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Jours tranquilles à Paris
paris
16 mars 2020

Elections municipales à Paris : Anne Hidalgo en tête, les Marcheurs et Cédric Villani se cassent les dents dans la capitale

hidalgo

ELECTIONS La maire sortante, Anne Hidalgo, arrive en tête au soir du premier tour des élections municipales à Paris. Un scrutin marqué par un taux abstention de 57,65 %

Anne Hidalgo arrive en tête dans la capitale avec 30% des voix.

Rachida Dati (22 %) et Agnès Buzyn (18 %) sont nettement distancées.

Pour l'emporter, la maire devra toutefois faire alliance avec l'écologiste David Belliard, et espère aussi rallier Cédric Villani.

Une avance confortable. La maire sortante Anne Hidalgo (PS), candidate à sa propre succession arrive en tête du premier tour des élections municipales à Paris. Selon les premiers résultats, elle obtient 30 % des voix. Derrière elle, se trouvent Rachida Dati (LR) à 22 % et Agnès Buzyn (LREM) à 18 %. Le candidat EELV, David Belliard arrive en quatrième position avec 11 % des voix, Cédric Villani obtient quant à lui 7 % et Danielle Simonnet (LFI) récolte 5 %. Serge Federbusch (RN) et Marcel Campion ferment la marche avec respectivement 1 % et 0,4 %. Duel à quatre, avance d’Hidalgo et faillite de Villani… 20 Minutes revient sur cette soirée électorale très spéciale marquée par la tenue incertaine d’un second tour.

Une avance confortable mais suffisante pour Anne Hidalgo ?

« Ce dimanche, dans ces circonstances hors-du-commun, vous avez fait le choix de me faire confiance ». Peu avant 22h, Anne Hidalgo prend la parole depuis son QG situé boulevard de Sébastopol (4e arrondissement). « Merci d’avoir choisi cette voie pour le premier tour », poursuit-elle après avoir salué les Parisiennes et Parisiens « qui se sont déplacés en nombre » et toutes celles et ceux qui se sont mobilisés pour tenir les bureaux de vote tout au long de la journée.

Si la maire sortante est en tête des résultats, elle le sait – comme tous les autres candidats – Paris ne peut se gagner seule. Elle a ainsi appelé « les écologistes, les progressistes, les humanistes » à la rejoindre. Une main plus que tendue à David Belliard mais aussi à Cédric Villani. Une sorte de grande coalition pour le climat – voulue initialement par les Verts – dont Anne Hidalgo prendrait la tête et qui pourrait lui permettre la victoire finale. « Unis, nous serons à même d’affronter les crises qui s’annoncent et tout particulièrement celle que nous traversons », a-t-elle conclu.

Un duel a quatre pour quelles alliances ?

Malgré des sondages favorables ces derniers mois, Rachida Dati ne réalise pas la percée attendue. Surtout, elle ne semble pas disposer pas d’une réserve de voix suffisante pour l’emporter. « J’appelle tous ceux qui veulent le changement à me rejoindre en n’écoutant qu’eux-mêmes et en gardant en tête qu’ils sont les seuls propriétaires de leur vote », a-t-elle martelé dans la soirée en appelant au « rassemblement ».

Du côté de La République en Marche, Agnès Buzyn qui avait remplacé Benjamin Griveaux en catastrophe, ne parvient finalement pas à percer. Le parti de la majorité présidentielle ne s’impose dans aucun arrondissement de la capitale, à l'exception du 9e arrondissement. Alors, peut-elle renverser la vapeur ? Des tractations et alliances par arrondissement pourraient très vite s’enclencher avec Les Républicains, notamment.

Quatrième candidat de cette équation, David Belliard​, a d’ores et déjà prévenu qu’il ne négociera pas tout de suite avec la maire sortante, étant donné la situation sanitaire. « Les conditions de tenue en toute sérénité du second tour ne seront pas réunies. J’appelle donc les autorités à le reporter. La santé de tous doit être notre boussole », a-t-il déclaré dans une allocution éclair.

Après la chute, quel avenir pour Cédric Villani ?

