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Jours tranquilles à Paris
roman polanski
13 novembre 2019

Nadine Trintignant considère Roman Polanski comme « une victime »

polanski77

Alors que plusieurs avant-premières et invitations média ont été annulées à la suite de la polémique autour de Roman Polanski, la réalisatrice – dont la fille a pourtant été victime de féminicide – est venue sur BFMTV défendre le réalisateur.

Par L'Obs

C’est un soutien pour le moins étonnant, pour ne pas dire choquant. Nadine Trintignant, dont la fille a succombé aux coups de son conjoint Bertrand Cantat, est venue sur le plateau de BFMTV défendre le réalisateur Roman Polanski, alors que sort en pleine tourmente son film « J’accuse », ce mercredi 13 novembre.

Visé par une nouvelle accusation de viol par la photographe française Valentine Monnier, Roman Polanski a été contraint d’annuler sa tournée de promotion pour son nouveau film. Jean Dujardin et Emmanuelle Seigner ont annulé des interviews télévisées tandis que des émissions enregistrées avec Louis Garrell n’ont pas été diffusées ces derniers jours.

Quelques dizaines de féministes ont également bloqué mardi soir une avant-première dans un cinéma parisien en scandant « Polanski violeur, cinémas coupables » et en brandissant des pancartes sur lesquelles est écrit « Polanski persécute les femmes ».

Le réalisateur compte néanmoins quelques soutiens. Catherine Deneuve, qui avait tourné avec lui dans « Répulsion », n’a ainsi jamais cessé de le soutenir, comme elle l’a fait à nouveau avant la Mostra, où la sélection de « J’accuse » avait indigné les féministes. Le délégué général du Festival de Cannes, Thierry Frémaux, avait aussi estimé en 2017 que « c’est une affaire qu’il faut bien connaître pour pouvoir en parler ». « Ça fait quarante ans […] Le pardon est nécessaire dans la société », a encore observé récemment le réalisateur Costa-Gavras, président de la Cinémathèque française. Et cet été, le directeur de la Mostra, Alberto Barbera, a plaidé pour « faire une distinction très claire entre l’homme et l’artiste ».

nadine trintignant

« Ce ne serait pas Roman Polanski, on lui ficherait la paix »

Sur le plateau de BFMTV, Nadine Trintignant a également défendu Roman Polanski. « Je suis là pour défendre Roman Polanski. Je trouve très grave de l’embêter en ce moment » a-t-elle déclaré d’emblée, lorsqu’on lui a demandé une réaction. Elle ne plaide pas pour distinguer l’homme de l’artiste mais voit le réalisateur de « J’accuse » comme une victime :

« On est sans arrêt contre lui. Ce ne serait pas Roman Polanski, on lui ficherait la paix. […] En ce moment en Europe, il y a un antisémitisme sournois qui se réveille. Ce n’est pas le moment d’accabler Roman Polanski. » Elle porte même une accusation contre Valentine Monnier : « J’ai tendance à croire Roman Polanski plutôt qu’une femme qui a mis quarante-quatre ans avant de le dénoncer. […] On devrait lui ficher la paix depuis le temps. »

 

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13 novembre 2019

L’embarras du cinéma face à Roman Polanski

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Par Clarisse Fabre

Le cinéaste voit la sortie de son film « J’accuse » fortement perturbée par une nouvelle accusation de viol.

Le cinéma français retient son souffle depuis que la photographe Valentine Monnier a accusé, dans le Parisien du 8 novembre, Roman Polanski de l’avoir violée et rouée de coups en 1975. Par l’entremise de son avocat, le réalisateur nie ces accusations portées quelques jours avant la sortie en salle de son film J’accuse, sur l’affaire Dreyfus, déjà récompensé du Grand Prix du jury à la Mostra de Venise. Les faits sont par ailleurs prescrits, remontant à quarante-quatre ans.

Cette nouvelle affaire est intervenue juste après les révélations de l’actrice Adèle Haenel dans Mediapart, expliquant avoir subi un « harcèlement sexuel » et des « attouchements » de la part du réalisateur Christophe Ruggia, lorsqu’elle était adolescente. Deux déflagrations en une semaine pour le cinéma français qui se retrouve une nouvelle fois dans l’embarras : le contraste est saisissant entre les nombreux messages de soutien reçus par Adèle Haenel aussitôt après sa prise de parole, et le mutisme qui semble avoir frappé la profession au lendemain des déclarations de Valentine Monnier. Adèle Haenel est l’une des seules personnalités à avoir exprimé son « soutien total » à la photographe, dans Le Monde.

