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Jours tranquilles à Paris
francois ozon
18 février 2019

La sortie de "Grâce à Dieu" de François Ozon incertaine jusqu'à mardi soir

ozon

Le film de François Ozon "Grâce à Dieu" sur la pédophilie dans l'Eglise, retraçant l'histoire de victimes dans l'affaire Barbarin, a été autorisé lundi par la justice à sortir en salles comme prévu mercredi. Une seconde décision judiciaire est toutefois attendue mardi à 17h : Régine Maire, 80 ans, ex-membre du diocèse de Lyon, a aussi assigné en référé le réalisateur du film.

La défense du père Preynat, prêtre lyonnais mis en examen pour agressions sexuelles et non jugé encore, avait assigné en référé François Ozon pour obtenir un report de la sortie de son film "Grâce à Dieu", qui a reçu samedi soir le Grand prix du jury à la Berlinale.

"La décision très bien motivée reconnaît que le film - avec les avertissements qui l'accompagnent - ne justifie pas les mesures demandées qui menaçaient sa sortie. Nous nous en réjouissons", a indiqué à l'AFP Me Paul-Albert Iweins, l'un des deux avocats du producteur et du distributeur du film.

Le père Preynat va faire appel, indique un de ses avocats

"Le juge a rejeté la demande de report du film", a confirmé Me Emmanuel Mercinier, avocat du père Preynat. "Il considère que le fait d'insérer un carton à la dernière seconde du film indiquant que le père Preynat bénéficie de la présomption d'innocence répond aux exigences de la loi, la culpabilité de ce dernier n'étant dès lors pas présentée comme acquise", a-t-il ajouté. Il a dit "regretter amèrement cette décision, non seulement dans l'intérêt du père Preynat, mais plus largement dans l'intérêt général".

"Présenter durant deux heures comme coupable un homme qui n'a pas encore été jugé comme tel constitue une atteinte à la présomption d'innocence que ne saurait évidemment pas faire disparaître le fait d'écrire ensuite le contraire durant deux secondes", a-t-il dit.

Me Frédéric Doyez, avocat lyonnais du père Preynat, a précisé à l'AFP qu'ils allaient faire appel de la décision, mais que cela n'empêcherait pas le film de sortir.

"Une question de principe"

"C'est une question de principe", a fait valoir Me Doyez, jugeant que "c'est la porte ouverte au parasitage de l'action judiciaire" par des films.

A Lyon, une autre audience était prévue ce lundi concernant le film : une ex-membre du diocèse de Lyon, Régine Maire, représentée sous son nom dans le film, a assigné François Ozon pour qu'il retire son nom du film.

Le procès du cardinal Philippe Barbarin, archevêque de Lyon, et de cinq autres personnes pour non dénonciation d'agressions sexuelles pédophiles, s'est tenu en janvier. Le jugement est attendu pour le 7 mars.

Reste une autre assignation en référé

Cependant malgré le feu vert de la justice à la sortie en salles du film, une seconde décision judiciaire attendue mardi en fin d'après-midi à Lyon pourrait la remettre en cause. Régine Maire, ex-membre du diocèse de Lyon aujourd'hui âgée de 80 ans, a assigné en référé le réalisateur français pour qu'il retire son nom de son film au nom de la protection de la vie privée et de la présomption d'innocence.

Début janvier à Lyon, Régine Maire a été jugée aux côtés du cardinal Philippe Barbarin pour ne pas avoir dénoncé à la justice les agressions du prêtre. Le tribunal doit rendre son jugement le 7 mars.

"Ce film permettra d'une manière ou d'une autre d'influer sur la décision des magistrats", a fait valoir son avocat, Xavier Vahramian, lors de l'audience lundi, en présence de sa cliente, petite femme aux cheveux blancs courts. Régine Maire apparaît sous son vrai nom, comme le cardinal Barbarin ou le père Preynat alors que les victimes sont représentées sous des noms d'emprunt.

Selon Me Vahramian, François Ozon la présente comme "un personnage dénué d'empathie, sévère et ayant pour but alors de servir le cardinal Barbarin". Son nom est cité une vingtaine de fois et elle est représentée dans 15 à 20 scènes.

Elle est présentée comme ayant "participé à la libération de la parole", rétorque l'un des avocats du réalisateur, du producteur et du distributeur de ce film qui vient de recevoir le Grand prix du jury à la Berlinale samedi. L'actrice l'incarnant, Martine Erhel, a même fourni une attestation expliquant qu'elle avait voulu donner de l'empathie à son personnage.

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18 février 2019

Le film "Grâce à Dieu" de François Ozon pourra sortir en salles ce mercredi

dieu

Le film, inspiré de faits réels, raconte l'histoire du père Bernard Preynat, mis en cause nommément pour des actes de pédophilie.

Le film Grâce à Dieu du réalisateur François Ozon pourra sortir en salle mercredi 20 février, a appris franceinfo. Inspiré de faits réels, il raconte l'histoire d'un prêtre mis en cause nommément pour des actes de pédophilie.

