A voir les mannequins défiler sur les podiums des Fashion Week de New York, Londres et actuellement Milan, l’été 2015 proclame les tétons des femmes comme l’"accessoire" phare de la saison. 

Chaque saison, la période des Fashion Week est l’occasion de faire le point sur les tendances à venir. Et chaque saison, il y a les idées que l’on décide de garder et de copier et celles qui nous paraissent beaucoup plus difficiles à adopter. Cette année encore n’échappe pas à ces calculs minutieux. Si on suit la logique des créateurs qui ont déjà défilé ces derniers jours à New York, Londres et Milan pour les Fashion Week printemps-été 2015, le must est aux seins nus sous des tops transparents. Une tendance que l’on voit mal se démocratiser dans la rue.

«Free the nipple»

Pourtant, on pourrait penser que les stylistes se sont inspirés de la rue elle-même et des codes vestimentaires qui lui sont liés. A New York, depuis 1992, la loi autorise les femmes à se promener seins nus en public, au nom de l’égalité entre les sexes. Une disposition que la police de la ville avait tendance à oublier. En 2013, un mémo interne a donc circulé pour rappeler aux forces de l’ordre de laisser les New-Yorkaises torse nu tranquille.

Sur les réseaux sociaux également, la tendance est à la libération des poitrines féminines. Alors que la chanteuse Rihanna, postait des clichés sulfureux sur son compte du réseau de partage de photos, Instagram, elle en a été bannie. Le mouvement «free the nipple» (tétons libres) s’est vite répandu avec, en tête de file, le mannequin britannique Cara Delevingne. Son questionnement est simple : pourquoi, surtout aux Etats-Unis, une femme montrant ses seins est censurée tandis qu’un homme torse nu peut s’exposer en toute impunité.

Sharon Stone et Rihanna

Les Femen, qui manifestent seins nus dans les lieux publics, ont-elles montré la voie ? L’étude du professeur Jean-Denis Rouillon du CHU de Besançon, parue en 2013 et démontrant que les soutien-gorge seraient dangereux pour les seins a-t-elle eu une influence ? Sur les podiums, le 100% topless ne s’est pas encore imposé. Néanmoins, les créateurs dévoilent leur vision du chemisier ou du pull de demain : il sera transparent et se portera sans sous-vêtement. Tom Ford permet aux femmes de garder leurs tétons couverts grâce à des broderies de perles et de strass. Mais Chritopher Kane ou Christopher Bailey pour la marque très BCBG Burberry Prorsum, libèrent totalement les femmes de leurs soutien-gorge.  

En attendant, les stars n’ont pas attendu pour dévoiler leurs poitrines sans complexe depuis plusieurs années. De Sharon Stone à la soirée de charité contre le virus du sida organisée par la fondation Elton John en 2009, à la chanteuse américaine Nicki Minaj qui a fait de la vulgarité sa marque de fabrique, les célébrités sont nombreuses à défier la bien-pensance qui voudrait cacher ce sein qu’on ne saurait voir. La chanteuse américaine Rihanna a fait sensation en juin dernier lors de la soirée de remise des prix du Conseil des créateurs de mode américains (CFDA) en juin dernier. Son coup d'éclat ? Apparaître dans une robe brodée de milliers de cristaux Swarovski, laissant entrevoir son corps quasi nu.

Les magazines de mode et spécialisés pour un public masculin y ont d’ailleurs vu l’opportunité d’attirer leurs lecteurs. Des titres comme "GQ" ont fait de la transparence, plus fantasmagorique que le nu, un crédo. Le mannequin australien Miranda Kerr, la magnifique Emily Ratajkowski révélée par le clip polémique "Blurred Lines" de Robin Thicke, ou l’égérie de nombreuses marques de maillots de bain Kate Upton, se sont laissées séduire par l’idée pour des shootings à la sensualité exacerbée. Encore une fois, la question est de savoir si la tendance passera du papier glacé, des podiums et des stars, à la simple passante déambulant dans une ville souvent hostile aux femmes un peu trop dévêtues.

http://fashionsnightout.vogue.fr/