Prise de court, l’équipe du film J’accuse, produit par Alain Goldman, a mis la promotion en veille : l’acteur principal, Jean Dujardin, a renoncé à se rendre au « 20 heures » de TF1, dimanche 10 novembre ; France Inter, radio partenaire du film, a annoncé que l’actrice Emmanuelle Seigner et femme du cinéaste, qui joue aussi dans le film, s’était « décommandée » de l’émission « Boomerang » prévue mardi, tandis que le programme « Popopop » d’Antoine de Caunes enregistré avec Louis Garrel (qui incarne le capitaine Dreyfus), n’a pas été diffusé lundi – l’enregistrement ayant eu lieu avant que n’éclate la nouvelle « affaire » vendredi dernier. Même chose pour l’émission de France 5 « C à vous » qui n’a pas diffusé lundi une séquence, elle aussi enregistrée quelques jours plus tôt avec l’acteur.

PRISE DE COURT, L’ÉQUIPE DU FILM PRODUIT PAR ALAIN GOLDMAN A MIS LA PROMOTION EN VEILLE

La prise de parole de Valentine Monnier constitue la cinquième accusation de viol contre le réalisateur depuis 1977 – lorsque Samantha Geimer, alors âgée de 13 ans, avait accusé le cinéaste de l’avoir fait boire, puis droguée, avant de la forcer à une relation sexuelle. Après de multiples rebondissements, cette première affaire continue de poursuivre le réalisateur, tandis que trois autres femmes ont elles aussi dénoncé, entre 2010 et 2017, des faits similaires.

A chaque nouvelle affaire, qu’elle concerne Polanski ou d’autres cinéastes accusés de harcèlement, d’agression sexuelle ou de viol (Luc Besson, Jean-Claude Brisseau, Woody Allen, etc.), le cinéma français patine, certains plaidant pour tourner la page, d’autres estimant inenvisageable de continuer à célébrer l’artiste. Mais quelque chose de nouveau semble avoir rompu ce cycle répétitif : le fait qu’une actrice reconnue comme Adèle Haenel ait décidé de briser le silence est susceptible de changer la donne. Faut-il regretter que la célébrité agisse ainsi comme un « label » accordant de l’importance à la parole ? C’est en tout cas consciente de sa force que l’actrice française a décidé de s’exprimer, au nom de toutes les femmes dont le témoignage n’a pas été entendu comme il aurait dû l’être.

« Un tournant culturel »

A la mi-octobre, la même Adèle Haenel, invitée au festival de la Roche-sur-Yon, et découvrant que le film de Roman Polanski y était programmé en clôture, avait demandé, et obtenu, du directeur de la manifestation, Paolo Moretti, l’organisation d’une rencontre avant la projection du film. Celle-ci a eu lieu avec la chercheuse et enseignante Iris Brey, qui étudie les représentations de genre dans les séries et au cinéma (l’universitaire est aussi engagée aux côtés de Mediapart pour dénoncer les violences sexuelles).

« Que faire lorsque l’on est programmateur et confronté à une œuvre puissante dont l’auteur est accusé de viols ou d’agressions sexuelles ? », a demandé en substance Paolo Moretti, en ouvrant la discussion. « Etre programmateur, c’est proposer une vision du monde », a répondu Iris Brey, qui estime urgent que le milieu du cinéma aborde enfin les questions qui font mal – l’entretien est disponible sur le site du festival.

MARTIN BIDOU, PROGRAMMATEUR AU LOUXOR : « EST-CE QUE DIFFUSER LE FILM EST RÉPRÉHENSIBLE MORALEMENT ? »

Interrogée par Le Monde, Iris Brey évoque « un tournant culturel » : « Le fait qu’Adèle Haenel parle et qu’on l’écoute, donne envie à d’autres femmes de s’exprimer. C’est d’ailleurs ce qu’a dit Valentine Monnier. Ce sont nos récits manquants », résume Iris Brey. Elle ajoute : « L’histoire du cinéma s’est construite en partie sur l’érotisation de la violence faite aux femmes. C’est ainsi que certains ont construit leur désir et leur plaisir. Remettre en question ce qui nous excite, c’est compliqué. De même, cela demande du courage de regarder l’autre facette d’une personnalité adulée, qu’il s’agisse de Polanski ou de Michael Jackson [accusé d’abus sexuels sur mineurs au début des années 1990]. Mais nous devons passer par là », poursuit-elle.

Paolo Moretti a jugé cette rencontre bénéfique : « Je remercie Adèle Haenel pour ce débat qui était nécessaire. Il fallait trouver la forme et ce n’est pas une censure. Ce film, J’accuse, suscite des discussions mais c’est aussi l’une des œuvres les plus attendues en France. Il s’agit d’accompagner les différentes sensibilités qui s’expriment. »

La carrière du film va-t-elle pâtir de ces nouvelles accusations ? Comment se préparent les exploitants à la veille de la sortie en salle ? Martin Bidou, qui programme J’accuse au Louxor, à Paris (10e arrondissement), n’est sans doute pas le seul à être embarrassé : « Le contrat avec Gaumont a été passé il y a un mois. En tant que diffuseur, je me suis concentré sur l’œuvre. Est-ce que diffuser le film est répréhensible moralement ? Le programmer ne signifie pas que l’on n’est pas vigilant sur les violences sexuelles. Par ailleurs, J’accuse est une œuvre positive du point de vue de l’histoire du pays. Nous envisageons d’ailleurs des séances scolaires. Mais il faut le reconnaître, on marche sur des œufs. »