Le mathématicien parti très tôt en dissidence avec LREM ne réalise pas non plus son pari. Mais qui va-t-il rallier ? Lui, qui a affiché durant des mois sa « liberté ». « Ce soir, je vais réunir toutes mes têtes de liste pour discuter avec eux des suites qu’il faut donner à notre action, à notre engagement à cette campagne autour des valeurs de progrès et d’écologie », a-t-il déclaré sur France 3 Ile-de-France. Il n’a en tout cas pas indiqué s’il chercherait un accord avec Anne Hidalgo ou Agnès Buzyn.

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30 janvier 2020

Paris, Rocamadour, Rome

paris75

rocamadour22

rome

29 janvier 2020

Municipales 2020 : à Paris, “le Marais gay est en train de mourir”

gay marais elections municipales

Vu du Royaume-Uni

THE GUARDIAN (LONDRES)

Dans le quartier du Marais touché par la spéculation immobilière et le tourisme de masse, de plus en plus de petits commerces et de bars gays historiques sont forcés de mettre la clé sous la porte. En témoigne le départ de la célèbre librairie Les Mots à la bouche, s’attriste The Guardian.

Dans la vitrine de la plus célèbre librairie gay de l’Hexagone, au-dessus des livres d’art consacrés à Lucian Freud, des mémoires de Maria Callas et d’un ouvrage retraçant l’histoire du mouvement gay, une affiche en grosses lettres rouges proclame : “Patrimoine culturel en danger.” Sur la porte, une affichette implore : “Nous avons besoin de votre aide !”

Véritable institution parisienne depuis 40 ans, ‘Les Mots à la bouche’ est la première librairie LGBT de France et, dit-on, l’une des meilleures au monde – une adresse phare du Marais, le quartier gay de Paris. Mais, à l’heure où la spéculation immobilière bat son plein dans le centre de la capitale (à certaines périodes de l’année, on dénombrerait plus de locations Airbnb que d’habitants dans le Marais), la librairie se voit boutée hors du quartier par la hausse des loyers.

“Le Marais gay est en train de mourir”

Son départ est un coup dur pour la communauté gay de Paris, et les militants redoutent que le cœur de Paris ne soit en train de perdre son identité, à mesure que les boutiques de mode haut de gamme, ciblant les touristes fortunés, chassent les petits commerces, dont les bars gays.

Pour la vedette locale de cabaret, Yvette Leglaire, “le Marais gay est en train de mourir”. L’office du tourisme de Paris a beau vendre le quartier comme “un petit village authentique mais branché”, sa scène gay, qui date des années 1980, à l’époque où le quartier était encore ouvrier, miteux et bon marché, s’étiole peu à peu. Plusieurs bars gays historiques ont baissé le rideau ces dernières années, remplacés par des enseignes de mode comme Lacoste ou Chanel.

Le Marais juif, autour de la rue des Rosiers, n’est pas épargné, le montant des loyers commerciaux y ayant doublé entre 2012 et 2018. Certains craignent que, comme à Barcelone ou Venise, la spéculation immobilière et l’appât du gain né de l’afflux de touristes, ne dépossèdent le cœur de Paris de son originalité et de son attrait. Un habitant de vieille date déplore de voir l’invasion de boutiques de mode transformer peu à peu le Marais en “duty free géant en plein air”.

Sébastien Grisez, le gérant des ‘Mots à la bouche’, soupire :

La mairie de Paris vante l’histoire gay du Marais et a fait peindre les carrefours aux couleurs de l’arc-en-ciel, mais ça paraît absurde de ne plus avoir notre librairie ici.”

L’établissement, installé dans le Marais depuis 1983, est ouvert sept jours sur sept jusqu’à 23 heures et possède plus de 16 000 titres. Mais, comme bon nombre de bars gays historiques qui ont fermé sous la pression des loyers, il se voit obligé de trouver une nouvelle adresse à Paris, avant le mois de mars. Si l’on en croit la rumeur, c’est une boutique de chaussures Doc Martens qui prendrait sa place.

La fin d’une époque

Sébastien Grisez se souvient :

Il y a dix ans, il y avait bien plus de bars gays ici. Aujourd’hui, il n’en reste que quelques-uns. C’est vrai que la sociologie gay est en train de changer – les gens sont plus éparpillés. Comme on peut se rencontrer sur des applis, on ressent peut-être moins le besoin de se rencontrer dans les bars. Mais il n’empêche que les gens regrettent la disparition des lieux de rencontre du quartier.”

