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Jours tranquilles à Paris
19 septembre 2020

Roger Carel, l’homme aux mille voix, s’est éteint

roger carel

Légende du doublage francophone, le comédien Roger Carel, décédé à l’âge de 93 ans, a été la voix française de personnages emblématiques, d’Astérix à Mickey en passant par le droïde C-3PO de « Star Wars » ou Winnie l’ourson.

Décédé le 11 septembre, l’acteur Roger Carel a été inhumé, jeudi, dans la plus stricte intimité, à Villejésus (Charente), a indiqué, vendredi, son fils Nicolas, confirmant une information du journal Le Parisien. « Nous n’avons pas souhaité communiquer sur son décès, pour préserver son épouse, fortement bouleversée », a-t-il expliqué au quotidien.

Né Roger Bancharel, le 14 août 1927, Roger Carel a prêté sa voix à de nombreux acteurs, de Jerry Lewis à Peter Sellers, et personnages de films et dessins animés, tels qu’Astérix, Hercule Poirot ou Alf. « Dès que je découvre le graphisme d’un personnage, je trouve sa voix, celle qui sort naturellement du dessin », se plaisait-il à raconter.

Après un bref passage dans une école d’ingénieurs, il devient, à la fin des années 1940, élève du cours de théâtre d’Andrée Bauer-Thérond, fréquenté, entre autres, par Michel Piccoli ou Anouk Aimée.

Le jeune comédien fera ses premières armes au théâtre et dans les feuilletons radiophoniques où sa voix singulière au ton malicieux, qu’il transforme à volonté, le rend rapidement célèbre.

Ses capacités vocales, qui lui permettent d’interpréter plusieurs personnages dans une même œuvre, lui ouvrent la porte des premiers studios de dessins animés. En 1975, Disney lui confie même la voix du personnage de Jiminy Cricket dans un nouveau doublage de « Pinocchio », d’Hamilton Luske et Ben Sharpsteen.

« Un homme délicat et amical »

L’annonce de son décès a suscité de nombreuses réactions du monde du cinéma notamment, rendant un dernier hommage au « pape du doublage ». « Roger Carel… 93 ans pour l’éternité. Sa voix, ses voix, évidemment ! Ses multiples seconds rôles, au cinéma et au théâtre… Et puis son intelligence, son humour, sa profonde humanité… Un homme délicat et amical… Un ami pour trois et presque quatre générations. Merci, Monsieur Carel » a réagi le président du Festival de Cannes, Pierre Lescure. « À 93 ans, la mort a voué au silence l’excellent Roger Carel », a écrit Gilles Jacob, ex-président du Festival.

Parce qu’il doubla aussi des acteurs de renom, dont Charlie Chaplin dans « Le Dictateur », il reçut, en 2012, le prestigieux prix Henri-Langlois dans la catégorie doublage. L’année suivante, alors âgé de 85 ans, il prit sa retraite. « Ma recette de potion magique est ce métier merveilleux qui m’a entretenu merveilleusement. J’ai eu la chance de beaucoup jouer… Quand on a le bonheur, on vieillit moins vite ! », confiait-il.

