Législatives: l'UDF pourrait être en mesure d'imposer plus de 400 triangulaires
PARIS (AFP) - L'UDF, dont le
président François Bayrou a été éliminé à la présidentielle, pourrait être en
mesure de maintenir ses candidats au second tour des législatives de juin dans
plus de 400 circonscriptions, imposant ainsi des triangulaires aux candidats PS
et UMP, selon les calculs d'élus centristes.
Ils ont relevé mardi que, dans
plus de 400 circonscriptions, M. Bayrou avait obtenu les suffrages de plus de
12,5% des électeurs inscrits, ce qui leur laisse espérer un score semblable
pour les législatives.
Si tel était le cas dans ces
circonscriptions, le candidat centriste pourrait se maintenir au second tour
des législatives, entraînant des triangulaires UMP/PS/UDF.
En 1997, l'ex-RPR avait souffert
de triangulaires avec le Front national, estimant alors avoir perdu de ce fait
plus de 70 circonscriptions.
Ces calculs élaborés par l'UDF
interviennent au moment où les parlementaires centristes sont courtisés par les
deux finalistes de la présidentielle, Ségolène Royal et Nicolas Sarkozy.
Le président du groupe UDF à
l'Assemblée nationale, Hervé Morin, a ainsi confié que Gérard Longuet (UMP)
avait tenté de nouer un dialogue avec lui en vue du second tour de la
présidentielle. Il a aussi révélé que l'ex-PS Eric Besson, qui a rallié Nicolas
Sarkozy, l'avait joint samedi dernier en lui disant qu'il le contacterait de
nouveau dimanche soir après les résultats du premier tour, sous entendu pour
faire des offres de services en cas d'accession de François Bayrou au second
tour.
Parallèlement, Nicolas Sarkozy a
fait valoir mardi matin, devant les parlementaires UMP réunis à son QG de
campagne, qu'il faisait une distinction entre les députés centristes qui le
soutiendraient et ceux qui ne le feraient pas, a-t-on appris auprès d'élus UMP.
Ce qui signifie que l'UMP ne
présenterait pas de candidat aux législatives contre les UDF ayant rallié
Nicolas Sarkozy.
Le candidat de l'UMP a évoqué la
constitution de "pôles" préservant l'identité de chacun, a-t-on
ajouté. Certains élus UMP y ont vu l'intention d'aider à la constitution à
l'Assemblée nationale d'un groupe de centristes ayant rompu avec M. Bayrou.
Affirmant qu'ils n'étaient "pas à vendre", certains élus UDF ont souligné que si quelques uns d'entre eux, localement, au second tour, prévenaient leurs électeurs de leur vote, cela ne s'apparenterait pas à un ralliement à la famille politique de tel ou telle.