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Jours tranquilles à Paris
russie
11 février 2015

Ukraine

Ukraine : un sommet à l’issue incertaine

Quatre chefs d’État se retrouvent ce soir pour l’une des dernières chances de régler le conflit en Ukraine. Le président François Hollande se rend à Minsk (Biélorussie), ce mercredi soir, avec« la ferme volonté d’aboutir » à un accord de paix pour l’Ukraine. Ce sommet doit réunir le Russe Vladimir Poutine, l’Ukrainien Petro Porochenko, ainsi que la chancelière allemande, Angela Merkel, et le président français. Ce sommet, de la dernière chance, selon de nombreux observateurs, devrait porter notamment sur un retrait des armements lourds, la mise en place d’une zone démilitarisée dans l’est de l’Ukraine (de 50 à 70 km de part et d’autre de la ligne de démarcation entre pro-Russes et Ukrainiens) et l’établissement d’un dialogue entre l’Ukraine et les séparatistes. Quinze tués hier Il n’est pas prévu, toutefois, qu’un accord soit signé au sommet de Minsk, selon une source russe. Quant à la Crimée, annexée au printemps dernier par les Russes, elle ne figure pas à l’ordre du jour. Hier soir, selon une source diplomatique française, les négociations étaient« difficiles » et achoppent sur plusieurs sujets litigieux. Dans la journée, quinze personnes sont mortes et soixante-trois autres ont été blessées dans des tirs de roquettes sur la ville de Kramatorsk, où est installé le quartier général de l’armée ukrainienne pour l’est du pays. Ces victimes s’ajoutent aux sept soldats ukrainiens et cinq civils tués un peu plus tôt. Hier soir, le groupe de contact (Ukraine, Russie, rebelles ukrainiens et OSCE) réuni à Minsk, annonçait être parvenu à un accord sur un cessez-le-feu et sur les moyens de le contrôler. Il est également parvenu à un accord sur un plan de retrait des armes lourdes.

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10 février 2015

Poutine.... no comment !

10 février 2015

La Russie envoie ses bombardiers près des côtes françaises en signe de provocation

Le ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian a réagi sur le passage à proximité de l'espace aérien de la France et du Royaume-Uni d'avions militaires russes. Des provocations en augmentation.

Alors que la guerre continue dans l'est de l'Ukraine entre les forces de Kiev et les séparatistes prorusses, Moscou joue de plus en plus avec les espaces aériens européens. Dimanche, le ministre de la Défense a confirmé que des avions militaires russes s'étaient approchés des côtes françaises et britanniques le 28 janvier.

"J'ai constaté en tant que ministre de la Défense cette présence un peu intempestive de chasseurs, d'avions russes, qui sont venus se promener pour des raisons que j'ignore à proximité de nos côtes, a ironisé Jean-Yves Le Drian lors de l'interview dominicale d'Itélé/Le Monde/Europe 1. Nous leur avons fait savoir que nous les avions vus et qu'il était souhaitable qu'ils se retirent, c'est ce qu'ils ont fait."

Des bombardiers russes près de la Manche

L'incident fait référence à deux bombardiers russes Tu-95, dits "Bears", des appareils conçus à l'époque soviétique et capables de transporter de l'armement nucléaire. Ils ont longé l'espace aérien norvégien jusqu'au niveau de la Manche, mettant en alerte les forces aériennes norvégiennes, britanniques et françaises.

Ce n'est pas la première fois depuis un an que des bombardiers "Bears" sont poussés à s'éloigner de l'espace aérien de la couronne, et donc celui de l'OTAN, qu'ils frôlent sans y pénétrer. De telles manoeuvres ont valu l'intervention de chasseurs basés en Ecosse en avril, en novembre et même le lendemain de la convocation de l'ambassadeur russe par Londres, le 29 janvier, pour des explications.

Une cinquantaine d'incident en Europe en 11 mois

Samedi, Le Monde a rapporté que l'OTAN, ainsi que la Suède et la Finlande, qui n'en sont pas membres, ont recensé une cinquantaine d'incidents avec des avions russes sur les onze derniers mois. "On note plus d'activité que par le passé et des vols de plus en plus longs", a ainsi déclaré une source de l'organisation militaire au quotidien. Seule l'Estonie, à huit reprises, a constaté officiellement la violation de l'espace aérien de l'OTAN.

