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Jours tranquilles à Paris
10 mai 2020

La RATP va tester des caméras « intelligentes » pour mesurer le taux de port du masque dans la station Châtelet

A titre « expérimental », la station-clé du centre de Paris sera équipée pendant trois mois de caméras pour mesurer l’adoption du masque dans le métro parisien.

Par Damien Leloup - LE MONDE

Six caméras pour démarrer, ce 11 mai, et douze à terme : pour le début du déconfinement, les voyageurs empruntant la station Châtelet du métro parisien seront observés par des caméras utilisant un logiciel de reconnaissance automatique, qui déterminera si les personnes qui empruntent cette station, l’une des plus fréquentées d’Europe, portent un masque. Car le port du masque sera obligatoire dans tous les transports en commun, jusqu’à nouvel ordre.

Ce dispositif sera présent de manière « expérimentale », pour trois mois, explique-t-on à la Régie autonome des transports parisiens (RATP). Il permettra d’avoir, en temps réel, une estimation du nombre de voyageurs qui respectent les consignes sanitaires. « Aucune donnée ne sera stockée, tout sera entièrement anonyme, et ce dispositif n’est absolument pas prévu à des fins de verbalisation », explique-t-on à la RATP. L’établissement public a signalé cette expérimentation à la Commission nationale et libertés (CNIL) et assure respecter pleinement la législation en vigueur. Les voyageurs seront informés de la présence des caméras par des messages sur les panneaux d’affichage dans la station et sur les quais du métro.

Technologie testée à Cannes

Les caméras seront gérées par l’entreprise française DatakaLab, qui a déjà mis en place un dispositif similaire sur des marchés de la ville de Cannes (Alpes-Maritimes). La CNIL examine actuellement le système ; sans avoir rendu d’avis définitif, elle a estimé, auprès du site spécialisé NextInpact, que les mesures d’anonymisation prévues « présentent des garanties en matière de protection de la vie privée des personnes ».

« Tout le traitement se fait au niveau de la caméra : aucune image n’est transmise, seule une statistique est envoyée, et l’analyse se fait en mémoire vive, ce qui fait que même si la caméra était volée, on ne pourrait rien y trouver », détaille Xavier Fischer, de DatakaLab.

Au-delà des problématiques de vie privée, l’efficacité du dispositif devra encore être démontrée : les logiciels de détection automatique sont généralement beaucoup moins efficaces en intérieur et par basse lumière qu’en extérieur et en plein jour.

« D’après nos premiers tests à Châtelet, nous en sommes à 90 % de précision, assure M. Fischer. Bien sûr, les conditions seront plus difficiles à partir de lundi, lorsqu’il y aura plus de monde dans la station ; mais c’est un outil d’aide à la décision, qui n’a pas besoin d’avoir une précision absolue. A Cannes, sur deux marchés différents, nous avons vu des écarts de score importants : c’est suffisant pour que la mairie sache dans lequel elle doit distribuer en priorité des masques. »

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