Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Jours tranquilles à Paris
19 janvier 2020

Gode-ceinture

ceinture gode

Les femmes sont des hommes comme les autres… surtout quand elles s’approprient l’attribut masculin par excellence : le pénis. A ce titre, le gode-ceinture trouble les genres, et depuis longtemps. Le godemichou apparaît dans la langue française en 1611, et pourrait tirer son nom du latin médiéval gaude mihi (« réjouis-moi », tout un programme). Autant dire qu’on n’a pas attendu les ABCD de l’égalité ou le féminisme de la deuxième vague pour mettre les genres cul par-dessus tête.

Grâce au gode-ceinture, non seulement les femmes pénètrent (ce qu’elles pouvaient déjà faire avec leurs doigts ou leurs mains ou leurs rouleaux à pâtisserie), mais les hommes eux-mêmes peuvent se rajouter un ou plusieurs pénis de substitution, qui ne se positionneront pas forcément sur le pubis. Le corps se réinvente, multiplie son potentiel, se moque de la nature. Forcément, pour les tenants de la stricte anatomie, ça fait peur.

Le nom de gode-ceinture évoque les châtiments, la pornographie, les ceintures de chasteté, le cuir… à mille lieues des versions actuelles d’une prothèse ludique. De fait, on devrait plutôt parler de gode-harnais (avec des sangles pour stabiliser) ou de gode-culotte (décliné dans des versions archi-féminines avec dentelles, froufrous et embouts fantaisie). On remarquera au passage qu’il n’est ni rare ni innocent que notre culture persiste à utiliser des mots dramatisants pour disqualifier ou tenir à distance des pratiques qui dérangent. En somme, face à la transgression potentielle de qui porte la culotte, on se débrouille pour faire ceinture. Le Monde. 

Publicité
Commentaires
Publicité