Dans les autres cas, comme celui évoqué par Le Drian, les avions russes se sont limités aux régions d'information de vol (FIR) surveillées par un ou plusieurs Etat, à l'exclusion de l'espace aérien souverain, jusqu'à 12 milles nautiques (22,22 km) des côtes. Il est admis qu'une autorité peut éloigner un appareil de sa FIR. Une partie de la FIR de la Manche est conjointement surveillée par la France et le Royaume-Uni. Source : site l'Express

10 décembre 2014

Poutine a besoin du conflit avec l’Occident

La chute des recettes pétrolières et les sanctions occidentales ont mis l’économie russe en panne. Pour autant, Moscou ne semble pas décidé à lâcher les rebelles qui font la guerre au gouvernement ukrainien.

La désescalade est-elle en vue en Ukraine ? Des pourparlers reprennent aujourd’hui, à Minsk (Biélorussie), entre le gouvernement de Kiev et les séparatistes pro-russes. Objectif : l’arrêt immédiat des combats dans l’est du pays, qui ont tué 4 300 personnes depuis avril, et le retrait des armes lourdes. Ce week-end, Vladimir Poutine et François Hollande, premier dirigeant occidental à faire escale à Moscou depuis le début de la guerre, appelaient de concert à« l’arrêt du bain de sang ». Mais le scepticisme domine : la précédente trêve, le 5 septembre, n’a tenu que quelques jours. Depuis, l’OSCE a dénombré 400 tués.

L’économie à l’arrêt, les prix flambent

Beaucoup dépendra de Poutine, qui n’a jamais cessé d’appuyer les séparatistes. Il y a un mois tout juste, une colonne de 40 véhicules « dégriffés » provenant de Russie, dont des chars, était photographiée près de Torez et un reporter d’ Ouest-France (OF du 4 décembre) a pu s’entretenir avec d’ex-soldats des forces spéciales russes, venus prêter main-forte aux séparatistes à Lougansk. Qu’est-ce qui pourrait faire fléchir le Kremlin ?« Le plus grand danger pour le Président, c’est l’économie », analyse Kiril Rogov, politologue à l’Institut d’économie Gaïdar de Moscou, dans le quotidien Vedomosti . Le pouvoir de Poutine repose depuis quinze ans sur« deux formidables piliers, le pétrole et le nationalisme ». Or, la machine est déréglée : la chute du pétrole – tombé de 115 $ le baril en juin à 68 $ aujourd’hui – et les sanctions imposées par les Occidentaux depuis l’annexion de la Crimée plombent l’économie. Le rouble a perdu 60 % de sa valeur face au dollar et 145 milliards de dollars de capitaux ont fui la Russie. Le ministère du Développement économique vient de rabaisser ses prévisions de croissance pour 2015, de +1,2 à - 0,8 %. Plus grave : les ménages devraient perdre 3 % de pouvoir d’achat l’an prochain. Des fonctionnaires ont vu leur salaire gelé. Le boycottage des produits occidentaux décidé par le Kremlin fait flamber les fruits, les fromages et du poisson sur les marchés. L’inflation frôle les 10 %. Un contrat tacite lie le Kremlin aux Russes : l’État assure leur train de vie et ils ne se mêlent pas de politique. Va-t-il voler en éclats, comme l’espèrent les Occidentaux ? Auquel cas, Vladimir Poutine mettra-t-il genou à terre ? Kiril Rogov en doute, faute de débat public dans un pays où le pouvoir a établi un contrôle total sur les médias. Pour le politologue, le maître du Kremlin, dont la cote personnelle frôle les 85 %, va compenser la chute des revenus par un surcroît de nationalisme :« Ce qui suppose d’intensifier le conflit avec l’Occident ». Article de Bruno RIPOCHE.

