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Jours tranquilles à Paris
8 octobre 2020

Vannes - Patrick de Sèze, le Badennois toujours fidèle aux Bourbon

royaliste vannes

Patrick de Sèze, aujourd’hui à la retraite à Baden, est le représentant de la France dans la coordination des associations de noblesse d’Europe.

Propos recueillis par Bertrand Le Bagousse

Par son aïeul, avocat de Louis XVI, Patrick de Sèze, installé dans le pays de Vannes, est lié à l’histoire de France. Référence pour les jeunes royalistes, il assume sa fidélité aux Bourbon.

Comment doit-on vous appeler : « Monsieur le Comte » ?À Paris, on me présente comme le Comte de Sèze. Sur ma précédente carte d’identité, il était inscrit « Patrick, Comte de Sèze ». Je l’ai supprimé lors du passage à l’informatique. « Comte de Sèze » figure aussi sur notre livret de famille. À Baden, on m’appelle Patrick. Vous avez un illustre aïeul qui vous lie à l’histoire de France !

Raymond de Sèze était avocat au barreau de Bordeaux. Il avait été l’avocat de la Reine en 1787 pour l’affaire du collier et l’avocat de Louis XVI lors de son procès en décembre 1792. On l’a réveillé à minuit pour le solliciter. Il est monté en parler à son épouse : elle lui a répondu, « descendez leur donner votre réponse, ils pourraient croire que vous avez peur ! »

Le cadre accroché au mur derrière vous est un souvenir poignant de ce procès ?

Raymond avait plaidé deux ou trois heures et à la fin de sa plaidoirie il était en nage : le roi lui a défait son jabot en dentelle et lui a tendu pour qu’il s’éponge le front. Il l’a gardé. Depuis, il est resté dans la famille. J’ai également conservé des cheveux de la Reine et de Louis XVII.

Vous sentez-vous investi d’une mission ?

Oui, celle de garder et transmettre la mémoire de cette fidélité au roi. Je suis la septième génération après Raymond de Sèze. Chaque génération a refusé les infidélités. Raymond a ainsi refusé de servir l’empereur.

Garder cette fidélité, concrètement, cela se traduit par quoi ?

Par la défense de la mémoire. L’histoire de France n’a pas commencé à la Révolution ! Et par des interventions lors de colloques avec des historiens, chercheurs.

Cette fidélité à la royauté, ce n’est pas trop lourd à porter en 2020 ?

Je veux l’assumer, avec humilité. Cela marque une vie. Cette généalogie qui me regarde, c’est une force extraordinaire. Je n’ai pas le droit d’être faible. Je ne veux pas être le premier à faillir.

Qui êtes-vous pour les royalistes du pays de Vannes : Le patriarche ? La figure tutélaire ?

Je représente l’histoire, l’enracinement. Ma petite histoire rejoint l’histoire de France. Je suis un témoin, un trait d’union avec l’histoire de France. Je ne me considère pas comme un chef de file mais comme une référence.

Un retour à la monarchie en France : utopie ?

La France n’est pas prête à passer en 2025 au régime monarchique, mais l’histoire a des accélérations et nous sommes dans une phase d’accélération, à la fin d’un cycle : plus personne ne va voter, plus personne n’y croit. On a bien connu l’arrivée du frère du roi 25 ans après l’assassinat de Louis XVI. Alors un retour de la monarchie au XXIe siècle pourquoi pas ! On tourne autour du pot du principe monarchique depuis la cinquième République. De Gaulle avait parlé du Comte de Paris… On voit qu’il manque un père.

Une monarchie à l’anglaise ?

Je ne crois pas car le roi n’aurait aucun pouvoir. Le roi est roi par la grâce de Dieu. Il est le premier lieutenant de Dieu sur terre. Mais la France n’est pas prête pour une monarchie de droit divin.

L’avenir, ce sont les jeunes. Quel regard portez vous sur les jeunes royalistes du pays de Vannes ?

Ils sont bien dans leur peau. Guillaume Peguy n’est pas un aventurier. Je pense que les royalistes ont leur place sur l’échiquier. En extraire les royalistes, c’est se priver d’une partie des solutions. Ils ont un mode de gouvernance qui tient la route sans être un retour au passé.

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