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19 septembre 2020

Béatrice Dalle

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18 septembre 2020

L’assemblée générale des Césars provoque la colère

Roman Polanski, accusé de viols, figure parmi les membres de ce nouveau comité

Quelle sera l’ampleur de la rénovation de l’Académie des Césars ? Après le chaotique feuilleton qui avait conduit à la démission des membres du conseil d’administration de l’Association pour la promotion du cinéma (APC), en févier, l’institution avait annoncé différents axes de réforme : outre la parité, un nouveau mode de gouvernance et plus de diversité. Le renouvellement de l’assemblée générale (AG), composée de 182 personnalités issues de 21 branches (interprètes, scénaristes, costumes, réalisateurs…), était donc très attendu au mois de septembre. Sur les 182 membres de l’AG, 164 sont élus par les 4 313 membres de l’Académie, auxquels s’ajoutent 18 membres historiques admis d’office, soit parce qu’ils ont obtenu un Oscar, soit parce qu’ils sont d’anciens présidents de l’Académie, etc. « C’est une mascarade » Mardi 15 septembre, un document dévoilant la liste des 182 nouveaux membres de l’AG a relancé la polémique : y figurent en tant que « membres historiques », Roman Polanski, accusé de viols et d’agressions sexuelles, l’ancien patron contesté des Césars Alain Terzian ou encore le producteur Thomas Langmann, condamné en 2019 pour harcèlement à l’égard de sa femme. Les membres historiques avaient jusqu’à fin juillet pour faire savoir s’ils souhaitaient ou non être reconduits. Polanski, Terzian et d’autres se sont donc manifestés, comme les statuts actuels l’y autorisent. Lors de la dernière cérémonie des Césars, Polanski a reçu la statuette du meilleur réalisateur pour J’accuse, suscitant le départ de l’actrice Adèle Haenel. Exclu de l’association des Oscars en 2018, le cinéaste avait saisi la justice américaine pour se faire réintégrer, mais il a été débouté le 26 août. Certains parmi les membres de l’AG ne décolèrent pas, telle Andréa Bescond, la réalisatrice des Chatouilles (2018), sur une enfant victime de viol : « C’est une mascarade à laquelle nous ne pouvons participer. Merci de réagir, de changer ces vieux statuts, à défaut, ce sera sans nous », a­t­elle réagi sur Instagram. Prochaine étape le 29 septembre, où l’assemblée générale élira un nouveau conseil d’administration (CA). Selon un connaisseur de l’Académie, le nouveau CA devrait pouvoir modifier les statuts pour supprimer l’existence des « membres historiques ». Selon les statuts mis à jour le 9 juillet, le CA a aussi « la faculté de prononcer l’exclusion d’un membre de l’Association (…) pour tout motif grave, après mise en demeure (…), et après avoir, au préalable, requis l’intéressé de fournir toutes explications ». Article de Clarisse Fabre

17 septembre 2020

Plouhinec - La tempête de 1930 dessinée par Jo Le Floch pour Alain Pichon

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C’est une tempête hors-norme, qui s’est déchaînée pendant quatre jours, dans le Golfe de Gascogne en septembre 1930. 27 dundees, armés pour la pêche du thon, n’ont jamais regagné la terre. 90 ans plus tard, à Plouhinec, Jo Le Floch a dessiné 99 œuvres au pastel qui représentent des scènes de cette tragédie. Une belle façon de rendre hommage aux 207 marins disparus en mer.

Une imposante base de données

Les dessins ont été effectués pour animer le film « Thoniers dans la Tempête », une œuvre réalisée par Alain Pichon. Pour reconstituer la catastrophe et raconter l’émoi suscité entre Douarnenez et La Rochelle, Alain Pichon a exploité 138 rapports de mer, des rôles d’équipage, des coupures de presse et des témoignages d’époque, tous passés au crible pour constituer une base de données et bâtir le scénario. Jo Le Floch est ensuite entré en scène. Ses 99 représentations illustrent la reconstitution de la catastrophe et défilent pendant le film.

Des émotions et scènes de mer

« Mon oncle a survécu au drame. Il m’a souvent parlé de cette tempête et je possède encore le compas du thonier sur lequel il était embarqué. J’ai souhaité apporter ma contribution en représentant les navires en difficulté. Mais aussi et surtout, j’ai voulu traduire les émotions des gens de mer qui ont affronté la mer déchaînée. Dans un premier temps, J’ai construit la maquette d’un dundee, elle m’a permis de mieux comprendre les détails du scénario et de représenter les scènes », explique le dessinateur.

À Plouhinec, Jo Le Floch a déjà participé à une œuvre mémorielle, c’était pour le centième anniversaire de la fin de la Première Guerre mondiale.

Pratique

Deux séances publiques sont programmées cette semaine, le 17 septembre, à 17 h 30, au cinéma d’Etel et le 18 septembre, à 20 h 30, à l’espace Calloc’h de Plouhinec.

