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Jours tranquilles à Paris
canicule
5 août 2018

Canicule : l’Europe étouffe sous des températures extrêmes

bronzé

La température a dépassé 46 °C au Portugal et trois personnes sont mortes cette semaine en Espagne.

La vague de chaleur qui s’est installée en France, entraînant une alerte à la canicule dans 67 départements, n’épargne pas ses voisins européens. Les vents chauds venant du Sahara maintiennent des températures extrêmes, en particulier dans la péninsule ibérique.

Des niveaux de vigilance orange liée à la chaleur ont été déclenchés sur près de la moitié de l’Europe. Le seuil d’alerte maximal, rouge, a été atteint au Portugal, dans le sud de l’Espagne, dans plusieurs cantons suisses et sur la côte de la Croatie, selon le site Meteoalarm, qui regroupe les suivis des services météorologiques européens.

Trois morts en Espagne

Le sud de l’Espagne est la partie la plus touchée par la vague de chaleur, avec 45 °C attendus en journée dans la ville touristique de Cordoue. Le mercure descend peu durant la nuit : il y faisait 37 °C à minuit, alors que des minimales à 31 °C ont été enregistrés en Estrémadure.

Trois personnes sont mortes d’insolation dans le pays : à Barcelone, un quinquagénaire, présenté par les médias comme un sans-abri et retrouvé allongé dans la rue vendredi, a succombé à l’hôpital, selon les autorités de Catalogne. Un ouvrier d’une quarantaine d’années travaillant sur la voirie et un homme de 78 ans qui jardinait sont également morts cette semaine dans la région de Murcie, dans le sud-est.

Un pic à plus de 46 °C au Portugal

La vague de chaleur a atteint son apogée samedi au Portugal, avec 46,8 °C enregistrés à Alvega, à une centaine de kilomètres au nord de Lisbonne où le mercure a atteint 44 degrés, battant le précédent record de 43 degrés enregistré le 14 juin 1981.

Avec « une température de 46 °C mais un ressenti de 50 °C » et un taux d’humidité de l’air très faible, un incendie de forêt s’est déclenché vendredi sur deux fronts à Monchique, dans le sud du pays, a indiqué le responsable des opérations de sauvetage, Victor Vaz Pinto.

Près de 740 pompiers, soutenus par onze avions bombardiers d’eau et hélicoptères combattaient samedi après-midi l’avancée des flammes qui ont déjà consommé quelque 1 000 hectares. Appelée en renfort, l’armée devait envoyer 130 militaires sur place.

A Lisbonne, les parcs de jeux ont été fermés, le public invité à limiter ses activités en extérieur, et les centres d’accueil pour les sans-abris ouverts plus tôt dans la journée pour leur permettre de s’abriter de la chaleur.

Aux Pays-Bas, l’asphalte fond

Les Néerlandais ont affronté leur deuxième vague de chaleur de l’année, une situation exceptionnelle, après treize jours de canicule en juillet. Les autorités des Pays-Bas ont fermé certaines sections d’autoroutes car l’asphalte a commencé à fondre sous le soleil écrasant.

Par ailleurs, dans le centre du pays, la municipalité de Zwolle a procédé depuis vendredi à la coupe de branches de plus d’une centaine de peupliers, qui risquent de se briser à cause de la chaleur et donc de créer des situations dangereuses, a rapporté la télévision publique néerlandaise NOS.

Les autorités déplorent une pénurie d’eau et ont imposé des restrictions aux agriculteurs, au transport maritime et à l’industrie. Le ministre chargé de la gestion de l’eau a toutefois précisé que ni l’approvisionnement en eau potable ni la sécurité des digues n’étaient en danger.

La Suède a perdu son point culminant

Après le mois de juillet le plus chaud depuis 250 ans et une série d’incendies record, des averses ont soulagé la majeure partie du territoire suédois samedi et fait descendre les thermomètres.

Avec la vague de chaleur, le pays a tout de même perdu son point culminant : le pic sud du Kebnekaise, un glacier qui se situe dans l’Arctique, a perdu, pour le seul mois de juillet, 14 cm par jour. Il est maintenant dépassé par le pic nord du Kebnekaise, qui lui est fait de rocher, et culmine à 2 096,8 m.

