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Jours tranquilles à Paris
28 avril 2020

La lettre politique de Laurent Joffrin - Déconfinés ou déconfits ?

A nous la liberté ? Certainement pas. Le déconfinement annoncé par le Premier ministre a toutes les allures d’un confinement qui ne dit plus son nom. Ou d’un demi-confinement. La France n’est plus enfermée chez elle, certes – plus entièrement, en tout cas. Mais elle reste sous cloche. Les personnes âgées doivent se préserver, le télétravail continue, les écoles rouvriront au compte-gouttes selon la situation locale, les bars, les restaurants, les salles de spectacle restent fermés. Beaucoup de Français seront encore incités à rester chez eux et les autres devront, pour reprendre le cours de leurs activités, s’entourer d’une myriade de précautions.

Pouvait-on faire autrement ? L’opposition s’oppose, ce qui est son rôle. Mais ses critiques, plus ou moins sonores, sont partielles, ciblées, voire disparates. En fait, elle a du mal à répondre à une question simple : faut-il déconfiner plus ou déconfiner moins ? La réponse qu’elle fournit, c’est le moins qu’on puisse dire, n’est pas claire. Le gouvernement aura beau jeu de le lui faire remarquer. C’est bien plus auprès de l’opinion qu’il est à la peine. Emmanuel Macron avait fait briller un rayon d’espoir en fixant la date du 11 mai pour libérer les Français. Or c’est une libération très conditionnelle qu’annonce Edouard Philippe. Incontestable zigzag dans le discours officiel.

Au fond, le gouvernement paie toujours le prix de son péché originel : l’affaire des masques et des tests, déclarés peu utiles au début de l’épidémie, aujourd’hui promus comme des solutions évidentes. Edouard Philippe s’est défendu en expliquant que la doctrine scientifique avait changé. On soupçonne que cette doctrine était directement indexée sur le nombre de masques et de tests disponibles. Comme on espère en avoir plus en mai, le bon sens reprend ses droits : le masque protège, le test permet de dépister et d’isoler les malades. On reconnaît aujourd’hui ce qu’on avait nié hier. Il était temps.

LAURENT JOFFRIN

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