Alain Lesturgez travaille à la Fédération nationale des communes forestières et fréquente la librairie depuis vingt ans. Il explique : “Ce déménagement marque la fin d’une époque. C’est un endroit où le libraire prenait le temps de vous conseiller. Autrefois, ça grouillait de vie dans le Marais. Aujourd’hui, à cause des enseignes de luxe, le quartier ressemble à plein d’autres dans le monde.”

Le quartier perd son âme

À l’Open Bar, une adresse gay historique, Sébastien Fossa, militant des droits LGBT et patron des lieux, commente : “Le quartier perd son âme à vue d’œil. Au départ, c’était un quartier ouvrier. Petit à petit, l’arrivée des marques de luxe a cassé la dynamique qu’il y avait ici.”

Fayçal Khiatine, le patron du Cox, le bar gay voisin, renchérit : “Quand une librairie s’en va, c’est la vie quotidienne du quartier qui en pâtit.”

Christian Ducou, qui est né et qui a grandi dans le Marais ouvrier des années 1950 et 1960, avise par la fenêtre de sa cuisine une boutique Calvin Klein flambant neuve, sur deux étages. L’homme a connu l’époque où les enfants jouaient dans la rue et où la plupart des appartements avaient des salles d’eau communes sur le palier et pas de toilettes. “Le premier riche que j’ai vu, c’était le photographe Helmut Newton, quand il a emménagé ici”, se souvient-il.

Spéculation immobilière et tourisme de masse

Son épouse, Liliane, soupire :

Curieusement, ces boutiques de luxe sont souvent vides. C’est comme si elles avaient uniquement été ouvertes pour avoir une adresse dans le Marais. Le quartier n’a tout simplement pas l’air de convenir à ce type de boutiques. On a des petites rues étroites où les limousines ne peuvent pas se garer et ils mettent des boutiques hors de prix qu’on attendrait plutôt sur les boulevards, où les voitures avec chauffeur peuvent attendre dehors.”

À l’approche des municipales qui auront lieu au printemps, les politiques se demandent comment sauver l’âme du cœur de Paris de la spéculation immobilière et du tourisme de masse – à supposer qu’il soit encore temps.

La fin du cocon

Pour David Belliard, candidat écologiste, le fait que ‘Les Mots à la bouche’ soit obligé de partir du Marais montre bien que la capitale française se dénature et “ne s’adresse plus aujourd’hui qu’aux touristes”.

Le maire socialiste du IVe arrondissement a promis d’aider la librairie à trouver une nouvelle adresse mais, alors que la date butoir de mars approche, on ne voit toujours rien venir.

Comédien de profession, Sébastien Raymond témoigne : “Cette librairie a toujours fait l’effet d’un cocon. On savait qu’on serait accepté ici. On se sentait à l’abri.”

Angelique Chrisafis

Source

The Guardian

LONDRES www.theguardian.com

L’indépendance et la qualité caractérisent ce titre né en 1821, qui abrite certains des chroniqueurs les plus respectés du pays. The Guardian est le journal de référence de l’intelligentsia, des enseignants et des syndicalistes. Orienté au centre gauche, il se montre très critique vis-à-vis du gouvernement conservateur.

Contrairement aux autres quotidiens de référence britanniques, le journal a fait le choix d’un site en accès libre, qu’il partage avec son édition dominicale, The Observer. Les deux titres de presse sont passés au format tabloïd en 2018. Cette décision s’inscrivait dans une logique de réduction des coûts, alors que The Guardian perdait de l’argent sans cesse depuis vingt ans. Une stratégie payante : en mai 2019, la directrice de la rédaction, Katharine Viner, a annoncé que le journal était bénéficiaire, une première depuis 1998.

26 janvier 2020

PARIS : Elections Municipales - Cédric Villani

ALERTE-Municipales-Paris: Emmanuel Macron demande à Cédric Villani de se rapprocher de Benjamin Griveaux (Elysée)

Emmanuel Macron, qui a reçu Cédric Villani (candidat dissident LREM à Paris) lui a demandé de « se rapprocher de Benjamin Griveaux » (candidat officiel LREM), fait savoir l’Elysée ce soir.

municipales paris

21 décembre 2019

Paris va repenser les dessous de la place de l’Etoile

Par Denis Cosnard

La Ville de Paris lance vendredi un nouvel appel d’offres en vue de réaménager le tunnel de l’Etoile et l’espace sous l’Arc de triomphe.