En Allemagne, Pologne ou Russie, les agriculteurs face à la sécheresse

Les températures élevées, parfois observées depuis le moi de mai, et la sécheresse actuelle menacent les récoltes dans les régions productrices du nord-est de l’Europe. En Allemagne, la principale organisation de producteurs a révisé mercredi à la baisse ses prévisions, annonçant 36 millions de tonnes de céréales au lieu de 41 millions estimés, ce qui a entraîné une forte hausse des cours du blé. En Pologne, des pertes « très importantes » sont prévues, jusqu’à 20 % pour le colza. La Russie pourrait aussi enregistrer de fortes baisses de récoltes.

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4 août 2018

Canicule : un record de 67 départements en vigilance orange

Après un vendredi très chaud, les températures approcheront à nouveau les 40 °C dans le sud-est du pays. Un nouvel épisode de canicule s’annonce pour lundi et mardi.

Une grande partie de la France affronte une nouvelle journée de chaleur écrasante, samedi 4 août. La vigilance orange canicule concerne un nombre record de 67 départements, et les températures resteront très chaudes. Seule la partie nord-ouest de l’Hexagone est épargnée.

Météo-France a ainsi ajouté vendredi après-midi la Charente-Maritime aux 66 départements déjà en vigilance orange depuis jeudi, égalant le record du 21 juin 2017 où 67 départements s’étaient retrouvés sur la carte vigilance au même moment.

Les températures maximales seront légèrement plus fortes que vendredi sur la partie sud-est. Ailleurs, elles seront stationnaires voire en légère baisse. Ainsi, elles varieront de 32 à 38 degrés sur la moitié sud et de 31 à 35 degrés sur la moitié nord avec 20 à 26 degrés sur le littoral de la Manche.

Vendredi était « l’une des journées les plus chaudes », a commenté le prévisionniste Stéven Testelin, avec des températures de 35 °C à 39 °C sur une grande partie du pays. Alors que les 40 °C ont été atteints cette semaine pour la première fois de l’année, cette barre n’avait pas été dépassée vendredi à 17 heures, avec une température maximale de 39,6 °C enregistrée dans le Gard, à Montclus.

Un deuxième pic de chaleur attendu

La chaleur devrait légèrement baisser dimanche, avant un « deuxième pic » lundi et mardi, mais « on est loin de la canicule de 2003 », a ajouté Stéven Testelin. L’été 2003 reste le plus chaud jamais observé depuis 1950, avec une canicule d’une durée exceptionnelle de deux semaines et un mercure dépassant les 40 °C dans de nombreuses stations, y compris en Bretagne.

Ventilateurs, parasols, piscines gonflables, climatiseurs mobiles… Les Français tentent de se rafraîchir comme ils le peuvent, se réfugiant aussi sur les lieux de baignade. Devant cette situation, la ministre de la santé est très présente dans les médias. Agnès Buzyn veut montrer la mobilisation de l’Etat pour conjurer le spectre des catastrophes de 2003 et 2006, où les canicules avaient causé la mort de plusieurs milliers de personnes.

Face à certaines critiques, comme celles de Patrick Pelloux, président de l’Association des médecins urgentistes de France, qui a évoqué « une saturation des services des urgences », le porte-parole du gouvernement Benjamin Griveaux a assuré vendredi qu’il n’y avait « pas de tension générale dans les services d’urgence ».

Corollaire de cette vague de chaleur, une pollution à l’ozone touchait vendredi plusieurs régions du nord, de l’est et du sud-est, un épisode qui pourrait se poursuivre samedi par endroits, notamment en raison du trafic routier.

En raison des fortes chaleurs, EDF a réduit la production d’une unité de la centrale nucléaire de Fessenheim (Haut-Rhin) et arrêté deux réacteurs, l’un dans la centrale de Saint-Alban (Isère) et l’autre dans celle du Bugey (Ain). Dans le BTP, les horaires sont aménagés sur certains chantiers.

3 août 2018

Canicule ce week end...

