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Jours tranquilles à Paris
le voyage a nantes
10 août 2015

HAB GALERIE SOLO GROUP SHOW TATURO ATZU, TATZU NISHI, TATZU OOZU, TAZU ROUS, TATSUROU BASHI, TAZRO NISCINO


Tatzu Nishi (Voyage à Nantes 2015) par TELENANTES

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C’est au créateur de la Villa Cheminée à Cordemais d’investir de son humour provocateur et décapant la HAB Galerie. Cette première exposition personnelle de l’artiste japonais en France s’intéresse  à la manière dont Taturo Atzu, alias Tatzu Nishi, joue avec nos conventions en reliant des notions habituellement opposées : le public et le privé, le beau et le  laid, le bon goût et le mauvais,  le sérieux et le caustique.

Dans ce jeu avec les codes, l’artiste  a décidé, tout au long de sa carrière,  de changer de nom, passant de Tazro Niscino à Tatzu Nishi puis Tatsurou Bashi avant de revenir au second,  puis maintenant Taturo Atzu.

C’est ainsi qu’on peut parler d’une  “exposition personnelle collective”, sans doute premier “solo group show” de l’histoire de l’art !

Taturo Atzu use ici des formes et objets qui composent l’espace public en créant une sorte de jardin où une fontaine est composée d’une voiture et de sculptures en plâtre de jardinerie… Une lampe de bureau hors normes éclaire des photographies montrant Nantes sous un jour nouveau… Des sculptures issues des collections du musée des Beaux-Arts de la ville  deviennent des caryatides contemporaines, tandis qu’un urinoir s’est échappé pour venir s’accrocher au  milieu de l’exposition !

C’est en faisant preuve d’une grande liberté de faire et de penser que l’artiste rapproche le païen du sacré, l’historique de l’anecdotique. En jouant avec ces “valeurs“, il nous fait prendre conscience de leur sens profond.

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T'aurais pu me le dire avant de partir !

Le mat d'éclairage public est l'un des objets que Toturo Atzu a le plus utilises tout au long de sa carrière. Alors qu'il y a dans le monde un nombre incalculable de lampadaires, on n y prête jamais attention. Leur omniprésence les rend invisibles. L'artiste en fait ici l'élément central d'une installation qui oscille entre drame et humour. On a devant les yeux le résultat d'un choc violent mois absurdité de l'occident, son caractère ubuesque, ôte tout sentiment d'effroi. L'œuvre ouvre au contraire les portes de l'imaginaire, laissant tout un chacun se construire sa propre histoire. Les rôles sont en effet inversés : la voiture, bien que produite en masse est souvent considérée comme un marqueur social, on y accorde de la valeur. Le lampadaire est en quelque sorte à son service. Ici, la voiture est réduite à la passivité, embrochée par un objet que tout le monde ignore !

Vespa boule à facettes

Taturo Atzu a consacré la quasi-totalité de son activité artistique à présenter des pièces en extérieur. Pour sa première exposition personnelle en intérieur, sa préoccupation est restée de s'adresser à ceux qui n'ont pas l'habitude de fréquenter des musées. En utilisant des objets du quotidien, il instaure de fait une certaine familiarité. Ce scooter, objet des plus banals, acquiert un statut hors du commun en étant recouvert de petits miroirs, à la manière des boules à facettes. En s'appuyant sur la qualité de réfléchissement du miroir, il tente ainsi de faire rentrer l'extérieur à l'intérieur de la galerie et inversement, de foire sortir les œuvres dons l'espace public. C'est d'ailleurs après avoir arpenté les rues de Nantes lors de la Nuit du VAN le 3 juillet que l'engin de locomotion est devenu sculpture, accrochée dans cet entre-deux espaces qu'est le sas de la HAB Galerie, comme une invitation à entrer dons l'exposition.