Transformer les espaces situés sous l’Etoile, cette place majeure au centre de laquelle trône l’Arc de triomphe. Créer peut-être de nouveaux souterrains. Anne Hidalgo en avait rêvé. Malgré l’échec d’une première tentative et l’approche des élections municipales, la maire socialiste de Paris n’a pas renoncé. Pour preuve, l’appel d’offres que la Ville de Paris lance ce vendredi 20 décembre, conjointement avec le Centre des monuments nationaux, dont dépend l’Arc de triomphe.

Pour le moment, les deux institutions proposent aux entreprises et groupements intéressés de réaliser des études préalables. Mais l’objectif est clair : il s’agit à terme de repenser de fond en comble l’utilisation du tunnel routier de l’Etoile, aujourd’hui désaffecté, ainsi que des accès à l’Arc de triomphe et « d’autres volumes souterrains existants ou à créer sous la place Charles-de-Gaulle », l’autre nom de la place de l’Etoile. Ces dernières années, certains avaient proposé d’installer dans ces lieux une galerie d’art, un passage commercial ou encore une immense cave à vin. « A ce stade, tout est ouvert », assure Jean-Louis Missika, l’adjoint chargé de l’urbanisme.

Tout est parti de la fermeture du tunnel de l’Etoile, au printemps 2015. Ce tunnel routier qui permettait depuis 1970 aux automobilistes de passer des Champs-Élysées (8e arrondissement) à l’avenue de la Grande-Armée (17e) en évitant le redoutable rond-point de la place de l’Etoile était particulièrement dangereux. Les camions venaient régulièrement s’y encastrer.

Le moindre mètre carré vaut de l’or

Que faire de ce boyau de 380 mètres de long et 8 mètres de large, difficile à réutiliser, mais situé dans un quartier où le moindre mètre carré vaut de l’or ? En 2017, la Ville de Paris lance une première consultation, dans le cadre de la deuxième édition de l’appel à projets urbains innovants « Réinventer Paris ». Les 3 000 m2 sous l’Arc de triomphe suscitent de l’intérêt. Plusieurs candidats remettent des dossiers. Le groupe Emerige porte un projet de galerie commerciale de luxe. Groupama Immobilier et MK2 Cinémas proposent, eux, de développer des activités de réalité virtuelle autour du cinéma.

Cependant, un problème juridique bloque tout. « Les offres reçues dépassaient le cadre légal et foncier de l’appel à projets, puisqu’elles portaient également sur le passage souterrain qui mène les piétons à l’Arc de triomphe, et d’autres espaces situés sous l’Arc », explique la Mairie. L’appel est donc déclaré infructueux.

Le projet n’est toutefois pas enterré. D’autant qu’au même moment, le Centre des monuments nationaux s’interroge lui aussi sur un possible réaménagement des abords de l’Arc de triomphe, un monument qui appartient à l’Etat et reçoit quelque 4 millions de touristes par an. Du fait de l’insuffisance et de l’exiguïté des locaux existants, « les conditions d’accueil des visiteurs ne sont pas satisfaisantes », soulignent les responsables. Les personnes handicapées ne peuvent pas accéder de façon convenable à l’Arc. Les contrôles de sécurité et les files d’attente sur le parvis gênent sa mise en valeur. Et le monument est vulnérable, comme l’a montré son saccage le 1er décembre 2018, en marge d’une manifestation des « gilets jaunes ».

Décision est alors prise de mener des études conjointes entre la mairie et le Centre des monuments nationaux. Comme lors de l’appel à projets précédent, elles porteront évidemment sur l’ex-tunnel routier, aujourd’hui abandonné. Avec deux contraintes fortes. Le tunnel doit permettre aux vélos de passer dans les deux sens, sur une piste bien séparée des piétons. La Ville de Paris souhaite en outre installer sur place une station permettant le remisage et la réparation de vélos.