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Canicule : soixante-six départements placés en vigilance orange

Les deux tiers des départements de l’Hexagone sont concernés par cette alerte, qui devrait prendre fin au plus tôt samedi matin, selon Météo-France.

Les deux tiers de la France métropolitaine étaient placés jeudi 2 août en vigilance orange alors que la canicule s’étend vers l’ouest, le centre et le nord du pays, a annoncé Météo-France.

En tout, soixante-six départements sont concernés par cette alerte, qui devrait prendre fin au plus tôt samedi matin, selon le bulletin de Météo-France. Une frange du pays reste épargnée dans le Nord, ainsi que sur le littoral de la Manche, une partie de la façade atlantique et quelques départements dans des zones de montagne.

Chaleur écrasante

Vendredi, un soleil de plomb écrasera une grande partie du pays. Progressivement, des nuages s’étaleront à l’est du Rhône et des averses orageuses se déclencheront sur les Alpes, et plus au sud jusqu’au littoral de la Côte d’Azur et sur le relief corse.

Les températures maximales seront très chaudes : de 34 à 38 °C sur la plupart du territoire, et localement de 39 à 40 °C en basse vallée du Rhône. Les températures seront un peu plus basses dans les Hauts-de-France et près des Pyrénées, avec de 30 à 33 °C. Sur les côtes bretonnes et de la Manche, elles seront de 25 à 28 °C.

Si la ministre de la santé, Agnès Buzyn, assure que le pays est « bien mieux armé » qu’en 2003, année où la canicule avait entraîné un excès de mortalité estimé à 15 000 personnes, Patrick Pelloux, président de l’association des urgentistes de France, a tiré la sonnette d’alarme jeudi.

« Il y a déjà une saturation des services des urgences. Avec la canicule qui va durer, vous allez voir affluer de plus en plus de personnes, les plus vulnérables – les plus touchées sont les SDF – et nous serons dans une sursaturation », a estimé sur RMC/BFM-TV l’urgentiste, qui avait été l’un des premiers à lancer l’alerte en 2003.

« Pas de suractivité à ce stade » selon l’AP-HP

L’Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP) a de son côté déclaré qu’il n’y avait « à ce stade pas de suractivité », dans ses établissements, liée au nouvel épisode de canicule, mais que « ses impacts sanitaires pourraient se manifester dans les prochains jours ».

Car les conséquences d’une canicule sont généralement constatées sur les personnes « après trois ou quatre jours », précise l’AP-HP. En outre, les conséquences de l’épisode caniculaire en cours « pourraient être majorées », étant donné que celui de « la semaine dernière » a déjà « pu fragiliser les organismes », souligne l’AP-HP, qui a annoncé la publication d’« un bulletin quotidien » de la situation.

A Paris, la préfecture a activé le niveau 3 du plan canicule dès jeudi matin, sans attendre le déclenchement de la vigilance orange. La ville devait ouvrir cinq parcs supplémentaires toute la nuit pour permettre aux Parisiens de se rafraîchir.

Chassé-croisé, pollution et restrictions d’eau

En ce week-end de chassé-croisé sur les routes, Agnès Buzyn a également appelé à « rouler plus tôt le matin ou tard le soir, éviter les périodes de grande chaleur, protéger les enfants et prendre suffisamment d’eau dans les voitures ».

Corollaire de la chaleur et du trafic routier, un épisode de pollution à l’ozone est prévu vendredi en Ile-de-France. Les automobilistes franciliens devront réduire leur vitesse de 20 km/h, tandis que les poids lourds en transit devront contourner l’agglomération parisienne.

Trente-neuf départements ont par ailleurs instauré des mesures de restriction d’eau, la situation étant particulièrement tendue en Vendée. Les fortes chaleurs ont également poussé EDF à arrêter un réacteur nucléaire et à réduire la puissance de deux autres jeudi matin, le long du Rhône.

2 août 2018

La canicule s'étend...

jeudi

31 juillet 2018

Canicule en vue...

