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Jours tranquilles à Paris
japon
9 avril 2019

Dans un message vidéo, Carlos Ghosn se dit « innocent » et dénonce un « complot »

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8 avril 2019

What a crazy culture !

7 avril 2019

Affaire Carlos Ghosn: L'ex-dirigeant a enregistré un message pour «désigner les responsables»

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JAPON « Ce sont les avocats qui l’ont, elle sera diffusée bientôt », selon sa femme Carole, qui a quitté le Japon

L’ex-dirigeant Carlos Ghosn, à nouveau arrêté cette semaine au Japon, a enregistré un message pour « désigner les responsables de ce qui lui arrive » et qui sera « bientôt » diffusé, a affirmé son épouse dans un entretien au Journal du Dimanche.

"Il y a un acharnement qui n'est pas récent. Il a démarré le jour de mon arrestation, et il n'y a pas eu un jour, ni une semaine, sans nouvelles accusations.

Carlos Ghosn, patron déchu de Renault, Nissan et Mitsubishi, a été interpellé jeudi matin à son domicile de Tokyo en raison de nouveaux soupçons de malversations financières, un mois à peine après avoir été libéré sous caution. Placé une nouvelle fois en garde à vue, après 108 jours passés derrière les barreaux, Carlos Ghosn avait annoncé la veille qu’il comptait tenir une conférence de presse le 11 avril pour « dire la vérité à propos de ce qui se passe ».

Carlos Ghosn : "Il y a eu une démolition systématique, quelques personnes à l'intérieur de Nissan sont à l'origine de ça, et ont bénéficié de complicité à l'extérieur de Nissan"

Le Drian a appelé le Japon à respecter les droits et la présomption d’innocence

carlos

Carole Ghosn, qui était présente lors de l’arrestation, a indiqué avoir regagné la France malgré la confiscation de son passeport libanais par la police japonaise, en utilisant son autre document de voyage, américain. Réitérant sa foi dans l’innocence de son mari, Carole Ghosn a assuré ne pas vouloir qu’il soit « au-dessus des lois mais qu’il soit jugé de façon équitable (…) Je demande solennellement qu’on lui laisse la présomption d’innocence comme à tout citoyen français et j’en appelle au président de la République ».

Plus tôt samedi, le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, avait appelé le Japon à respecter les droits et la présomption d’innocence de Carlos Ghosn lors d’un entretien avec son homologue nippon en marge d’une réunion du G7 à Dinard.

La nouvelle arrestation de M. Ghosn est motivée par des soupçons d’avoir transféré des fonds de Nissan à une société « de facto contrôlée par lui », via un distributeur de véhicules du constructeur japonais à l’étranger, selon le parquet. Carlos Ghosn est déjà sous le coup de trois inculpations : deux pour déclarations inexactes de revenus durant les années 2010 à 2018, dans des documents remis par Nissan aux autorités financières, et une pour abus de confiance.

4 avril 2019

Carlos Ghosn de nouveau arrêté pour abus de confiance aggravé

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Par Philippe Mesmer, Tokyo, correspondance - Le Monde

Cette quatrième arrestation intervient alors que l’ex-magnat de l’automobile avait été libéré sous caution, il y a à peine un mois, après plus de 100 jours passés en détention.

Carlos Ghosn a été arrêté pour la quatrième fois. D’après la chaîne publique japonaise NHK et la plupart des médias japonais, les procureurs se sont présentés peu avant 6 heures du matin jeudi 4 avril (mercredi, 23 heures à Paris) à l’appartement que l’ancien dirigeant de l’alliance Renault-Nissan-Mitsubishi occupe depuis sa libération sous caution le 6 mars, dans l’arrondissement de Shibuya, à Tokyo.