« Sobriété écologique », urgence climatique oblige

Mais cette fois-ci, les études pourront aussi concerner le tunnel piétonnier, le parvis et les espaces situés sous l’Arc de triomphe. Le but, ici, consiste à mettre en valeur le parvis et à réaménager les locaux. Pour mieux accueillir les touristes, le petit musée situé à l’intérieur de l’Arc pourrait par exemple être déplacé au sous-sol, avec une boutique, imaginent déjà certains. Les études permettront aussi de vérifier s’il est possible de faire tomber le mur entre le tunnel autoroutier et le tunnel piétonnier actuels. Urgence climatique oblige, « le projet devra viser une sobriété écologique », précise la Mairie.

Le lancement du marché d’études, validé par le Conseil de Paris début décembre, sera l’un des derniers actes notables de la municipalité actuelle. L’attribution du marché, elle, est prévue en mai 2020, après les élections de mars. Les travaux eux-mêmes pourraient avoir lieu en 2023 et 2024. « Dans l’idéal, nous aimerions être prêts pour 2024, explique Jean-Louis Missika. Un nouvel Arc de triomphe pour les Jeux olympiques, ce serait pas mal, non ? »

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13 décembre 2019

Minuit à Paris : Promenade nocturne au Jardin des Plantes avec David Belliard

Ils prétendent connaître Paris comme leur poche, mais le connaissent-ils aussi bien de nuit ? Les candidats aux municipales nous invitent, chacun leur tour, dans leur lieu parisien – et nocturne – préféré. Deuxième hôte : David Belliard, candidat EELV, discret dans les médias mais solide dans les sondages.

par Pierrick Geais

Un plaid et un thé chaud. Voilà le doux souvenir qui nous traverse l’esprit alors que nous attendons David Belliard devant les grilles du Jardin des Plantes. Le mercure affiche 1 degré et, curieusement, cette proposition d’interview nocturne ne nous semble plus être une si bonne idée. Surtout que le candidat écologiste à la mairie de Paris nous a – sans surprise – donné rendez-vous dans un parc. Il arrive sur sa bicyclette, les joues déjà rougies par le froid. Peu importe la météo, David Belliard ne se déplace évidemment qu’à vélo. Même s’il nous avoue rapidement que, parfois quand il est fatigué, il prend le métro, voire même le taxi. Une première confession qui lui permet de se départir de cette image de tyran anti-voiture qui lui colle à la peau. Il souhaite juste en finir avec le règne de l’automobile omniprésente et la restreindre à une fonction essentielle, pour ceux qui en ont vraiment besoin. « Les taxis en feront partie », dit-il. L’honneur est donc sauf. Malgré tout, son Paris sera « 100% cyclable » avec des pistes adaptées et sécurisées absolument partout. Une utopie ? Non, une « vélopole », rétorque-t-il. Le terme nous semble barbare. « Alors, une nouvelle Copenhague du vélo, si vous préférez ! »

Nous voilà donc en train de déambuler dans ce jardin botanique, au milieu des animaux lumineux de l’animation « Océan en voie d’illumination ». Une flânerie vespérale adorée par les bambins, puisqu’elle a, en effet, un je-ne-sais-quoi de magique. David Belliard apprécie cette initiative écolo-pédagogique qui s’adresse aux tout-petits : il est d’ailleurs venu, deux semaines auparavant, avec sa nièce de trois ans. « Quand vous m’avez demandé de choisir un lieu nocturne, j’ai vraiment réfléchi longtemps, car aujourd’hui, je sors beaucoup moins qu’avant », reconnaît-il. Cette exposition était donc la parfaite occasion pour aborder des thèmes qui lui sont chers. L’environnement tout d’abord, mais celui-ci tombe sous le sens. Les enfants, ensuite, qu’il met au cœur de son programme pour la capitale. « Ce n’est pas une ville facile pour eux : il y a trop de pollution, trop de voitures, trop de bitume, trop de dangers », explique-t-il. Alors, comment faire de Paris un eldorado pour marmots ? « En récupérant de l’espace public et en renaturalisant dès que l’on peut », répond-il du tac au tac. Il réinterroge ainsi l’opposition ville-campagne ou encore la domination de l’Homme sur la nature. Il souhaite par exemple que les Parisiens cohabitent plus sereinement avec les animaux. Comme les chats errants qui, selon lui, n’ont rien à faire dans une fourrière. « La ville leur appartient aussi, donc on doit vivre avec eux. En plus, tout le monde aime les chats, non ? »