Il va refaire chaud, très chaud, dans les prochains jours ! Après un bref répit dans la moitié nord, le mercure va remonter en flèche, à partir de mercredi 1er août, pour frôler voire dépasser les 40°C sous abri dans certaines régions. Un épisode caniculaire qui devrait durer plusieurs jours. Regardez le dernier bulletin météo présenté par Anaïs Baydemir, diffusé mardi à 13h40 sur France 2.

Une canicule qui "risque d'être assez remarquable"

Mercredi après-midi, il fera ainsi 30°C à Bordeaux et Paris, 34°C à Lyon et Strasbourg, et jusqu'à 37°C à Marseille. Des températures qui devraient continuer à monter jusqu'à la fin de semaine, avec des maximales de 34°C en moyenne au nord vendredi et 37°C au sud, et qui resteront très élevées ce week-end. "Cette canicule sera plus forte et plus longue que le court épisode de la semaine dernière et risque d’être assez remarquable", prévient d'ores et déjà le prévisionniste Frédéric Decker dans Le Parisien.

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28 juillet 2018

Du Cercle polaire au Sahara, du Japon à la Californie : la planète en surchauffe

Par Rémi Barroux, Julien Bouissou, New Delhi, correspondance, Philippe Mesmer, Tokyo, correspondance, Olivier Truc, Stockholm, correspondance - Le Monde

Incendies, sécheresse, précipitations diluviennes et inondations dévastent une planète marquée par le réchauffement climatique, du en partie aux activités anthropiques.

Plus de 30 °C dans le cercle polaire et plus de 40 °C en Californie, 40 °C à Tokyo, 36,6 °C à Montréal, la planète est en surchauffe. Des records absolus sont partout battus comme dans le cercle polaire, à Kvikkjokk en Suède avec 32,5 °C le 17 juillet ou dans le Sahara algérien, avec 51,3 °C à Ouargla, le 5 juillet. Dans la Vallée de la Mort, en Californie, le record mondial absolu de chaleur de 54 °C atteint en juin 2013 à Furnace Creek a été approché, dans cette même localité, de 1,1 °C le 24 juillet.

L’année 2018 montera-t-elle sur le podium des années les plus chaudes depuis le début des relevés en 1880 ? Pour l’instant, selon l’Agence américaine d’observation océanique et atmosphérique, la NOAA (National Oceanic and Atmospheric Administration), y figurent 2016, 2015 puis 2017. D’ores et déjà, le mois de juin fut le deuxième le plus chaud jamais enregistré, selon le service Copernicus de surveillance des changements climatiques du Centre européen pour les prévisions météorologiques à moyen terme (CEPMMT).

« Outre les températures exceptionnellement élevées relevées dans une grande partie du nord la Sibérie en juin, elles étaient également nettement supérieure dans la majeure partie des Etats Unis, dans le centre du Canada, en Afrique du Nord, au Moyen Orient et dans le nord de la Chine », explique l’Organisation météorologique mondiale (OMM).

« Ce n’est pas une surprise »

« 2018 s’annonce comme l’une des années les plus chaudes jamais enregistrées, avec des températures record dans de nombreux pays. Ce n’est pas une surprise », a commenté la secrétaire générale adjointe de l’OMM Elena Manaenkova.

Ces canicules sont « cohérentes avec les effets attendus du changement climatique causé par les émissions de gaz à effet de serre. Ce n’est pas un scénario futur. Ça se produit maintenant », a-t-elle insisté. Sur 131 études publiées de 2011 à 2016 dans le Bulletin of the American Meteorological Society, « 65 % ont permis de déterminer que la probabilité d’occurrence de ces phénomènes dépendait fortement des activités anthropiques », rapporte l’OMM.

Les conséquences de ces températures extrêmes et de ces périodes caniculaires qui durent plusieurs jours, se comptent certes en centaines de vies humaines, mais aussi en incendies – comme en Grèce, en Suède ou encore en Sibérie et en Lettonie –, ainsi qu’en sécheresse, pertes de récolte, notamment en céréales et en foin, et en problèmes d’approvisionnement en eau. Ainsi, en Irlande, l’ensemble des stations météo du pays font état d’une sécheresse absolue, tandis que le Royaume-Uni a connu sa première moitié d’été la plus sèche depuis le début des relevés, avec 47 mm de pluie du 1er juin au 16 juillet, selon l’OMM.

