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Jours tranquilles à Paris
6 février 2020

États-Unis - Procès en destitution : Trump acquitté

trump destitution

COURRIER INTERNATIONAL (PARIS)

Cette victoire politique a cependant été assombrie par la défection d’un élu républicain de premier plan : Mitt Romney, candidat malheureux à la Maison-Blanche en 2012.

“Non coupable”, “Non coupable” : par un double vote à la chambre haute, les sénateurs américains ont acquitté le président Trump, mercredi 5 février, mettant un terme, 12 jours après son ouverture, au “procès le plus court de l’histoire des destitutions présidentielles”, selon les mots du Los Angeles Times.

Lors de cette procédure solennelle retransmise en direct à la télévision, le Sénat a estimé, par 52 voix sur 100, que Donald John Trump, 45e président de l’histoire, ne s’était pas rendu coupable d’abus de pouvoir. Par 53 voix sur 100, il a également estimé qu’il ne s’était pas rendu coupable d’entrave à la bonne marche du Congrès.

“Sale coup” d’un”vieil ennemi”

L’acquittement, dans un Sénat dominé par les républicains, était “prévu de longue date”, recontextualise Politico. D’autant que la Constitution américaine impose une majorité des deux tiers (67 sièges sur 100) pour destituer un président. Mais il a finalement pris un goût “doux-amer”, un “vieil ennemi”, le sénateur républicain de l’Utah Mitt Romney, lui réservant “un sale coup” qui a “entaché le moment”. Le candidat malheureux à la Maison-Blanche en 2012 est le seul à avoir adjoint sa voix à celles des démocrates lors du vote sur le premier article de mise en accusation, jugeant le président “coupable” d’abus de pouvoir. “Ce coup de théâtre de dernière minute a privé Trump d’un argument qu’il attendait depuis longtemps : l’unité absolue des républicains face aux démocrates qui tentent d’usurper la présidence.”

Dans la foulée de l’acquittement, plus de 200 rassemblements “Rejetons la dissimulation” ont eu lieu à travers le pays, rapporte USA Today. A Washington, près de 200 manifestants anti-Trump se sont massés devant le Capitole, selon le journal, pour exprimer leur colère contre les républicains. Et surtout contre le leader de la majorité au Sénat, Mitch McConnell, l’interpellant aux cris de “honte” ou “Moscou Mitch”.

Donald Trump a lui réagi sur son canal de communication préféré, Twitter, postant une vidéo le montrant en train de se présenter aux élections présidentielles pour une durée indéterminée, note The Hill.

“Stigmate”

Et maintenant ? Neuf mois avant la prochaine présidentielle, le 3 novembre, “le verdict du Sénat permet à Trump de déclarer victoire alors qu’il s’engage dans la course à sa réélection”, analyse Los Angeles Times. “Mais contrairement à tout autre président de l’histoire moderne, il se présentera sous le stigmate d’avoir été destitué par la Chambre – un développement dont les conséquences politiques sont inconnues.”

Après cette épreuve dont il sort “enhardi” et ayant désormais “les mains libres pour repousser encore plus loin les limites de la bienséance exécutive”, The Atlantic s’inquiète de son côté d’assister à l’avènement d’un “Trump 2.0” :

Le prochain test pour M. Trump est la réélection. Il pourrait considérer la campagne 2020 comme le référendum ultime sur ses méthodes. (…) Si son acquittement renforce son instinct, une victoire électorale pourrait rompre le dernier fil rouge qui le relie aux normes traditionnelles du comportement présidentiel.”

Avec un acquittement laissant ses adversaires craindre un chef de l’exécutif au pouvoir “sans limites”, une cote de popularité record, fiasco du processus des primaires démocrates lors du caucus de l’Iowa… “Dans l’état actuel des choses”, prévient The Christian Science Monitor, “M. Trump est en assez bonne position pour gagner en novembre”.

plantu

Dessin de Plantu dans Le Monde daté du 7 janvier 2020

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