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Jours tranquilles à Paris
1 octobre 2015

À Barcelone, le tourisme jusqu’à l’indigestion

Le développement du transport aérien low cost a fait exploser le nombre de touristes qui viennent chaque année visiter la capitale de la Catalogne. Mais, dans certains quartiers, leur concentration est telle que leur présence finit par excéder les habitants. La nouvelle maire de la ville a pris des mesures pour endiguer cet afflux, pourtant essentiel à l’économie locale.

Depuis vingt ans, Maria Jose vend des poulets, du lapin et des œufs sur le marché de la Boqueria, le long de la célèbre Rambla. Ce matin, comme tous les jours, les affaires sont médiocres. Il y a pourtant du monde sous la vaste halle. « Des touristes qui prennent des photos et n’achètent rien » , soupire la marchande. Devenue une étape obligée des circuits de visite, la Boqueria est désertée par les Barcelonais qui ont pris l’habitude de faire leurs courses ailleurs. Des vendeurs de smoothies , de fruits coupés et de jambons à emporter remplacent une à une les boucheries et les poissonneries. Maria Jose tient le coup, mais jusqu’à quand ? Dans la Barceloneta, le tourisme de masse atteint un tel niveau que des associations de « voisins » se sont créées pour tenter d’en limiter les nuisances. Elena, 23 ans, est viceprésidente de l’une d’elles. Cet ancien quartier de pêcheurs, situé le long du front de mer, est un des plus pittoresques de la capitale catalane. Populaire, typique et plein de petits restaurants. Depuis quelques années, la vie y a changé, avec l’explosion du nombre des pisos turisticos, ces petits appartements loués aux vacanciers. Une clientèle de jeunes vient de toute l’Europe en avion low cost y faire la fête. Oriol, le mari d’Elena, appelle cela le « tourisme de soûlerie » : « Ils se lèvent tard, passent l’après-midi à la plage, à boire de l’alcool acheté dans les épiceries pakistanaises. Dînent d’une paella congelée, puis passent la nuit dans les discothèques. » Pepe Vilches, né à la Barceloneta il y a une soixantaine d’années, décrit les hurlements et les chansons dans la rue à 5 h du matin. Les excréments que l’on retrouve entre deux voitures. Les cadavres de bouteilles et les papiers gras abandonnés un peu partout. « Notre quartier est devenu un dépotoir » , enrage Oriol. En août 2014, trois vacanciers ont fait irruption nus dans un supermarché. Émotion, puis colère des riverains. La mairie a déployé des médiateurs chargés de rappeler les règles du vivre ensemble. Un coup d’épée dans l’eau. « Les flics ont commencé à mettre des amendes pour tenue indécente. Ça ne marche pas : les touristes s’en fichent, ils ne les paient jamais. »

« L’impression de vivre à Disneyland »

« Officiellement, il y a 70 pisos dans le quartier. En fait, plus d’un millier » , assure Oriol. Leur nombre a décollé avec la crise. « 600 € par semaine pour un 35 m2 où ils s’entassent à cinq. Cela rapporte presqu’autant qu’un mois de Smic ! » Du coup, la Barceloneta est devenue un quartier cher à la location à l’année. Les prix s’envolent, des locataires doivent déménager quand le propriétaire décide de ne plus louer qu’aux touristes et ne renouvelle pas le bail. Le phénomène est loin d’être marginal : 70 % des habitants sont des locataires. « Ma fille, qui travaille dans un restaurant, paie 850 € pour 40 m² » , assure Pepe Vilches. Josep Maria vit près de la Sagrada Familia. Cet ingénieur à la retraite ne reconnaît pas non plus le quartier où il est né. Chaque année, la cathédrale du génial Gaudi reçoit trois millions de visiteurs. À toute heure, l’endroit grouille de monde, la rue est envahie de bus panoramiques. Les commerces traditionnels ont disparu, remplacés par des boutiques de souvenirs ou des franchises internationales. Josep Maria montre un restaurant KFC à l’angle du boulevard : « Avant, c’était un magasin d’accessoires de salles de bain. » Trop de touristes ? « Oui, c’est devenu n’importe quoi, on a l’impression de vivre à Disneyland », tranche Bibiana Garcia, qui tient un hôtel en face du parc de la Ciudadela. Beaucoup de Barcelonais partagent ce sentiment. Le ras-le-bol est tel que le sujet a dominé la campagne des récentes municipales. Ada Colau, la maire de la gauche radicale élue en juin, a sommé Airbnb de mettre un frein à ses activités. Puis elle a décrété le gel de toute construction d’hôtels. « Un simple moratoire » , assure Agusti Colom, adjoint chargé du tourisme. Il parle de « mieux répartir l’offre d’hébergement » , en la développant dans de nouveaux secteurs. Pas question de tuer la poule aux œufs d’or. Avec 7,5 millions de visiteurs par an, sans compter les croisiéristes en escale, le secteur rapporterait autour de 20 millions d’euros par jour. En attendant, les Barcelonais ne vont plus flâner sur la Rambla, jadis leur promenade préférée. À une fenêtre, cette pancarte : « Nous voulons récupérer notre quartier. » Maria Jose, la marchande de poulets, dit, fataliste : « C’est irréversible, un jour nous serons un marché 100 % touristes. Moi, il faudrait peut-être que j’arrête de vendre de la viande et que je passe à la nourriture à emporter. » Article de Marc MAHUZIER.

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30 septembre 2015

Paris Fashion Week

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30 septembre 2015

Terry Richardson à la Galerie Perrotin (signature de ses albums) samedi prochain 3 octobre.... de 16h à 19h

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30 septembre 2015

François Hollande avec JR

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30 septembre 2015

Vu sur Facebook - j'aime bien

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30 septembre 2015

Vu sur Instagram - j'aime beaucoup

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30 septembre 2015

Photos prises à la Gay Pride - Paris

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29 septembre 2015

Margerie (Total) : les six inculpés russes remis en liberté

Après onze mois de détention provisoire, Vladimir Martynenko, chauffeur du chasse-neige qui a percuté le jet de l’ancien PDG de Total, le 20 octobre 2014 sur une piste de l’aéroport de Vnoukovo, près de Moscou, a été libéré. Il avait été incarcéré après l’accident qui a coûté la vie à Christophe de Margerie, au pilote, au copilote et à l’hôtesse de l’air du Falcon 50 .L’agence russe d’informations Rapsi confirme que les cinq autres suspects ont été aussi libérés, alors que le parquet demande un complément d’enquête. Le procès doit se dérouler en Russie à une date indéterminée.

Christophe de Margerie

29 septembre 2015

Les travaux des Halles

29 septembre 2015

Ouille !

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