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Jours tranquilles à Paris
13 octobre 2020

Nikon abandonne la photo argentique

Le constructeur japonais était la dernière grande marque à commercialiser des reflex 35 mm argentiques, l’appareil roi des années 1990.

Par Nicolas Six

nikon

Le F6 disparaît du catalogue de Nikon. C’était le dernier appareil à pellicule de la marque japonaise. NIKON

C’est un chapitre de l’histoire de la photographie qui se clôt en ce début octobre : Nikon a confirmé au Monde l’arrêt de la commercialisation du F6, son dernier appareil argentique. Ce retrait fait suite à l’arrêt, en 2018 ,de l’EOS-1V, le dernier appareil argentique de Canon, l’un de ses principaux concurrents. Les boîtiers à pellicule de ces deux géants de la photo étaient très populaires dans les années 1990, la dernière décennie du règne de l’argentique – tout particulièrement les appareils de la famille des reflex dont descendent le F6 et l’EOS-1V. Ceux-ci permettent de voir exactement la même image que l’objectif grâce à un jeu de miroirs, ce qui est l’une des raisons de leur succès auprès des professionnels et des passionnés.

Le Nikon F6 aura eu la malchance de démarrer sa carrière en 2004, au moment précis où les appareils à pellicule se marginalisaient, dépassés par les progrès des appareils à capteur numérique dont la qualité ne cessera de progresser jusqu’à creuser un écart béant. Les ventes du F6 sont progressivement devenues confidentielles jusqu’à l’arrêt de sa commercialisation cette année. En 2020, plus aucune grande marque ne vend de reflex argentique.

Marché de l’occasion

Hormis l’émotion que cette annonce pourrait causer aux passionnés, ce changement n’aura pas beaucoup d’impact sur les fidèles des appareils argentiques du constructeur japonais. Le F6 était un appareil haut de gamme (3 000 euros) que peu pouvaient se permettre d’acheter. Nikon avait déserté depuis longtemps le moyen de gamme argentique, poussant les fidèles à se tourner vers le marché de l’occasion, dont l’activité témoigne encore aujourd’hui d’un goût pour les pellicules, pour leur grain si particulier et leur rapport au temps décalé – prendre une photo argentique, c’est attendre quelques minutes, ou plus souvent quelques jours avant de pouvoir contempler le résultat.

Beaucoup d’autres marques mythiques ont abandonné le marché de l’argentique dans les quinze dernières années, comme Hasselblad et Pentax, prisées des professionnels du studio. D’autres ont tout simplement disparu, telles Rolleiflex ou Minolta.

Les options se réduisent

Les appareils photos argentiques n’ont toutefois pas complètement disparu des magasins. Les instantanés, très populaires dans les années 1970, connaissent toujours un succès certain auprès du grand public. Ils permettent d’obtenir une photo sur papier en quelques dizaines de secondes, répondant mieux aux habitudes d’immédiateté établies par la photo numérique. On parvient encore à dénicher des appareils argentiques jetables, fabriqués en plastique, qui imposent un développement en laboratoire.

Lire aussi notre guide : Instax ou Polaroid : quel est le meilleur appareil photo instantané à offrir ?

Mais les options se réduisent pour les professionnels, les artistes, et les passionnés qui souhaiteraient s’équiper en neuf. Ils peuvent encore acquérir des appareils à visée télémétrique, un lointain cousin des réflexes numériques, chez Leica notamment, ou encore des appareils dont la qualité optique amoindrie produit des photos à l’esthétique particulière, comme les Holga et Lomo. Les plus déterminés peuvent aussi investir dans une chambre photographique, un matériel qui remonte aux débuts de la photo, dont l’emploi demeure complexe. Les chambres sont seules capables de lutter avec la résolution des appareils numériques, dont la restitution des détails a dépassé celle des appareils à pellicule depuis des années.

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