du Web traquent nos plus infimes courbures, où #metoo côtoie #freethenipple (« libérez le téton ») tandis que les Femen dépoitraillent la politique, force est d’admettre que les tétons sont devenus une partie très, très sensible de notre anatomie. Et pas seulement au féminin ! Au pays du Soleil-Levant (dont le drapeau ressemble furieusement à un mamelon écarlate), 84 % des femmes sont dégoûtées par la vision des rondelles transparaissant sous la chemise des salarymen (sondage SoraNews24). Heureusement, l’empire des sens a le sens du commerce : cette année, les cache-tétons masculins se sont vendus comme des petits seins : 55 000 unités. A 8 euros la paire sur le bien nommé Dot Store, ça défrise… d’autant que vous pourrez bientôt acheter des tee-shirts alvéolés haute technologie pour camoufler vos indécents renflements, pour la bagatelle de 62 euros. Ce dont on déduira l’équation suivante : cacher ses seins, ça coûte un bras.

En Europe, l’argument est plus pragmatique qu’esthétique : le joggeur du dimanche évite ce qui irrite tout en tenant sa bourse, à coups de gels, sparadraps et vernis à ongles (comptez 50 centimes la séance sportive confortable et pudique).

Ces timidités vous exaspèrent ? Pas de problème, le grand capital a réponse à tout. Les plus contrariants agrémenteront leur poitrine de faux tétons en relief, tandis que les adeptes des méthodes naturelles se tourneront vers les pompes et autres suceurs, destinés à faire gonfler les mamelons (mais pas les pectoraux, désolée). Entre les aréoles du péché et les auréoles de la vertu, le débat enfle : manifestement, il va falloir prendre nos mamelles en patience. Le Monde

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