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Jours tranquilles à Paris
23 avril 2017

#AvantLeVote : que proposent les candidats pour préserver ou réformer notre modèle social ?

Sur les minima sociaux, les retraites, le chômage ou le pouvoir d’achat, les clivages sont nombreux entre les onze aspirants à la présidence de la République.

Par Anne-Aël Durand

L’accès aux soins de santé, un service public fort, une retraite et une protection face à la perte d’emploi et aux accidents de la vie : telles sont les grandes lignes du modèle social français. Fondé sur la solidarité entre les citoyens et entre les générations, il se heurte de plus en plus à des problèmes de coûts, accentués par le vieillissement de la population et un chômage élevé. Les candidats font le grand écart entre nécessité de réformer et volonté de préserver, voire de renforcer un système cher aux Français.

La protection sociale

La lutte contre le chômage

Les retraites

La Sécurité sociale

Le service public

La protection sociale

 

Les minima sociaux

La solidarité avec les plus démunis est assurée par le versement d’une dizaine d’allocations – revenu de solidarité active (RSA), allocation aux adultes handicapés (AAH), minimum vieillesse, aide personnalisée au logement (APL), etc. – dont les calculs et les modalités de versement sont différents. Sur cette question, on observe un clivage assez net. Plusieurs candidats proposent de les augmenter un peu – Jean-Luc Mélenchon, Benoît Hamon, Jean Lassalle – ou beaucoup – Philippe Poutou, Nathalie Arthaud.

Pour François Fillon et Emmanuel Macron, la priorité est de les fusionner en une allocation unique, plafonnée pour le premier, versée automatiquement pour le second. Marine Le Pen préfère les réserver aux Français et leur adjoindre une prime de pouvoir d’achat, alors que Nicolas Dupont-Aignan instaure cinq ans de délai pour les verser aux étrangers (dix ans pour le minimum vieillesse).

Le revenu universel

Proposition novatrice, le revenu universel d’existence défendu par Benoît Hamon, consistant à verser 600 euros dès 18 ans et sans condition, est aussi très controversé. Les candidats de droite et d’extrême droite (François Fillon, Marine Le Pen) rejettent avec force ce qu’ils considèrent comme de l’assistanat. Nicolas Dupont-Aignan veut même imposer des travaux d’intérêt général aux bénéficiaires du RSA. Moins virulents, Emmanuel Macron et Philippe Poutou restent aussi opposés au principe.

Quant à Jean-Luc Mélenchon, Jacques Cheminade et Jean Lassalle, ils décrient le revenu universel mais proposent une mesure qui s’en approche, une allocation versée aux jeunes, dès leur majorité.

Le handicap

Sept des onze candidats prévoient de revaloriser l’allocation adultes handicapés (AAH) (Marine Le Pen, François Asselineau, Nicolas Dupont-Aignan, Emmanuel Macron, Benoît Hamon, Jean-Luc Mélenchon) ou d’étendre ses bénéficiaires (Jean Lassalle).

Les allocations familiales

Longtemps universelles, les allocations familiales ont été modulées sous François Hollande en fonction des ressources. Trois candidats de droite et d’extrême droite veulent abroger cette réforme : François Fillon, Nicolas Dupont-Aignan, Marine Le Pen. Mais c’est aussi le cas de… Jean-Luc Mélenchon.

Ce dernier propose également un versement dès le premier enfant, de même que deux autres candidats de gauche : Philippe Poutou et Benoît Hamon. Pour Jacques Cheminade, l’urgence est de les revaloriser.

La lutte contre le chômage

L’inversion de la courbe du chômage a constitué le défi du quinquennat de François Hollande… et constituera probablement celui du prochain. Mais les méthodes divergent pour y parvenir.

L’indemnisation des chômeurs

Pour François Fillon et Emmanuel Macron, la solution passe par une réforme de l’assurance-chômage, confiée à l’Etat, avec des règles incitant au retour à l’emploi, comme une sanction après un ou deux refus (assorti d’allocations dégressives pour François Fillon). En revanche, Emmanuel Macron contrebalance cette sévérité par une extension des droits aux indépendants (comme Nicolas Dupont-Aignan ou Benoît Hamon) et aux démissionnaires (comme François Asselineau).

Les candidats d’extrême gauche (Philippe Poutou, Nathalie Arthaud) et Jacques Cheminade plaident pour une forte hausse des allocations chômage, alors que Jean-Luc Mélenchon compte garantir une continuité de revenu par la sécurité sociale professionnelle et en dernier ressort par un emploi rémunéré par l’Etat.

