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Jours tranquilles à Paris
30 août 2020

L’État fait retirer des antennes 5G en Bretagne

L’État français estime que certaines antennes 5G à Rennes et Brest, conçues par Huawei, sont trop proches d’installations militaires sensibles. EPA-EFE

Bouygues Telecom a annoncé qu’il allait retirer 3 000 antennes de téléphonie mobile, d’ici à 2028, à la demande du gouvernement français.

« Nous n’aurons plus aucune antenne Huawei dans les zones très denses » d’ici à 2028, a expliqué Olivier Roussat, le président de Bouygues Telecom, lors d’une conférence téléphonique, organisée jeudi, à l’occasion de la publication des résultats semestriels. Cela implique de démonter 3 000 antennes, a-t-il expliqué.

Bouygues Telecom compte, au total, environ 21 500 antennes sur le territoire national.

« Le gouvernement a choisi une gestion pragmatique, qui laisse le temps aux opérateurs de s’adapter », a commenté Sylvain Chevallier, spécialiste en télécoms et associé du cabinet conseil Bearing Point. « Mais à terme, c’est clair, il n’y aura plus de Huawei dans le paysage », concerné par la 5G.

Des pressions de Trump

Huawei, numéro un mondial des équipements 5G, est dans le collimateur des États-Unis qui le soupçonnent d’espionnage potentiel au profit de la Chine. L’administration Trump fait pression sur les pays alliés, dont la France, pour qu’ils renoncent à utiliser ses équipements. Problème : de très nombreuses antennes construites par Huawei étaient prévues pour permettre le déploiement de la 5G sur le territoire national.

Début juillet, l’agence nationale chargée de la sécurité informatique en France avait fait savoir qu’elle restreindrait fortement les autorisations d’exploitation des opérateurs français partenaires du groupe.

Ces derniers avaient alors évoqué la nécessité de démonter leurs équipements actuels en cas d’incompatibilité avec ceux d’autres fabricants.

Base sous-marine et cybersécurité

Dans le détail, Bouygues Telecom, qui n’utilise déjà pas d’antennes Huawei à Paris, ne pourra pas utiliser d’antennes Huawei pour la 5G à Strasbourg, Brest, Toulouse et Rennes, a expliqué l’opérateur.

Dans ces villes se trouvent des installations stratégiques pour la France, comme le port militaire de Brest et la base de sous-marins nucléaires de l’Île-Longue, le siège d’Airbus à Toulouse, ou de l’état-major de cyberdéfense de Saint-Jacques-de-la-Lande, dans l’agglomération de Rennes.

Dans quatre autres villes qu’il n’a pas citées, Bouygues Telecom pourra continuer d’utiliser des antennes Huawei pour la 5G jusqu’en 2023.

Pour un autre paquet de neuf villes, le délai est porté à 2025, tandis que sur le reste de la zone très dense, il est porté à 2028.

Dans les zones qui ne sont pas des zones très denses (57 % de la population française), « a priori l’État français n’a pas de contre-indication dans l’usage des équipements Huawei » pour la 5G, a précisé Olivier Roussat.

Le président de Bouygues Telecom considère que le temps laissé pour démonter les antennes est « assez raisonnable en termes d’impact financier dans nos résultats opérationnels ». Bouygues n’en est pas moins en train de négocier avec l’État une compensation financière pour ce démontage, a-t-il rappelé.

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