Ils lui auraient notifié son arrestation pour abus de confiance aggravé avant de l’emmener au parquet. Selon des sources citées notamment par l’agence Kyodo, M. Ghosn aurait détourné à son profit personnel une partie des 3,5 milliards de yens (28 millions d’euros) versés à Suhail Bahwan Automobiles, concessionnaire exclusif depuis 2004 de Renault et Nissan à Oman, officiellement afin de couvrir des « primes de performance ».

Or l’argent ne viendrait pas des comptes de Nissan. Il proviendrait d’une enveloppe mise à la disposition de M. Ghosn par le constructeur nippon et baptisée la « réserve du PDG ». Selon des sources proches de l’enquête, une partie de ces montants aurait transité via un fonds d’investissements libanais, Good Faith Investments, dont l’un des actionnaires serait un ami d’enfance de M. Ghosn et qui serait géré par un dirigeant du concessionnaire omani. L’argent détourné aurait alimenté le compte d’une société dont Carole Ghosn, l’épouse de l’ex-dirigeant de l’alliance Renault-Nissan-Mitsubishi, était représentante.

Cet argent aurait servi, entre autres, à l’acquisition d’un yacht de luxe utilisé par la famille Ghosn. Il aurait également permis de financer Shogun, une start-up basée à San Francisco et créée par Anthony Ghosn, le fils de l’ancien patron de Nissan. Shogun a nié ces allégations.

Une arrestation « révoltante et arbitraire », déplore Carlos Ghosn

Dans un communiqué, Carlos Ghosn a qualifié sa nouvelle arrestation de « révoltante et arbitraire ». Il y voit « une nouvelle manœuvre de certains individus chez Nissan qui vise à m’empêcher de me défendre en manipulant les procureurs ». « Je suis innocent de toutes les accusations infondées portées contre moi et des faits qui me sont reprochés » écrit-il, ajoutant :

« Je reste persuadé que si ma demande d’être jugé équitablement est respectée, je serai innocenté. »

La défense de l’ancien dirigeant affirme de son côté que l’argent en question a été versé à la demande des subordonnés de M. Ghosn chez Nissan. Ils lui auraient dit qu’il s’agissait de rémunérer le concessionnaire pour ses années d’activité. Toujours selon les avocats, l’acquisition du yacht n’a rien à voir avec Nissan.

La nouvelle arrestation survient alors que M. Ghosn avait annoncé mercredi 3 avril sur un compte Twitter nouvellement créé la tenue d’une conférence de presse le 11 avril, pour « dire la vérité sur ce qui se passe ». Une initiative qui a pu surprendre, Carlos Ghosn n’ayant pas le droit d’accéder à Internet selon les termes de sa libération sous caution. « Il va bien et réfléchit soigneusement à la déclaration qu’il veut faire, cela surviendra dans un futur proche », affirmait mardi 2 avril à la presse son avocat, Junichiro Hironaka. « Parce que sa portée sera significative, il prend le temps de bien préparer » cette intervention devant les médias.

Carlos Ghosn a été arrêté une première fois le 19 novembre 2018 pour avoir minoré ses déclarations de revenus aux autorités financières japonaises entre 2010 et 2015. Il l’a été une seconde fois le 10 décembre pour des faits similaires entre 2015 et 2018, puis une troisième le 21 décembre pour abus de confiance aggravé. Le parquet l’a mis en examen pour l’ensemble de ces charges. Après 108 jours de garde à vue et de détention provisoire, il a bénéficié d’une libération contre le versement d’une caution d’un milliard de yens (7,9 millions d’euros), dans l’attente d’un procès qui ne devrait pas intervenir avant plusieurs mois.

9 mars 2019

Carlos Ghosn en tenue d’ouvrier à sa sortie de prison : Un de ses avocats avoue son erreur

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MARDI GRAS L’accoutrement était censé passer inaperçu aux yeux des médias : c’est raté

C’était une sorte d’incongruité au cœur de l’évènement. Quand Carlos Ghosn est sorti de prison, mercredi, il était en tenue d’ouvrier. Filmé et photographié sous divers angles et en gros plan avec une casquette bleue, un uniforme d’ouvrier de voirie, des lunettes et un masque de protection blanc, l’ancien PDG de Renault-Nissan a malgré lui été la risée des médias. « C’était un échec », avoue un de ses avocats.