Les conditions d’embauche

Là encore, la fracture est nette entre les candidats libéraux (François Fillon, Emmanuel Macron) qui veulent rendre le droit du travail plus flexible et plafonner les indemnités, et les tenants d’une politique sociale, qui veulent mettre un frein aux licenciements (Jacques Cheminade, Jean-Luc Mélenchon), voire les interdire (Philippe Poutou, Nathalie Arthaud).

Marine Le Pen compte enrayer le chômage par la priorité nationale, en taxant l’embauche de salariés étrangers.

Le temps de travail

Pour donner un emploi à tous, la gauche propose de réduire le temps de travail de chacun (Philippe Poutou, Nathalie Arthaud, Jean-Luc Mélenchon) ou d’inciter au temps partiel (Benoît Hamon).

Emmanuel Macron préfère assouplir les trente-cinq heures et François Fillon, les supprimer. Nicolas Dupont-Aignan, Jean Lassalle et Marine Le Pen maintiennent la durée actuelle en exonérant les heures supplémentaires.

Les retraites

Le vieillissement de la population bouscule l’équilibre du système de retraites par répartition, auquel sont attachés les Français. Mais les différentes réformes ont provoqué de vifs mouvements sociaux en 1995 et 2010.

L’âge de départ et le montant

Plusieurs candidats promettent de rétablir l’âge légal à 60 ans, contre 62 ans aujourd’hui, et d’augmenter le montant des pensions au moins pour les plus modestes. Sans surprise, on y retrouve les représentants de la gauche (Philippe Poutou, Nathalie Arthaud, Jean-Luc Mélenchon) mais aussi Marine Le Pen à l’extrême droite.

Sans toucher à l’âge légal, Jacques Cheminade et Nicolas Dupont-Aignan préconisent aussi une augmentation, alors que François Asselineau veut inscrire le droit à une « retraite minimale » sans plus de précisions. Pour maintenir l’équilibre et revaloriser les petites retraites, François Fillon est le seul à appeler à reculer l’âge légal à 65 ans.

La réforme du système

Ils sont peu nombreux à oser modifier le principe de calcul des retraites. Benoît Hamon l’aménage à la marge, en renforçant le compte pénibilité et autorisant les transferts de trimestre entre conjoints. François Fillon compte mettre fin aux régimes spéciaux et harmoniser les règles entre public et privé. Un projet partagé par Emmanuel Macron et Nicolas Dupont-Aignan, qui souhaitent réformer le système en profondeur pour aboutir un système unique, basé sur le principe de retraites à points.

La Sécurité sociale

Le remboursement des soins

En janvier, François Fillon avait provoqué de vives réactions en proposant de limiter l’Assurance-maladie aux affections graves. A tel point qu’il a dû retirer cette mesure, et promettre au contraire un meilleur remboursement des soins dentaires, de l’optique et des prothèses auditives, en lien avec les mutuelles, comme le proposent aussi Emmanuel Macron, Benoît Hamon et Marine Le Pen.

La plupart des autres candidats vont plus loin en réclamant que la Sécurité sociale rembourse 100 % de tous les soins de santé : Jean-Luc Mélenchon, Philippe Poutou, Nathalie Arthaud, Jacques Cheminade, Jean Lassalle et François Asselineau.

Les trois candidats de droite et d’extrême droite, François Fillon, Nicolas Dupont-Aignan et Marine Le Pen se rejoignent sur une mesure symbolique : la suppression de l’aide médicale d’Etat (AME) pour les étrangers sans papiers.

Le régime social des indépendants (RSI)

Le régime social des travailleurs indépendants, qui gère la retraite et l’Assurance-maladie de plus de six millions de commerçants, artisans et chefs d’entreprise, est critiqué depuis sa création pour ses dysfonctionnements et erreurs de gestion. Résultat, hormis Philippe Poutou et Nathalie Arthaud, qui ne se sont pas exprimés sur le sujet, car ils se concentrent sur la défense des salariés, la totalité des candidats à la présidentielle souhaitent soit réformer en profondeur le RSI (Benoît Hamon, Jean-Luc Mélenchon, Marine Le Pen, François Fillon), soit le supprimer purement et simplement pour intégrer tous les actifs au régime général de la Sécurité sociale (Emmanuel Macron, Nicolas Dupont-Aignan, Jacques Cheminade, Jean Lassalle et François Asselineau).