France

La France suffoque. Dix-huit départements étaient toujours placés en vigilance orange canicule vendredi 27 juillet. Le week-end devrait offrir un court répit avant une deuxième vague de fortes chaleurs la semaine prochaine. Cet épisode caniculaire s’accompagne d’un pic de pollution à l’ozone dans plusieurs régions dont l’Ile-de-France. A Paris, le thermomètre devait monter jusqu’à 37 °C vendredi. Les 40,4 °C du 28 juillet 1947 tiennent toujours mais d’autres records sont battus dans la capitale. A la fin du mois, on dénombrera 59 jours au-dessus de 25 °C depuis le début de l’année : une première depuis la mise en place des relevés, en 1873, indique Météo-France. Cette poussée de chaleur est non seulement durable mais aussi précoce. Avec 17,5 °C de moyenne sur le deuxième trimestre (avril-mai-juin), Paris n’avait jamais connu un printemps aussi chaud.

Belgique

Jeudi 26 juillet, jusqu’à 36 °C étaient attendus à Bruxelles. Ce même jour, le pays est entré « officiellement » en période de canicule, soit des températures dépassant les 25 °C durant cinq jours consécutifs, avec au moins trois jours durant lesquels une température d’au moins 30 °C a été relevée. Et pour vendredi, l’Institut royal météorologique (IRM) annonce des températures atteignant 36 °C et 37 °C dans le centre.

D’après les prévisionnistes, la situation ne devrait pas s’améliorer dans les prochaines semaines. L’indice de sécheresse enregistré en 1976, l’été de tous les records, devrait même être égalé début août pour la même période. Toutefois, pour le chef du département prévisions de l’IRM David Dehenauw, la situation n’est pas encore aussi critique que cette année-là. Il met en avant deux différences principales : en 1976, les précipitations étaient encore plus limitées qu’aujourd’hui pour la période mi-juin/mi-juillet (3 mm, contre 19 mm cette année). Et la sécheresse concernait à l’époque tout le pays, alors que cette année, elle concerne principalement l’Ouest et le Nord-Ouest (la Flandre, principalement).

Par ailleurs, la température de la Mer du Nord a atteint 22,9 °C, indique jeudi l’Institut flamand pour la mer (Vlaams Instituut voor de Zee, VLIZ), qui la relève depuis 2000 au large de la côte belge. Il s’agit de la température la plus élevée depuis le début des mesures. Le précédent record de 22,1 °C datait de 2006.

Europe du Nord

Dans l’extrême nord de la Scandinavie, en Laponie norvégienne, se succèdent ciels sombres qui lâchent des pluies violentes et grosses chaleurs à plus de 30 °C au point que l’on y parle de nuits tropicales.

Le Danemark connaît une chaleur également inhabituelle et durable tandis que le territoire danois qu’est le Groenland connaît à l’inverse un été froid et humide, les deux phénomènes étant liés puisque l’anticyclone qui s’est stabilisé sur l’Europe du Nord depuis début mai fait face à la dépression qui s’est fixée au-dessus du Groenland.

En Finlande, les hausses de température par rapport aux normes saisonnières sont de l’ordre de 2 °C à 4 °C dans le centre du pays, de 4 °C à 6 °C en Laponie, qui devrait connaître son été le plus chaud depuis que les températures sont mesurées. Les autorités ont annoncé les récoltes les plus mauvaises depuis vingt ans.

La Suède reste frappée par une vague d’incendies sans précédent avec, comme ailleurs en Scandinavie, une sécheresse installée depuis début mai. Jeudi, le premier ministre suédois Stefan Löfven a annoncé avoir demandé l’aide de l’OTAN pour les opérations d’extinction. En fin de semaine, plus d’une vingtaine de foyers d’incendies était toujours actifs dans toute la Suède, couvrant quelque 20 000 hectares. Les autorités ont néanmoins annoncé jeudi matin que les principaux feux étaient enfin sous contrôle.