17 septembre 2020

«Antoinette dans les Cévennes», hilarant vague à l’âne - vu hier soir

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Par Didier Péron

Dans le second long métrage de Caroline Vignal, Laure Calamy excelle dans le rôle d’une amante opiniâtre en virée avec une bourrique sensible à ses échecs amoureux.

Voir Antoinette dans les Cévennes en cette rentrée sous masque, c’est une façon tardive de faire un adieu définitif à nos déambulations estivales tout en y retournant par les chemins cocasses d’une course-poursuite amoureuse en Lozère. Antoinette, institutrice un peu exaltée, devait partir avec Vladimir, parent d’une de ses élèves, homme marié, qui finalement lui apprend, les yeux dans les poches, qu’il n’a pu se dérober à un trek programmé en famille sur le GR70, le chemin emprunté à l’automne 1878 par Robert Louis Stevenson, sur près de 200 kilomètres à pied entre Monastier et Saint-Jean-du-Gard. La solitude imprévue de ce début d’été tombe brutalement sur les épaules d’Antoinette qui décide d’un coup de sang de rejoindre à son tour la région cévenole, louant un âne dans l’espoir déraisonnable de pouvoir faire au moins un bout de chemin avec Vladimir. Tel est le point de départ du second long métrage d’une cinéaste, Caroline Vignal, issue de la Fémis et qui n’avait plus tourné depuis vingt ans et son coup d’essai, les Autres Filles, sorti fin août 2000. Labellisé «sélection officielle Cannes 2020», Antoinette… est exactement le genre de film feel good porté par une actrice connue et pour une fois gratifiée d’un vrai premier rôle, Laure Calamy, qui avait toutes les qualités requises pour décoller sur la Croisette par ces vagues d’engouement qu’une projection en avant-première savamment bien placée peut soulever en mettant tout le monde sur la même longueur d’onde enthousiaste.

Névrose

La part de vaudeville à l’amorce du récit est vite submergée par autre chose, une confrontation de la jeune femme avec elle-même et les étapes qu’elle enchaîne en suant, pestant, se perdant tout en gagnant du terrain, sont les chapitres émancipateurs d’un roman d’apprentissage. L’âne, ici, c’est la névrose. C’est-à-dire, ce qui dans la mécanique du désir vous fait avancer ou vous bloque. Un paradoxe efficace qui peut foutre les vacances (ou la vie) en l’air, par le jeu déroutant des forces opposées de poussée et d’inertie. La bête butée, opaque dans ses humeurs ou décision, louée pour délester Antoinette du poids des affaires courantes (la valise de vêtements déversés dans deux sacs en plastique), devient la charge principale, décuplée sur pattes, un poids mort de non-réponse à vif ralentissant l’avancée, ainsi qu’un interlocuteur a priori navrant en lieu et place de l’homme aimé, introuvable et injoignable faute de réseau dans «le pays des ploucs».

Pour se délivrer de la névrose, comprendre la nature dynamique de ce qui coince, c’est bien connu, il faut parler - et l’héroïne s’aperçoit dans une scène hilarante que le bourricot Patrick ne consent à bouger durablement, trottiner à son aise de plateaux en forêts, qu’à la condition qu’Antoinette l’abreuve de confidences sur ses ex et lui fasse le détail de ce qui, à chaque fois après les premiers élans, s’est systématiquement soldé par une rupture, la laissant face à l’énigme de son célibat erratique. Ce qui ne marche pas, en somme, fait avancer l’animal et à ses côtés sa «maîtresse». Stevenson, en son temps, fut plus brutal, moins discursif, se servant d’un aiguillon offert par un aubergiste pour piquer, parfois au sang, le cuir de l’ânesse : «A partir de ce moment-là, Modestine devint mon esclave», «le petit démon pervers, qu’on n’avait pu mater par la bonté, devait obéir quand même à la piqûre». Caroline Vignal, par ailleurs autrice unique du scénario, invente des transferts plus émouvants entre son personnage et l’animal, une circulation entre la joie d’être là et la mélancolie sans phrase, une parenté née de l’épreuve et de l’endurance.