Le service public

Le nombre de fonctionnaires

Pour réduire les dépenses publiques, le candidat de droite François Fillon et le centriste Emmanuel Macron comptent réduire le nombre de fonctionnaires (500 000 emplois en moins pour le premier, 120 000 pour le second) et les rémunérer au mérite. Seule exception à leur cure d’austérité, la police et la gendarmerie, où ils prévoient des postes supplémentaires, comme l’extrême droite de Marine Le Pen et Nicolas Dupont-Aignan.

Face à eux, les candidats de gauche et d’extrême gauche (Benoît Hamon, Jean-Luc Mélenchon, Philippe Poutou et Nathalie Arthaud) réclament une hausse de tous les recrutements et titularisation de fonctionnaires (police, justice, enseignement, santé, etc.), Jean Lassalle évoquant même 200 000 emplois supplémentaires « sur le terrain ».

La couverture du territoire

Si les candidats de gauche réclament des recrutements massifs, à l’extrême droite, la priorité est de mieux desservir le territoire : maintenir les services publics en milieu rural pour Marine Le Pen, interdire toute fermeture d’école pour Nicolas Dupont-Aignan.

Jacques Cheminade, François Fillon et Emmanuel Macron partagent la même solution : instaurer un maillage de maisons de services publics regroupant les prestations essentielles en un seul lieu.

Pour Jean-Luc Mélenchon, l’essentiel est d’arrêter la libéralisation des services publics, et Philippe Poutou propose même de les renforcer dans les domaines des transports, du logement, de l’énergie, de l’eau et de la culture.

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23 avril 2017

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VOTEZ !

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22 avril 2017

Dés demain sur vos écrans....

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22 avril 2017

Comportement sur les réseaux sociaux : ce qu’il faut savoir pour le week-end de l’élection

Par Les Décodeurs

Campagne, sondages… Ce que partis et citoyens peuvent dire, ou pas, sur Internet durant ce week-end électoral.

La campagne électorale du premier tour de l’élection présidentielle a pris officiellement fin vendredi 21 avril à minuit. La loi restreint la communication politique la veille et le jour du scrutin, afin de « garantir la sincérité du scrutin et éviter toute forme de pressions intempestives sur les électeurs ».

Pas « d’activité de propagande » la veille et le jour du scrutin

Les restrictions les plus strictes concernent les partis politiques et les équipes de campagne. Dans un article sur son site, le Conseil constitutionnel évoque « les candidats et les formations politiques qui les soutiennent ou ont patronné leur candidature ». L’interdiction de propagande électorale concerne ainsi les sites et les comptes sur les réseaux sociaux de ces personnes ou de ces associations.

Le Conseil constitutionnel juge également « préférable » que les citoyens s’abstiennent « de toute activité de propagande la veille et le jour du scrutin » – sans qu’il s’agisse d’une interdiction absolue.

La diffusion de sondages est interdite

La publication et la diffusion de sondages consacrés à l’élection est strictement interdite la veille et le jour du vote. Toute publication d’une enquête d’opinion susceptible d’influencer l’opinion et d’altérer le scrutin est donc passible d’une amende de 75 000 euros, prévoit la loi votée en 1977 à ce sujet.

Et si cette règle vise en premier lieu les médias et la presse, il ne faut pas croire qu’être un simple internaute permet de s’en affranchir : en théorie du moins, cette interdiction s’applique à toute publication, y compris sur un blog ou un réseau social.

Pas de reprise de parole de candidats pour les médias audiovisuels

Le conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA) estime que la veille et le jour du scrutin sont une « période de réserve », durant laquelle « les chaînes de télévision et les stations de radio peuvent diffuser des reportages sur le vote des candidats et des personnalités qui les soutiennent, tant qu’elles ne reprennent pas leurs propos », y compris sur leurs sites Web. La presse écrite, en revanche, n’est pas soumise à cette interdiction.

Radio Londres : attention, surtout cette année

C’est presque devenu une tradition : chaque dimanche électoral, sur les réseaux, le hashtag #RadioLondres fait son apparition. Derrière ce mot-clé, des tweets donnant de manière plus ou moins codée, et surtout plus ou moins fiable, des résultats électoraux ou des sondages « sortis d’urnes », en tout cas des chiffres présentés comme tels.

Si #RadioLondres n’a jamais été fiable, on pouvait y trouver, à partir de 18 heures, des chiffres correspondant à des estimations sondagières, et diffusés sur les médias étrangers francophones, qui ne sont évidemment pas soumis aux interdictions légales que nous connaissons en France.