Japon

La canicule qui sévit au Japon depuis le début du mois de juillet a causé la mort de 80 personnes, et en a conduit à l’hôpital 35 000 autres selon les données officielles. Elle s’est notamment traduite par des températures inédites, par exemple dans la ville de Kumagaya, au nord de Tokyo, où le record national a été battu avec 41,1 °C, le 23 juillet.

Cette chaleur humide fait suite à un épisode de cumuls de précipitations record, observés entre le 28 juin et le 8 juillet, entraînant des inondations et des glissements de terrain. Deux cents personnes ont péri et quelque 10 000 foyers ont été détruits ou inondés, selon les chiffres officiels du gouvernement japonais.

Inde-Pakistan

Depuis le début de l’année, un nombre anormalement élevé de tempêtes de sable a balayé le sous-continent Indien. Le Centre pour la science et l’environnement (CSE), basé à New Delhi, en a enregistré plus d’une cinquantaine en Inde, provoquant au moins 500 morts. Il en avait comptabilisé vingt-deux entre 2003 et 2017, et seulement neuf entre 1980 et 2003.

A Delhi, le trafic aérien a été interrompu et les chantiers de construction suspendus. Assiégée par des vents chargés de sable et de poussière, la capitale Indienne a enregistré des pics de pollutions, plutôt rares en cette saison, avec une concentration des particules fines PM10 qui a atteint 1 300 microgrammes (µg) par mètre cube, bien au-delà du plafond admissible de 50 µg fixé par l’Organisation mondiale de la santé.

Les scientifiques pointent du doigt la désertification causée par la déforestation, et la conjonction d’une hausse de la température de surface avec l’humidité transportée par les vents d’ouest. Ce dérèglement climatique serait favorisé par le réchauffement. En avril, un record de température de 50,2 °C a été atteint à Nawabshah, une ville du sud du Pakistan. Selon une étude publiée en juin par la Banque Mondiale, entre 375 millions et 800 millions d’habitants du sous-continent risquent d’être affectés par la hausse des températures.

boire

27 juillet 2018

Soleil +++ aujourd'hui encore

Entretien : « Dans trente à cinquante ans, le centre et l’ouest de la France seront aussi en proie à des incendies »

Par Stéphane Mandard - Le Monde

Dans un entretien au « Monde », le climatologue Jean Jouzel prévient : les événements extrêmes en Grèce ou en Suède sont un avant-goût de ce qui attend l’Europe.

En Grèce, les incendies ont coûté la vie à plus de quatre-vingts personnes autour d’Athènes. Au Japon, la canicule a déjà fait autant de victimes. En Californie, les flammes menacent le parc national de Yosemite. Même la Suède n’échappe pas à cette vague de chaleur où 20 000 hectares de forêt sont partis en fumée.

Dans un entretien au Monde, le climatologue Jean Jouzel estime que ces événements extrêmes ne sont qu’un avant-goût de ce qui attend l’Europe si la lutte contre le changement climatique ne passe pas à la vitesse supérieure.

Un an après le Portugal, c’est la Grèce qui est en proie à des incendies meurtriers. Notre maison brûle, pour reprendre la célèbre formule de Jacques Chirac au Sommet de la Terre, à Johannesburg, en 2002…

Pour nous, Français, Européens, le changement climatique, c’est loin. Ce sont les autres, ça ne nous concerne pas. Là, avec ces événements climatiques extrêmes, ça nous saute aux yeux. A travers ces désastres, les gens perçoivent qu’ils ne sont pas à l’abri, que nous sommes tous vulnérables. Nous ne sommes pas dans une tour d’ivoire.

Mais ce qui se passe aujourd’hui, nous l’avions prévu il y a trente ou quarante ans déjà : une intensification des événements extrêmes et de leur fréquence avec le réchauffement. Année après année, été après été, ils se répètent. Et ce n’est qu’un début. Dans trente ou cinquante ans, ce qui est exceptionnel aujourd’hui sera la norme en Europe, avec des événements encore plus ravageurs et nombreux. Même si ce sont des régions d’Afrique et de l’Asie qui restent les plus vulnérables.

Pouvez-vous nous préciser ce scénario ?