Takashi Takano explique sur son blog avoir imaginé ce scénario et cet accoutrement saugrenu pour tenter de déjouer l’attention des journalistes massés devant la prison, et ainsi éviter qu’ils ne suivent l’ex-détenu jusqu’à son nouveau lieu de résidence.

"Plan d'amateur"

« C’est moi qui ai planifié et mis au point ce déguisement », écrit-il. « A cause de ce plan d’amateur, la réputation que M. Ghosn a bâtie tout au long de sa vie se retrouve ternie », regrette-t-il. Le stratagème n’a, en effet, trompé personne, alors que l’attendaient une foule de journalistes qui avaient déployé des moyens impressionnants, hélicoptères, grue et même échafaudage pour prendre le premier cliché de Carlos Ghosn depuis son arrestation surprise le 19 novembre.

Carlos Ghosn a été libéré mercredi sous caution, après plus de cent jours de détention à Tokyo sur des accusations de malversations financières. Carlos Ghosn a notamment interdiction de quitter, même brièvement, le Japon, n’a pas accès à internet et ses allées et venues sont filmées par des caméras de surveillance. En cas de violation de ces règles, « il devra revenir à la dure vie de la prison », a prévenu Takashi Takano.

Traqué par les médias, l’homme d’affaires franco-libanais-brésilien a d’abord été conduit au cabinet de Me Takano, d’où il est ressorti plusieurs heures plus tard dans un véhicule et une tenue (chemise blanche et veste noire) plus conformes à son ancien statut de PDG de la première alliance automobile au monde.

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7 mars 2019

Récit: Carlos Ghosn, 107 jours de détention, une caution hors normes et une liberté relative en résidence très surveillée