En général, les médias clients des sondeurs reçoivent de premières estimations en toute fin d’après-midi, à partir de 18 heures environ. Mais cette année, les sondeurs doivent s’adapter à des fermetures plus tardives des bureaux, et n’enverront pas d’estimations avant 19 heures, voire 19 h 30. #RadioLondres n’aura donc rien à se mettre sous la dent…

21 avril 2017

Dominique de Villepin : « Avec Macron, faisons le choix de la volonté »

Dominique de Villepin critique le projet de rupture avec l’Union européenne porté par plusieurs candidats : « Le sentiment antieuropéen est un diable facile à sortir de sa boîte, mais difficile à y faire rentrer une fois élu. »

Interview L’ancien Premier ministre de Jacques Chirac décide de soutenir le candidat d’En Marche ! En exclusivité, il nous explique pourquoi.

Par  Henri Vernet

Il reste l’homme qui a dit non à la guerre en Irak, en 2003. Pour la présidentielle, Dominique de Villepin fait un choix en rupture avec sa famille politique, les Républicains.

Cette campagne aura-t-elle été à la hauteur des enjeux pour le pays ?

Dominique de Villepin. Evidemment, non. Cette campagne a été atterrante. Elle a ajouté de la confusion à la confusion, donnant l’image d’un pays en proie à toutes les peurs et toutes les colères et d’une société française sentant terriblement le renfermé. Le rituel démocratique est devenu un risque pour nous. L’heure est à la gravité. Nous avons besoin avant tout de raison, d’esprit de sérieux et de sens des responsabilités. Si nous n’avons pas un Etat solide, la France court toujours le risque de se défaire.

La montée des populismes est-elle inexorable ?

La colère est mondiale. Nous ne sommes pas une île. Nous assistons au reflux global du libéralisme, vingt-cinq ans après la chute du mur de Berlin. Les régimes autoritaires et les hommes forts ont partout le vent en poupe ; regardez la dérive de la Turquie. C’est le rejet de la greffe d’une mondialisation libérale, source d’homogénéisation culturelle et de désordres sociaux. Au Royaume-Uni du Brexit, dans l’Amérique de Trump, en France, partout se manifestent les mêmes fractures territoriales, peuple des villes contre peuple des champs, classe centrale contre minorités et élites. Nous devons refuser ces logiques de guerre civile qui ne mènent qu’à l’impasse.

Emmanuel Macron affirme que vous avec beaucoup de terrains d’entente : soutenez-vous le candidat d’En Marche ?

C’est vrai, nous avons une relation amicale et échangeons sur les grandes questions internationales. Il a une vraie qualité d’écoute, une détermination et un sens de l’Etat indispensable. Le choix électoral se ramène à une offre simple. D’un côté, les radicaux qui jurent de renverser la table et la soupière avec elle, de l’autre, les partis traditionnels, qui, quelles que soient les qualités des candidats ou des projets, restent prisonniers de leurs divisions et voient le pouvoir comme une rente à partager. Il y a enfin une nouvelle voie, que veut ouvrir Emmanuel Macron, celle du rassemblement : contre l’esprit de querelle, faisons le choix de la volonté.

Peut-il répondre à la colère et aux attentes des Français ?

Il y a un risque majeur de voir la France s’affaisser et pour le prochain président de n’être que le marchepied de la colère. Mais il reste une chance historique de refonder les institutions de la V e République et de leur réinsuffler du sens. C’est une tâche titanesque. Les présidents successifs s’y sont épuisés, tant les exigences de la conquête du pouvoir sont souvent contraires aux nécessités de l’exercice du pouvoir. Ne nous y trompons pas. Une fois élu, son travail ne fera que commencer. Trois chantiers majeurs l’attendent.

Lesquels ?

Le rassemblement, d’abord, pour que son mouvement ne soit pas un nouveau parti, lié uniquement par une allégeance personnelle, mais un espace de renouveau et de débat. Pendant trop longtemps les laissés-pour-compte de la mondialisation et de l’Europe sont restés sur le bord du chemin. Leur donner une place, cela passe par un Etat fort et protecteur, garant de notre unité et porteur d’un esprit de fraternité et d’humanisme. La réforme, enfin, car le pays a besoin de se donner la preuve qu’il est capable de changer. Il ne s’agit pas de brusquer ou de triompher mais de dégager une nouvelle méthode de consensus autour de larges majorités d’idées sur des sujets cruciaux pour notre vitalité économique — notamment la question du coût du travail et de la fiscalité.

