Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Jours tranquilles à Paris
2 novembre 2020

Covid-19 - Boris Johnson se résout à reconfiner l’Angleterre en catastrophe

boris jon

COURRIER INTERNATIONAL (PARIS)

Face à la résurgence de Covid-19 qui menace de submerger ses hôpitaux, le Premier ministre britannique a annoncé samedi 31 octobre un nouveau confinement pour un mois en Angleterre. Regrettant que Boris Johnson soit resté sourd aux appels alarmants des scientifiques, la presse britannique estime qu’il aurait dû agir beaucoup plus tôt.

Finis les sorties au pub, les rendez-vous chez le coiffeur et les visites à la salle de sport. Lors d’une conférence de presse samedi, le Premier ministre britannique Boris Johnson, “l’air épuisé”, a annoncé le retour au confinement dans l’ensemble de l’Angleterre pour tenter d’enrayer la deuxième vague de l’épidémie de Covid-19, rapporte The Independent. Il a été contraint d’annoncer cette décision en catastrophe après des fuites dans la presse affirmant qu’il le ferait lundi.

Le locataire du 10 Downing Street a précisé que les nouvelles restrictions qui entrent en vigueur jeudi, “prendraient fin le 2 décembre, tout en étant incapable de dire si ces mesures pourraient éventuellement être étendues dans le temps”, précise The Independent. Alors que le Royaume-Uni enregistre désormais plus de 20 000 cas supplémentaires par jour, les habitants ne seront autorisés à sortir de chez eux que pour des raisons précises comme l’éducation, le travail, l’exercice physique, les achats essentiels ou les soins aux personnes vulnérables.

“On ne peut pas dire que M. Johnson n’avait pas été prévenu”

Le retour au confinement constitue un “revirement à 180 degrés pour le Premier ministre qui a assuré pendant plusieurs mois qu’une telle mesure ne serait pas nécessaire, note The Mirror. Il y a deux semaines, il avait même défendu sa stratégie de restrictions locales en expliquant vouloir éviter “la misère d’un confinement national”.

Pourtant, “on ne peut pas dire que M. Johnson n’avait pas été prévenu” de la situation dramatique de l’Angleterre, note Laura Kuenssberg, rédactrice en chef en charge de la politique à la BBC. “Il y a plus de six semaines, l’opposition ainsi que plusieurs de ses ministres et certains de ses conseillers ont tenté de le convaincre d’adopter un confinement partiel pour tenter de ralentir la propagation de la maladie”.

Dans une note écrite le 14 octobre et publiée vendredi, les scientifiques du groupe Sage qui conseille le gouvernement ont expliqué que le nombre d’infections journalières en Angleterre était estimé entre 43 000 et 74 000 alors que le pire scénario envisagé jusqu’ici se situait entre 12 000 et 13 000 tout au long du mois d’octobre, rappelle le Daily Telegraph. Boris Johnson est néanmoins resté sourd aux appels des scientifiques d’adopter un reconfinement national de courte durée, de deux à trois semaines, dit “circuit breaker” (coupe-circuit), autour des vacances de la Toussaint, pour préserver l’économie.

“Nous avons perdu cette guerre”

Vendredi, il a dû se rendre à l’évidence. “Le Premier ministre a senti qu’il était face à une impasse. Les chiffres qui lui ont été présentés étaient tellement alarmants qu’ils ne lui ont tout simplement pas laissé d’autre choix”, a expliqué une source à Downing Street au Times. “Il ne s’agit pas seulement de sauver Noël. Si nous n’agissons pas, les hôpitaux seront tellement débordés qu’ils devront refuser des patients souffrant d’autres pathologies que le Covid-19”.

Même le ministre des Finances Rishi Sunak, l’un des principaux faucons du gouvernement favorable à un assouplissement des restrictions pour protéger l’économie, a concédé sa défaite, raconte le quotidien britannique. “Nous avons perdu cette guerre”, a déclaré une source proche de la Chancellerie au Times. Le fait que la France et l’Allemagne ont décidé un reconfinement national a donné au gouvernement britannique la couverture dont il avait besoin pour imposer ces nouvelles mesures plus strictes.”

Pour Robin McKie, rédacteur en chef au Guardian, “les causes de la flambée dramatique de ce mois-ci s’expliquent par les décisions politiques prises par un gouvernement qui s’est montré obsédé par les questions libertaires depuis le début de la pandémie”. Selon le journaliste, “cette obsession l’a amené à minimiser constamment la menace du Covid-19 sur notre santé tout en insistant constamment sur les dommages que pouvait causer la crise sanitaire d’un point de vue économique”.

Publicité
Commentaires
Publicité