Réouverture des plages : les Bretons mettent la pression
Le gouvernement a réaffirmé, ce samedi, sa position concernant les plages. La réouverture de ces dernières n’est pas au programme du 11 mai.
La non-réouverture des plages le 11 mai fait des vagues. Les adeptes de sports nautiques et certains élus espèrent faire changer d’avis au gouvernement qui campe sur sa position.
Solidarité coronavirus Bretagne
« Les plages, fermées depuis le début du confinement, resteront inaccessibles au public au moins jusqu’au 1er juin ». L’annonce faite, le 28 avril, par Édouard Philippe, le Premier ministre, lors de la présentation de son plan de déconfinement, reste en travers de la gorge de nombreux Bretons.
« Moins de risque que d’être dans le métro »
Entre pétitions et coups de gueule réclamant l’accès à la mer et aux chemins côtiers, c’est une véritable vague de mécontentement et d’incompréhension qui déferle sur Paris. Et ils sont nombreux à surfer dessus. À commencer par Ronan Loas, le maire de Ploemeur, commune du Morbihan comptant 17 km de côtes. « On ne demande pas le retour des serviettes sur la plage avec tout le monde qui s’agglutine dessus. Si les surfeurs, kitesurfeurs ou les planchistes sont sur l’océan, il y a moins de risque que d’être dans le métro ».
« On est plusieurs à faire du lobbying »
L’élu morbihannais est convaincu que la décision d’Édouard Philippe n’est pas définitive. « Je trouve qu’il y a un avis unanime sur le sujet. J’ai senti de la part du Préfet du Morbihan des signes d’ouverture. Il n’y a pas de blocage à son niveau », assure-t-il, tout en précisant que la décision n’appartient pas à la Préfecture. « On est plusieurs à faire du lobbying. Il n’est pas exclu qu’il y ait un assouplissement. Je pense qu’on peut être optimiste. »
Cet assouplissement, les surfeurs le réclament également. « Les Bretons ont besoin de retrouver leur espace », assure Stéphane Ibarboure, le président de la Ligue de Bretagne de surf. « Tout le mouvement breton, et pas uniquement le nautisme, milite pour pouvoir réouvrir le 11 mai. Je pense qu’on sera entendu ».
Du côté de la Ligue de Bretagne de voile, l’envie d’aller sur l’eau est la même. « Notre souhait est que nous puissions à partir du 11 mai aller à la mer, que ce soit au départ des plages, des cales ou des ports de plaisance », détaille son président, Bruno Le Breton, qui se montre toutefois moins optimiste que son collègue du surf. « On travaille pour mais j’ai un doute qu’on aille sur l’eau en mai ».
Castaner : « Les plages resteront fermées »
Des plages aux sentiers côtiers, il n’y a qu’un pas. Et là aussi, l’incompréhension et la colère sont vives face à l’interdiction de les fouler avant début juin. « Nos instances nationales sont en contact avec le ministère des Sports. Et les choses avancent », assure Christian Capoen, le président breton de la Fédération française de la randonnée pédestre.
Son enthousiasme et celui de milliers de Bretons ont été douchés, samedi après-midi, par Christophe Castaner. Le ministre de l’Intérieur a répété que l’accès aux plages restait interdit jusqu’au début juin. La vague bretonne n’a pas fini de grossir…