L’Europe est redevenue un enjeu de la campagne. Mais plusieurs candidats ont un projet de rupture…

On ne décide pas de l’avenir d’un continent sur la base d’un mouvement d’humeur. Soixante ans après le traité de Rome, c’est une question existentielle qui est posée à l’Union européenne. La France est aujourd’hui le principal champ de bataille européen : Frexit n’est pas Brexit. Il n’y a pas d’Europe sans la France. Quant aux plans B et aux rapports de force, on voit où ils ont mené la Grèce. Le nouveau président aura une occasion majeure de relancer le couple franco-allemand, après l’élection allemande de septembre. Le sentiment antieuropéen est un diable facile à sortir de sa boîte, mais difficile à y faire rentrer une fois élu.

Sur la scène internationale, que devra faire le — ou la — nouveau — nouvelle — président(e) ?

Nous sommes à un tournant mondial, un de ces moments diplomatiques où la place des nations se redéfinit pour plusieurs décennies. La France peut contribuer à dessiner la nouvelle carte du monde. Elle pèsera toujours plus par le dialogue que par les armes. Il faut pour cela mettre fin à la dérive interventionniste qui a trop longtemps servi de substitut à une diplomatie réfléchie, en limitant l’usage de la force à des cas ponctuels, en dernier recours et avec l’assentiment des Nations unies. Soyons en pointe de la consolidation des Etats, face à l’épidémie d’Etats faillis, afin d’enrayer la violence et le terrorisme qui y prospèrent. La vocation de la France, ce n’est pas de propager l’esprit de guerre.

Quel avenir voyez-vous au parti les Républicains ?

La droite républicaine a besoin d’une colonne vertébrale. Face à la recomposition politique en cours, les tentations de durcissement, dans les discours ou dans les alliances, risquent d’entretenir une spirale de radicalisation et beaucoup de mes amis politiques, aujourd’hui déjà, peinent à se retrouver dans leur propre famille. Il y a un travail de clarification et de modernisation indispensable.

Si Emmanuel Macron est élu, travailleriez-vous avec lui ?

Je suis un homme libre et je le resterai.

20 avril 2017

Juppé, le soutien du bout des lèvres

Le maire de Bordeaux s’est affiché, hier, au côté de François Fillon… mais reste réservé sur sa campagne très droitière.

Par  Olivier Beaumont (avec Catherine Lagrange, À Lyon) - Le Parisien

Avant Nicolas Sarkozy qui devrait très vraisemblablement s’afficher demain avec François Fillon, c’est au côté d’un autre poids lourd de la droite que le candidat à l’Elysée s’est présenté hier : Alain Juppé ! Le maire de Bordeaux est venu lui apporter un soutien en demi-teinte, arraché au forceps et mis en scène lors d’une visite au siège de l’entreprise de musique en streaming Deezer, à Paris. Arrivée conjointe en voiture, poignée de main, grands sourires, rencontres et table ronde avec le personnel de la société, le tout devant une noria de caméras et d’appareils photo pour une opération de communication savamment orchestrée… du moins sur le papier.

Car s’il a « fait le job », le maire de Bordeaux n’en reste pas moins sévère à l’égard de celui qui l’a battu à la primaire. La faute aux affaires, « qui ont sidéré Juppé », dixit son entourage, mais aussi au comportement de Fillon qui s’est accroché quand tout le monde lui conseillait d’abandonner, et enfin à l’orientation de sa campagne jugée « trop à droite » par les juppéistes. Dernier sujet sensible, la possibilité d’intégrer Sens commun (l’émanation politique de la Manif pour tous) au gouvernement, en cas de victoire. Une hypothèse soulevée par Fillon lui-même le week-end dernier et qui aurait fait bondir Alain Juppé en privé : « Je ne soutiendrai pas un gouvernement dont la ligne serait dictée par Sens commun. C’est simple, je serai dans l’opposition », aurait-il ainsi juré, selon des propos rapportés par « le Canard enchaîné ». Des mots qu’il n’a pas assumés hier devant les caméras : « Si je devais répondre à tous les ragots, on ne serait pas couché ! » a-t-il botté en touche. « C’est faux, il n’a jamais dit ça », renchérit de son côté Virginie Calmels, sa première adjointe à Bordeaux.

