Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Jours tranquilles à Paris
4 juin 2020

"Je sens que tu n’es pas loin... Tu n’es pas mort : tu dors enfin..." - Nicolas Bedos

bedos adieu

bedos25

A Paris, l’adieu émouvant à Guy Bedos

Article de Sandrine Blanchard 

La preuve que l’humour est un signe d’intelligence, c’est qu’il énerve les cons. Et Dieu que tu en as énervé, des cons ! », sourit, les larmes aux yeux, Michel Boujenah. Jeudi 4 juin, dans l’église Saint-Germain-des-Prés, à Paris, le comédien et humoriste rend un dernier hommage à son ami et confrère Guy Bedos, mort le 28 mai, à l’âge de 85 ans.

Dehors, des centaines d’admirateurs et de curieux écoutent la cérémonie retransmise par haut-parleurs après avoir applaudi l’arrivée du cercueil. Au diable la distanciation sociale : massée derrière des barrières, la foule n’a pas la tête à se protéger d’un coronavirus qui semble déjà loin. « J’aimais son humour, son franc-parler, son impertinence, il me paraît irremplaçable », témoigne un fan des revues de presse qui firent le succès de Guy Bedos.

A l’intérieur de l’église, musique de films et chansons (Ma plus belle histoire d’amour, de Barbara, interprétée par l’actrice Doria Tillier, For me, formidable, de Charles Aznavour) ponctuent les souvenirs et témoignages de la famille et des amis. « Tu étais comme un frère, toujours disponible pour me conseiller, m’écouter. Je te promets de continuer à faire rire. Ta gentillesse et ton si beau regard vont nous manquer, merci et bravo », salue Muriel Robin, en pleurs.

Tout le monde se lève et un tonnerre d’applaudissements retentit. Dans l’assemblée se croisent des générations de comédiennes et comédiens (Jean-Paul Belmondo, Pierre Richard, François Berléand, Jean Dujardin, Fanny Ardant, Catherine Frot, Virginie Efira, Benoît Magimel, Alex Lutz), des humoristes (Elie Semoun, Smaïn), des personnalités des médias (Michel Drucker, Anne Sinclair), des écrivains (David Foenkinos, Frédéric Beigbeder), le metteur en scène Jean-Michel Ribes. Du côté politique, les anciens ministres Arnaud Montebourg et Jack Lang ainsi que le ministre de la culture, Franck Riester.

Soudain, la voix de Guy Bedos résonne. « Je ne veux pas qu’on m’enterre ni qu’on m’incinère. Je demande solennellement qu’on respecte mon intégrité physique, je veux qu’on m’embaume », gueulait-il dans l’un de ses sketchs. Un peu plus tard, son fils Nicolas se met au piano pour accompagner ce magnifique texte que son père aimait tant : « La vie est une comédie italienne, tu ris, tu pleures, tu meurs, en piste les artistes, c’est notre rôle d’être drôles. »

 « On va te faire des violons »

La cérémonie est à son image, gaie et tendre. « On va te faire des violons, du mélodrame a cappella : faut pas mégoter son chagrin à la sortie d’un comédien. Faut se lâcher sur les bravos », avait prévenu Nicolas Bedos dans une lettre lue lundi 1er juin par Augustin Trapenard sur France Inter. « Mon père n’était pas très pote avec la religion mais était très ému par les églises », écrivait-il aussi sur son compte Twitter avant les obsèques. « Il n’était peut-être pas très pote avec la religion mais je vous assure d’une chose, Dieu l’avait pour pote », a répondu le curé de Saint-Germain-des-Prés, le père Antoine de Folleville, ajoutant que Guy Bedos « aimait beaucoup ce quartier ».

Pour accompagner la sortie du cercueil, proches et amis entonnent Ce n’est qu’un au revoir tandis qu’à l’extérieur, la foule des anonymes pousse des youyous en hommage à Bedos l’Algérien et applaudit une ultime fois l’artiste. Un homme brandit une pancarte sur laquelle est écrit « L’humour est un humanisme » et des photos rappelant l’engagement du comédien en faveur des sans-abri et de l’association Droit au logement. Nicolas Bedos salue et remercie les admirateurs de son père. Les funérailles auront lieu en Corse dans « l’intimité » et Guy Bedos sera enterré à Lumio (Haute-Corse)

Publicité
Commentaires
Publicité