25 novembre 2014

La France reporte "jusqu'à nouvel ordre" la livraison du premier navire Mistral à la Russie

Dans un communiqué diffusé mardi 25 novembre, l'Elysée annonce que la France ne peut toujours pas livrer le premier navire Mistral à la Russie, en raison de la situation dans l'est de l'Ukraine. Les autorités françaises avaient annoncé qu'elles prendraient leur décision avant fin novembre.

 

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14 septembre 2014

Un "Mistral" russe sort en mer à Saint-Nazaire

Malgré le feu rouge de l'Elysée à la vente de deux navires de guerre de type "Mistral" à la Russie, le premier bâtiment de type "Mistral" construit à Saint-Nazaire est sorti cette nuit avec des marins russe pour effectuer des essais en mer.

Sa masse grise a défilé lentement devant les quais de Saint-Nazaire, dans le soleil levant. Le "Vladivostok", premier des deux BPC (bâtiments de projection et de commandement) de type "Mistral" que la France a construit pour la Russie a appareillé de Saint-Nazaire ce samedi matin, à 3h30, avant de stationner jusqu'à 7h20 dans la forme-écluse Joubert, à attendre que l'eau soit suffisement haute pour qu'il gagne la pleine mer.

10 jours d'essais en mer

A son bord et pour la première fois, environ 200 des 400 marins russes venus en prendre livraison, installés depuis début juillet à l'embouchure de la Loire. Le Vladivostok doit sortir pour une session d'essais en mer d'une dizaine de jours, avec un programme d'exercices pratiques pour tester ses systèmes et former son équipage. Il reviendra à quai le 22 septembre, pour repartir ensuite jusqu'au 2 octobre.

"Problème technique"

Ces essais en mer, prévus au programme, ont été suspendus pendant quelques jours pour un "problème technique", indique à l'agence de presse Reuters une source proche du dossier, sans rapport, précise-t-elle, avec le contexte politique. Pourtant, l'annonce est tombée alors que partisans et opposants à la vente manifestaient au pied du navire. Les seconds redoutant une évasion pendant les essais en mer. Ils évoquaient l'affaire des "vedettes de Cherbourg", qu'Israël avait détourné dans la nuit de Noël 1969, malgré l'embargo qui frappait l'Etat hébreux pendant la Guerre des Six Jours.

Cette fois, le morceau est tout de même beaucoup plus gros et l'Elysée n'a pas mis de veto définitif à la vente. François Hollande a pris soin de laisser la porte ouverte à l'exécution du contrat si la situation en Ukraine s'améliore. La livraison est en théorie prévue en novembre et d'ici là, le programme se poursuit comme si de rien n'était. Les salariés des chantiers navals STX craignent surtout l'annulation de la construction - en cours - du second navire, le Sebastopol. D'après leurs calculs, une telle hypothèse mettrait 300 salariés au chômage technique et ferait des dégâts chez les sous-traitant. Article de Grégoire Lecalot. Site France Info.

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6 septembre 2014

Quelles sont les conditions de la France pour livrer les Mistral à la Russie

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Paris souhaite un cessez-le-feu appliqué et un accord mettant fin aux conflit entre Ukrainiens et Russes. "La France veut forcer à l'accord de paix" en Ukraine, selon un membre du gouvernement français.

Quelles sont les conditions pour une livraison par la France à la Russie du Bâtiment de projection et de commandement (BPC) de la classe Mistral à la Russie ? Paris souhaite un cessez-le-feu appliqué et un accord mettant fin au conflit entre Ukrainiens et Russes, a expliqué ce jeudi le ministère français des Affaires étrangères. La présidence française a annoncé mercredi la suspension de la livraison du premier de deux porte-hélicoptères  vendus par le groupe naval DCNS à la marine russe, au motif que les "conditions" pour qu'elle se réalise n'étaient pas remplies. "La France veut forcer à l'accord de paix" en Ukraine, a expliqué sur Radio France Internationale le secrétaire d'Etat auprès du Premier ministre, chargé de la Réforme de l'Etat et de la Simplification, Thierry Mandon.

