Edouard Munch au Centre Pompidou
L'image accolée à Édouard Munch est celle d'un peintre solitaire et tourmenté. S'il est le contemporain de Kandinsky et Mondrian, son œuvre aux accents symbolistes semble résolument en marge du modernisme qui émerge au tournant du XXe siècle. L'enjeu de la rétrospective que consacre le Centre Georges Pompidou est d'égratigner ce poncif. « Édouard Munch, l'œil moderne » suggère que non seulement le peintre norvégien s'est très largement associé à la vie culturelle et artistique de son époque, mais qu’il a fait sien le questionnement esthétique et média propres à ses contemporains. Rassemblant 140 œuvres (peintures, photographies, films, sculptures et travaux sur papier) distribuées en neuf thématiques, l'exposition découvre tour à tour un Munch photographe (l'artiste acquiert un appareil photo à Berlin en 1902, et pratique abondamment l'autoportrait), féru d'images animées, passionné de théâtre (il subit notamment l'influence de Strindberg et Reinhardt) et puisant les motifs de ses œuvres dans la presse illustrée ou le cinéma. Cette curiosité pour tout ce qui a trait à la modernité nourrit le travail du peintre norvégien et en éclaire certains leitmotive. Elle explique par exemple que la répétition soit l'une des constantes de la peinture munchienne, ou que l'artiste ait adopté dans certaines toiles le régime de vision et les jeux optiques propres au cinéma…
Exposition au Centre Georges Pompidou jusqu'au 9 janvier 2012