Des féministes bloquent à Paris une avant-première du film Quelques dizaines de féministes ont bloqué mardi soir une avant-première parisienne du film de Roman Polanski pour dénoncer le réalisateur visé par une nouvelle affaire de viol. Scandant « Polanski violeur, cinémas coupables », une quarantaine de militantes ont bloqué l’entrée du cinéma Le Champo dans le Quartier latin, portant des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « dans ce cinéma on glorifie les violeurs » ou encore « Polanski persécute les femmes ». Les militantes ont également écrit sur une pancarte le nom des accusatrices de Polanski, dont Valentine Monnier, qui dit avoir été « rouée de coups » et violée par le réalisateur franco-polonais en 1975 à l’âge de 18 ans, alors qu’elle était venue skier en Suisse avec une amie. Une accusation réfutée par l’avocat du cinéaste. Des avant-premières se déroulaient à Paris mardi, dont la principale était organisée au cinéma UGC Normandie, sur les Champs-Elysées, en présence d’acteurs comme Vincent Perez, Michaël Youn et Pierre Richard, des journalistes Anne Sinclair et Guillaume Durand et des personnalités comme Jean Veil, fils de Simone Veil.

12 novembre 2019

Paris : des féministes bloquent un cinéma avant la diffusion de «J’accuse» de Polanski L’entrée du Champo a été bloquée ce mardi

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Paris : des féministes bloquent un cinéma avant la diffusion de «J’accuse» de Polanski

L’entrée du Champo a été bloquée ce mardi soir par plusieurs militantes féministes qui dénonçaient la diffusion du film de Roman Polanski.

Elles se sont rassemblées ce mardi derrière une même barrière : « Polanski violeur, cinémas coupables, public complice ». Plusieurs militantes féministes ont empêché l'accès au cinéma Le Champo (Ve) qui diffusait l'avant-première du film de Roman Polanski, « J'accuse ».

Depuis la publication vendredi dans Le Parisien du témoignage de la photographe Valentine Monnier, qui dit avoir été « rouée de coups » et violée par Roman Polanski en 1975 à l'âge de 18 ans, le milieu du cinéma est resté plutôt silencieux.

Si la promotion du film est gelée, pas les diffusions au cinéma. Plusieurs avant-premières étaient en effet programmées ce mardi soir, notamment sur les Champs-Elysées, mais aussi au Champo, donc, qui devait projeter le film en présence de l'un des principaux acteurs, Louis Garrel et de deux universitaires qui devaient animer un débat.

La projection annulée

Mais les militantes ont empêché l'entrée à l'établissement, aux cris de « Polanski violeur, cinémas coupables, public complice », craquant également quelques fumigènes. Vers 21h20, les lumières du cinéma se seraient éteintes, et la projection annulée, selon notre journaliste présente sur place.

Parmi les quelque 200 spectateurs venus voir le film, certains s'agaçaient : « c'est mon droit de citoyen de choisir les films que je vais voir ! », s'exclamait un sexagénaire barbu.

11 novembre 2019

"J'accuse" : Polanski revisite de main de maître l'affaire Dreyfus

Roman Polanski revient sur l’affaire Dreyfus avec Jean Dujardin et Louis Garrel dans un grand film qui fera date.

Photo extraite du film \"J\'accuse\" de Roman Polanski avec Jean Dujardin et Louis Garrel, en salles le 13 novembre. Photo extraite du film "J'accuse" de Roman Polanski avec Jean Dujardin et Louis Garrel, en salles le 13 novembre.  (Gaumont Distribution)

Elections législatives en Espagne : pourquoi le pays est plongé dans une crise politique plus vive que jamais

Entrepris de longue date par Roman Polanski, le cinéaste franco-polonais sort enfin mercredi 13 novembre J'accuse, sur l’affaire Dreyfus (1894-1906), Prix du jury à la Mostra de Venise. Plutôt qu’une reconstitution frontale, il s’est attaché au processus qui devait conduire à la réhabilitation du capitaine français, sous l’impulsion du lieutenant-colonel Georges Picquart interprété avec brio par Jean Dujardin.

Sur les pas de Georges Méliès

5 janvier 1895 : le capitaine d’artillerie Alfred Dreyfus (Louis Garrel) est dégradé, pour "intelligence avec l’ennemi" dans la Cour Morlan de l'École militaire à Paris devant 4 000 soldats et 20 000 civils rassemblés. Il est emprisonné à l’Île du Diable en Nouvelle-Calédonie à perpétuité, au terme d’un procès militaire qui a divisé la France. Fraîchement nommé à la tête du Service des Renseignements, le lieutenant-colonel Georges Picquart découvre que les pièces à conviction accusant Dreyfus sont un montage. Il n’aura de cesse alors de s’opposer à sa hiérarchie pour monter un second procès visant à réhabiliter le capitaine déchu.