Osmose

La satire du petit monde des randonneurs contemporains cherchant à renouer en groupe et dans le cadre d’un tourisme encadré avec l’appel romantique des épiphanies d’autrefois, le portrait mordant ou empathique des mecs dragueurs, la scène d’explication entre l’épouse trompée de Vladimir et Antoinette, ne sont pas des situations faciles à faire dès lors que la comédie à la française peine souvent à surmonter des clichés de classes ou des profilages à gros traits de types humains. La cinéaste joue d’expérience, bien qu’elle ait peu tourné, comme on l’a vu : du moins peut-on conclure de la découverte de ce tardif second long qu’elle a beaucoup vécu et observé. La trouvaille de Laure Calamy dans le premier rôle fait le reste. C’est peu dire qu’elle est démente. Jouant tour à tour la dégourdie qui n’entend pas se laisser abattre, la fille perdue fondant en sanglots devant le bonheur conjugal des autres, la randonneuse égarée en pleine nuit loin des bornes peintes du GR, passant de l’insouciance à la gravité dans une osmose étroite avec la découpe changeante des paysages et du climat, Calamy fait du manque un plein, chaque faille ou engouement de son personnage est travaillé par l’actrice pour lui donner tout le relief d’une expérience non calculée, ressentie au présent, comme en vrac pour une tentative de chantier permanent et personnel. Brigitte Roüan savait faire ça quand elle signait et interprétait Post coïtum animal triste (1996) ou encore Virginie Efira, vingt ans plus tard dans le Victoria de Justine Triet, c’est-à-dire une exaltante tambouille de crise où on ne fait plus la part de la fiction et de la confidence.

Antoinette dans les Cévennes de Caroline Vignal avec Laure Calamy, Benjamin Lavernhe, Olivia Côte… 1 h 35.

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17 septembre 2020

Le Dinard Film Festival finalement annulé

La crise sanitaire aura eu finalement le dernier mot. Une semaine après avoir dévoilé la programmation de cet évènement, le maire de Dinard (35) et les organisateurs ont annoncé, mercredi, l’annulation de la 31e édition du Dinard Film Festival qui devait se tenir du 30 septembre au 4 octobre.

La crise sanitaire aura finalement eu le dernier mot. Une semaine après avoir dévoilé la programmation de cet évènement, le maire de Dinard (35), Arnaud Salmon, et les organisateurs ont annoncé, ce mercredi, l’annulation de la 31e édition du Dinard Film Festival, qui devait se tenir du 30 septembre au 4 octobre. Une décision prise eu égard à la situation sanitaire actuelle et en raison de la recrudescence des cas de covid-19 dans le département d’Ille-et-Vilaine, qui a été classé en zone de circulation active du virus (rouge) le 13 septembre.

« Notre volonté était de soutenir la culture et l’économie locale, en jonglant avec la rigueur sanitaire qui s’impose ». C’est donc à contrecœur qu’Arnaud Salmon a annoncé cette annulation. « Au vu des chiffres inquiétants, en constante augmentation, il serait irresponsable d’exposer la santé de nos administrés, notre public, invités, équipes, bénévoles, prestataires et partenaires ».

« Nous allons rebondir »

Le risque de dégradation des conditions sanitaires et l’éventualité d’une annulation 72 heures avant, qui aurait entraîné de très graves conséquences financières pour la Ville, n’a pas été pris. Car les indicateurs sanitaires ne sont pas bons et plus on avance, plus la ville s’engage financièrement. « Aujourd’hui la ville s’est engagée à hauteur de 190 000 €, mais, sans anticipation, nous pourrions perdre entre 300 000 € et 350 000 € », ajoute Arnaud Salmon.

Les restrictions actuelles quant aux rassemblements, capacités (réduction de la jauge des salles à 50 %) et conditions d’accueil du public « ne nous permettent plus de maintenir l’esprit convivial de ce festival », ajoute Vincent Rémy, adjoint à la culture qui parle de situation cruelle. « Mais nous ne devons pas rester sur ce sentiment d’injustice. Nous allons rebondir. Et vite surmonter cette crise ! Afin de faire rayonner, peut-être avec de nouvelles formes, la culture britannique ».