Interrogé lors d'un point-presse pour savoir quelles étaient ces conditions, le porte-parole du Quai d'Orsay, Romain Nadal, a répondu : "Il faut que le cessez-le-feu qui peut-être s'esquisse- la France y est naturellement très favorable - s'applique". Et puis, a-t-il ajouté, citant le chef de la diplomatie Laurent Fabius, il faut "que l'on trouve un accord politique pour qu'il n'y ait pas d'affrontements entre l'Ukraine et la Russie, soit directement, soit par personnes interposées". "Ces conditions ne sont pas réunies à l'heure actuelle, et nous souhaitons qu'elles puissent l'être à l'avenir", a précisé le porte-parole.

Pas une annulation

"Ce contrat n'est pas suspendu ni rompu mais la livraison du bateau sera fonction de ce qui va se passer dans les prochaines semaines. Il est important d'envoyer ce message clair parce que nous voulons qu'il y ait une issue", a expliqué ce jeudi François Hollande lors du sommet de l'Otan à Newport, au Pays de Galles, en présence du président ukrainien Petro Porochenko. "Il ne s'agit pas d'une décision définitive puisque la livraison est prévue le 1er novembre, quatre ans jour pour jour après la signature", a précisé une source diplomatique. Le ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius, espère que les conditions pour une livraison soient réunies à l'avenir si Moscou s'engage dans une désescalade en Ukraine.

Le président français a par ailleurs déclaré que l'Union européenne prendrait sa décision sur la mise en œuvre de nouvelles sanctions contre Moscou au regard de l'évolution sur le terrain "dans les prochaines heures". "On va demain, au Conseil européen réuni au niveau des ambassadeurs, annoncer des sanctions et les mettre en œuvre s'il n'y avait pas de progrès. Mais tout va dépendre de ces prochaines heures", a-t-il dit.

La Russie critique l'alignement de la France sur les États-Unis

La Russie est convaincue que la France honorera le contrat concernant la livraison de porte-hélicoptères, a déclaré le ministre de l'Industrie, Denis Mantourov, cité jeudi par l'agence de presse Interfax. "La Russie suppose que le contrat sera rempli conformément aux accords", a-t-il estimé.

Cette décision a été toutefois critiquée par des responsables russes, qui y ont vu un alignement de la politique de Paris sur celle de Washington. "Où est passée l'époque où la France ne cédait pas à la pression des États-Unis, sur l'Irak par exemple ?", a écrit la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, Maria Zakharova, sur sa page Facebook. "La réputation de la France en tant que partenaire fiable qui respecte ses obligations contractuelles a été sacrifiée sur l'autel des ambitions politiques américaines", a-t-elle précisé.

Moscou a dans le même temps cherché à minimiser l'impact de la décision du président François Hollande, en faisant valoir que le France en subirait davantage les conséquences économiques que la Russie. "Si le contrat est rompu unilatéralement, l'argent devra être rendu à la Russie et des amendes et pénalités devront être payées", a déclaré Oleg Botchkariov, vice-président de la commission militaro-industrielle du gouvernement, cité par Interfax. Paris aurait du mal à trouver un autre acheteur car le Mistral a été construit en fonction des demandes russes et avec un équipement russe, a-t-il précisé. "Si le contrat est rompu, ce sera plus un casse-tête pour les Français que pour nous", a-t-il insisté. Ce qui n'est pas faux...

Le travail continue à Saint-Nazaire

La suspension de la livraison du premier des deux navires Mistral construits aux chantiers STX de Saint-Nazaire pour la Russie n'affecte pas la vie des chantiers navals, a affirmé jeudi le maire de la ville, tandis que se poursuivait l'assemblage du deuxième bâtiment. "Les contrats sont toujours en cours, le président me l'a confirmé", a déclaré à la presse le maire PS de Saint-Nazaire, David Samzun, qui a eu François Hollande au téléphone mercredi soir.

"La vie des contrats va se poursuivre, les essais en mer dans quelques jours" pour le premier navire, le Vladivostok, "et la poursuite de la construction du second navire qui est cours", a--t-il expliqué. La construction du premier BPC est achevée pour STX France. Le navire est prêt à être livré à DCNS. Le deuxième BPC, le "Sébastopol", a été assemblé cet été : le tronçon arrière, fabriqué à Saint-Pétersbourg, a été rattaché au tronçon avant, réalisé à Saint-Nazaire. Selon la CFDT, "il reste environ un an de travail pour achever le montage et l'armement de ce navire. Environ 300 à 400 personnes, dont beaucoup de sous-traitants de STX, sont concernées".