La présomption d'innocence en question

Le père Bernard Preynat, poursuivi pour agressions sexuelles, et dont le procès pourrait avoir lieu à la fin de l'année, avait déposé un recours en référé au tribunal administratif de Paris pour faire repousser la sortie du film, au nom de la présomption d'innocence.

Récompensé par le prix du jury pendant la Berlinale, à Berlin, samedi, Grâce à Dieu raconte l'histoire de La Parole libérée, association créée par d'anciens scouts de Sainte-Foy-lès-Lyon, près de Lyon, victimes du prêtre présumé pédophile. Alexandre Hezez est incarné à l'écran par l'acteur Melvil Poupaud.

18 février 2019

Entretien - François Ozon : « L’Eglise est en train de prendre conscience du problème » de la pédophilie

Par Jacques Mandelbaum - Le Monde

Le père Preynat a assigné le réalisateur de « Grâce à Dieu » en référé, au nom du respect de la présomption d’innocence. Alors que son procès doit se tenir fin 2019, le prêtre demande le report de la sortie du film, qui raconte le sort de plusieurs victimes.

François Ozon, cinéaste prolifique (dix-huit longs-métrages en vingt ans de carrière) et éclectique (thriller, comédie, comédie musicale, mélodrame…), se lance avec Grâce à Dieu dans la reconstitution d’un dossier judiciaire en cours. L’affaire est d’autant plus brûlante qu’elle traite de la pédophilie dans le milieu de l’Eglise.

Notamment interprété par Melvil Poupaud et Denis Ménochet, ce film choral évoque le sort de plusieurs victimes qui ont mis en cause le prêtre Bernard Preynat, 72 ans aujourd’hui, pour agressions sexuelles sur des mineurs durant son ministère à la paroisse de Sainte-Foy-lès-Lyon. Maintes fois dénoncé depuis 1978 pour un comportement qu’il a reconnu, le prêtre n’en a pas moins été maintenu par sa hiérarchie jusqu’en 2015.

A cette date, d’anciennes victimes du prêtre, scandalisées par l’inaction de l’Eglise et prêtes à assumer publiquement le viol de leur intimité, fondent une association, La Parole libérée, grâce à l’action de laquelle deux instructions judiciaires vont s’ouvrir. Celle de Bernard Preynat lui-même, dont le procès pourrait avoir lieu au cours de cette année, et celle du cardinal Philippe Barbarin et de cinq autres membres du diocèse de Lyon pour non-dénonciation d’agressions sexuelles sur mineurs, dont le procès s’est tenu début janvier.

C’est dans ce cadre que les producteurs, le distributeur et l’auteur ont été assignés en référé, notamment pour différer la sortie en salle du film, prévue mercredi 20 février. L’audience s’est tenue vendredi, et le juge des référés du tribunal de grande instance de Paris donnera sa décision lundi. Entre temps, le film a été récompensé, samedi, du grand prix du jury du festival de Berlin.

Comment comprenez-vous les attaques dont votre film, avant même sa sortie, a fait l’objet ?

Je les comprends pour ce qu’elles sont, c’est une stratégie de la défense des parties mises en cause qui justifie de son action en faisant valoir que le film, s’il sortait aujourd’hui, porterait atteinte à leur présomption d’innocence. Il faut d’abord rappeler que notre tournage s’est déroulé en mars 2018, et qu’à ce moment, nous pensions que les procès auraient lieu plus rapidement, que le verdict tomberait en janvier 2019, et que nous sortirions le film dans la foulée. Cela ne s’est pas passé ainsi.

Mais cela n’enlève rien au fait que le film s’est construit sur des documents qui existent, depuis le dossier monté par les victimes jusqu’aux aveux du père Preynat, qui a déjà reconnu sa responsabilité. Il n’y a aucun scoop dans ce film. Il n’invente ni ne dit rien qui n’ait déjà été porté à la connaissance du public par la presse, les livres ou les documentaires consacrés déjà à cette affaire. Je pense que la raison de l’attaque marque aussi la puissance du cinéma.

Revenons à l’origine du projet : comment vous est venue l’idée de ce film ?

Je voulais au départ consacrer un sujet à la fragilité masculine. Ma rencontre très émouvante avec Alexandre Dussot-Hezez, cofondateur de l’association La Parole libérée, m’a orienté vers l’affaire. J’ai rencontré ensuite d’autres victimes, tous me connaissaient comme réalisateur de fiction et tous avaient à l’esprit Spotlight, le film de Tom McCarthy, en me parlant. J’ai compris, alors que j’étais en un premier temps tenté par le documentaire, qu’ils attendaient de moi quelque chose de plus intime, qui tenterait de montrer leur blessure intérieure. Je n’ai pas voulu les décevoir. Cela impliquait pour moi de faire quelque chose que je n’avais jamais fait : me confronter à l’actualité, et tenter, du coup, de faire un film comme les Américains, généralement mieux que nous, savent le faire.