« On a tendance à dire que les écolos n’aiment pas s’amuser, ce n’est pas vrai »

Sur son téléphone, il nous montre à quoi ressemblera une rue du XIXe arrondissement s’il est élu maire : en bref, une sorte d’Éden avec de l’herbe partout. A fortiori, il promet un espace vert à trois minutes à pied du domicile de chacun et plus de 100 000 arbres plantés. Des zones piétonnes seront également aménagées dans tous les quartiers, et en particulier aux abords de trois-cents écoles. « Le but n’est pas non plus de faire un grand canyon avec des espaces naturels à perte de vue », tempère-t-il. Lui qui a grandi dans un petit village de Haute-Saône, comptant 150 âmes, ne rêve donc pas que Paris ressemble à la région de son enfance, mais veut ni plus ni moins « y améliorer la qualité de vie. »

Un Noël vert

On ne sent plus aucun de nos doigts – pas même les plus petits – et l’extrémité de notre nez est comme gelée. David Belliard est lui aussi engourdi par le froid, mais continue, malgré tout, les tours et les détours dans les allées du jardin. Au rythme de ses pas, il se souvient de son arrivée à Paris en 2002, de ses premiers engagements chez les Verts, de ses années de galère… Il a la conversation facile, le ton familier, passe de sujets graves à des banalités, finissant même par nous demander des conseils séries pour les soirées Netflix passées avec son compagnon. On lui recommande The Crown, mais il objecte qu’il n’aime pas vraiment les têtes couronnées. En sommes-nous vraiment étonnés ?

La déambulation se termine. Mais pour continuer la discussion, on choisit de les accompagner, lui et son vélo, jusqu’à la place de la Bastille, non loin de là où il réside. Demain, Paris sera complètement bloquée par cette fameuse grève du 5 décembre dont la seule perspective nous agite depuis des semaines. Mais pour le moment la Ville Lumière est paisible, enchantée par les décorations de Noël qui égaient cette rude soirée d’hiver. D’ailleurs, peut-on être écolo et aimer les fêtes de fin d’année ? En cette période, la question nous taraudait. « On a tendance à dire que les écolos n’aiment pas s’amuser, ce n’est pas vrai. Il faut juste savoir réinventer, pour fêter Noël différemment, sans surconsommation », riposte-t-il. Lui édile, il assure qu’il n’y aurait pas de partenariat avec Ferrero pour les illuminations des Champs-Élysées. Une petite pique adressée subtilement à l’actuelle maire.

David Belliard fait encore partie de la majorité municipale sortante mais n’est pas particulièrement fier de son bilan. Il trouve que l’écologie selon Anne Hidalgo n’est pas assez rapide ou alors trop bling-bling. Pour preuve, le projet du « Central Park parisien », qui doit s’étendre de la Tour Eiffel au Trocadéro, lui semble élaboré pour les touristes ou les habitants des quartiers riches. « La question de la naturalisation pose aussi la question de l’égalité face à la nature sur le territoire. Il en faut dans tous les arrondissements », argue-t-il.

Il ne rêve pas forcément d’affronter Anne Hidalgo au second tour du scrutin de mars prochain, mais croit pouvoir passer devant elle d’ici là. Pour le moment, cette victoire relève de la chimère même si David Belliard n’a pas à rougir des sondages d’opinions. Il y est souvent donné quatrième – derrière Hidalgo, Griveaux et Dati –, juste devant Cédric Villani. Autant dire que ses 13% (parfois 15 %) sont très convoités et que beaucoup ont voulu le rallier à leur cause. « Je n’ai jamais autant été dragué de ma vie », plaisante-t-il. Lui est pourtant décidé à faire la course jusqu’au bout, et ce, même si les médias lui prêtent, pour l'instant, peu d’attention. Il n’en manifeste aucune amertume mais regrette simplement « d’être invité dans une matinale à 6h30 alors que Benjamin Griveaux, lui, vient à 8h30 ». Certainement parce David Belliard, tout neuf sur la scène médiatique, n’a rien de l’animal politique. « D’ailleurs, si tout doit s’arrêter, je ferais autre chose… », assure celui qui était, encore il y a peu, journaliste à Alternatives économiques. Il nous confie d’ailleurs qu’il a un temps voulu écrire des films. « Voilà, si ça se termine, je ferais des scénarios », se moque-t-il. Peut-être pour des séries Netflix ? Mais sans têtes couronnées, ça c’est assuré.