Même en respectant l’accord de Paris, nous serons sur une hausse de 3 °C à 3,5 °C à la fin du siècle. Cela signifie que le risque d’être exposé à des événements extrêmes liés au réchauffement va être multiplié par cinquante.

Aujourd’hui, seuls 5 % des Européens, majoritairement dans les régions du Sud, font face à ces catastrophes. Mais, dans trente ou cinquante ans, ce seront les deux tiers des Européens qui seront concernés, à commencer par des épisodes de canicule et des périodes de sécheresse, comme le connaît cet été la Suède et les autres pays scandinaves. On peut évaluer à environ 150 000 le nombre d’Européens qui seront victimes de désastres climatiques chaque année, contre 3 000 aujourd’hui.

Avec des pointes à 35 °C, la Suède connaît une vague de chaleur sans précédent qui se manifeste par des incendies tout aussi inédits…

La Suède et les autres pays scandinaves font face à une période de sécheresse et à de fortes températures liées à un phénomène de haute pression, prévu pour durer au moins jusqu’à la fin du mois. Mais ces situations risquent de se reproduire. Le réchauffement climatique est deux fois plus rapide dans l’Arctique du fait de la fragilisation de la calotte glaciaire et de la diminution des surfaces de glace et enneigées.

Quelles sont les prévisions pour la France ?

En France, les incendies ne seront plus cantonnés au Sud, ils pourront frapper le centre et l’ouest, qui deviendront aussi des régions à risque. A la fin de la prochaine décennie, les températures record atteindront les 45 °C. Et après 2050, on pourra arriver à 50 °C, voire 55 °C dans certaines régions. Il sera de plus en plus difficile de vivre dehors, particulièrement dans les grandes agglomérations. Dans une ville comme Paris, les températures pourraient augmenter de 4 °C d’ici à la fin du siècle, et les canicules comme celles que nous avons connues en 2003 se multiplier. Il va être de plus en plus difficile de vivre dans ce monde.

Peut-on encore agir pour conserver ce monde vivable ?

Ces chiffres, il faut bien les avoir en tête, car c’est ce qui nous attend si nous ne faisons pas tout pour diminuer nos émissions de gaz à effet de serre. Or, la France est en retard sur ses objectifs. Je suis moins optimiste que je ne l’étais après l’accord de Paris. Il n’est pas encore trop tard pour agir, mais il va être très difficile de tenir l’objectif des 2 °C. Les villes ont un rôle important à jouer pour lutter concrètement contre le réchauffement.

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26 juillet 2018

Canicule - aujourd'hui

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26 juillet 2018

Canicule : coup de chaud sur l’Ile-de-France, dix-huit départements en vigilance orange

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Conséquences de la vague de chaleur : un pic de pollution à l’ozone ; des restrictions de la circulation dans la région ; et l’ouverture de salles où se rafraîchir à Paris.

Ventilateurs et brumisateurs sont à nouveau de sortie. L’Ile-de-France va connaître un coup de chaud jusqu’à vendredi, avec pour conséquence un pic de pollution à l’ozone, des restrictions de la circulation dans la région et l’ouverture de salles où se rafraîchir à Paris.

Mercredi 25 juillet, Météo-France a placé dix-huit départements en vigilance orange jusqu’à au moins jeudi après-midi : Paris, la Seine-Saint-Denis, le Val-de-Marne, les Hauts-de-Seine, la Seine-et-Marne, les Yvelines, l’Essonne, le Val-d’Oise, le Nord, le Somme, le Pas-de-Calais, l’Aisne, la Marne, la Côte-d’Or, la Saône-et-Loire, le Rhône, l’Ardèche, la Drôme. « Il s’agit d’un phénomène non remarquable mais nécessitant une vigilance particulière, notamment pour les personnes sensibles ou exposées », souligne Météo-France.

Les véhicules les plus polluants étaient interdits mercredi à Paris et en proche banlieue. Cette mesure concerne les véhicules non classés (pour la plupart dont l’immatriculation est antérieure à 1997) et les véhicules de classe 4 et 5, selon la classification des vignettes Crit’Air, obligatoires à Paris.

