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Jours tranquilles à Paris
14 mai 2020

L'ÉDITO de Charles de Saint Sauveur – Le Parisien

Petit à petit, Philippe fait son nid     

Pour un Premier ministre, l’«enfer » de Matignon est généralement une essoreuse dont on sort moins blanchi sous le harnais que totalement lessivé. Edouard Philippe donne étrangement l’impression inverse. Au lieu de se ratatiner, il semble prendre de l’épaisseur. Gilets jaunes, retraites, coronavirus... L’invraisemblable série d’épreuves du feu que le Premier ministre traverse depuis 18 mois tient du parcours initiatique. Cet élu que très peu de Français connaissaient quand Emmanuel Macron l’a recruté il y a trois ans, affronte les obstacles avec une certaine constance. Bien ou pas, chacun se fera son avis. Mais on peut lui reconnaître d’avoir imprimé son style, et surtout, de s’y tenir en toutes circonstances. Clarté, fermeté... voire une rigidité que ne renierait pas son mentor Alain Juppé. Cette constance tranche avec le positionnement du président, qui paraît toujours se chercher, entre raideur et rondeur. Le dernier sondage Ifop est-il une traduction chiffrée de ce ressenti ? Le Premier ministre recueille dans cette enquête réalisée début mai 57% (+4 points) de bonnes opinions contre 48% (+2%) pour Emmanuel Macron. Il n’est pas le premier chef du gouvernement à voir sa cote dépasser celle de son chef, et il ne serait pas non plus le premier à glisser sur les marches de Matignon. Mais petit à petit, l’inconnu de Matignon fait son nid. Sans appartenir au parti présidentiel, il s’installe comme l’héritier naturel de la Macronie. Voire, si les circonstances le décidaient, un recours.

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