Pour Dominique Green, la nouvelle directrice artistique, c’est forcément « une triste nouvelle, pour moi, pour l’équipe, pour les cinéastes et la ville, mais c’est une sage décision ».

16 septembre 2020

Souvenir : FLESH avec Joe Dallesandro

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16 septembre 2020

“Antoinette dans les Cévennes” meilleure comédie de la rentrée ?

Pour son premier rôle principal, la drôle et touchante Laure Calamy s’embarque dans une longue marche avec un âne rétif...  La comédie la plus réussie de cette rentrée et un joli néo-western féministe.

Alors que débutent les vacances d'été, Antoinette, maîtresse d'école et du père d'une de ses élèves, s'apprête à partir avec son amant. Mais ce dernier lui fait faux bond au dernier moment et lui annonce qu'il part finalement faire une randonnée de 220 km avec sa femme et sa fille dans les Cévennes, sur le chemin de Stevenson (l'auteur de L'Ile au trésor en a dessiné le tracé en 1878). Antoinette décide alors de partir au même endroit et d'effectuer le même trajet, dans l'espoir de le croiser au détour d'un chemin. Marcheuse fort peu aguerrie, elle est flanquée de Patrick, un âne récalcitrant et cabochard.

Comédie la plus réussie de cette rentrée, Antoinette dans les Cévennes marque le retour à la réalisation de Caroline Vignal, dont le premier film, Les Autres Filles, sortait il y a exactement vingt ans. Le film offre surtout à Laure Calamy son premier rôle principal. Dans ce personnage d'amante délaissée, qui rappelle celui qu'elle campait dans la série Dix pour cent, son jeu tout en drôlerie burlesque et en gênance, derrière lesquelles affleure le tragique d'une solitude sentimentale déchirante, se déploie à merveille.

La plus belle idée du film, labellisé Cannes 2020, est de faire de ses deux références à l'imaginaire cinéphile une délicate mécanique du rire. D'un côté, la cinégénie de l'âne, cette façon de tirer parti de l'extrême mélancolie qui se dégage de l'altérité de cet animal, c'est Au hasard Balthazar de Robert Bresson (1966). De l'autre, ce personnage de femme seule qui doit recomposer ses vacances d'été à l'aune d'une déception et alors qu'une dépression l'assaille, c'est évidemment Le Rayon vert d'Eric Rohmer (1986).

Caroline Vignal le cite d'ailleurs ouvertement à travers un personnage secondaire incarné par Marie Rivière, actrice mythique du film de Rohmer. Lors d'une scène de repas en extérieur et comme si c'était son personnage du Rayon vert qui revenait à la vie pour conseiller sa semblable, elle encourage Antoinette à poursuivre sa lutte contre sa solitude estivale et vante le courage dont elle fait preuve en prenant en main son destin.

Elle accomplit une forme d'émancipation thérapeutique et finit par s'affranchir de la lâcheté de son amant

Et comme dans le film de Rohmer, c'est de la confrontation avec le paysage que viendra le salut de son héroïne. Tout au long de cette longue marche avec Patrick, elle accomplit une forme d'émancipation thérapeutique par la nature et finit par s'affranchir de la lâcheté de son amant. Néo-western féministe mené au pas, cette comédie se verrait bien assortie du proverbe “Mieux vaut marcher sans savoir où aller que rester assis sans rien faire”.

Antoinette dans les Cévennes de Caroline Vignal, avec Laure Calamy, Benjamin Lavernhe, Olivia Côte (Fr., 2020, 1h35)

15 septembre 2020

L’affaire Dupont de Ligonnès, pas si simple à adapter

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M6 propose une mini-série « librement inspirée » du quintuple meurtre de Nantes en 2011. Un exercice périlleux