Gaumont Distribution

Etonnant de voir Roman Polanski marcher sur les pas de Georges Méliès, dreyfusard convaincu, qui réalisa une Affaire Dreyfus, en 1899, à l’occasion du procès en réhabilitation du capitaine. Car c’est cet angle que choisit judicieusement Polanski, en adaptant le livre de Robert Harris, D., pour aboder le plus grand scandale de la fin du XIXe siècle en France, qui a déjà donné plus d’un film.

Des comédiens extraordinaires

Roman Polanski ne réalise pas un film procès pour autant, même si les assises militaires prennent une place indispensable dans un film à la reconstitution très minutieuse dans le moindre détail. Il s’agit plutôt d’une enquête et à travers elle, du portrait de cet oublié de l’Histoire qu’est le lieutenant-colonel Georges Picquart, cheville ouvrière de cette réhabilitation, à laquelle un très sobre Jean Dujardin offre sans doute sa prestation la plus aboutie à ce jour, dans un rôle dramatique dont il est peu coutumier. Il est entouré d’une foule de comédiens extraordinaires. Louis Garrel au premier chef, qui campe un Alfred Dreyfus tout en intériorité, Grégory Gadebois, qui crève l’écran en un commandant Henry convaincu du bien-fondé de l’armée, et que dire de Didier Sandre, peut-être notre meilleur comédien actuel, un des nombreux acteurs du Français dans le film.

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Jean Dujardin dans "J'accuse" de Roman Polanski. (Copyright Gaumont)

Roman Polanski joue du classicisme dont il sait extraire toute la puissance narrative, dans ce récit abouti du processus de réhabilitation d’Alfred Dreyfus. Il est d’autant plus puissant qu’il ne fait pas le portrait complaisant de Picquart, antisémite convaincu par culture, comme s’était souvent le cas dans les familles françaises. Le lieutenant-colonel ne se bat pas pour Dreyfus, mais pour ne pas entacher l’armée d’une erreur judiciaire. Le dernier échange entre les deux gradés est de ce point de vue éloquent. Comme l’est l’ensemble de ce film qui décrypte à travers l’affaire Dreyfus une société, celle du XIXe siècle, dont les soubresauts antisémites résonnent malheureusement encore aujourd’hui. Indispensable.

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L'affiche de "J'accuse" de Roman Polanski. (GAUMONT DISTRIBUTION)

La fiche

Genre : Drame historique

Réalisateur : Roman Polanski

Acteurs : Jean Dujardin, Louis Garrel, Emmanuelle Seigner, Grégory Gadebois, Hervé Pierre, Wladimir Yordanoff, Didier Sandre, Melvil Poupaud, Denis Podalydès, Eric Ruf, Mathieu Amalric, Laurent Stocker, Viencent Perrez

Durée : 2h04

Pays : France / pologne / Grande-Bretagne

Sortie : 13 novembre 2019

Distributeur : Gaumont Distribution

Synopsis : Pendant les 12 années qu’elle dura, l’Affaire Dreyfus déchira la France, provoquant un véritable séisme dans le monde entier.

Dans cet immense scandale, le plus grand sans doute de la fin du XIXe siècle, se mêlent erreur judiciaire, déni de justice et antisémitisme. L’affaire est racontée du point de vue du Colonel Picquart qui, une fois nommé à la tête du contre-espionnage, va découvrir que les preuves contre le Capitaine Alfred Dreyfus avaient été fabriquées.

A partir de cet instant et au péril de sa carrière puis de sa vie, il n’aura de cesse d’identifier les vrais coupables et de réhabiliter Alfred Dreyfus.

10 novembre 2019

A nouveau accusé de viol, Roman Polanski nie

Les déclarations d'une ancienne actrice, Valentine Monnier, qui accuse Roman Polanski de viol en 1975, plongent le cinéma français dans l'embarras. Le réalisateur compte s'exprimer dans les prochains jours.

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9 novembre 2019

La nouvelle affaire Polanski : une Française l’accuse de viol

 

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Valentine Monnier assure que le cinéaste l’a violée en 1975. Plusieurs témoins nous confirment son récit. C’est la première Française à accuser ainsi le réalisateur, qui conteste les faits.

Elle s'est tue pendant quarante-quatre ans. Et puis, elle a écrit un texte. Un « cri », dans lequel elle dénonce : « En 1975, j'ai été violée par Roman Polanski. Je n'avais aucun lien avec lui, ni personnel, ni professionnel et le connaissais à peine, décrit Valentine Monnier. Ce fut d'une extrême violence, après une descente de ski, dans son chalet, à Gstaad (Suisse). Il me frappa, roua de coups jusqu'à ma reddition puis me viola en me faisant subir toutes les vicissitudes. Je venais d'avoir 18 ans. »

Dans ces lignes, cette photographe, qui a été mannequin à New York et a joué dans quelques films, comme « Le Bar du téléphone » ou « Trois hommes et un couffin » explique que c'est la sortie au cinéma du « J'accuse » de Polanski, en salles le 13 novembre, qui lui impose de parler.

