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Jours tranquilles à Paris
6 juin 2020

La vie des objets : le transat

transat

Né sur les paquebots à la fin du XIXe siècle, ce siège pliable et empilable est devenu un grand classique du mobilier de jardin

Que ce soit sur une plage, à l’ombre d’une terrasse ou sur un balcon de ville, ce siège si confortable sonne comme un élément indissociable de l’été. Celui dans lequel on décide d’ouvrir un livre et où, finalement, on s’assoupit. Si le transat est aujourd’hui devenu un standard du mobilier de jardin, son histoire sent, elle, plutôt l’air frais du grand large.

En effet, les premiers sièges de ce type font leur apparition officielle sur les paquebots de ligne effectuant la traversée transatlantique (entre l’Europe et l’Amérique), dès la fin du XIXe siècle. A l’origine appelée « chaise de pont » (deck chair), une confortable assise facilement pliable et empilable au moindre grain fait alors son apparition sur les pontons des bateaux pour séduire la clientèle aisée.

De Mallet-Stevens à Eileen Gray

Les premiers modèles sont en bois et en rotin et pourvus d’un repose-pied et d’accoudoirs. Ils prendront très vite le nom de « transat », diminutif de « transatlantique ». Lors de l’armement du paquebot France, en 1960, ceux de première classe sont en aluminium laqué rouge.

Sur terre, avec l’arrivée des congés payés en France, en 1936, et la naissance du tourisme de masse, le transat se répand également sur les plages. Le rotin est remplacé par une toile de tissu solide, et le châssis est désormais en teck, en acacia ou en hêtre.

Si sa paternité originelle n’est pas connue, les designers modernistes vont, eux, s’amuser à redessiner ce nouveau modèle de siège. Parmi les plus connus figure le Fauteuil Transat, de l’architecte et designer français Robert Mallet-Stevens (1886-1945).

Ce modèle très épuré, fait d’une simple toile de coton blanc cassé, suspendue à une structure en tôle laquée vert, fut réalisé pour décorer la piscine de la villa du vicomte Charles de Noailles, à Hyères, dans le Var, entre 1923 et 1925. L’enseigne Habitat l’a réédité en 2014. Le Transat de la designer et architecte irlandaise Eileen Gray (1878-1976) a, lui aussi, marqué les esprits : il fut réalisé entre 1926 et 1929, période durant laquelle elle aménage sa villa E-1027 de Roquebrune-Cap-Martin, dans les Alpes-Maritimes.

Cette chaise longue, qui mélange bois laqué, métal chromé et une assise de cuir synthétique, possède plusieurs déclinaisons et a elle aussi été rééditée depuis.

Aujourd’hui, si le siège des paquebots est toujours là, le terme de « transat » semble avoir pris quelques rides et les catalogues de décoration lui préfèrent désormais « bain de soleil » ou « chilienne », résultant parfois de variations minimes quant aux lignes du modèle origina

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