Le film est construit sur le seul point de vue des victimes. Avez-vous néanmoins été tenté de procéder autrement ?

Jamais. Je reste strictement « fassbindérien » à cet égard.

Il reste que la production d’un tel film marche nécessairement sur des œufs. Sa production en a-t-elle été affectée ?

Je vous mentirais en disant que non. Il y a encore beaucoup de frilosité sur le sujet. Nous avons perdu au passage quelques partenaires financiers, au premier chef Canal+ qui était pourtant un partenaire historique de mes films. Mais mes producteurs, Eric et Nicolas Altmayer, auxquels j’avais apporté un dossier de deux cents pages, m’ont suivi comme un seul homme. J’ai bien conscience, toutefois, que les 6 millions d’euros nécessaires à la réalisation de ce film n’ont été réunis que parce que j’ai la chance d’être un réalisateur connu.

Eu égard au sujet, on imagine que des avocats ont été sollicités. Comment ont-ils réagi à la lecture du scénario, quelles directives ont-ils données ?

Dans leur optique, le fait déterminant était le fait que l’affaire avait été rendue publique avant le film. Les accusations comme les aveux lui préexistaient. D’autres œuvres tirées de cette même affaire n’avaient d’ailleurs jamais été attaquées.

Vous nommez dans le film les protagonistes du diocèse de Lyon par leurs vrais noms, mais pas les victimes. Régine Maire, une psychologue bénévole qui travaillait avec le cardinal Barbarin, vous a également assigné en référé pour cette raison. Pourquoi ce choix ?

Ne pas nommer les victimes est une mesure destinée à les protéger, eux et leurs familles. Une mesure au demeurant symbolique puisqu’ils ont justement eu le courage de s’exposer en menant cette action en justice. Les autres protagonistes de l’affaire sont déjà en pleine lumière, il aurait été grotesque de leur inventer un pseudonyme.

Le tournage s’est-il déroulé à Lyon ?

Partiellement, nous n’y avons passé que quatre jours, nous avons tourné sous un nom de code, « Alexandre », et donné un synopsis très évasif quand il le fallait. Nous n’avons pas communiqué sur ce film, délibérément. Et nous avons tourné les scènes d’intérieur en Belgique et au Luxembourg.

Avez-vous montré le film à l’institution ecclésiale ?

Oui, nous l’avons montré à la Conférence des évêques et nous avons eu des réactions très positives. Je crois que l’Eglise, y compris au plus haut niveau, est en train de prendre conscience du problème.

16 février 2019

« Grâce à Dieu » : la présomption d’innocence au cœur du débat sur le report du film de François Ozon

pedophilie eglise

Par Pascale Robert-Diard

Le film, qui traite de la pédophilie dans l’Eglise et du silence de l’institution catholique, doit sortir en salle mercredi. Une demande de report était examinée vendredi.

Ce n’est pas à l’appréciation des critiques de cinéma mais à la décision d’un juge que le film de François Ozon, Grâce à Dieu, a été soumis, vendredi 15 février. Agissant au nom de Bernard Preynat, le prêtre accusé d’agressions sexuelles par plusieurs anciens scouts de la troupe de Sainte-Foy-lès-Lyon (Rhône), entre la fin des années 1970 et le début des années 1990, Me Emmanuel Mercinier a sollicité, selon la procédure d’urgence du référé, le report de la sortie en salles de ce film, prévue mercredi 20 février.

Présenté comme une « fiction basée sur des faits réels », Grâce à Dieu retrace l’histoire de ces jeunes gens, depuis les confidences livrées à la hiérarchie de l’église catholique, dont le cardinal Philippe Barbarin, à leur décision de porter l’affaire en justice à la fois contre l’ancien aumônier scout et contre le silence de l’Eglise.

Le film met surtout en valeur le rôle joué par l’association La Parole libérée. Si les patronymes des anciens scouts ont été modifiés, le cardinal Barbarin et Bernard Preynat sont nommés sous leur véritable identité. Or, ce dernier n’a pas encore été jugé pour les faits qui lui sont reprochés et qui sont présentés comme avérés dans le film, ce qui, selon sa défense, constitue une atteinte au principe de la présomption d’innocence.

Conscients des risques juridiques encourus, le producteur et le distributeur avaient pris quelques précautions : la mention « fiction inspirée de faits réels » figure en ouverture du film et un « carton » rappelle en générique que le cardinal Barbarin – dont le jugement pour « non-dénonciation d’atteintes sexuelles » sera rendu le 7 mars par le tribunal correctionnel de Lyon – et Bernard Preynat sont présumés innocents.

« Ce film sera mort »

A l’audience, leurs avocats ont fait valoir plusieurs arguments, parmi lesquels le débat d’intérêt général que représente le sujet du silence de l’Eglise sur la pédophilie, sa très forte médiatisation depuis que l’affaire lyonnaise a éclaté, et les aveux directs ou indirects passés par Bernard Preynat lui-même. « Voilà quelqu’un qui se reconnaît coupable et demande le respect de sa présomption d’innocence ! », s’est étonné Me Paul-Albert Iweins.