carlos22

Après 107 jours de détention, Carlos Ghosn entrevoit enfin le bout du tunnel. L’ancien PDG de Renault-Nissan et ex-président du conseil d’administration de Mitsubishi Motors a pu quitter sa minuscule cellule de la prison de Kosuge, au nord de Tokyo, où il était incarcéré depuis 3 mois. 
Dans un communiqué, Carlos Ghosn s'est dit « infiniment reconnaissant» envers « ses amis et sa famille » mais aucun mot pour le gouvernement français qui l’a remplacé à la tête de Renault. Carlos Ghosn se dit aussi déterminé à se « défendre vigoureusement dans un procès équitable ». Car ce n’est pas le clap de fin d’un long cauchemar. L’ancien grand patron a toujours au dessus de la tête l’épée de Damoclès que représente un procès et une possible condamnation lourde, qui plus est à l’autre bout du monde.
L’image de Carlos Ghosn sortant de prison a fait le tour de la planète. Les photographes auront été frustrés, l’ex-PDG étant coiffé d’une casquette bleue, le visage caché par un masque de chirurgien que les Japonais affectionnent. Autour de lui, une nuée de policiers également masqués. Cette image d’un homme, hier encore très puissant, encadré par des policiers n’est pas sans rappeler celle de DSK à New-York. Même si les faits reprochés aux deux hommes n’ont rien à voir.
Puis Carlos Ghosn s’est engouffré dans un mini-van envoyé par l’ambassade de France, direction la résidence que sa famille a dû louer puisque Carlos Ghosn ne peut plus jouir de son ancien appartement de fonction. Résidence sous la surveillance de caméras vidéo. Là encore on pense forcément à DSK, d’autant que la famille Ghosn a été confrontée aux mêmes difficultés que l’a été Anne Sinclair, personne ou presque ne souhaitant louer un appartement à l’ancien patron du FMI comme à l’ancien patron de Nissan.
En France, la justice accorde souvent aux « VIP » détenus (prévenus, accusés ou condamnés) quelques « privilèges », vestiges sans doute de l’Ancien régime. Au Japon, rien de tout cela. Au centre pénitentiaire de Kosuge, Carlos Ghosn « cotoyait » les condamnés à mort. Les conditions y sont très dures. Un futon, des toilettes ouvertes dans la minuscule cellule, une petite table basse, et c’est tout. 
Les détenus sont seuls, sans possibilité de parler. Il est interdit de mettre le dos contre le mur et l’on doit rester assis en tailleur de 9h à 17h. Pas de lecture non plus, encore moins de musique ou de télévision. Silence total et lumière allumée jour et nuit.
Sa remise en liberté a été rendue possible après un bras de fer entre le procureur et les avocats, arbitré par le tribunal. Il aura fallu attendre la 3e demande, de sérieuses garanties pour éviter toute fuite du Japon et surtout le versement d’une caution astronomique, à la hauteur des énormes revenus de Carlos Ghosn. Une caution d’un milliard de yens (7,9 millions d’euros) !  
Carlos Ghosn va pouvoir maintenant rencontrer plus souvent ses avocats afin de préparer sa défense. Le cabinet des avocats sera aussi le seul lieu où il aura un accès à Internet puisqu’il en est privé dans sa résidence surveillée. L’objectif est bien sûr d'éviter les 10 ans de prison qu’il encourt s’il était reconnu coupable de malversations financières.
La justice japonaise lui reproche trois choses. D’abord, d’avoir minoré ses revenus chez Nissan pendant 10 ans. En clair, il aurait dissimulé 5 milliards de yens, puis 4 autres, soit 71 millions d’euros au total. Pour sa défense, Carlos Ghosn explique que certains revenus étaient différés, versés sur plusieurs années. Il lui est également reproché d’avoir fait aménager par Nissan ou ses filiales plusieurs résidences à travers le monde. En France, aux Pays-Bas, à Rio de Janeiro au Brésil et à Beyrouth au Liban. Au total, l’addition atteindrait 17,8 millions de dollars (15,75 millions d’euros).
Enfin, la justice japonaise soupçonne Carlos Ghosn d’avoir fait éponger ses pertes financières personnelles par Nissan. L’intéressé nie tout
6 mars 2019

Carlos Ghosn : libre, mais très surveillé

C'est entouré de policiers et masqué que Carlos Ghosn quitte la prison de Tokyo (Japon). L'ancien patron de Renault tente une sortie discrète, mais c'est sans compter sur les centaines de caméras et de journalistes qui l'attendent. Ses effets personnels sont d'abord chargés dans un camion noir aux vitres teintées, puis sa femme et sa fille montent dans un véhicule à proximité. Carlos Ghosn s'engouffre alors dans une camionnette, suivie par des dizaines d'hélicoptères et de motos : direction le cabinet de son nouvel avocat dans le centre de Tokyo.

Une caution à 8 millions d'euros

Ce dernier a payé un peu plus tôt dans la journée une caution de près de 8 millions d'euros. À son arrivée, l'ancien patron affiche une mine souriante. Interdiction de quitter le Japon, domicile surveillé par des caméras, déplacements soumis à l'accord d'un juge, pas d'accès à internet... La liberté de Carlos Ghosn est très encadrée. Son avocat annonce une conférence de presse dans les prochains jours.

31 janvier 2019

Carlos Ghosn affirme vouloir « se battre contre de fausses accusations »

Après deux mois d’incarcération, le bâtisseur de l’alliance automobile Renault-Nissan-Mitsubishi clame son sentiment d’« injustice ».

Le Monde avec AFP 

Après la presse japonaise mercredi, Les Echos et l’Agence France presse publient à leur tour, jeudi 31 janvier, une interview de Carlos Ghosn. Arrêté au Japon le 19 novembre pour des malversations financières présumées, l’ancien dirigeant se montre combatif et fustige sa détention prolongée.