Et les marins russes se forment

Selon l'AFP, les marins russes, arrivés depuis quelques semaines à Saint-Nazaire,  continuaient jeudi leur formation chez STX sur le premier BPC. D'ici à la livraison du Vladivostok , 400 marins russes, qui représentent les équipages des deux navires, se  forment à leurs maniement. Le Sébastopol est réalisé à plus de 50 % et doit être livré un an plus tard. Le montant du contrat, signé en 2011 sous la présidence de Nicolas Sarkozy, s'élève à 1,2 milliard d'euros.

"Si malheureusement la situation internationale continuait à se dégrader, bien évidemment la livraison de ces navires ne serait plus envisageable" et "dans ce cas, la solidarité nationale et même européenne devrait intervenir pour que notre bassin d'emploi ne souffre en aucune manière sur le plan économique et donc social", a précisé le maire de Saint-Nazaire, David Samzun. Source : site La Tribune.

4 septembre 2014

Faut-il craindre une guerre avec la Russie ?

Les Etats baltes redoutent de subir le même sort que l'est de l'Ukraine. L'Otan, dont les pays se réunissent jeudi, au pays de Galles, se dit prête à réagir.

"On peut véritablement imaginer, maintenant, des scénarios très noirs." La mise en garde est signée Didier Burkhalter, le président en exercice de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE). Alors que la Russie nie toute implication dans le conflit en Ukraine, la perspective d'un nouveau front à la frontière russo-balte inquiète les pays occidentaux. "Moscou est pratiquement en guerre contre l'Europe", a avancé la présidence lituanienne, le 30 août.

Un sommet de l'Otan s'ouvre, jeudi 4 septembre, à Newport (pays de Galles). Il devrait notamment acter la naissance d'un "plan de réactivité" permettant d'envoyer rapidement plusieurs milliers de soldats dans l'est de l'Europe. Le spectre d'un conflit entre la Russie et les pays membres de l'Alliance atlantique se précise-t-il ?

Oui, la Russie montre ses muscles

"Si je le veux, en deux semaines, je prends Kiev." La petite phrase du président russe, Vladimir Poutine, rapportée par le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, apparaît comme une nouvelle démonstration de force de Moscou. Après avoir annexé la Crimée, la Russie est accusée d'être à la manœuvre dans l'est de l'Ukraine, aux côtés des séparatistes, ce qu'elle dément.

"Mieux vaut ne pas nous chercher", a prévenu le président russe, le 29 août, devant de jeunes militants réunis près de Moscou. "Je vous rappelle que la Russie est l'une des premières puissances nucléaires mondiales", a-t-il ajouté, avant de révéler "un renforcement de la force de dissuasion nucléaire" du pays. Le 14 août, il avait déjà promis à l'Occident une "surprise" avec "de nouvelles armes nucléaires offensives", selon le site américain Salon (en anglais).

Quelles sont ses intentions ? "Poutine envisage vraiment la possibilité de frappes nucléaires ciblées, peut-être contre une capitale balte ou une ville polonaise, pour prouver que l'Otan est une coquille vide qui n'osera pas répliquer par peur d'une plus grande catastrophe", avance une chroniqueuse du Washington Post (en anglais), citant l'analyste et dissident russe Andreï Piontkovski.

Une incursion dans les pays baltes constituerait une nouvelle manœuvre de la Russie pour étendre sa zone d'influence. Après l'Abkhazie, l'Ossétie du Sud, la Crimée et l'est de l'Ukraine, Moscou pourrait chercher à reprendre dans son giron les minorités russes vivant dans l'est de l'Union européenne. Vladimir Poutine "clame haut et fort que la Russie a le droit de protéger les minorités russes 'menacées' hors de ses frontières", rappelle Libération (article payant).