Fontaine de la mode et de l'immuable

Cette installation, Assemblage d'éléments hirsutes, fait référence aux fontaines omniprésentes dons nos villes. Comme souvent, Taturo Atzu donne à l'œuvre un titre explicite. Alors que la mode change sons cesse (les modèles de voiture en font partie), on ne cesse de reproduire une certaine esthétique classique notamment issue de la statutaire gréco-romaine. Bien que très différents dans l'image qu'ils colportent, ces objets, voiture, bennes et sculptures en plâtre, ont pour point commun d'être omniprésents dons le paysage urbain. Ils sont aussi tous issus d'un mode de production industrielle. Par la manière quelque peu bricolée et brutale dont il crée l'installation, il entend prendre ses distances avec  un art qui s'appuierait uniquement sur des techniques de pointe dans l'objectif d'une esthétique irréprochable. Manière pour lui de pourfendre l'idée même de "bon goût".

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Trois endroits pour reconnaître un adulte indépendant

C'est sans doute dons cet ensemble d'œuvres que l'art de la contradiction de Taturo Atzu atteint son paroxysme. Des toilettes, lieu de l'intime où l'on s'extrait du regard des autres, se retrouvent éparpillées dons l'espace d'exposition. Ce ne sont pos des pièces rapportées puisqu'elles ont bel et bien été enlevées des toilettes publiques de la HAB Galerie pour trouver une nouvelle place, obligeant ainsi les tuyaux d'évacuation à sillonner l'espace ! L'une est installée au sommet d'un échafaudage, installation démesurée pour ce genre d'usage, simplement pour foire profiter de la lumière naturelle. L'autre se retrouve dons l'atelier technique, espace habituellement interdit d'accès. Enfin, un urinoir se retrouve accroché à un pilier, au beau milieu de l'exposition. A travers ce dernier objet, comme d'ailleurs dans l'humour dont fait preuve Taturo Atzu pour cet ensemble d'œuvres et dans le titre qu'il lui donne, on peut bien sûr y voir un hommage à Marcel Duchamp qui en 1917 avait défrayé la chronique (et changé plus tard le cours de l'histoire de l'art) en exposant un urinoir.

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Bonjour bébé

Cette œuvre mêle allègrement les niveaux de valeurs qu'on accorde aux objets. Le caractère unique des œuvres d'art y côtoie la banalité du quotidien. Alors qu'on est habitué à contempler peintures et sculptures ou sein d'un musée, elles sont ici mises en situation dons un intérieur des plus communs : une chambre à coucher. Une scène de vie familiale s'y déroule : un homme et une femme observent leur enfant s'ébattre sur le lit. Taturo Atzu affuble au buste de Victor Hugo par Rodin un corps grossièrement taillé tandis que la prêtresse d'Eleusis est couverte d'un masque pareillement difforme. A la noblesse du bronze et du marbre se greffe la pauvreté du polystyrène. En choisissant d'accrocher des peintures de paysages derrière les fenêtres, l'artiste nous extrait du lieu d'exposition. Il prolonge ainsi sa démarche de mêler l'art à la vie le plus intimement possible. Œuvres de la collection du Musée des Beaux-arts de Nantes Métropole : Eugène Fromentin, Chasse à la gazelle dans le Hodna, 1856, huile sur toile. Jean-Baptiste Oudry, La rentrée du troupeau, 1740, hui/e sur toile Charles-Auguste Lebourg, La prêtresse d'Eleusis, 1874, marbre Jean-Baptiste-Joseph Debay, Hercule enfant étouffe les serpents envoyés par Junon 1830, marbre. Auguste Rodin, Victor Hugo écoutant les sirènes, 1897-1902, bronze.

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9 août 2015

Le Voyage à Nantes - Théâtre Graslin (vu le 6 août)

8 août 2015

Le Voyage à Nantes (vu le 6 août)

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STELLAR


Baptiste Debombourg part du réel pour le métamorphoser. Il réagit à des contextes précis et use de la matière en alchimiste : des emballages de protection de matériel électroménager en polystyrène sont transformés en autels d’églises néogothiques, les vitres d’un bâtiment semblent se liquéfier pour créer de grandes flaques de lumière au sol, etc.

C’est donc de l’observation de la place et à partir de l’importante présence de terrasses de cafés et de restaurants que Baptiste Debombourg a construit son projet. La terrasse est synonyme de sociabilité et l’élément “chaise” qui la compose est une forme de représentation de la personne. L’artiste décide de jouer de cette présence en créant une ample sculpture aérienne, s’opposant à leur ancrage habituel au sol. Dans un dialogue avec le volume de la place et la hauteur des bâtiments, deux ellipses de chaises s’élèvent dans les airs, se rencontrent et se séparent.