Mi-septembre, Valentine Monnier nous contacte pour publier son texte. Ses accusations sont graves. Elle n'a jamais déposé plainte et les faits sont prescrits. Depuis 2017, encouragée par le scandale Weinstein, Valentine a raconté son histoire dans des lettres à la police de Los Angeles, à Brigitte Macron, Franck Riester et Marlène Schiappa… Elle a reçu quelques réponses que nous avons pu consulter.

Marlène Schiappa lui répond notamment : « Ces faits sont aujourd'hui prescrits pour la justice française, et il m'est impossible d'intervenir dans des procédures judiciaires engagées dans un autre pays. Je souhaite néanmoins témoigner de mon soutien entier à l'égard de votre démarche courageuse. »

« Le viol est une bombe à retardement »

Lorsqu'on la rencontre, cette femme réfléchie et directe sait que son initiative est délicate. Elle nous explique alors les raisons de son long silence. Ou comment, au choc, ont succédé l'instinct de survie, le déni, puis la reprise de conscience. « Le délai de réaction ne vaut pas oubli, le viol est une bombe à retardement, explique-t-elle. La mémoire ne s'efface pas, elle se fait fantôme et vous poursuit, vous altère insidieusement. Le corps finit souvent par relayer ce que l'esprit a relégué, jusqu'à ce que l'âge ou un événement vous remette en face du souvenir traumatique. »

Depuis quelques mois, cet événement a un nom : « J'accuse ». Dans ce film, Polanski met en scène l'une des erreurs judiciaires les plus célèbres de l'histoire française. Et a pu comparer, dans une interview, l'acharnement dont a été victime Dreyfus à celui que lui-même aurait subi… Lui qui est poursuivi par la justice américaine depuis 1977 pour avoir violé une mineure de 13 ans. « Est-ce tenable, sous prétexte d'un film, sous couvert de l'Histoire, d'entendre dire J'accuse par celui qui vous a marquée au fer, alors qu'il vous est interdit, à vous, victime, de l'accuser? », interroge Valentine.

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« Attention, vous rappelez quelqu'un à Roman »

Valentine Monnier nous raconte alors ce qui se serait passé ce soir d'hiver 1975. Après avoir obtenu son bac dans un lycée privé parisien, elle profite d'une année sabbatique pour sortir et faire la fête. Cette fille d'industriels alsaciens rencontre une jeune fille qui lui propose d'aller skier en Suisse, avec des amis, chez Roman Polanski. Dont elle sait alors seulement qu'il a réalisé « Rosemary's Baby » en 1968 et que sa femme, Sharon Tate, a été sauvagement assassinée l'année suivante. Passionnée de ski, Valentine accepte.

Ce chalet, où elle partage sa chambre avec son amie, abrite aussi Gérard Brach, fidèle scénariste du réalisateur, sa femme, le cinéaste bien sûr, et Hercules Bellville, son assistant. Qui, énigmatique, glisse à Valentine : « Attention, vous rappelez quelqu'un à Roman »… Après une première nuit, Valentine part skier avec le cinéaste et certains de ses amis dans une ambiance « bon enfant ». Jusqu'à ce que Polanski, seul sur le télésiège avec elle, lui demande : « Do you want to fuck ? » (NDLR : Est-ce que tu veux b… ?). La jeune femme répond « Non » et la conversation tourne court.

Le soir, Valentine dîne dans un restaurant d'altitude avec Roman Polanski, celui-ci lui ayant proposé de participer à une descente aux flambeaux. Une fois en bas de la piste, le réalisateur propose de repasser au chalet, avant de retrouver son groupe d'amis dînant de leur côté dans la station. Valentine rejoint sa chambre, se change. Quand Polanski l'appelle à l'étage. « La vie ne m'avait pas encore formée à me méfier », se souvient-elle. Mais une fois arrivée sur le palier, celui-ci, nu, se jette sur elle, la frappe, lui arrache ses vêtements, tente de lui faire avaler un cachet et la viole.

« J'étais totalement sous le choc, assure Valentine Monnier. Je pesais 50 kg, Polanski était petit, mais musclé et, à 42 ans, dans la force de l'âge : il a pris le dessus en deux minutes ». Valentine se souvient de sa peur de mourir. « Je me suis dit : C'est Roman Polanski, il ne peut prendre le risque que cela se sache, alors il devra me tuer ». Puis, après l'agression, des excuses du réalisateur en pleurs. À qui, terrifiée, elle promet de ne rien dire. Elle se rappelle avoir aperçu, en redescendant, certains occupants du chalet, « comme des ombres silencieuses », et quitté la maison. Valentine a ensuite « trouvé refuge » chez un ami de Polanski.