Pour l’essentiel…

Il n’empêche, tout est dans la nuance. Loyal à son parti, droit dans ses bottes, Alain Juppé assume, sourire crispé, ce déplacement au côté du candidat malgré ses réserves : « D’abord car je tiens mes engagements et que je suis fidèle à ma famille politique », confie-t-il à notre journal. « Ensuite, parce que je veux éviter un second tour cauchemardesque Le Pen - Mélenchon, la peste et le choléra », poursuit-il. Et que penser de Macron ? « Il n’a pas su affirmer une stature nécessaire, pour l’instant », répond Juppé qui dit se retrouver « pour l’essentiel dans le projet de François Fillon ». Pour l’essentiel…

Une attitude mi-figue, mi-raisin, qui a aussi le don d’agacer certains proches de Juppé. « C’est une mascarade, une comédie hypocrite, un soutien contraint et forcé ! » tonne Bernard Constantin, ancien responsable du Comité AJ de Lyon pendant la primaire. « Il soutient François Fillon comme Chirac a soutenu Giscard en 1981 », enchaîne celui qui a signé hier, avec dix-sept autres responsables de comités Juppé Rhône-Alpes, une tribune appelant à voter en faveur d’Emmanuel Macron « dès le premier tour ». @olivierbeaumont

20 avril 2017

Benoit Hamon : Son dernier baroud d’honneur. « Citoyennes, citoyens, réveillez-vous ! » a lancé Benoît Hamon à ses supporteurs.

Hier soir, le candidat socialiste a tenu son dernier grand meeting de campagne à Paris, place de la République. Ultime tentative pour remobiliser en sa faveur les électeurs de gauche.

Ava Djamshidi

« C’est con, il est quand même très bon », lâche un cadre socialiste. Hier, Benoît Hamon a tenu son dernier grand meeting, place de la République à Paris. Un dernier baroud d’honneur à quatre jours du premier tour pour tenter de renverser la table, d’infléchir la dynamique infernale de sa campagne, plombée par les défections survenues dans son camp alors que les enquêtes d’opinion n’ont d’yeux, à gauche, que pour Jean-Luc Mélenchon. Alors que le soleil décline, le candidat du PS prend la parole, point d’orgue de ce rassemblement hybride qui s’est conclu par un concert festif, contrôlé de près par un important dispositif de sécurité. Transis par le froid, les soutiens de Hamon se tiennent collés-serrés derrière lui, manière d’offrir l’image de cette famille unie et soudée qui lui aura tant fait défaut. Sous ses yeux, « 20 000 visages », s’enorgueillit le socialiste devant les drapeaux qui s’agitent.

Aubry pilonne Macron

Mais c’est à d’autres Français que Benoît Hamon s’adresse. « La pire ennemie de la République, c’est l’apathie des citoyens eux-mêmes, lance-t-il. Alors voilà mon appel, qui n’est ni celui d’un César, ni celui d’un tribun. Citoyennes, citoyens, réveillez-vous ! Vous seuls pouvez éviter un cauchemar à la France. » Une adresse aux indécis, nombreux, pour tenter d’enrayer la tendance et de contrer l’argument du vote utile, brandi en faveur de Jean-Luc Mélenchon ou d’Emmanuel Macron que Martine Aubry a pilonné, avant lui, à la tribune. « Quand on est de gauche, on n’aurait que deux solutions. Voter Mélenchon, qui n’a pas un projet visant à être réalisé. La sortie de l’Europe, c’est une folie, s’emporte la maire de Lille. Devrait-on voter pour Macron ? Il n’est ni de gauche ni de gauche ! Oubliez les injonctions au soi-disant vote utile. Au premier tour, on vote pour ses idées. »

Un message reçu cinq sur cinq au pied de la statue de la République. « Je vais voter pour ce que je pense », assure Claire Asseré. Cette retraitée de Saint-Chéron (Essonne) est en colère. Elle est venue pour « faire nombre », même si elle a déchiré sa carte du PS il y a peu. « J’en veux aux socialistes. Ils nous ont fait du mal avec Hollande et ils ont pourri la campagne de Benoît. Quand on est de gauche, on suit Hamon ! » s’emporte-t-elle. Avant de formuler un vœu : « Ce serait vraiment bien qu’il y ait une clarification entre le centre et la gauche au PS, ça ne peut plus durer. » Dans le public, il y a aussi Lucas Gautheron, 22 ans, venu « sentir l’ambiance » de la drôle de campagne du socialiste, badge « Mélenchon » au revers de la veste. Il sourit, un brin goguenard : « Mais ça va, ici, je ne suis pas en territoire ennemi… » @avadjamshidi - Le Parisien

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