La défense du producteur et du distributeur a insisté sur les enjeux financiers que représenterait un report du film, dont les copies ont été livrées dans 307 salles et pour lequel une vaste campagne de promotion a été engagée. « Si vous faites droit à cette demande, ce film sera mort. Il serait ainsi la dernière victime de Bernard Preynat », a observé Me Iweins.

« Si j’aime le cinéma, j’aime encore plus la justice », a répliqué Me Emmanuel Mercinier à l’appui de sa demande de report de la diffusion du film. « La liberté d’expression n’est pas absolue. Elle est insérée dans des limites, dont le droit à la présomption d’innocence », a-t-il poursuivi, en rappelant que Bernard Preynat est pour l’heure mis en examen pour atteintes sexuelles et témoin assisté pour d’autres faits. « On nous dit que c’est une fiction ? Le nom de Bernard Preynat est prononcé plus de cent fois ! Après deux heures de film, a-t-on la conviction que Bernard Preynat est coupable ? Oui. A-t-il déjà été jugé coupable ? Non. Et il ne le sera sans doute pas pour la totalité des faits qui lui sont reprochés. Dès lors, l’atteinte à la présomption d’innocence est caractérisée », a déclaré Me Mercinier.

« Je vous demande de faire preuve de courage »

En réponse à l’argument selon lequel l’histoire des anciens scouts lyonnais a déjà fait l’objet de reportages, de livres et d’articles de presse et d’un débat public à l’occasion du procès de Philippe Barbarin et d’autres responsables de l’Eglise devant le tribunal correctionnel de Lyon en janvier, Me Mercinier a souligné qu’en droit, l’atteinte à la présomption d’innocence résultant d’un film est « distincte et beaucoup plus grave ». Elle ne saurait être compensée par les mentions écrites qui figurent au début et à la fin du film, a-t-il ajouté.

Alors que Grâce à Dieu est actuellement présenté en compétition au festival de Berlin, Me Mercinier a souligné : « On nous met devant le fait accompli. On exerce une forme de pression en évoquant une presse extatique et en nous disant que c’est trop tard et trop cher. Mais peu importe ce que diront les festivals, ce qui compte, c’est le droit. Nous voulons que ce film sorte après que Bernard Preynat a été jugé. Je vous demande de faire preuve de courage en prenant une décision qui va déplaire », a-t-il conclu.

Le jugement sera rendu lundi 18 février.

Le même jour, le tribunal de Lyon sera saisi en référé d’une autre procédure intentée par Régine Maire, ex-bénévole laïque du diocèse de Lyon, qui est elle aussi incarnée dans le film et qui avait demandé en vain au réalisateur de ne pas être désignée sous son vrai patronyme.

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L’« ambassadeur » du pape en France, Luigi Ventura, visé par une enquête pour « agressions sexuelles » Des « mains aux fesses assez poussées » : l’ambassadeur du pape en France, Mgr Luigi Ventura, est l’objet d’une enquête à Paris pour des « agressions sexuelles » qui auraient été commises en janvier lors d’une cérémonie des vœux à l’Hôtel de Ville. La révélation de cette affaire intervient alors que l’Eglise catholique est touchée dans de nombreux pays par de multiples scandales d’abus sexuels entachant sa crédibilité. L’enquête a été ouverte le 24 janvier par le parquet de Paris, a appris Le Monde. La mairie de Paris avait signalé au parquet, en vertu de l’article 40 du code de procédure pénale, qu’un jeune cadre municipal s’était plaint d’attouchements répétés du nonce apostolique, un prélat italien de 74 ans, lors d’une cérémonie le 17 janvier, selon des sources concordantes.

3 février 2019

Prêtre accusé de pédophilie : François Ozon assigné pour son film sur l'affaire

Par Culturebox (avec AFP) @Culturebox

La défense d'un prêtre lyonnais mis en examen pour agressions sexuelles a assigné en référé le réalisateur François Ozon pour obtenir un report de la sortie de son film consacré à l'affaire, prévue le 20 février, avant le procès.

Cette assignation intervient au lendemain d'une autre action en justice, en l'occurrence la mise en demeure du cinéaste par une femme, ancien membre du diocèse de Lyon, jugée récemment aux côtés du cardinal Barbarin pour non-dénonciation d'agressions sexuelles, pour qu'il retire son nom du film en question, intitulé "Grâce à Dieu". Contacté par l'AFP, François Ozon n'a pas souhaité réagir à son assignation.

Le film raconte la naissance de l'association de victimes La Parole Libérée, fondée par d'anciens scouts lyonnais ayant dénoncé les agissements du père Bernard Preynat, mis en examen depuis janvier 2016 et qui pourrait être jugé en fin d'année 2019.