« Il a pris soin de moi », commente celle qui, depuis 1975, a gardé en mémoire le nom de ce « chevalier blanc ». Sans jamais le revoir, comme elle n'a plus jamais croisé ceux qu'hébergeait alors le réalisateur - à l'exception de Gérard Brach qui, des années plus tard, « s'est présenté à (elle) pour lui exprimer ses remords. »

« Un récit très violent, très effrayant »

Cette nuit à Gstaad, Valentine ne l'a racontée que quelques mois plus tard à sa meilleure amie Isabelle S., puis à celui qui deviendra son petit ami pendant quatre ans. Aujourd'hui, les deux se rappellent très bien de ses confidences. Isabelle rapporte un « récit très violent, très effrayant » et l'ancien fiancé son sentiment d'impuissance face à une Valentine qui « un jour, a craqué et raconté l'histoire en larmes. »

En 1993, elle se confiera aussi à son mari, rencontré un an plus tôt : « Ce drame a refait surface dans notre vie à chaque actualité de Polanski », note ce dernier. Vers 2001, la photographe se livre enfin à son frère, Antoine, « épargné » jusqu'alors : « On vient d'une famille assez catho, bourgeoise, tradi… Dans nos milieux, on ne pouvait pas parler de ça », regrette celui-ci.

Tandis que ses proches nous relatent le récit, inchangé, de Valentine depuis 44 ans, nous cherchons à contacter les invités de Polanski ce soir de 1975. Mais Valentine Monnier a oublié le nom de l'amie parisienne. « Le déni n'a pas encore levé tous les black-out », explique-t-elle. Le scénariste Gérard Brach est mort en 2006, sa femme Elizabeth est introuvable et Hercules Bellville, l'assistant du cinéaste, est décédé en 2009. Il y a un mois, Valentine décide alors de contacter, pour la première fois depuis 1975, le « chevalier blanc » de Gstaad. Elle le localise à l'étranger, lui envoie un e-mail et Charles (le témoin a souhaité qu'on utilise un pseudonyme) répond immédiatement : il se souvient d'elle et est prêt à nous parler.

polanski parisien

« Elle m'a dit qu'elle venait d'être brutalement violée »

S'il tient à rester anonyme, Charles, comme nos autres interlocuteurs, signera une attestation et témoignera si l'accusation prenait une tournure judiciaire. « J'ai rencontré Roman Polanski à Gstaad en 1969 ou 1970, nous explique-t-il dans le bureau de son avocat. On est devenus amis, on se fréquentait, on skiait ensemble. J'ai rencontré Valentine Monnier en compagnie de Polanski entre fin janvier et début mars 1975. Après avoir dîné et skié ensemble avec un groupe pendant un ou deux jours, elle m'a appelé et demandé si elle pouvait venir chez moi. Elle avait l'air bouleversée. Quand elle est arrivée dans mon chalet, je crois me souvenir qu'elle avait un bleu sur la joue. Puis, elle m'a dit qu'elle venait d'être brutalement violée par Polanski. »

« J'ai demandé à Valentine si elle voulait aller voir la police, poursuit Charles. Sous le choc, elle ne savait pas quoi faire. Elle était si jeune et d'un caractère très positif, elle essayait donc de laisser cette expérience horrible derrière elle. » Charles a tout de suite « cru » Valentine Monnier : « Je trouvais que c'était une personne honnête et qui allait de l'avant et je n'avais aucune raison de douter de ce qu'elle me disait. »

Encouragée par le témoignage de Charles, Valentine nous livre alors le nom d'une autre connaissance de Polanski qui l'a aidée ce soir-là. Cet homme, dont elle n'a jamais eu de nouvelles depuis non plus, s'appelle John Bentley et avait loué à l'hiver 1975 à Gstaad le chalet en face de celui du réalisateur. Lorsque nous retrouvons sa trace, cet ancien producteur âgé de 79 ans se rappelle bien de Valentine. « Alors qu'elle séjournait chez Roman, elle a traversé la rue un soir pour venir chez moi et m'a dit qu'elle avait eu un problème avec Polanski, raconte-t-il, par téléphone, puis dans une attestation signée. Elle m'a demandé si je pouvais la protéger. Elle voulait être loin de Roman. Elle avait l'air bouleversée. »

John Bentley assure ne pas se rappeler que Valentine lui ait parlé de « viol ». « Sinon, j'aurais fait quelque chose », jure-t-il. Précisant ensuite : « Roman avait des problèmes psychologiques avec les femmes. Beaucoup de filles tournaient autour de lui dans l'espoir d'avoir un rôle… Valentine était une très jolie fille, mais n'était pas de ce genre-là. »

« Je dénonce le crime sachant qu'il ne peut y avoir de châtiment »

Quarante-quatre ans après s'être réfugiée chez John Bentley puis chez Charles, Valentine Monnier a donc décidé de parler. Une fois pour toutes. « Je ne souhaite plus m'exprimer après, insiste-t-elle. Je dénonce le crime sachant qu'il ne peut y avoir de châtiment, pour tenter d'en finir avec les exceptions, l'impunité. » Si son accusation lui semble nécessaire, c'est parce que Polanski est un emblème : « Les personnes publiques font figure d'exemples. En sacralisant des coupables, on empêche d'autres de mesurer la gravité de leurs actes. »

Joint par notre journal, l'avocat du cinéaste Hervé Témime affirme que « Roman Polanski conteste fermement toute accusation de viol ». « A titre personnel, précise le conseil du réalisateur, je ne peux que constater que les faits allégués datent d'il y a quarante-cinq ans. Qu'ils n'ont, pendant toutes ces longues années, jamais été portés à la connaissance de l'autorité judiciaire ou de M. Polanski. Dans de telles conditions, je déplore gravement la parution, à la veille de la sortie du film, de telles accusations. » LE PARISIEN.