Oui, l'Otan se prépare à intervenir

A la veille du sommet de l'Otan, le président américain, Barack Obama, s'est rendu, mercredi, en Estonie, où vit une importante minorité russe. Le Premier ministre estonien, Taavi Roivas, a demandé à être "sûr à 101% que tous les membres de l'Alliance seront également et fortement protégés". A Tallinn, Barack Obama a assuré que "l'Estonie ne serait jamais seule". Il a réaffirmé l'importance de l'article 5 de l'Alliance atlantique, selon lequel les Etats membres sont tenus de porter secours à l'un des leurs s'il est attaqué.

L'Alliance atlantique, qui estime que la Russie a déployé plus de 1 000 hommes en territoire ukrainien, envisage d'adopter un "Readiness Action Plan" pour pouvoir déployer "en quelques jours" des milliers de soldats des armées de l'air, de terre, et de la marine, appuyés par des forces spéciales, selon son secrétaire général, Anders Fogh Rasmussen. "Il s'agit d'être plus visible et de frapper fort si nécessaire", a-t-il expliqué. Des manœuvres de l'Otan ont déjà eu lieu, en juin, dans les pays baltes, et la Pologne a annoncé, mercredi, un exercice militaire international, courant septembre, en Ukraine.

"Nous courons le risque de répéter les erreurs commises à Munich en 1938", quand la passivité des Français et des Britanniques face à l'Allemagne nazie avait conduit à la seconde guerre mondiale, a affirmé le Premier ministre britannique, David Cameron, au sujet de l'Ukraine, selon des propos rapportés par La Repubblica (en italien). "Nous ne savons pas ce qui peut se produire ensuite, a-t-il ajouté. Vladimir Poutine a déjà pris la Crimée, nous ne pouvons pas le laisser prendre tout le pays."

Non, l'escalade est surtout dans les discours

Vladimir Poutine envisage-t-il vraiment de cibler des pays membres de l'Otan ? "La Russie est loin d'être impliquée dans un conflit à grande échelle, nous ne le souhaitons pas, ni ne l'envisageons", a assuré le président russe, le 29 août, tout en se disant "prêt à repousser toute agression contre la Russie". Toujours dans la nuance, le président russe reste "irrationnel et imprévisible", estime la chancelière allemande, Angela Merkel, citée par La Repubblica.

Dans le dossier ukrainien, Vladimir Poutine a présenté, mercredi, un plan en sept points de règlement de la crise, disant espérer un "accord final" entre Kiev et les rebelles pro-russes vendredi. Plus tôt dans la journée, l'Ukraine et la Russie ont fait état de progrès sur la voie d'un arrêt des hostilités. En affichant cette posture pacifiste et en gelant le conflit en Ukraine, Moscou peut espérer un statu quo et le maintien d'une présence pro-russe dans l'est du pays. Il éviterait surtout une confrontation militaire directe avec l'Occident.

"Vladimir Poutine espère que le cauchemar d'une longue guerre et de l'anarchie fera peur à l'Occident, l'obligeant à accepter ses faits accomplis", explique à La Repubblica l'ancien dissident polonais Adam Michnik. La menace sur les pays baltes, purement rhétorique, pourrait ainsi relever de cette stratégie.

Non, l'économie russe est vulnérable

En s'exposant sur un nouveau front, la Russie risquerait des sanctions occidentales et ferait face à une hausse de ses dépenses militaires. Or, le pays souffre d'une grave crise économique. Le rouble est tombé, fin août, à un niveau jamais vu face au dollar, ce qui menace d'accentuer l'inflation, déjà à plus de 7%. La hausse des prix devrait en outre être dopée par l'embargo décrété par Moscou sur la plupart des produits alimentaires des pays qui sanctionnent la Russie.

L'escalade des sanctions déjà prises contre la Russie a provoqué d'importantes fuites de capitaux, et limite l'accès de certaines entreprises, dont les grandes banques publiques, aux marchés financiers occidentaux. Les investisseurs russes pourraient ainsi faire pression sur Vladimir Poutine pour éviter une aggravation de la situation.

Enfin, "la croissance, qui a atteint 4,5% en 2010 et 4,3% en 2011, est retombée à 3,4% en 2012 et même à 1,3% en 2013", avant de friser 0% en 2014, note le site Slate, qui estime que "la Russie n'a pas les moyens de ses menaces".