La forme s’inspire également d’une œuvre de Robert Delaunay réalisée pour le Palais de l’Air lors de l’Exposition universelle de Paris en 1937 : l’artiste y remet l’homme à sa place, comme partie intégrante de son environnement et soumis à ses lois.


Œuvre réalisée avec le concours d’Atlantique Boissons, partenaire services. Remerciements aux cafés et restaurants de la place. 

Pour votre sécurité, interdiction formelle de monter sur la structure. L’organisateur décline toute responsabilité en cas de non-respect de ces recommandations.

7 août 2015

Asie Riderz - Le Voyage à Nantes

4 juillet 2015

À Nantes, « le Voyage » bouscule la ville tout l’été

suivez cette ligne verte !

Atypique au cœur des rendez-vous d’été, Le Voyage à Nantes, qui entame sa 4e édition le 3 juillet, n’est pas vraiment un festival. Plutôt un parcours, une manière de jouer et de mettre en scène la ville en multipliant les rendez-vous et les étapes. Pour relier expositions, installations, stations gourmandes, galeries, une ligne verte peinte à même le sol guide le promeneur sur 12 km, à effectuer à pied ou à bicyclette. Au fil du voyage urbain, une quarantaine de stations artistiques ou ludiques se dévoilent, pour beaucoup gratuites.

les Flamands et le Japonais

Le musée des Beaux-arts de Nantes est fermé pour cause de travaux de longue durée. Mais il a une vie hors les murs. Cet été, 65 chefs-d’œuvre quittent les réserves pour s’accrocher au Château des ducs. Rubens, Jan Brueghel ou Storm sont au rendez-vous. Ce dernier avec un merveilleux Saint-Jérôme, tableau émouvant d’un vieil homme face à la mort. Autre registre, autre repère : Taturo Atzu. Lors d’une édition précédente, l’artiste japonais a juché en haut d’une cheminée, en bord de Loire, un pavillon coquet où l’on peut passer la nuit. Il revient en encastrant voiture, sculptures de jardinerie, urinoir et caryatides à la Hab Galerie sur l’île de Nantes. Décoiffant !

le grand huit, le porc-épic et le poussin

Sur les places, les cours privés, les rues, les jardins publics, des installations monumentales intrigantes étonnent, détonnent et font déjà débat. Place du Bouffay, au beau milieu des terrasses de cafés : une manière de grand huit, une galaxie de chaises comme un anneau de Moebius. Cours Cambronne, une tractopelle en briques d’argile, comme un immense Lego. À la pointe de l’île de Nantes, un porc-épic géant aux pointes hérissées. Au Jardin des plantes, le poussin géant du poète et illustrateur Claude Ponti. Plus consensuel, et irrésistible !

la nuit, le dragon et les grandes tablées

Des temps forts rythment cette fête. À commencer, aujourd’hui, par une folle nuit, avec parade, bal masqué, « battle » musicale et repas concocté par les grandes toques nantaises sur le toit de l’école d’architecture. Puis des dîners secrets et des escapades dans le vignoble, une nuit bretonne le 25 juillet, des croisières sur l’estuaire de la Loire. Et, à la mi-août, le très attendu retour de Long-Ma. Conçu par François Delarozière et la compagnie nantaise la Machine, ce cheval-dragon de 12 mètres et 45 tonnes est de retour de Pékin où il a émerveillé le public chinois. Il fera quelques apparitions auprès du grand éléphant sur l’île de Nantes. Une rencontre titanesque ! Article de Yves AUMONT.

http://www.levoyageanantes.fr/. jusqu'au 31 a o û t 

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19 août 2014

EVER - Buenos Aires, Argentine - Villa Ocupada à Nantes (jusqu'au 31 août 2014)

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Aussi à l'aise avec le pinceau qu'avec l'aérosol, faisant souvent mélange des deux, Ever fait ses débuts il y a une quinzaine d'années dans les rues de Buenos Aire. dans un éclat de couleurs lumineuses, il aime explorer les juxtapositions entres des portraits extrêmement réalistes et les détails abstraits qu'il y ajoute. La déconstruction de symboles forts, comme ici ceux appartenant au communisme et au capitalisme, mais aussi le surréalisme ou la spiritualité font de lui un artiste aussi dérangeant que plein d'humour.