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Une photographe française accuse Roman Polanski de l’avoir violée en 1975

Valentine Monnier a déclaré au « Parisien » avoir été frappée et violée à 18 ans par le cinéaste, qui le conteste. Adèle Haenel apporte, vendredi, son soutien à la photographe.

C’est la sortie au cinéma du film J’accuse, consacré à l’affaire Dreyfus, de Roman Polanski, qui l’a décidée à parler. La photographe française Valentine Monnier a affirmé au Parisien que le cinéaste l’avait violée en 1975, une information que le quotidien explique avoir vérifiée auprès de plusieurs témoins. Dans un texte publié par le journal, elle raconte :

« En 1975, j’ai été violée par Roman Polanski. Je n’avais aucun lien avec lui, ni personnel ni professionnel, et le connaissais à peine. (…) Ce fut d’une extrême violence, après une descente de ski, dans son chalet, à Gstaad [Suisse]. Il me frappa, me roua de coups jusqu’à ma reddition puis me viola en me faisant subir toutes les vicissitudes. Je venais d’avoir 18 ans et ma première relation seulement quelques mois auparavant. Je crus mourir. »

Les faits, qui sont aujourd’hui prescrits, se seraient déroulés dans le chalet du cinéaste à Gstaad, en Suisse. La Française, qui fut mannequin et actrice dans quelques films, n’a jamais déposé plainte.

Adèle Haenel, en tournée en Suède et en Norvège pour la promotion du film de Cécile Sciamma Portrait de la jeune fille en feu, a déclaré au Monde, vendredi : « Je soutiens Valentine Monnier pour son témoignage bouleversant, courageux et précis, je suis en soutien total. »

L’actrice, deux fois césarisée, avait souligné dans un témoignage à Mediapart, lundi, que la situation de Roman Polanski constituait « malheureusement un cas emblématique » d’abus. Invitée en octobre au Festival international du film de La Roche-sur-Yon (Vendée), où J’accuse allait être projeté, elle avait demandé et obtenu l’organisation d’un débat sur « la différence entre l’homme et l’artiste ».

« Entendre dire “J’accuse” par celui qui vous a marquée au fer »

Dans J’accuse, qui sort mercredi en France, Roman Polanski met en scène l’une des erreurs judiciaires les plus célèbres de l’histoire française ; dans une interview, il a dressé un parallèle avec l’acharnement dont il estime être victime, alors qu’il est poursuivi par la justice américaine depuis 1977 pour avoir violé une mineure de 13 ans. Et Valentine Monnier de s’interroger :

« Est-ce tenable, sous prétexte d’un film, sous couvert de l’histoire, d’entendre dire “J’accuse” par celui qui vous a marquée au fer, alors qu’il vous est interdit, à vous, victime, de l’accuser ? »

Interrogés par Le Parisien, plusieurs proches de la jeune femme ont relaté le récit que leur a fait la jeune femme au cours des décennies qui ont suivi, similaire à celui qu’elle livre aujourd’hui. Le quotidien cite également l’homme – qui a souhaité rester anonyme – chez lequel elle dit s’être réfugiée après le viol supposé, il y a quarante-quatre ans. Celui-ci raconte :

« J’ai rencontré Valentine Monnier en compagnie de Polanski entre fin janvier et début mars 1975. Après avoir dîné et skié ensemble avec un groupe pendant un ou deux jours, elle m’a appelé et demandé si elle pouvait venir chez moi. Elle avait l’air bouleversée. Quand elle est arrivée dans mon chalet, je crois me souvenir qu’elle avait un bleu sur la joue. Puis, elle m’a dit qu’elle venait d’être brutalement violée par Polanski. »

« J’ai demandé à Valentine si elle voulait aller voir la police. Sous le choc, elle ne savait pas quoi faire », poursuit-il, ajoutant qu’il l’avait tout de suite « crue ». Cité par Le Parisien, l’avocat du cinéaste, Hervé Temime, a fait savoir que « Roman Polanski conteste fermement toute accusation de viol ».

2 novembre 2019

DISPARITION ROBERT EVANS, CLAP DE FIN POUR UN PARRAIN

producteur polanski

Robert Evans le 31 juillet 1957 dans son bureau à New York. Photo Marty Lederhandler. AP

Par Léo Soesanto 

Le producteur à succès de Polanski et consorts, sauveur de la Paramount en 1966, est mort samedi 26 octobre à l’âge de 89 ans.

