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Jours tranquilles à Paris
25 février 2020

“La sensation était folle”- Des femmes racontent leur première masturbation

[Hors série Cheek x Les Inrocks - Plaisir féminin] Un jet de douche puissant, une selle de vélo serrée, un oreiller contre notre peau… et voilà que la chaleur monte dans le bas-ventre. Des premières sensations aux caresses autoérotiques, la première masturbation est un apprentissage (souvent) à l’aveugle.

Entre secousses sensorielles, tâtonnements maladroits et couacs, comment se passent ces premiers instants où l’on cherche la jouissance de soi ? Selon une enquête IFOP1, en 2019, trois femmes sur quatre (76 %) déclarent s’être déjà masturbées au cours de leur vie, contre 60 % en 2006 (CSF2). Comment trouve-t-on le chemin vers les terminaisons de son plaisir ? Peut-on jouir sans connaître son corps ? Des femmes entre 20 et 32 ans nous ont raconté leur autre “première fois”.

masturfem

Mathilde, 24 ans

“J’ai commencé à me masturber avec une peluche, vers l’âge de 6 ou 7 ans. J’avais un long serpent d’un mètre cinquante comme traversin dans mon lit. Le soir, dans ma chambre, je le mettais autour de mes jambes et de mes bras. Je baissais mon pantalon et je me frottais bien autour de lui. Je me suis rendu compte que c’était hyper agréable de faire ça. J’ai réussi à jouir et c’était assez dingue. J’avais très envie de le refaire.”

Marion, 27 ans

“La première fois que j’ai entendu parler de masturbation féminine, c’est en lisant… Le Journal d’Anne Frank. Je me souviens très bien de la scène où elle découvre le plaisir solitaire. Elle met un doigt dans son sexe et le décrit assez précisément. Au moment où j’ai lu ça, je devais avoir 12 ou 13 ans. Ça m’a bouleversée. J’ai essayé de le refaire, mais ça ne marchait pas du tout. Je crois que je ne savais pas comment m'y prendre, ça n’allait pas avec juste un doigt. J’avais l’impression que c’était un peu technique, un peu ardu… C’est bien plus tard que j’ai découvert qu’il me fallait un pommeau de douche ou un gode pour avoir un orgasme.”

Camille, 32 ans

“Vers l’âge de 7 ans, j’allais chez mes grands-parents avec ma cousine dont j’étais super proche. On dormait dans le même lit et je me souviens qu'on prenait nos doudous et qu'on les mettait entre nos jambes en se faisant des films. On se disait qu'on avait des amoureux et qu'on faisait l'amour – je crois qu'on mimait un peu maladroitement des bruits d'adultes. On savait toutes les deux très bien trouver notre plaisir, ce que je trouve assez fou si jeunes. Mais c'était notre secret évidemment.”

Chloé, 26 ans

“Ça a commencé vers l’âge de 8 ans, les jours de piscine. Dans mon lit, le matin au réveil, je me déshabillais pour enfiler mon maillot de bain sous mes vêtements avant de partir à l'école. Mais une fois toute nue, au lieu d'enfiler mon maillot, je retournais sous la couette. Je ne sais pas pourquoi je le faisais, mais c'est devenu un rituel. Ce qui éveillait un désir érotique, c'était vraiment le fait d'être nue et le contact des draps sur ma peau, la sensation de chaleur en retournant sous la couette. Je voyais des choses, des couleurs, des formes, comme si je visualisais le plaisir qui monte.”

Lucie*, 27 ans

“Je me suis masturbée pour la première fois vers l’âge de 19 ou 20 ans. J’ai parlé avec une amie qui m’a donné envie de tenter l'expérience. Intuitivement, j’ai trouvé mon clitoris. J’ai fait des gestes approximatifs mais efficaces. Le plaisir est monté de malade, je me suis demandé si c’était normal, si ça allait s’arrêter… La sensation était folle, j’ai eu un orgasme. J’ai écrit à mon amie pour le lui annoncer… J’ai regardé mon téléphone et j’ai vu : ‘Message envoyé à parrain.’ Et là, j’ai eu envie de crever… J’ai envoyé un second message, pour justifier le premier. Il a fait comme s’il n’avait rien vu et m’a dit que j’avais raison de ‘m’amuser’… Aujourd’hui, ça me fait rire, même si la honte brûlante a duré longtemps.”

Juliana, 24 ans

“Je me rappelle, vers l’âge de 8 ans, je me masturbais. J’appuyais sur mon sexe sans savoir. Ça faisait du bien, comme des guilis. C’était sympa. Je regardais les films de James Bond à la télé, dans le salon. Il y avait des scènes avec des meufs sexy et le mec qui commence à les chauffer. Ça plaisait bien à mon imaginaire de gamine. Un jour, ma mère m’a vue et m’a fait une remarque. Par la suite, je ne me suis pas arrêtée pour autant. J’avais envie de découvrir mon corps. Comme c’était un truc vraiment interdit, ça m’excitait encore plus. Je le faisais planquée dans les toilettes ou quand tout le monde dormait.”

Nina*, 26 ans

“J’avais autour de 8 ans quand j’ai découvert la masturbation. J’avais un scénario en tête, des fantasmes qui découlaient d’images volées, genre bande dessinées pornos. Pour me mettre en situation, je glissais un foulard dans mon T-shirt pour faire une fausse poitrine. Je crois que je visualisais l’image de la femme que j’aurais voulu être, avec ses jolies formes. Je me frottais contre un coussin ou une couverture, dans mon lit. Je stimulais mon clitoris. Du premier coup, ça a très bien fonctionné ! J’ai longtemps utilisé la même technique.”

Clara*, 21 ans

“J’étais chez mes grands-parents et je regardais la télé. Je me suis endormie sur le canapé et quand je me suis réveillée, la télé diffusait un film pornographique. Je devais avoir 10 ou 11 ans. J’étais perplexe. Un peu après, quand j’ai été seule chez ma mère, j’ai voulu retenter l’expérience. En regardant du porno, j’ai senti une sorte de chaleur au niveau de mon clitoris et j’ai commencé naturellement à me caresser. Chaque sensation était une découverte.”

Claire*, 23 ans

“J’ai découvert la masturbation un peu par hasard, quand j’ai eu 12 ou 13 ans. C’était plus comme un jeu, je ne savais pas vraiment ce que je faisais. Je croyais que j’avais trouvé un truc fou, que j’étais la seule capable de faire. J’étais dans un internat catholique. Je ne pouvais pas en parler à mes copines, les questions de sexualité étaient hyper taboues. Je croyais que j’étais une obsédée sexuelle. Mais je le faisais assez régulièrement, même à l’internat, et je trouvais ça cool. J’avais l’impression d’avoir un genre de super pouvoir sur mon corps.”

1 Étude Ifop pour le magazine Elle “Où en est la vie sexuelle des Français en 2019 ?”, réalisée par questionnaire auto-administré en ligne du 28 au 29 janvier 2019 auprès d’un échantillon de 1 007 femmes, représentatif de la population féminine âgée de 18 ans et plus résidant en France métropolitaine.

2 Enquête Contexte de la sexualité en France (CSF), réalisée entre septembre 2005 et mars 2006 par l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) et l’Institut national d'études démographiques (Ined) à l’initiative de l’Agence nationale de recherche contre le sida (ANRS).

* Les prénoms ont été modifiés

Le Hors série Cheek x Les Inrocks "Plaisir féminin" est disponible en kiosque depuis le 7 février

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