« Je veux me battre pour rétablir ma réputation et me défendre contre de fausses accusations. On m’a refusé la libération sous caution, ça n’arriverait dans aucune autre démocratie. J’ai fait tout ce que je pouvais pour montrer que je n’allais pas m’enfuir et pour les rassurer sur le fait que je ne détruirai aucune preuve. »

Dans un parloir du centre de détention de Kosuge, à Tokyo, où il est emprisonné depuis le 19 novembre, l’ancien patron du constructeur automobile japonais Nissan et de Renault dénonce ses conditions d’incarcération :

« Quand je dors la nuit, la lampe est toujours allumée. Je n’ai même pas de montre. Pas de notion du temps. J’ai seulement trente minutes par jour pour sortir sur le toit. L’air frais me manque tant. Oui, je suis fort, mais je suis fatigué de tout ça. Le pire, c’est que je ne peux pas parler à ma famille. »

« Comment puis-je me défendre ? »

Il dénonce aussi l’attitude de Nissan : « J’ai face à moi une armée chez Nissan, des centaines de personnes se consacrent à cette affaire, soixante-dix au bureau du procureur et je suis en prison depuis plus de soixante-dix jours. Je n’ai pas de téléphone, pas d’ordinateur, mais comment puis-je me défendre ? »

Il poursuit :

« Chez Nissan, il y a beaucoup de gens dont le rôle est discutable, étrange. C’est très surprenant, alors qu’on me refuse tout droit de me défendre. Je parle d’équité. J’aime le Japon, j’aime Nissan, j’ai consacré tant d’années à relancer l’entreprise, à la reconstruire, à la transformer. Je n’ai rien contre la compagnie. »

Bâtisseur de l’alliance Renault-Nissan-Mitsubishi, Carlos Ghosn déclare qu’il voulait aller plus loin dans l’intégration des trois groupes, mais s’est heurté à une « résistance » chez Nissan. « L’objectif était clair et il y avait une résistance dès le début, mais quelles sont les options pour assurer la stabilité de l’alliance ? »

Carlos Ghosn justifie aussi sa décision de démissionner de ses fonctions de président-directeur général (PDG) de Renault par la nécessité de donner au groupe une gouvernance plus pérenne, mais regrette de n’avoir pu s’en expliquer devant le conseil d’administration.

« On ne pouvait pas maintenir Renault dans une situation où la gouvernance était temporaire. Quand j’ai appris que ma caution était de nouveau refusée, j’ai décidé de démissionner. »

Jean-Yves Leborgne, avocat français de Carlos Ghosn, espère que l’ancien PDG de Renault pourra bénéficier d’une libération sous caution, bien que cette demande ait été régulièrement rejetée depuis son arrestation. « J’ose l’espérer, car si elle n’était plus possible, on serait dans une situation éminemment regrettable », a-t-il déclaré sur RTL.

carlos

24 janvier 2019

Renault. Jour J pour la succession de Carlos Ghosn

carlos

Il a pris les devants. Carlos Ghosn a démissionné de la présidence de Renault dans la nuit du mercredi 23 au jeudi 24 janvier. Bruno Le Maire, le ministre de l'Economie et des Finances, l'a déclaré dans une interview à Bloomberg (en anglais) en marge du Forum économique mondial de Davos, et à l'AFP. "Désormais il est temps de mettre en place une nouvelle gouvernance parce que le plus important aujourd'hui, c'est de préparer le futur de Renault et de l'alliance" avec Nissan, a précisé le ministre sur Bloomberg.

Ces déclarations interviennent à quelques heures d'un conseil d'administration du groupe au losange pour définir la succession de son PDG, incarcéré depuis deux mois au Japon pour des malversations financières présumée.