«Il y a trois versions pour chaque histoire : la mienne, la vôtre et la vérité. Et personne ne ment», déclarait crânement Robert Evans dans son autobiographie The Kid Stays in the Picture. Epitaphe toute prête pour résumer la trajectoire flamboyante, flambée, très américaine, façon Gatsby Le Magnifique (dont il chapeauta l’adaptation filmée en 1974), du magnat-enfant-terrible et symbole seventies du Nouvel Hollywood. Il est décédé à Beverley Hills le samedi 26 octobre à l’âge de 89 ans. Voix grave, physique avantageux, plus grand que nature, Evans avait tout à fait la gueule de l’emploi pour jouer l’antihéros troublant dans les films qu’il fit incuber comme patron du studio Paramount, puis comme producteur indépendant : le Parrain et Cotton Club de Francis Ford Coppola, Chinatown de Roman Polanski. Avec la chute inévitable qui s’ensuit.

Mauvais jeu

Né à New York d’un père dentiste et d’une mère issue elle-même d’une famille aisée, Evans se destine initialement à une carrière d’acteur. Dans le biopic de l’acteur caméléon Lon Chaney l’Homme aux Mille Visages (1957), il incarne, comme rôle prédestiné, le légendaire producteur des années 20-30 Irvin Thalberg. Le déclic se produit sur le tournage de le Soleil se lève aussi (1957), adaptation d’Hemingway, où l’écrivain en personne, allié aux stars Ava Gardner et Tyrone Power, demandent à ce qu’Evans, embauché comme torero soit viré du tournage à cause de son mauvais jeu. Fin de non-recevoir du producteur Darryl F. Zanuck qui répliquera que «le gamin reste dans le film» (traduction littérale de The Kid Stays in the Picture), mais c’est assez pour faire réfléchir Evans et de le convaincre de traverser le miroir.

Ses autres qualifications comme employé dans la marque de sportswear de son frère sont alors suffisantes pour qu’on lui confie le poste de responsable de la production européenne chez Paramount, alors bonne dernière dans le classement des studios au box-office américain. Avec ses «instincts forts», selon Coppola, Evans se retrouve à la tête de Paramount et hisse ce dernier à la première place en donnant le feu vert à une enfilade de succès commerciaux et critiques comme Rosemary’s Baby, Love Story ou Harold et Maude. L’«instinct» consiste aussi à convaincre Polanski de réaliser son classique sur le bébé diabolique en lui envoyant en douce le roman-source avec le scénario d’un film sur le ski que le polonais, fan des pistes, était censé d’abord réaliser. A s’assurer que le Parrain dure bien 2h45 pour s’épanouir. Mais forte tête, Evans sera initialement peu convaincu par le casting d’Al Pacino en Michael Corleone ou à la photographie de Gordon Willis qu’il juge trop sombre.

Trafic de cocaïne

Le succès de Chinatown le convainc de quitter Paramount pour devenir producteur indépendant : le thriller parano Marathon Man (1976) avec Dustin Hoffman est de bon augure pour ce nouveau virage mais avec les retrouvailles avec Coppola pour l’extravagant Cotton Club (1984), film de gangsters sis dans un club de jazz des années 30 méticuleusement recréé, accouchent d’un four commercial, criblé par les dépassements de budget. Les eighties ne seront pas tendre avec Evans, accusé de trafic de cocaïne en 1980 et entaché, mais sans en être pénalement responsable, par le meurtre de Roy Radin, co-producteur de Cotton Club. «Bob (Evans) avait toujours eu la prémonition que sa carrière atteindrait son sommet avant ses cinquante ans, puis déclinerait», déclarait Peter Bart à l’époque son ex-bras droit de Paramount.

Déclin confirmé avec des productions de plus en plus espacées dans le temps, et de moins en moins marquantes comme The Two Jakes (1990), suite de Chinatown, ou Sliver (1993) avec Sharon Stone et le Saint (1997) avec Val Kilmer. Mais le personnage Robert Evans continuait d’exister dans les mémoires, avec ses sept mariages (pendant quatre ans avec Ali McGraw, star de Love Story, qui le quitta pour Steve McQueen ; pendant neuf jours avec Catherine Oxenberg, star de la série Dynastie), sa légende de Don Juan rock’n’roll, parrain littéral d’Hollywood consulté par tout le monde et qui inspira des parodies aussi bien dans la série Entourage que dans le dernier film d’Orson Welles De l’autre côté du vent. Diminué par une attaque en 1998 mais de retour de façon inespérée avec le succès surprise de la comédie romantique Comment se faire larguer en dix leçons (2003), Evans se drapait encore dans sa légende dans ses dernières années, avec notamment l’adaptation en comédie musicale de The Kid Stays in the Picture. «Comment voudriez-vous mourir ?», lui demandait Vanity Fair en 2013. «Je ne voudrais pas».

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28 octobre 2019

Sharon Tate

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26 octobre 2019

Roman Polanski et Sharon Tate

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3 octobre 2019

J'accuse de Roman Polanski

jacciuse

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