Un recours au nom du principe de la présomption d'innocence

Vendredi, l'un des avocats de père Preynat, Me Emmanuel Mercinier, a déposé vendredi un recours contre Ozon devant le tribunal de grande instance de Paris pour reporter la sortie du film. "Si aujourd'hui on commence à autoriser des films portant atteinte à la présomption d'innocence de personnes qui ne sont pas encore jugées, on ouvre une brèche extrêmement dangereuse", a-t-il affirmé à l'AFP.

En décembre, l'avocat lyonnais du prêtre, Me Frédéric Doyez, avait déjà demandé au réalisateur et à ses producteurs de reporter la sortie du film après le procès, afin de ne pas porter atteinte à la présomption d'innocence de son client. Faute d'avoir obtenu gain de cause, il a chargé Me Mercinier d'engager un recours.

"Il suffit de voir la bande-annonce, disponible en ligne, pour constater que le père Preynat apparaît à la 2e ou 3e seconde, qu'il est cité ou désigné à 13 reprises durant la première minute, et qu'il est présenté comme coupable des faits pour lesquels il est actuellement poursuivi. Or, la loi interdit de présenter comme établie la culpabilité d'une personne avant qu'elle soit jugée", argumente ce dernier.

La partie adverse "va sans doute considérer qu'il y a eu des aveux durant la procédure et que par conséquent, il n'y a plus lieu de respecter la présomption d'innocence, mais c'est un principe absolu", ajoute l'avocat.

La défense reproche aussi à la production du film de "surfer sur l'actualité judiciaire", alors que le tribunal correctionnel de Lyon doit rendre son délibéré, le 7 mars, dans le procès intenté au cardinal Philippe Barbarin pour ne pas avoir dénoncé à la justice les agissements du père Preynat.

L'archevêque de Lyon a comparu début janvier avec cinq autres personnes dans cette affaire. L'une d'elles, l'ancienne bénévole du diocèse Régine Maire a de son côté mis en demeure François Ozon pour qu'il retire son nom du film.

François ozon défend son film

Dans une interview accordée à La Nouvelle République, dont le quotidien régional a publié un extrait vendredi sur internet,le cinéaste a défendu son film, expliquant qu'il allait le montrer à Régine Maire et assurant qu'il n'est "absolument pas à charge contre elle" et "n'aborde jamais sa vie privée".

"Tout ce qui est dans le film repose sur des sources", a-t-il souligné. "Elle fait partie de cette institution, même si elle est bénévole. Le film n'est absolument pas à charge contre elle, il n'aborde jamais sa vie privée et les spectateurs ont des réactions immanquablement positives sur son action telle qu'elle est racontée dans le film."

Régine Maire, ex-membre du diocèse de Lyon jugée récemment aux côtés du cardinal Barbarin pour non-dénonciation d'agressions sexuelles, a mis en demeure François Ozon de retirer son nom du film qu'il a réalisé sur l'affaire, dont la sortie est prévue le 20 février.

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31 janvier 2019

Pédophilie dans l'église : une femme citée dans le film de François Ozon exige le retrait de son nom

ozon55

Par Culturebox (avec AFP) @Culturebox

Une ex-membre du diocèse de Lyon, Régine Maire, jugée récemment aux côtés du cardinal Barbarin pour non-dénonciation d'agressions sexuelles, a mis en demeure François Ozon de retirer son nom du film qu'il a réalisé sur l'affaire et dont la sortie est prévue en février. Elle dit avoir appris par la presse qu'elle était représentée sous son vrai nom sans avoir été consultée

"Elle a fait une demande officielle, par voie de mise en demeure, pour que son nom patronymique soit retiré de ce film et ne soit plus utilisé", a indiqué mercredi l'avocat de Régine Maire, Me Xavier Vahramian, confirmant une information du site internet de l'hebdomadaire La Vie.

Le film de François Ozon, "Grâce à Dieu", doit sortir le 20 février. Il raconte la naissance de l'association de victimes "La Parole libérée", fondée à Lyon en 2015 par d'anciens scouts abusés par un prêtre pédophile, Bernard Preynat. L'une des victimes, Alexandre Hezez-Dussot, est incarné à l'écran par l'acteur Melvil Poupaud.

Régine Maire a comparu devant le tribunal de Lyon, début janvier, avec l'archevêque Philippe Barbarin et quatre autres personnes, poursuivi par des victimes du prêtre pour ne pas avoir dénoncé ses agissements à la justice.

Régine Maire demande à visionner le film avant sa sortie

Régine Maire a appris dans la presse qu'elle était représentée à l'écran sous son vrai nom dans le film, sans avoir été consultée, "alors que pour les victimes, ils ont utilisé un nom d'emprunt", déplore son avocat, qui précise que sa cliente a demandé également "à visionner le film" avant sa sortie.