 

3 décembre 2019

A Paris, la saleté des rues au cœur de la campagne

Par Denis Cosnard

Plus de monde dehors, plus de déchets à ramasser : la capitale est confrontée à un défi que la maire Anne Hidalgo n’a pas su résoudre complètement.

A l’Hôtel de Ville, c’est l’angoisse du moment : comment faire en sorte que Paris reste propre, si la mobilisation contre la réforme des retraites bloque durablement les transports ? Les éboueurs habitent en grande partie en banlieue. S’ils ne peuvent venir nettoyer les rues, la capitale risque de prendre vite des allures de dépotoir. « Nous préparons un plan pour assurer la continuité de ce service public, et des autres, en cas de grève durable », indique-t-on à la Mairie. Objectif : tout faire pour éviter une nouvelle polémique sur la saleté de Paris, à trois mois des élections municipales.

Certains aimeraient parler de culture, d’intelligence artificielle, de la ville de demain, mais à Paris, l’élection du maire en mars 2020 pourrait bien se jouer au ras du bitume, sur la question des poubelles, et de ces rues que la Mairie n’arrive pas à rendre longtemps propres. Un thème ultra-classique à droite. Rachida Dati en a fait le premier sujet de sa campagne pour Les Républicains. « La lutte contre la saleté des rues de Paris représente une urgence absolue », martèle le parti. Le macroniste Benjamin Griveaux ne dit guère autre chose. Serge Federbusch, le candidat soutenu par le Rassemblement national, fustige, lui, « une ville sale où la délinquance explose »..

La gauche aussi a compris qu’elle ne pouvait faire l’impasse sur le sujet. Malgré plusieurs plans d’action consécutifs, « la situation n’est pas encore satisfaisante », a admis Anne Hidalgo dans Le Journal du dimanche en septembre. Et la maire socialiste de reprendre une piste avancée de longue date par l’opposition : « Il faut maintenant décentraliser l’organisation de la propreté de Paris vers les mairies d’arrondissement. »

Même les écologistes se sont emparés du dossier. Eux analysent le problème sous un angle social. « La situation s’est améliorée dans certains quartiers, dégradée dans d’autres, plus populaires, si bien que les inégalités se sont creusées, juge David Belliard, la tête de liste d’Europe Ecologie-Les Verts. Regardez porte de la Chapelle ! » Un quartier, en lisière du périphérique, où se concentrent toutes les difficultés : des camps de migrants qui resurgissent sitôt démantelés, des poubelles éventrées, des rats, sans oublier la « colline du crack » où se retrouvent des drogués…

De plus en plus de monde

Paris, ville sale ? « Oui, Paris est plus sale », tranche Mao Péninou, ancien adjoint à la propreté d’Anne Hidalgo, qui soutient désormais le macroniste dissident Cédric Villani. « La ville est beaucoup plus salie… et de plus en plus nettoyée », nuance son successeur, le socialiste Paul Simondon. La ville qui, au XIXe siècle, a remporté une bataille de l’hygiène en inventant les poubelles, est aujourd’hui confrontée à un nouveau défi, celui d’un espace public hypersollicité. Dans cette petite capitale d’une densité extrême, il y a de plus en plus de monde dehors, et de déchets à ramasser.

La population parisienne, pourtant, n’a pas augmenté. Mais Paris accueille chaque année plus de touristes : pas moins de 24,5 millions d’arrivées ont été enregistrées dans les hôtels à Paris et de la petite couronne en 2018, un record absolu, à l’issue d’une hausse de 11 % en huit ans. Ces dernières années ont aussi été marquées par d’importantes vagues de migrants dans le nord-est de la ville, et par l’accroissement du nombre de sans-abri : 3 600 selon le comptage effectué en février 2019.

Surtout, les comportements changent. Depuis 2008, l’interdiction de fumer dans les lieux collectifs, notamment les bars, a incité jeunes et moins jeunes à se retrouver ailleurs, devant les cafés, dans les squares, au bord du canal de l’Ourcq, etc. Et la Mairie elle-même donne chaque année plus de place aux piétons. Quelque 220 rues ont été piétonnisées. Les trottoirs de 150 autres ont été élargis. Le réaménagement des grandes places fait aussi la part belle aux piétons.

