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Jours tranquilles à Paris
22 octobre 2020

Biden n’est pas mon choix, mais il aura mon vote »

Témoignages Recueillis Par Michael Christopher Brown, Veronica Gabriela Cardenas, Stacy Kranitz, Andrea Ellen Reed, Hannah Yoon Et Adriana Zehbrauskas

En 2016, seulement la moitié des Américains de moins de 30 ans s’étaient déplacés aux urnes, votant à une écrasante majorité pour la candidate démocrate Hillary Clinton. Dans le duel pour la présidentielle 2020 opposant Donald Trump et Joe Biden, leurs voix constituent un enjeu crucial. De Minneapolis à Nashville, en passant par Phoenix, six photographes les ont interrogés sur leur intentions

Jorden Gunn

18 ans, étudiante. MINNEAPOLIS, MINNESOTA

« Voter cette année est plus effrayant que lors de n’importe quelle élection. Et c’est la première fois que je vote. Ma décision va avoir beaucoup plus d’incidence sur mon avenir. »

Minnesota.Dans cet Etat où Trump a perdu de justesse en 2016, 55 % des jeunes avaient voté. La mort de George Floyd, un Afro-Américain étouffé sous le genou d’un policier blanc le 25 mai, à Minneapolis (où a été érigé un mémorial ici en photo), a mobilisé des centaines de milliers d’Américains autour du mouvement Black Lives Matter. Un réveil pour de nombreux jeunes électeurs.

Raquel Cadman et Dositello Robbins

28 et 25 ans, jeune travailleuse et chômeur. PHOENIX, ARIZONA

« Honnêtement, je n’aimais pas beaucoup Trump, je tentais de comprendre qui il était, mais, depuis, je l’ai vu faire les bons choix, je l’ai vu aller vers les gens, notamment pendant la pandémie, lorsqu’on avait vraiment besoin de lui. Je l’ai vu tenir sa parole. Sur le chômage, par exemple, cela a aidé notre ménage à rester à flot. »

Arizona. Cet Etat en pleine expansion démographique voit une affirmation du vote latino, plutôt en faveur des démocrates. Ce bastion républicain est ainsi devenu cette année un swing state, c’est-à-dire un Etat dont l’électorat peut « basculer » (swing), rendant son vote déterminant pour le résultat du 3 novembre.

Ahmed Cory Jubran

30 ans. LOS ANGELES, CALIFORNIE

« Cette élection me décourage, j’étais pour Bernie Sanders. Je ne suis pas d’accord avec tout le programme de Biden, mais je vais probablement quand même voter pour lui. Quatre années supplémentaires de Trump seront très néfastes, notamment pour la communauté arabe et musulmane. Le “muslim ban” ou, pire encore, l’arrêt du financement de l’UNRWA [l’agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens] poussent à la guerre dans cette région du monde. »

Californie. Seulement 36 % des jeunes se sont mobilisés en 2016 dans l’Etat le plus riche et le plus peuplé du pays, qui est aussi celui qui accueille le plus d’immigrés. En effet, la moitié des jeunes Californiens sont immigrés ou enfants d’immigrés.

Gabriel Lopez Zebrauskas

18 ans, étudiant. PHOENIX, ARIZONA

« Je voterai Biden, car je crois en ses valeurs progressistes. Ce n’est pas le plus progressiste des démocrates, mais il est infiniment meilleur que Trump. De plus, Joe Biden veut avancer sur les questions environnementales et sur les questions sociales, par exemple en ce qui concerne le système de santé. »

Nasya Jenkins

23 ans, aide-soignante. PHILADELPHIE, PENNSYLVANIE

« Je n’aime pas particulièrement voter. Je trouve ça malhonnête de dire qu’on a une voix alors que cette voix est ignorée. Je choisis de voter, mais je ne suis pas très convaincue. Je ne vois pas une grande différence entre Biden et Trump. »

Pennsylvanie. Cet Etat, qui avait surpris en basculant pour Trump avec à peine 40 000 voix d’écart, pourrait être l’Etat-clé de cette élection, grâce à ses vingt grands électeurs. En 2016, seuls 46 % des moins de 30 ans avaient participé au scrutin.

Rune Georgé Longoria

27 ans. EDINBURG, TEXAS

« Je choisis de voter pour mes amis et ma famille, qui ne le peuvent pas. Je vais voter Biden, car j’ai peur de la violence qu’engendrerait un second mandat de Trump. Je suis queer, trans et Latinx [terme non genré permettant d’éviter « latino » ou « latina »]. J’habite à la frontière avec le Mexique : je ne peux pas me taire. Mes options sont très limitées et cela me rend très amère. Car Biden n’est ni mon premier ni mon second choix, mais il aura mon vote, du fait de la gravité de la situation. »

Texas. La dernière fois qu’un candidat démocrate a remporté le Texas, c’était en 1976. Mais la démographie dans cet Etat, un des plus jeunes du pays, change rapidement : de plus en plus de jeunes diplômés et de diverses origines y vivent.

Jerimy Cherry

29 ans. NASHVILLE, TENNESSEE

« Je ne vote pas, parce que le système est soit truqué, soit totalement bidon. J’ai grandi avec Bill Clinton et George Bush, et toutes ces guerres qui n’en finissent pas. Je pense que je suis désensibilisé à la politique maintenant. Jamais, dans ma vie, je ne me suis senti assez motivé par quelqu’un qui allait finir par diriger une grande entreprise, parce que c’est ça, finalement, c’est quelqu’un qui dirige l’entreprise Amérique. »

Tennessee. Dans cet Etat du Sud, le taux de participation à l’élection présidentielle compte parmi les plus bas du pays : seulement un tiers des jeunes a voté en 2016. L’Etat vote largement républicain depuis 2000 et a élu Donald Trump à 60 %.

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