"Elle veut savoir" le rôle qu'on lui fait jouer, a-t-il dit. Fin 2014, avant qu'Alexandre Hezez ne porte plainte contre le prêtre, cette bénévole du diocèse avait organisé une rencontre entre les deux hommes, élément central de sa comparution au procès.

Le tribunal doit rendre son délibéré après la sortie du film

Le courrier de mise en demeure est parti mardi. "Il faut voir la réaction que le producteur et le distributeur vont avoir. Avec le numérique, changer une bande-son c'est facile", considère Me Vahramian, qui dénonce une "atteinte énorme" aux droits de la personne et à la présomption d'innocence de sa cliente.

Le tribunal correctionnel doit rendre son délibéré le 7 mars, soit après la sortie du film. A l'audience, l'avocat de Régine Maire a plaidé la relaxe et le parquet n'a pas requis de condamnation.

Le père Bernard Preynat, lui, n'a pas encore été jugé pour l'agression des scouts. Son avocat a demandé à François Ozon de reporter la sortie du film après le procès.

15 décembre 2018

Pédophilie : l'avocat du père Preynat demande un report du film de François Ozon "Grâce à Dieu"

L'affaire Preynat : un prêtre du diocèse de Lyon, père Bernard Peyrat, devrait être jugé en 2019 pour des agressions pédophiles. Son avocat, Me Frédéric Doyez, souhaite que la sortie du film de François Ozon "Grâce à Dieu", qui s'inspiré de cette affaire, prévue en février 2018, soit reportée après le procès.

"L'objet de ma démarche est juste d'empêcher la sortie avant le procès. Que le film sorte, c'est la liberté de création", déclare Me Frédéric Doyez dans une interview publiée ce vendredi 14 décembre par le quotidien régional Le Progrès.

Une sortie avant le procès "peut porter atteinte à la présomption d'innocence", selon l'avocat

"Mais sortir une fiction pour relater des faits correspondant à un procès qui va se tenir à court terme, et qui a été hyper-médiatisé au travers de la communication des victimes, c'est quelque chose qui peut porter atteinte à la présomption d'innocence", ajoute l'avocat. Il compte plaider sa cause auprès du réalisateur et envisage de saisir la justice en cas de refus.

Le père Bernard Preynat a été mis en examen en janvier 2016 et placé sous contrôle judiciaire pour des agressions sexuelles commises avant 1991 sur de jeunes scouts de la région lyonnaise. Selon une association de victimes à l'origine de l'affaire, l'instruction est achevée.

Le film évoque l'association "La Parole Libérée"

Le procès pourrait donc avoir lieu dans le courant de l'année 2019 mais après la sortie de "Grâce à Dieu", le film de François Ozon, prévue le 20 février. Cette fiction évoque la naissance de l'association "La Parole Libérée", dont un des fondateurs, Alexandre Hesez-Dussot, est incarné à l'écran par l'acteur Melvil Poupaud. Il avait porté plainte contre les agissements du père Preynat en 2015.

Le religieux a reconnu les faits lors de l'enquête. "Mais ce n'est pas cela qui est en jeu. La justice est un instant qui accouche d'une vérité judiciaire. La représentation des faits ne peut être issue que d'un débat contradictoire qui se tiendra à l'audience. On ne peut pas faire un film avant (...) Ce n'est que dans les tribunaux que la justice se rend", estime Me Doyez.

1 juin 2017

"L'Amant double" toujours en salles...

Cannes 2017 : Jérémie Renier, « en résonance »

Par Laurent Carpentier

Rencontre avec le comédien à l’affiche de « L’Amant double », film de François Ozon en compétition officielle au Festival de Cannes, dans lequel il interprète deux jumeaux.

Il ne s’en rappelle pas. Pourtant, il a déjà joué un jumeau. Bien avant L’Amant double de François Ozon, dans lequel on le retrouve aujourd’hui en compétition officielle au Festival de Cannes. C’était il y a dix ans dans Nue propriété de Joachim Lafosse, un double qui s’aime et se détruit.

Sauf qu’alors, le jumeau de Jérémie Renier était interprété par son frère dans la vraie vie, Yannick, de six ans son aîné. C’est sur ce tournage qu’ils ont découvert le plaisir de travailler ensemble (« On a le même humour mais pas les mêmes angoisses », dit-il) et mis en chantier leur premier long-métrage qui devrait sortir en janvier 2018, sur la « sororité » : deux sœurs, qui exercent le même métier, actrice. Son titre : Carnivores.

C’est à ce moment-là qu’il a reçu le coup de fil de François Ozon. « Souvent, j’ai remarqué qu’on me proposait des films qui avaient un rapport direct avec ce que j’étais en train de vivre, sourit-il, accoudé à la fenêtre, pieds nus, une cigarette au bec. Est-ce que c’est une énergie ? Ou le hasard ? Je ne sais pas, mais souvent il y a une résonance. »

Des jumeaux, Paul et Louis, psychanalystes, l’un est un ange, l’autre un diable. Ils partagent une patiente, Chloé qui est aussi leur amante. « Je sortais de mon tournage à moi, et je n’avais pas spécialement envie de jouer. Le côté thriller érotique demandait d’y aller à fond. Certes c’est un cadeau de pouvoir jouer comme ça deux personnages dans un film mais je crois que je ne l’aurais pas fait si cela n’avait pas été François », dit-il.