M6

MARDI 15 - 21 H 05

SÉRIE

Il n’aura pas fallu longtemps avant que cela ne nous échappe : qu’est-on venu faire dans cette galère ? Annoncée en grande pompe par M6, la mini-série (quatre épisodes) « librement inspirée » de l’affaire Dupont de Ligonnès cumule les handicaps. Le premier est de s’attaquer à un fait divers « monstre », un quintuple meurtre familial survenu à Nantes en 2011, dont la plupart des détails sont largement connus. Le deuxième est de revendiquer son caractère fictionnel tout en collant trop aux faits réels pour qu’on les oublie. Le troisième est le manque cruel d’ambition de cette adaptation sérielle, qui aurait demandé six, voire huit épisodes, un scénario plus fin, des acteurs mieux choisis, des dialogues crédibles et une réalisation moins pataude. Le dernier, et non des moindres, est de débarquer sur les écrans quelques semaines après que la France s’est replongée dans l’histoire Dupont de Ligonnès grâce à la vaste enquête que le magazine Society lui a consacrée. Difficile en effet de s’imposer comme le feuilleton de l’automne lorsque le feuilleton de l’été porte sur le même sujet.

Une « hypothèse » fictionnelle

Un homme ordinaire narre les derniers jours de Christophe de Salin (Arnaud Ducret), mari et père en apparence très normal, avant qu’il ne se volatilise en laissant derrière lui les cadavres enterrés – sous un abri de jardin et non sous la terrasse – de sa femme et de ses quatre enfants. A part les noms, les lieux et quelques détails, l’intrigue reprend telle quelle l’affaire Dupont de Ligonnès. Mais la série s’achève sur une « hypothèse » fictionnelle pour expliquer la disparition du père, probable assassin. Pour ce faire, elle met en scène un personnage fictif, Anna-Rose (Emilie Dequenne, la seule à tirer son épingle du jeu), informaticienne et hackeuse de génie, qui va tenter de découvrir la vérité en créant un forum sur Internet et en s’improvisant enquêtrice.

Cela ne suffit malheureusement pas à sauver Un homme ordinaire du naufrage. Personnages, dialogues, rebondissements, voix off, tout sonne faux. C’est d’autant plus dommage que, Society l’a montré, l’affaire Dupont de Ligonnès contient en elle un formidable matériau narratif.

Un homme ordinaire, de Pierre Aknine. Avec Arnaud Ducret, Emilie Dequenne, Chloé Lambert, Quentin Faure (Fr., 2020, 2 × 55 min, épisodes 3 et 4 diffusés mardi 22).

15 septembre 2020

Guillaume Canet tourne à Belle Ile en Mer

guillaume canet

En exclusivité, vendredi 11 septembre 2020, Le Film Français dévoilait un nouveau projet de Guillaume Canet. Dès le 14 septembre (hier), il jouera et tournera à Belle-Île-en-Mer (Bretagne) le film "Lui".

En annonçant en janvier dernier le démarrage prochain du tournage d'"Astérix et Obélix : L'Empire du Milieu", Guillaume Canet ne s'attendait pas à ce que ses plans soient repoussés d'une année à cause de la pandémie. Trésor Films, Pathé et Les Enfants Terribles se sont résignés en mai dernier en expliquant dans un communiqué : "Après beaucoup de réflexions et de modélisation de différents cas, nous avons décidé de démarrer notre tournage le 8 mars 2021, avec une préparation qui reprendra le 9 novembre 2020." Loin d'abdiquer, le compagnon de Marion Cotillard a revu complètement son emploi du temps pour reprendre au plus vite le chemin des plateaux. Avant d'adapter les Gaulois sur grand écran, le réalisateur et acteur va tourner "Lui" à Belle-Île-en-Mer.

Mathieu Kassovitz comme bon copain, Nathalie Baye comme mère

Si son huitième long-métrage reste encore mystérieux, Le Film Français en révèle les toutes premières informations comme le relaie AlloCiné: "Il tiendra également le rôle principal de ce film centré sur un compositeur de musique en pleine remise en question, qui s'isole dans une maison en Bretagne pour faire le point sur sa vie, et recroiser toutes les personnes qui comptent pour lui : sa femme, sa maîtresse, ses amis, ses parents, etc." Virginie Efira sera son épouse, Laëtitia Casta sa maîtresse : un duel de charme en prévision. Mathieu Kassovitz incarnera le meilleur ami de Guillaume Canet tandis que Nathalie Baye et Patrick Chesnais seront ses parents.

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