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Jours tranquilles à Paris
2 octobre 2020

Etats-Unis : Donald Trump testé positif au Covid-19

Par Gilles Paris, Washington, correspondant - Le Monde

Le président américain avait confirmé auparavant le test positif de l’une de ses plus proches collaboratrices, Hope Hicks, qui était avec lui lors de ses derniers déplacements et annoncé qu’il était en quarantaine.

Le test positif au Covid-19 d’une proche collaboratrice, Hope Hicks, a contraint le président Donald Trump à en subir un jeudi 1er octobre. Le test s’est révélé positif, a annoncé le président sur Twitter. Quelques instants auparavant, il avait indiqué qu’il s’isolait, en compagnie de sa femme, Melania, officiellement dans l’attente des résultats.

L’agenda du président pour vendredi, rendu public jeudi soir, mentionnait une réunion avec des sympathisants au Trump Hotel de Washington avant un départ pour la Floride. Donald Trump devait en effet tenir un meeting politique à Sanford, près d’Orlando, avant de rentrer dans la soirée dans la capitale fédérale.

Revenue à la Maison Blanche en février après un détour par la direction de la communication de Fox News, Hope Hicks est l’une des rares personnes en dehors de sa famille à disposer de la confiance du président. Elle était à bord d’Air Force One avec Donald Trump lorsqu’il s’est rendu mardi à Cleveland, dans l’Ohio, pour participer au débat qui l’a opposé à Joe Biden. Elle a également voyagé avec lui le lendemain mercredi lorsqu’il s’est déplacé dans le Minnesota pour un meeting de campagne.

Aucun ne portait de masque

C’est au cours de ce déplacement que la jeune femme a été testée positive au coronavirus et qu’elle a quitté le cortège présidentiel. Elle avait voyagé auparavant non seulement avec le président mais aussi avec sa garde rapprochée, dont son gendre Jared Kushner, l’un de ses plus influents conseillers, et son directeur de la communication numérique, Dan Scavino, au côté de Donald Trump depuis plus de deux décennies. Lorsque le petit groupe avait quitté la West Wing à bord de Marine One, l’hélicoptère présidentiel, mercredi, en direction de la base militaire d’Andrew, aucun ne portait de masque. Ces proches conseillers s’abstiennent généralement de s’en munir, alors que le président n’en arbore pratiquement jamais.

Ce n’était pas la première fois, pourtant, que le virus touche la Maison Blanche. Le conseiller à la sécurité nationale, Robert O’Brien, a été testé positif en juillet, tout comme plusieurs agents du Secret Service, chargé aux Etats-Unis de la protection des personnalités, dont certains pour avoir été présents lors du meeting tenu en juin à Tulsa dans l’Oklahoma. Katie Miller, la porte-parole du vice-président Mike Pence, avait été testée positive en mai. Aucune de ces personnes ne jouit cependant d’un accès au président comparable à celui de Hope Hicks, présente à ses côtés dès son entrée en politique, il y a cinq ans.

Avant l’annonce de cette contamination, une modification du calendrier du président avait déjà ramené l’épidémie sur le devant de la scène. L’équipe de campagne de Donald Trump avait en effet déplacé un meeting prévu samedi dans l’ouest du Wisconsin, à La Crosse, après les appels du maire de la ville et du gouverneur de l’Etat, tous deux démocrates, pour qu’il n’y tienne pas de rassemblements publics en raison d’une augmentation du nombre de cas de coronavirus. Les meetings présidentiels sont organisés désormais en plein air sur des tarmacs d’aéroports. Le directeur de celui de La Crosse a assuré que le meeting a été annulé en raison d’un problème de contrat de location.

Meetings remis en cause

Donald Trump n’avait cependant pas renoncé à faire campagne dans cet Etat qu’il doit conserver, après une victoire surprise en 2016, pour préserver ses espoirs de réélection. Faute de pouvoir être à La Crosse, il avait prévu de se rendre dans une ville située à 200 kilomètres de là, dans une zone moins touchée par les contaminations. Il devait participer à une autre réunion publique le même jour dans le même Etat à Green Bay. Le Wisconsin occupait jeudi le troisième rang parmi les Etats pour l’augmentation des cas par habitant au cours des deux dernières semaines. Ces meetings, tout comme les événements prévus pour vendredi, étaient désormais remis en cause.

Avec plus de 46 000 cas recensés jeudi, la reprise de l’épidémie se confirme aux Etats-Unis, un élément qui pourrait compliquer la fin de campagne présidentielle. Donald Trump ne recueille l’assentiment que de 40,4 % des personnes interrogées à propos de sa gestion de la maladie. Il s’efforce de concentrer l’attention sur la découverte prochaine d’un vaccin alors que son adversaire démocrate insiste au contraire sur une crise qui témoigne selon lui de l’inaptitude à gouverner de Donald Trump. Dans un livre publié à la mi-septembre, le journaliste Bob Woodward assure, enregistrements à l’appui, que Donald Trump a minimisé la sévérité du virus alors qu’il connaissait sa létalité.

Au cours du débat particulièrement houleux du 29 septembre, Donald Trump a ironisé sur la discipline que s’impose Joe Biden, qui porte un masque en toutes circonstances et qui a renoncé aux meetings et aux bains de foule pour respecter les recommandations des Centre de contrôle et de prévention des maladies. « Je ne porte pas de masque comme lui. Chaque fois que vous le voyez, il a un masque. Il peut parler à 200 mètres de quelqu’un et il se présente avec le plus grand masque que j’aie jamais vu », a assuré le président des Etats-Unis. Lorsque le modérateur, le journaliste Chris Wallace, a noté que Joe Biden tient de plus petites réunions publiques, Donald Trump l’a aussitôt interrompu en assurant : « Parce que personne ne vient. »

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