« Bouffées d’oxygène »

Jérémie est seul dans sa chambre. Pas plus de « gentil » Paul dans le fauteuil, que de « méchant » Louis allongé sur le lit, ces deux caractères complexes qu’il cisèle dans le film au point de nous perdre – malice du réalisateur et de son acteur.

« Avec François on aime jouer, se charrier, se titiller. Dès le premier film, Les Amants criminels, les tournages ont été des bouffées d’oxygène. Pourtant : à 17 ans, me trimballer en caleçon, accroché à une laisse, tirée par Miki Manojlović, ce n’était pas forcément évident. Mais il y a toujours quelque chose de l’amusement. Avec François Ozon, on est là pour essayer, pas pour souffrir. Avec lui, j’ai l’impression de pouvoir être moi, dans ma bêtise, dans le côté enfantin du jeu, le côté tactile, sans qu’il y ait des choses étranges ou mal perçues. »

« Jérémie, c’est un peu comme mon petit frère, assure le réalisateur. Pour L’Amant double, il n’était pas mon premier choix justement sans doute pour ça : parce que je voyais d’abord l’enfant chez lui. C’est notre troisième film ensemble mais on lui a fait passer un casting. Et j’ai été bluffé. Il a acquis une maturité, une virilité que je ne voyais pas. Comme tous les grands acteurs, il est à l’aise avec le fait d’être érotisé. Il me fait penser à Michael Fassbender avec qui j’ai travaillé sur Angel. Ce besoin de s’engager physiquement. Son corps, il le donne. S’il comprend pourquoi. »

La dernière fois qu’on l’a vu au cinéma, Jérémie Renier était brun avec une barbe. C’était en 2016 dans La Fille Inconnue – à Cannes toujours et avec les frères Dardenne encore – ces faux jumeaux du cinéma belge avec qui il a tourné cinq films, dont celui qui l’a fait débuter, La Promesse. C’était en 1996. Il avait 15 ans. « On avait débarqué sur la Croisette au dernier moment avec les bobines dans un vieux van, sourit-il à ce souvenir. J’étais très timide. » Deux ans plus tard, il est avec son slip et sa laisse dans Les Amants criminels d’Ozon.

« Le travail de toute une vie »

Depuis on l’a vu chez Gans, Guirado, Assayas, Trapero… Il est devenu Claude François dans Cloclo de Florent Emilio Siri, et Pierre Bergé dans Saint Laurent de Bertrand Bonello… Des rôles de composition. « Il y a des acteurs qui ont une personnalité très forte, avec laquelle ils jouent. Moi peut-être que je n’ai pas cet atout-là alors je vais aller explorer des personnages, dit-il. Je suis fasciné par un acteur comme Philip Seymour Hoffman qui arrive à faire oublier sa composition tant il est ses personnages. »

Le thème du jumeau est un classique au cinéma, de Pierre Richard à Tilda Swinton dans Okja (présenté en compétition). Pour préparer son rôle, il a revu Jeremy Irons dans Faux-Semblants de David Cronenberg, Armie Hammer et Josh Pence dans The Social Network de David Fincher, Tom Hardy dans Legend de Brian Helgeland.

« Dans le travail que j’ai fait pour rechercher ce personnage, enfin ces deux personnages, je me suis inventé des histoires. Est-ce qu’ils sont deux, est-ce qu’il est seul et double, est-ce qu’il se joue d’elle ou est-il le reflet de son regard à elle… C’est pourquoi, pour moi, ce film parle aussi du couple. De comment on voit l’autre, comment on se voit à travers lui, les manques. Chloé, c’est comme si elle construisait son fantasme de l’homme, celui qui remplirait toutes les cases. »

Le confort et le désir. Sur sa table de nuit : 24 heures de la vie d’une femme de Stefan Zweig. Lui qui dit s’être lancé dans le cinéma parce qu’il avait « un appétit de vie plus grand que ce qu’[il] vivait à l’école » se dévoile avec délicatesse, en cherchant ses mots, sans trop en dire mais en cherchant toujours la sincérité : « On a commencé à tourner à un moment de ma vie où je me posais des questions sur moi-même, et je me suis dit que j’étais un peu des deux sans doute. Paul et Louis. Quelqu’un de doux, d’attentionné, de généreux, mais peut-être aussi avec une partie d’ombre qui pourrait avoir envie de posséder, de détruire. Cette face-là, on a du mal à la voir, à la regarder en face. Au début, j’ai pensé : Paul il va être ennuyeux parce que c’est le gentil. En fait, à l’arrivée je me demande si Paul n’est pas plus complexe que Louis. Sait-on jamais qui on est réellement ? C’est le travail de toute une vie. »