Un forfait antipollution de 3,80 euros pour la journée permettra d’emprunter les transports en commun franciliens mercredi et jeudi. La région Ile-de-France prendra aussi en charge les coûts pour le covoiturage sur les trajets de courte distance.

Un pic de chaleur est attendu vendredi, prévoit Météo France, avec des températures comprises entre 34 et 37 degrés et des nuits de plus en plus chaudes, avant une accalmie ce week-end. Les températures devraient repartir à la hausse la semaine prochaine.

Episode de pollution à l’ozone

Les effets de ces fortes chaleurs se font sentir en Ile-de-France, avec un épisode de pollution à l’ozone. Ce gaz corrosif, qui favorise l’asthme et peut aggraver des troubles cardio-vasculaires ou respiratoires, se forme sous l’action d’un fort ensoleillement et de températures élevées par la combinaison de deux polluants : les composés organiques volatils, émis par des sources naturelles mais également par l’industrie, et les oxydes d’azote (NO2), principalement émis par le trafic routier.

L’organisme de surveillance de la qualité de l’air Airparif prévoyait mercredi, pour la troisième journée d’affilée, un dépassement du seuil d’information de 180 g/m3. « On ne voit pas d’amélioration jeudi », faute de vent, prévient Patrick Garnoussi, prévisionniste à Airparif.

Des îlots de fraîcheur

Pour lutter contre la pollution, la circulation en Ile-de-France a été réduite dès mardi de 20 km/h, et les poids lourds de plus de 3,5 tonnes doivent contourner l’agglomération parisienne. La préfecture a aussi demandé de réduire le fonctionnement des installations fixes des industries dont les émissions de composés organiques volatils contribuent à l’épisode.

Le préfet de Paris a déclenché le niveau 3 du plan de gestion de la canicule à Paris, qui correspond à une « alerte canicule ». Un numéro de téléphone (39 75) a été activé pour les personnes les plus fragiles.

Des salles où se rafraîchir sont ouvertes entre 14 heures et 18 heures, dans des mairies d’arrondissement ou des centres d’action sociale de la ville de Paris. L’application Extrema Paris, disponible sur smartphone, permet de repérer des îlots de fraîcheur, comme les parcs, les églises ou les lieux équipés de brumisateurs, ouverts le jour ou la nuit. D’autres salles sont ouvertes, par exemple dans les établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes.

Par ailleurs, le distributeur Veolia Eau d’Ile-de-France refait campagne pour lutter contre l’ouverture intempestive de bouches à incendie en région parisienne, un phénomène apparu en 2015 qui complique le travail des pompiers et entraîne d’importantes pertes d’eau.

Le thermomètre va aussi grimper ailleurs, notamment dans le Nord, où la température dépassait déjà les 20 °C mercredi à 5 h 45. A Lille, la mairie doit installer jeudi des brumisateurs sur deux places principales et deux parcs resteront ouverts dès mercredi soir jusqu’à 23 heures.

La préfecture du Nord a par ailleurs placé le département en « vigilance sécheresse » – niveau 1 sur une échelle de 4 – et appelle à éviter « tout gaspillage », sans imposer pour l’heure de restrictions. L’usage de l’eau est en revanche restreint dans des départements de l’Ouest en raison de la sécheresse, particulièrement en Vendée.

Pour les autres départements en vigilance jaune canicule (la moitié est de la France), « le pic de chaleur est attendu également pour vendredi », selon Météo France.

« Un moment de solidarité collective »

La ministre de la santé, Agnès Buzyn, a rappelé mercredi sur RTL qu’« énormément de procédures » avaient été mises en place depuis une quinzaine d’années, et l’été meurtrier de 2003, pour faire face à ces épisodes caniculaires.

« Aujourd’hui nous établissons chaque semaine un décompte des personnels dans les services d’urgence. Nous adaptons évidemment les effectifs aux besoins, a déclaré la ministre. C’est aussi un moment de solidarité collective, c’est aussi le moment d’aller voir ses voisins. C’est le moment de faire attention à chacun d’entre nous et aux plus vulnérables. »

9 juillet 2018

Canicule ...

canicule

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