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Jours tranquilles à Paris
13 octobre 2020

AMÉRIQUES « Jour de la race » : des milliers d’indigènes manifestent dans plusieurs pays d’Amérique latine

Ces rassemblements ont lieu à l’occasion du 528e anniversaire de la découverte des Amériques par Christophe Colomb. Au Venezuela, Nicolas Maduro va initier « un processus de décolonisation ».

Des milliers de membres des communautés indigènes de Colombie, du Chili et de Bolivie ont manifesté lundi 12 octobre, le jour de la commémoration de l’arrivée des expéditions de Christophe Colomb aux Amériques, en 1492, « Jour de l’hispanité » et fête nationale en Espagne, appelé « Jour de la race » dans de nombreux pays de la région.

Demande d’être considéré en Colombie

Dans le sud-ouest de la Colombie, les manifestants ont convergé vers Cali pour « dénoncer les massacres systématiques qui se produisent sur nos territoires sans que le gouvernement ne s’y intéresse », a déclaré Franky Reinosa, du Conseil régional indigène de l’Etat de Caldas (ouest). « Pour nous, [le 12 octobre] a été le plus grand ethnocide dans l’histoire de nos territoires. »

Les manifestants demandent également à être consultés sur les grands projets qui impactent leurs territoires, et la pleine mise en œuvre du plan de paix historique de 2016 qui a mis fin à un demi-siècle de violences avec les Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC).

Le sud-ouest de la Colombie, qui borde l’Equateur et le Pacifique, compte une importante population indigène estimée à 4,4 % des 50 millions d’habitants, et est l’une des régions les plus touchées par les violences en lien avec le trafic de cocaïne dans le pays, premier producteur mondial.

Conflit entre les Mapuches et le Chili autour de terres

A Santiago (Chili), des représentants des peuples indigènes chiliens, principalement des Mapuches, le plus grand groupe ethnique du pays, ont également manifesté. Des heurts ont éclaté avec la police et au moins douze personnes ont été arrêtées.

« Le 12 octobre est une sombre date pour les peuples, pour les premières nations des Amériques, car elle marque le début du génocide, de l’exploitation, du pillage, de l’esclavage », a déclaré Jorge Huenchullan, porte-parole de la Communauté autonome Mapuche de Temucuicui, en Araucanie (sud).

La plupart des Mapuches du Chili vivent en Araucanie et entretiennent un conflit historique avec l’Etat chilien auquel elles réclament des terres qu’elles considèrent comme leur appartenant de droit ancestral. Les autorités en ont cédé plusieurs à des entreprises privées, principalement des sociétés d’exploitation forestière.

Les violences faites aux femmes aussi dénoncées en Bolivie

En Bolivie, dans la capitale La Paz, des militantes de défense des droits des femmes ont placé une jupe traditionnelle andine sur la statue d’Isabelle la catholique (1451-1504), reine de Castille et d’Aragon, qui avait financé les expéditions de Christophe Colomb.

Par cette action, qui visait également à dénoncer les violences faites aux femmes, les manifestantes entendaient dire « que la colonisation a été un génocide, que l’Amérique n’avait pas à être découverte, que l’Amérique avait déjà des sociétés formées », a déclaré à l’AFP Diana, une militante de 18 ans.

Reconquête de l’espace public au Venezuela

De son côté, le président vénézuélien Nicolas Maduro a décidé qu’il allait initier « un processus de décolonisation et de reconquête de tous les espaces publics portant le nom des colonisateurs, conquérants et génocidaires, et à partir d’aujourd’hui » l’autoroute Francisco Fajardo, un descendant d’Espagnols né au Venezuela et lié à la colonisation, s’appellera « Grand cacique Guaicaipuro », a annoncé Nicolas Maduro.

Cette autoroute de 28 kilomètres de long reliant l’est à l’ouest de la ville « portait le nom du colonisateur génocidaire Francisco Fajardo (…) c’est comme si dans un pays européen ils avaient nommé une autoroute [Adolf] Hitler », a ajouté M. Maduro.

Le Monde avec AFP

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