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— Actuphoto (@actuphoto) 13 mai 2016

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La candidate ukrainienne a remporté samedi 14 mai le 61e concours de l’Eurovision qui se déroulait à Stockholm avec sa chanson 1944 qui traite de la déportation des Tatars de Crimée par Joseph Staline. Elle s’est inspirée des récits de son arrière-grand-mère, qui a vécu cet épisode tragique de l’histoire soviétique. L’Ukraine finit devant l’Australie (2e) et la Russie (3e).

Eurovision : l'Ukraine devance la Russie sur un air politique https://t.co/oYZnLz91mW pic.twitter.com/zayuvxhLud

— Libération (@libe) 15 mai 2016

Conflit russo-ukrainien. L'Eurovision y va de sa chanson ! 

26 pays sont en lice pour la finale 2016 de l'Eurovision qui se déroulera ce samedi soir, en direct de Stockholm (Suède). Avec, en perspective, un duel électrique entre... la Russie et l'Ukraine, décidément en conflit sur tous les terrains : la contribution ukrainienne, « 1944 », évoque en effet la déportation par Staline des Tatars de Crimée !

« Good evening Europe ! » : le concours Eurovision de la chanson fête ses 60 ans d'existence. Une longévité remarquable pour ce monument du kitsch qui réunit, chaque année, sous une pluie de notes et de paillettes, des nations du Vieux continent déchirées par l'Histoire.

Qui succédera ce soir au Suédois Måns Zelmerlöw, vainqueur l'an dernier, à Vienne ? La France, défendue par le Franco-Israélien Amir Haddad, 31 ans, ex-candidat de « The Voice », figure, certes, dans le trio gagnant des bookmakers avec le titre « J'ai cherché ».

Mais les parieurs misent sur un mano a mano russo-ukrainien. Et le moins que l'on puisse dire, c'est que la chanson choisie pour défendre les couleurs de Kiev n'a rien pour apaiser le conflit qui met aux prises les deux pays depuis l'annexion par Moscou de la péninsule de Crimée, en mars 2014. « 1944 » évoque, en effet, la déportation par Staline des Tatars de Crimée.

« L'Europe traverse une mauvaise passe »

Inspirée par les souvenirs de son arrière-grand-mère, déportée avec ses cinq enfants de la péninsule, en 1944, avec 240.000 autres Tatars, Jamala, cantatrice de 32 ans devenue star du jazz en Ukraine, a elle-même écrit la chanson.

« Quand des étrangers arrivent/Qu'ils entrent chez vous/Ils vous tuent tous et disent/Nous ne sommes pas coupables, pas coupables », dit en substance la première strophe.

Plusieurs responsables politiques, à Moscou et en Crimée, ont protesté contre ce choix destiné, selon eux, à dénigrer la Russie.

Conçu comme un ferment d'unité européenne, le concours de l'Eurovision disputé pour la première fois en Suisse en 1956, en pleine Guerre froide, est devenu une chambre d'écho des rivalités nationales.

« L'Eurovision, c'est la fête de toute l'Europe », tempère la présidente de la télévision publique suédoise SVT, Hanna Stjärne. « L'Europe traverse une mauvaise passe, elle est divisée, mais grâce à l'Eurovision les gens se rencontrent avec des étincelles dans les yeux », plaide-t-elle.

Dans de nombreuses paroisses de la France d'Ancien Régime, la dîme n'etait pas perçue directement par le curé desservant, mais par des "curés primitifs" plus haut placés dans la hiérarchie catholique. Ceux ci reversaient alors au curé une partie de cette dîme, appelée la portion congrue. Celle ci était censée lui permettre de vivre convenablement, mais se trouvait souvent réduite par l'inflation à un montant insuffisant.

Dans le langage courant, portion congrue en est donc venu à signifier très petite part, avec souvent l'idée que quelqu'un d'autre a pris la plus grande partie. « [Les plats] étaient maigrement servis, ils sentaient la portion congrue » (Balzac, Un début dans la vie). « Me réserveraient-ils la portion congrue ? / Ouais ! moi, vieil épervier, faire le pied de grue ? / Non ! je veux mériter aussi les dons du roi » (Hugo, Cromwell).

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