29 août 2014

Interrogations sur le rôle de Moscou en Ukraine

Les soupçons sur la participation de soldats russes à l’insurrection ukrainienne grandissent alors que celle-ci reprend du terrain à l’armée du gouvernement.

Y a-t-il des combattants russes en Ukraine ?

Alexander Zakhartchenko, Premier ministre de la République autoproclamée de Donetsk, a validé l’hypothèse faite depuis plusieurs jours par les services secrets internationaux : des soldats russes combattent aux côtés des insurgés de l’Est ukrainien. Le chef indépendantiste évoque 3 000 soldats russes, des« volontaires » qui serviraient la rébellion pendant leurs« vacances » . Du matériel militaire russe et des chars ont été repérés par l’Otan près de Donetsk. Le ministère de la Défense russe a nié toute implication.

Où les offensives ont-elles lieu ?

Depuis plusieurs jours, l’armée ukrainienne fait état de frappes sur ses positions à l’Est de l’Ukraine. Début août, l’armée gouvernementale semblait reprendre le contrôle de la situation et tentait de couper les insurgés de la frontière russe en passant par le nord de Donetsk. Mais elle a été prise de vitesse par une attaque des séparatistes au Sud, visiblement aidés par des troupes russes. Les rebelles ont pris le contrôle de la route reliant Donetsk (où quinze civils ont été tués dans un bombardement) à Novoazovsk, une ville au bord de la mer d’Azov, au sud du pays et à quelques kilomètres de la frontière russe. Kiev a annoncé, hier, avoir perdu le contrôle de cette ville. Une percée qui ouvre un« nouveau front pour les forces ukrainiennes » ,ce qui les met« dans une situation terrible » , selon un responsable de l’Otan.

Quelle est la position de la France ?

Lors de son discours annuel devant la Conférence des Ambassadeurs réunie à Paris depuis lundi, François Hollande a déclaré que la présence d’éventuels soldats russes en Ukraine serait« intolérable et inacceptable ». Il a appelé la Russie à« cesser son soutien aux séparatistes » .

Où en sont les négociations ?

Mardi, lors d’une réunion à Minsk entre la Russie, l’Ukraine et l’Union européenne, Poutine a nié toute implication de son pays dans les affaires ukrainiennes. Pour lui, les militaires russes repérés dans la zone s’y sont trouvés« par accident » .

22 août 2014

Le convoi russe avance vers l’Ukraine

Les premiers camions du convoi humanitaire, bloqué depuis une semaine, ont franchi hier le poste-frontière de Donestsk.

Les gardes-frontières ukrainiens ont commencé hier l’inspection des camions du convoi russe d’aide humanitaire bloqué depuis près d’une semaine à la frontière entre l’Ukraine et la Russie. Une trentaine de véhicules ont franchi le poste-frontière russe de Donetsk et se trouvent dans le no man’s land qui sépare les deux pays. Mais rien ne permet de dire quand ils pourront franchir le poste-frontière côté ukrainien.« L ’inspection de l ’aide humanitaire russe a commencé » , a déclaré le porte-parole des gardes-frontières ukrainiens. Cette procédure devrait permettre aux quelque 300 camions russes chargés selon Moscou de 1 800 tonnes d’aide humanitaire destinée aux populations de l’est de l’Ukraine, de traverser la frontière pour se rendre jusqu’au bastion rebelle de Lougansk, où la cargaison doit être distribuée par la Croix-Rouge. Le convoi a quitté Moscou le 12 août. Il est bloqué depuis une semaine près de Rostov, du côté russe de la frontière. Le gouvernement ukrainien et ses alliés occidentaux ont fait part de leur doute sur l’intention de la Russie. Ils craignent que ce convoi ne serve de couverture à des livraisons militaires à destination des séparatistes pro-russes des régions de Louhansk et de Donetsk. Kiev a affirmé hier avoir saisi deux blindés d’une division aéroportée russe près du bastion de Lougansk. Si ces informations étaient exactes, il s’agirait de la première preuve de l’implication des forces régulières russes dans le conflit dans l’est de l’Ukraine. Le ministère russe de la Défense a démenti ces informations, raillant la« mille et unième preuve » ukrainienne.

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