Le tribunal de Tokyo a rejeté, mardi, une nouvelle demande de libération sous caution de Carlos Ghosn. Il s'est justifié en faisant valoir un risque de dissimulation ou de destruction de preuves et de fuite. Les procureurs ont argué auprès du juge qu'étant le plus souvent à l'étranger, l'ancien dirigeant pourrait être tenté de se soustraire à la justice japonaise.

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C'est la fin de 14 ans de règne chez Renault. Jeudi 24 janvier, en fin de matinée Carlos Ghosn ne sera officiellement plus PDG. Sauf coup de théâtre, le conseil d'administration du constructeur automobile français devrait choisir une gouvernance bicéphale avec comme président, l'actuel patron de Michelin, Jean-Dominique Senard, épaulé par Thierry Bolloré comme directeur général. Le conseil d'administration doit aussi se pencher sur les indemnités de départ de Carlos Ghosn, qui pourrait atteindre avec plusieurs millions d'euros.

Plusieurs types d'indemnités en plus du salaire

Carlos Ghosn aura droit quoiqu'il arrive à son salaire fixe au titre de l'année 2018, soit un million d'euros. Pour la part variable, c'est plus discutable car elle est indexée sur sa présence au sein de l'entreprise alors que le PDG de Renault est emprisonné au Japon depuis la mi-novembre.

Il y a aussi une indemnité de non-concurrence pour que Carlos Ghosn n'aille pas offrir ses services ailleurs quand il sort de prison. Elle peut monter à quatre millions d'euros. Carlos Ghosn va fêter ses 65 ans début mars et pourra alors faire valoir ses droits à la retraite. Sa retraite chapeau est de l'ordre de 800 000 euros par an. Et il n'y a pas de raison pour que le conseil d'administration lui refuse,selon Loïc Dessaint du cabinet Proxinvest qui conseille les actionnaires dont ceux de Renault.

Renault pourrait tenter de faire baisser la note

Pour le cabinet Proxinvest en revanche, le conseil d'administration devra se montrer extrêmement ferme sur les actions promises à Carlos Ghosn. "Se posera une question importante pour le conseil d'administration de Renault sur les actions gratuites qu'il aurait dû avoir sous condition de présence", explique Loic Dessaint.

15 janvier 2019

Au Japon, la prison comme maison de retraite

Par Philippe Pons, Tokyo, correspondant - Le Monde

Pour pallier pauvreté et solitude, des Japonais de plus de 65 ans se font arrêter pour de menus larcins, contraignant les prisons à s’adapter à de nouvelles contraintes.

LETTRE DE TOKYO

Il se chauffait au soleil d’hiver dans ce petit parc désert du quartier à la population aux revenus modestes d’Arakawa, au nord de Tokyo. Agé, emmitouflé dans une parka qui avait connu des jours meilleurs, un bonnet sur le crâne, il portait une barbichette clairsemée. Echange de sourires. La conversation s’engage sur l’hiver ensoleillé japonais, la vie d’autrefois, la pension insuffisante, la solitude des personnes âgées… « Demain j’irai à la prison voir un ami, ce n’est pas un criminel, il a mon âge [78 ans] et il a été arrêté pour un vol à l’étalage dans une supérette. Il voulait se faire arrêter. En prison, il a chaud, il est nourri et s’il est malade, on s’occupe de lui… Comme il est récidiviste, il en a pris pour deux ans… Un jour il faudra peut-être que je fasse comme lui. »

Le Japon a le plus faible taux de criminalité du monde et une population carcérale relativement peu nombreuse par rapport à d’autres démocraties avancées. Mais celle-ci vieillit vite. Reflet de l’évolution démographique de l’archipel ? Pas seulement.

Sénilité et incontinence

Le Japon a la médaille d’or en espérance de vie mais la proportion des actifs dans la population se réduit et un quart de la population a plus de 65 ans (40 % en 2050). La délinquance de Japonais âgés (et surtout des femmes de la même tranche d’âge) est un phénomène apparu depuis une décennie qui va en s’aggravant.