Lui qui partage désormais sa vie entre Valence en Espagne « où j’ai mes enfants » – Arthur et Oscar, 16 et 11 ans – et son ex-femme, Bruxelles « où j’ai ma famille », et Paris « où je travaille », regarde longuement sa main avant d’expliquer : « Le fait d’être acteur permet d’explorer des recoins de son âme. Parfois, je me demande ce que traverser toutes ces vies provoque dans notre métabolisme neurologique, et comment le cerveau fait la différence entre ce qu’on lui propose de vivre à travers un personnage et ce que l’on est. »

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27 mai 2017

Cannes 2017. «Cher François Ozon...» lettre ouverte au réalisateur de «l'Amant double»

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Le réalisateur ferme le ban des quatre films français en lice pour la Palme d'or. Notre critique Pierre Vavasseur ne la lui accordera pas pour «l'Amant double».

Vous revoici donc aujourd'hui à Cannes, dans les plus jolies conditions puisque vous concourez en compétition officielle, invité à fermer le ban de la sélection française. Félicitations. Votre film, qui sort ce même jour sur les écrans, est une comédie non romantique avec des accents de thriller mental saupoudré de gore. Il est librement adapté d'un ouvrage de la romancière new-yorkaise Joyce Carol Oates qu'elle avait d'ailleurs signé sous pseudo. Avant vous, en 1988, le cinéaste américano-canadien David Cronenberg en avait tiré «Faux-semblants», avec Geneviève Bujold et Jeremy Irons. Vous avez choisi Marine Vacth, révélée par vos soins en 2013 dans «Jeune et Jolie», et un autre Jérémie en la personne de Jérémie Renier. Le thème est fort : il s'agit de la gémellité cannibale. Comment des jumeaux se font la guerre dès la conception. Puis, s'ils s'en sont sortis, se jalousent entre eux. Ça, c'est le fond du problème, et il est sanglant. Tout commence par une rencontre entre une jeune femme dépressive, Chloé, et son psy, Paul, qui en tombe amoureux. Ils s'installent ensemble. Mais par hasard, Chloé croit apercevoir Paul dans Paris. Il lui assure qu'il a passé la journée à l'hôpital en compagnie de ses patients.

Cher François, vous avez fait de si belles choses, si délicates, telles ce «Frantz», onze fois nommé lors des derniers César. Mais je déteste votre film. Plus j'y ai pensé et repensé, plus je m'en suis éloigné. Il m'est lentement apparu comme la représentation tordue que vous avez des femmes. Ce désir de les débarrasser de la grâce et de l'amour qu'elles sont en droit d'inspirer. Marine Vacth est l'une de nos plus belles et troublantes actrices. Déjà, dans «Jeune et Jolie», vous en faisiez un miroir froid de vos fantasmes. Une prostituée sans tendresse. Dépucelée sans amour. Je ne vous parle pas de morale, je vous parle d'image.

 Vous auriez préféré naître d'un homme.

«Une nouvelle amie», en 2014, avec Romain Duris réincarnant son épouse disparue, avait aussi cette brûlure dérangeante et glacée, étanche aux sentiments. Vous n'aimez pas la douceur, François. Vous profitez de votre art pour l'assassiner. En faisant semblant d'aimer les femmes, de leur rendre hommage, vous nous empapaoutez. Ce ne sont pour vous que de charmants papillons de nuit. Avec le recul, «Huit Femmes» est d'une acidité totale dissimulée derrière une affectation acidulée. Ce n'est pas un film sur la féminité, c'est un film en couleur.

Mais avec «l'Amant double», vous vous lâchez pour de bon. Séquence générique : les longs cheveux de Marine Vacth sont coupés avec application. La caméra y prend son plaisir. Votre actrice, qui a pour elle de renverser le monde, de le mener par le bout du nez, vous l'aimez pour une seule raison : son personnage est une proie, une victime, une soumise, une violée consentante. Elle ne peut jouir que dévastée. Vous montrez son vagin en gros plan chez la gynéco. On a le nez dedans.

Plus tard vous récidivez : palpitation des lèvres et du désir. C'est 20 000 lieues sous la mère monstrueuse qu'elle est amenée à devenir. Reconnaissez-le, François. Vous n'aimez pas les femmes. Elles sont la transcription de vos peurs, voire de votre dégoût d'avoir été enfanté par l'une d'elles. Vous auriez préféré naître d'un homme. Et pourquoi ce plan sur le visage de Jacqueline Bisset qui, presque déformée par la focale et les insultes qu'elle profère, semble si laide... Vous voyez ? Si j'étais une femme, je serais accablée par ce que vous montrez de moi.

«L'Amant double», drame français de François Ozon, avec Marine Vacth, Jérémie Renier, Jacqueline Bisset, Myriam Boyer... 1 h 47. Sortie en salles vendredi 26 mai.

Le Parisien

26 mai 2017

L'amant double

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