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Jours tranquilles à Paris
5 juin 2020

Donald Trump du déni au délire

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La posture du 45 président des États-Unis face à la pandémie : un cocktail toxique de déni, d’ignorance, de pensée magique et de vanité. Photo EPA

Vincent Hugeux - Le Télégramme

La pandémie aura jeté une lumière crue sur les travers du 45e président des États-Unis. En quelques tableaux, la chronique d’un coûteux naufrage.

Sidérant, ce long plan fixe sur le visage d’une sexagénaire atterrée dit tout. Foulard de soie et sage brushing, Deborah Birx œuvre au sein de la cellule de lutte contre le Covid-19 de la Maison-Blanche. Au pupitre, en ce vendredi 24 avril, Donald Trump vient d’émettre en sa présence l’hypothèse de procéder, pour vaincre le virus, à des injections de désinfectant. Le Dr Birx blêmit, ses traits se figent, elle semble suffoquer. Dans les jours qui suivent, les centres anti-poison du pays seront submergés d’appels, rançon des effets ravageurs de cette inepte suggestion. Trump, lui, déclinera toute responsabilité, invoquant le caractère « sarcastique » de son propos.

À lui seul, l’épisode résume la posture du 45e président des États-Unis face à la pandémie, cocktail toxique de déni, d’ignorance, de pensée magique, de vanité et - disons-le - de stupidité.

Le pays le plus endeuillé de la planète

Le 28 mai, le milliardaire à la tignasse peroxydée présente, via Twitter comme il se doit, ses condoléances aux proches des 100 000 Américains fauchés par le coronavirus, soit le quart du total mondial des cas mortels, seuil franchi la veille. Pour le pays le plus endeuillé de la planète, une version funeste de l’America First… Il y a plus désolant : selon une étude de l’université new-yorkaise Columbia, un confinement plus précoce d’une semaine aurait permis d’éviter a minima 35 000 décès.

Or, Donald Trump, qui avait prédit, en février, que le fléau « disparaîtrait avec la belle saison », déclenche, deux mois plus tard, une guérilla acharnée contre les gouverneurs coupables d’excès de prudence. Le 17 avril, il appelle à « libérer » du lockdown (confinement) trois États démocrates, le Minnesota, le Michigan et la Virginie. « Les chiffres mentent », scandent, dans le New Hampshire, des miliciens armés et encagoulés. Qui orchestre l’offensive au Texas ? Alex Jones, le gourou du site complotiste d’extrême-droite Infowars.

« Des millions de vies sauvées »...

La suite ne vaut guère mieux. Le 3 mai, au pied du Lincoln Memorial de Washington, le magnat de l’immobilier promet un vaccin avant la fin de l’année - scénario chimérique -, et se prévaut d’avoir « sauvé des millions de vies ». Le surlendemain, il visite, dans l’Arizona, une usine de masques respiratoires mais se dispense d’en porter un. Ce qui revient à peu près à dénoncer les méfaits du tabac en grillant clope sur clope. Pour l’anecdote, sa virée se fait alors aux accents du tube Live and Let Die, cher aux fans de James Bond. En français, Vivre et laisser mourir.

Un dernier couac ? Le 19 mai, Donald Trump annonce qu’il prend chaque jour, pour se prémunir contre le « virus chinois », un cachet d’hydroxychloroquine. Traitement ô combien controversé, dont la prise à titre préventif relève, en outre, du non-sens médical.

Le tweet de condoléances mentionné ci-dessus se termine ainsi : « Que Dieu soit avec vous ! » Au regard du palmarès de son auteur, pas sûr que le concours du Très-Haut suffira.

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