Selon le « Livre blanc sur la criminalité » de décembre 2018, 21,1 % des personnes arrêtées en 2017 avaient plus de 65 ans alors qu’en 2000, cette tranche d’âge ne représentait que 5,8 % de la population carcérale. Les délinquants âgés sont arrêtés pour de menus larcins. La majorité vole des produits alimentaires pour se nourrir ou améliorer l’ordinaire. Une minorité dit préférer la prison à une vie au seuil de la pauvreté (ou en dessous) et à la solitude.

L’arrivée de seniors dans les prisons a créé de nouvelles charges pour l’administration pénitentiaire. Ces détenus âgés présentent souvent les symptômes dus à la vieillesse : ils entendent mal et tardent à exécuter les ordres ; certains sont incontinents, d’autres ont des problèmes de mobilité et il faut parfois les aider à se nourrir et à se laver : un surcroît de travail pour les gardiens. « Certains errent sans savoir où ils sont », écrit Yamamoto Joji dans Ceux qui ont élu domicile en prison, livre de souvenirs sur l’année que l’auteur a passé derrière les barreaux, publié en 2018.

Des détenus âgés présentent en outre des symptômes de sénilité : selon le ministère de la justice, en 2016, c’était le cas d’un sur dix des plus de 65 ans. À partir de 2019 a été institué un examen psychologique pour les prisonniers de plus de 60 ans. Ceux qui sont diagnostiqués séniles bénéficient d’un traitement spécial. Des prisons ont aussi commencé à aménager des quartiers réservés aux détenus âgés. La prison devient pour certains l’équivalent d’une maison de retraite et leur incarcération revient à une sorte de prise en charge par l’Etat compensant l’insuffisance des retraites.

Hausse des « morts solitaires »

Au lendemain de la guerre, trois générations pouvaient vivre sous le même toit puis la famille monoparentale s’est imposée et les seniors ont commencé à vivre seuls… et de plus en plus vieux. Divorcés ou ayant perdu leur conjoint, sans famille ou se refusant par fierté à demander de l’aide, six millions de Japonais âgés vivent dans un isolement quasi total et meurent ainsi. Les « morts solitaires » sont en augmentation constante : plus de 30 000 en 2016. Selon une enquête de la municipalité de Tokyo, 40 % de ces morts solitaires n’avaient pas de famille ni d’amis.

Les femmes sont les plus touchées par la détresse de la vieillesse : dans leur cas, la solitude se conjugue à la précarité financière. Beaucoup de Japonaises âgées vivent sous le seuil de pauvreté en raison d’une retraite insuffisante à la suite du décès du mari. Et elles seraient plus nombreuses que les hommes à chercher à se faire emprisonner : en 2017, une détenue sur cinq était âgée de plus de 65 ans. Quand elles sortent, elles récidivent plus que les hommes. Globalement, un quart des anciens détenus de plus de 65 ans récidive dans les deux ans qui suivent leur libération. Ce taux, le plus élevé toutes tranches d’âge confondues, contribue à l’augmentation des seniors dans la population carcérale.

« La prison est une oasis pour moi. J’ai perdu ma liberté mais je n’ai plus à m’occuper de rien. Je peux parler avec d’autres détenues, je mange trois fois par jour, disait une détenue de 78 ans interrogée par l’agence Bloomberg en mars 2018. Ma fille me rend visite une fois par mois. Elle me trouve pathétique. Elle a sans doute raison. »

L’homme à la barbichette du parc est pensif : « On peut comprendre les récidivistes. La vie est dure dehors. Mon ami dit qu’en prison au moins, il ne se préoccupe de rien… Et dehors, personne ne l’attendra quand il sortira. Sinon moi, si je suis en vie. » Des détenus âgés meurent en prison. Après la crémation (obligatoire au Japon), leurs cendres sont envoyées à un parent – s’il en existe un connu de l’administration.

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