Au camp Kilmer, dans le New Jersey (États-Unis), Louis Castel en a assez de boire du lait. Il rêve« d’un bon côtes-du-rhône » . Un cri du cœur lancé dans son dernier message Facebook, posté le 9 décembre… 1943. Le GI est prêt à s’embarquer pour l’Europe pour participer, dans un peu de plus six mois, à la Bataille de Normandie. Louis Castel est né de l’imagination des équipes du Mémorial de Caen, avec Ouest-France, France-Bleu et France 3 Basse-Normandie, à quelques mois du 70ème anniversaire du Débarquement allié, qui aura lieu en juin.
Sa guerre au jour le jour
À partir d’aujourd’hui, ce jeune soldat virtuel va raconter sa guerre au jour le jour (les préparatifs, le Débarquement, la Libération) sur les réseaux sociaux du XXI esiècle. Avant son départ pour le Royaume-Uni, le Franco-Américain comptait déjà hier 1 519 « fans » sur Facebook et 564 abonnés sur Twitter (@louiscastel44).« Nous proposons une autre façon de raconter l’Histoire », résume Franck Moulin, directeur de la communication du Mémorial. Parmi les cibles privilégiées : le jeune public.« Avec Louis Castel, il ne s’agit pas d’un cours d’histoire ni d’une visite de musée. On présente l’histoire dans l’intimité d’un GI. » Les équipes du Mémorial ont subtilement mélangé plusieurs histoires vraies, validées par des historiens, pour faire vivre Louis Castel.« Je suis né le 19 mars 1920 à Paris, dans le IXème arrondissement, explique le soldat sur son profil Facebook. J’ai étudié un an le droit avant d'entrer à l’école des Hautes études commerciales. Le stage en entreprise obligatoire m ’a conduit aux États-Unis, à New York, chez un fournisseur de mon père. C ’était en 1939. La guerre a éclaté et je suis resté. » Avant Louis Castel, un autre soldat a fait le buzz sur les réseaux. Léon Vivien a fini sa vie le 22 mai 1915. Poilu de 1914, il a été imaginé par le musée de la Grande Guerre du pays de Meaux. Le jour de sa mort, il avait plus de 60 000 « fans » sur sa page Facebook.