C’est désormais dans ces espaces anciens ou nouveaux qu’on fait la fête, qu’on fume, qu’on pique-nique, qu’on boit… mais aussi qu’on laisse des mégots, des restes de sandwichs, et que les hommes urinent dans le moindre renfoncement. A cela s’ajoutent les milliers de chantiers à travers la ville. Un reflet de la transformation de Paris, et de son embourgeoisement. « A Belleville, ça se boboïse, les gens cassent tout, changent le mobilier, et mettent les gravats dans la rue, constate un éboueur du 11e arrondissement. Ce matin, dans une impasse, on a récupéré 5 mètres cubes. » En quatre ans, les volumes de déchets occasionnels collectés, dont les encombrants, ont bondi de 38 % pour atteindre leur plus haut niveau historique. Une fois sur trois, les vieilles armoires et les pots de peinture en cause sont déposés de façon sauvage.

Autre effet des travaux, les vibrations du sol dérangent les rats et les poussent à sortir de leurs terriers. Si bien qu’on les voit davantage. « L’année 2019 est la première où l’hiver a été tellement chaud qu’il a permis aux colonies de rats d’avoir une portée supplémentaire », soulignent en outre les soutiens d’Anne Hidalgo.

Poubelles anti-rats

Face à cet accroissement de l’espace public à nettoyer et à cet afflux de déchets, la Mairie a-t-elle mis les moyens suffisants ? C’est toute la question. Accusée d’avoir taillé dans ce budget, l’équipe de la maire sortante assure qu’elle l’a au contraire accru, qu’elle a recruté 240 agents supplémentaires et investi dans de nouvelles bennes et autres engins. Un renouvellement effectué non sans heurts. « On a voulu sortir du diesel alors que les fabricants n’étaient pas prêts, reconnaît l’adjoint Paul Simondon. Si bien qu’on a dû pousser les derniers appareils jusqu’au bout, et qu’ils tombaient souvent en panne. C’est derrière nous. »

Depuis qu’en décembre 2017, un rapport des élus de tous bords a montré les faiblesses du dispositif municipal, la Mairie a lancé quelques initiatives supplémentaires. Environ 4 000 poubelles « anti-rats » coffrées de métal ont été installées, ce qui représente 10 % des corbeilles de rues. Des poubelles qui compactent les déchets sont en test. Quelques « uritrottoirs » – des pissotières écolos – ont aussi vu le jour, une expérimentation sans grand succès ni lendemain. A la place, il est prévu d’accrocher des urinoirs extérieurs à une cinquantaine de sanisettes, notamment dans les zones festives. Enfin, la Mairie a créé des équipes « urgence propreté », chargées dans chaque arrondissement de nettoyer les lieux qui posent particulièrement problème.

Des efforts jugés insuffisants par beaucoup. « Le problème clé, c’est le management des services de la propreté, où les syndicats sont puissants et l’absentéisme important, juge un élu de La République en marche. Mais Anne Hidalgo n’a jamais voulu s’attaquer à la CGT. » Une version contestée à la Mairie. « De 13,1 % en 2016, le taux d’absentéisme des éboueurs est retombé à 12,1 %, plaide Paul Simondon. Nous avons inversé la tendance depuis trois ans, grâce à des mesures de management, et à l’achat d’équipements qui rendent le travail moins pénible. »

Pour la suite, l’idée de transférer en partie la gestion de la propreté aux maires d’arrondissement est évoquée à droite comme à gauche. « On pourrait aussi confier la collecte des ordures ménagères au privé ou à la métropole, pour que les équipes de la ville se consacrent au nettoyage des rues », avancent plusieurs élus de centre droit. Autres pistes : l’achat de poubelles high-tech supplémentaires, et l’organisation de campagnes de sensibilisation, afin que les Parisiens arrêtent de salir les rues.

Mais si cela ne suffit pas, Anne Hidalgo est prête à manier le bâton. Uriner dans la rue ou y laisser de vieux meubles est aujourd’hui puni d’amendes de 68 euros. « Un montant sévèrement revu à la hausse les rendrait plus dissuasives », glisse son entourage.

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