3 juillet 2014

Huang Yong Ping choisi pour la prochaine Monumenta, en 2016

A peine les Kabakov ont-ils clos leur « Etrange cité » imaginée pour Monumenta que l'on apprend le nom de celui qui leur succédera sous la nef du Grand Palais, à Paris : l'artiste français d'origine chinoise Huang Yong Ping. Le choix de la ministre de la culture, Aurélie Filippetti, s'accompagne d'une autre annonce : il n'y aura pas de Monumenta 2015, la manifestation annuelle se muant en biennale, les années paires, afin de « laisser toute sa place à la Biennale de Lyon » les années impaires. Huang Yong Ping a donc deux années devant lui pour élaborer sa proposition monumentale sous l'immense verrière, un défi qui sied bien aux installations volontiers hors-normes de ce petit homme discret et affable.


Né en 1954 à Xiamen, dans l'extrême sud de la Chine, Huang Yong Ping a été une figure majeure de l'art d'avant-garde chinois des années 1980. Influencé par Marcel Duchamp et le dadaïsme, il avait alors fondé le mouvement « Xiamen Dada ». C'est en 1989 que l'artiste avait été découvert lors de la célèbre exposition « Les Magiciens de la Terre » au Centre Pompidou, l'année de la répression de la place Tianamen. Cette exposition fondatrice avait consisté à ouvrir la scène de l'art contemporain international aux artistes non occidentaux. Huang Yong Ping s'était installé à Paris dans la foulée, avant d'être naturalisé français.

L'artiste, qui reste encore méconnu du grand public, est pourtant très exposé, en France comme à l'étranger. Il avait représenté la France avec Jean-Pierre Bertrand à la 48e biennale de Venise en 1999. Il a récemment investi la chapelle des Petits-Augustins, à l'école des Beaux-Arts de Paris, avec son Arche (2009) inquiétante, remplie d'animaux taxidermisés, le Musée de Hospice Comtesse avec Wu Zei, son énorme pieuvre, dans le cadre de Lille 3000 (2012), ou encore l'estuaire de la Loire avec le squelette géant d'un Serpent d'océan (2012), une sculpture devenue pérenne.

Le "Serpent d'océan" de Huang Yong Ping à Saint-Brévin-les-Pins, dans l'estuaire de la Loire.

En 2012 encore, il réinventait la fin du monde avec l'exposition « Bugarach » chez son galeriste Kamel Mennour, à Paris, et pour la Nuit Blanche 2013, l'artiste avait déployé un vivarium aux allures de station spatiale de 36 mètres de long au Carreau du Temple, nouvel et large espace d'exposition du Marais. Cet été, le Voyage à Nantes consacre une rétrospective à son travail, organisée autour de sa dernière création : une spectaculaire Mue de serpent translucide de 120 mètres de long.

L'homme, toujours, sait surprendre par ses installations à la fois théâtrales, violentes et symboliques, à l'affût des mutations du monde. David Moinard, le commissaire de l'exposition nantaise, a d'ailleurs choisi de présenter son travail sous cet angle, celui des « Mues » : « Les mues, il faut l'entendre dans le rapport au monde. Huang Yong Ping s'intéresse aux mues du monde », qu'elles soient sociales, culturelles et environnementales. « Ses œuvres explorent les différents types de pouvoirs qui gèrent le monde aujourd'hui : le pouvoir financier, le pouvoir militaire et le pouvoir religieux. » A chaque fois se pose la place de l'homme, à l'échelle d'un monde qui s'emballe.

« Son art, d'un formidable onirisme, est capable de frapper les imaginations », a déclaré la ministre de la culture, qui gage donc sur la sensualité, la noirceur autant que l'humour du travail de Huang Yong Ping pour attirer les foules en 2016. Car les chiffres de l'édition 2014, avec 145 000 entrées, ont pu décevoir après le succès populaire d'Anish Kapoor en 2011 (277 000 visiteurs) et de Daniel Buren en 2012 (259 000 visiteurs). Aurélie Filippetti a en tout cas assuré que ce changement de rythme n'était pas dû à des « restrictions budgétaires », comme cela avait été le cas pour l'annulation de l'édition 2013, reportée à 2014.

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