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Jours tranquilles à Paris
carnoet
24 juillet 2014

La Vallée des Saints - Carnoët

Des hommes et des aventures

« Chaque culture représente une branche vitale de notre arbre généalogique, le réceptacle d’un savoir et d’une expérience. Quand on perd une culture, c’est comme si on bombardait le Louvre ! », professe Philippe Abjean. À l’heure du jetable, les statues-menhirs de la Vallée des Saints parleront sans doute encore, dans quelques millénaires, de l’histoire de la Bretagne, de ses mythes fondateurs, de sa mémoire collective.« Derrière la vie de chaque saint se devine aussi l’histoire d’un homme qui, un jour, a décidé de quitter sa terre natale, au mépris des dangers, pour répondre à un appel et « faire du bien » autour de lui », rappelle Philippe Abjean. L’artisan de la Vallée des Saints voudrait que ce projet« nous invite, nous aussi, à partir à l’aventure. » Une ouverture au monde que Carnoët concrétise en accueillant plusieurs sculpteurs de culture étrangère.« Penser que seuls des Bretons peuvent sculpter ici serait aussi stupide que dire que seuls les Grecs pouvaient comprendre Platon », assure Philippe Abjean, prof de philo.

Une montée en puissance

La Vallée des Saints, dont l’accès est totalement gratuit (tous les jours de 11 h à 18 h 30) a reçu 83 000 visiteurs en 2013 et espère en compter plus de 100 000 cette année. À ce jour, l’association a collecté, auprès de 1 750 mécènes appelés compagnons (collectivités, entreprises, familles, particuliers) 750 000 € de dons affectés au financement des statues (granit, transport et rémunération du sculpteur). Le « prix de revient » d’une sculpture est de 12 000,00 €, ouvrant droit à une déduction fiscale de l’ordre de 60 %. Les huit statues en cours de réalisation seront achevées demain dimanche 6 juillet et érigées sur le site le dimanche 10 août, lors d’une grande fête, Kan ar Vein , le chant des pierres. Pour la première fois de la jeune histoire de la Vallée des Saints, et pour répondre à la demande des donateurs, le millésime 2014 comptera deux chantiers. Du 1er au 28 septembre, six ou sept nouveaux saints seront taillés, ce qui portera leur nombre total à 50 ou 51. Renseignements et offres de mécénat :  06.42.63.69.70.

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15 juillet 2014

De là-haut, cinquante saints vous contemplent !

À Carnoët, saint Yves et les sept fondateurs de la Bretagne ne sont plus seuls. Ils seront bientôt cinquante, colosses de granit dressés dans le ciel de la magnifique Vallée des Saints.

Ériger, sur un même site, mille statues géantes de granit ! Il a cinq ans, lorsque Philippe Abjean et son ami Sébastien Menguy ont lancé l’idée de la Vallée des Saints, ils ont pris la précaution de le baptiser…« Un projet fou pour l’éternité. » Philippe Abjean a beau jeu rappeler que« les Bretons ne sont bons que dans la démesure » , il fallait effectivement qu’ils soient un peu fous pour s’engager dans une telle entreprise au très long cours. L’aboutissement de ce chantier défiant les siècles appartiendra aux générations futures. Celle des pionniers semble déjà en train de gagner son pari. En 2009, les sept premières statues, les saints fondateurs de la Bretagne, furent levées à main d’homme. Depuis, au rythme d’une petite dizaine de sculptures nouvelles par an, l’Île de Pâques bretonne s’est petit à petit peuplée. Elle compte désormais 36 statues-menhirs, dressées à Carnoët, autour du Tossen SantGweltaz, la colline de Saint-Gildas, un site historique qui abrita successivement un tumulus armoricain, un oppidum gaulois, une villa gallo-romaine et une motte féodale. Comme désormais chaque année au retour des beaux jours, la Vallée des Saints résonne à nouveau du vacarme des scies lapidaires et des marteaux-piqueurs. Huit sculpteurs ont réinvesti le site pour ajouter huit nouvelles figures à la litanie des saints. Parmi eux, Olivier Lévêque, désigné par ses pairs chef de ce cinquième chantier de sculptures dans la Vallée des Saints. Olivier Lévêque, dont certains travaux ont été exposés au Grand Palais et au musée du Quai Branly, fait partie du noyau dur des forçats de la pierre. Cinq saints portent déjà sa signature : Patern, Santig Du, Tugdual, Conogan et Lunaire. Cette fois, d’un bloc de granit rose de Perros-Guirec, pesant une vingtaine de tonnes et haut de 4,3 mètres, il donne forme humaine à Diboan. Un saint qui n’en a peut-être jamais eu sur terre… Diboan (littéralement « sans peine » en breton) n’appartient en effet pas à la cohorte des moines, ermites et prédicateurs venus d’Irlande, de Galles, de Cornouaille ou d’Écosse et qui installèrent, à partir du Ve siècle, le christianisme sur notre péninsule. Ceux-là ont laissé leurs traces dans la toponymie armoricaine.

Le plus colossal

Diboan, se rangerait plutôt dans la catégorie« des saints sans vie » telle que la décrit la sociologue Sylvette Denèfle dans son ouvrage Une hagiographie sans texte : le culte de saint Diboan. Un saint« dont l’existence culturelle ne peut cependant être mise en cause, attestée à la fois par une iconographie, un texte oral populaire et forme de culte officiel » précise la chercheuse. Honoré dans de nombreuses paroisses du Finistère, du Morbihan et des Côtes-d’Armor, sant Diboan était invoqué pour délivrer les mourants de l’agonie. En les guérissant ou… en les faisant passer dans l’au-delà. D’où son surnom en breton, Tu pe du . Ce qui signifie d’un côté ou de l’autre.« Diboan enlevait les peines, mais moi, il me donne des soucis ! » confesse Olivier Lévêque en s’essuyant le front. Ce sculpteur« saurait rendre beau un bloc sans y toucher, en choisissant un sens d’installation, en mettant en avant sa nervosité, » assurent les critiques d’art. C’est cette sensibilité qui a conduit Olivier Lévêque à choisir cette pierre plutôt qu’une autre et à travailler l’énorme parallélépipède en angle plutôt que de face. Pour lui conserver toute sa dynamique, encore accentuée par les rayures obliques,« comme des orgues de basalte » , imprimées dans la tunique du saint. Seulement voilà, ce bloc exceptionnel de granit rose, dans lequel l’artiste fait vivre saint Diboan, a été extrait de sa carrière il y a déjà deux ans. Sorti de sa roche mère, il a séché. Acquis une dureté à bouffer les disques diamants et les burins les mieux trempés ! Pas de quoi faire renoncer Olivier Lévêque. Avec un poids fini avoisinant les 12 tonnes, son saint Diboan sera l’un des plus colossaux de la Vallée des Saints.« Je ne l’ai pas trop fait maigrir » plaisante le tailleur de pierre qui aura sans doute, lui, perdu quelques kilos dans la bagarre ! Article de Jean-Laurent BRAS.

voir mes précédents billets : 17 octobre et 18 octobre 2013

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18 octobre 2013

La vallée des Saints

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Photos ci-dessus réalisées avec ma GOPRO

La vallée des Saints

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Photos ci-dessus prises avec mon Iphone

17 octobre 2013

Pique nique près de la Vallée des Saints

 

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