Terrorisme. Hollande en défenseur de l'État de droit
Toujours aussi impopulaire, François Hollande s'est posé, ce jeudi, en défenseur de l'État de droit face au terrorisme, dans un discours aux airs de pré-campagne.
Terrorisme.
Salle Wagram, du nom de l'une des victoires décisives de Napoléon, et devant un public acquis, le chef de l'État s'est dit déterminé à poursuivre « obstinément le combat » contre le terrorisme, même s'il a reconnu que ce dernier serait de longue haleine. Il a évoqué des « tentatives » d'attentats déjouées « ces derniers jours ». François Hollande, qui avait déclenché, au soir du 13 novembre, un état d'urgence, prolongé jusqu'à aujourd'hui malgré des réticences à gauche, et s'est englué dans un interminable débat sur la déchéance de nationalité, a voulu se poser en défenseur de l'État de droit, rejetant tout « État d'exception » contre les attaques jihadistes. Il n'a pas ménagé ses coups contre ceux qui, à droite, « battent les estrades en recourant à toutes les surenchères pour mieux se distinguer à l'intérieur de leur camp ». Il a plus particulièrement éreinté les « arguties juridiques » évoquées par Nicolas Sarkozy qui empêcheraient, selon l'ancien président, de lutter contre le terrorisme, ou balayé l'idée d'interner sans jugement les personnes radicalisées.
L'essentiel du discours du président @fhollande lors du colloque "La Démocratie face au terrorisme" #Wagram pic.twitter.com/y3plMg5zBK
— Élysée (@Elysee) 8 septembre 2016
Chine. 40 ans après la mort de Mao (9 septembre 1976), l'héritage reste encombrant pour le PC
Le portrait de Mao, à l'entrée de la Cité interdite, place Tiananmen
Alors que la Chine célèbre aujourd'hui les 40 ans de la mort de Mao, son héritage reste difficile à gérer pour le Parti communiste (PCC) au pouvoir. Les dirigeants oscillent entre idolâtrie et rejet des crimes commis par le « Grand Timonier ». Billets de banque à son effigie, portrait géant à Pékin place Tiananmen, où repose son corps embaumé : 40 ans après sa mort, Mao Tsé-Toung reste indéboulonnable en Chine et particulièrement ancré dans la mémoire collective. Mao est « à la fois le Lénine et le Staline du PCC », déclare Frank Dikötter, spécialiste de la période maoïste à l'Université de Hong Kong. « Comme Lénine, il a porté le Parti communiste au pouvoir. Comme Staline, il a commis d'effroyables crimes contre l'humanité. » Le 1er octobre 1949, il proclamait l'avènement de la République populaire après avoir vaincu l'armée gouvernementale. Les exactions ne vont pas tarder. Le « Grand bond en avant » de la fin des années 1950, puis la Révolution culturelle (1966-1976) ont ébranlé le pays. Amnésie du pouvoir Après sa mort, le PCC a considéré que « le plus important, ce sont ses réussites. Ensuite viennent ses erreurs. » Une position qui n'a guère changé, en dépit des réformes entreprises par son successeur, Deng Xiaoping, qui ont profondément transformé la Chine. L'actuel président chinois, Xi Jinping, dénonce tout à la fois le « nihilisme historique » et le « néolibéralisme », avertissement implicite aux idolâtres comme aux détracteurs de la période maoïste. « On constate une amnésie sur le bilan réel de Mao », estime Fei-Ling Wang, spécialiste de la Chine au Georgia Institute of Technology. Dans le même temps, toute critique est risquée : en 2015, un présentateur de la télévision publique a ainsi été suspendu. À l'inverse, louer l'idéologie maoïste est un moyen de dénoncer la voie capitaliste empruntée par l'économie chinoise, une critique à peine masquée du pouvoir actuel. Certains Chinois conservent cependant une sincère vénération pour Mao. « Personne n'est parfait. La Révolution culturelle fut une erreur commise sur le chemin vers le socialisme », déclare Li Yaxing, professeure de « pensée Mao Tsé-toung » à l'Université de Xiangtan, dans la ville natale de l'ex-dirigeant. Pour elle, « même Jésus ne jouissait pas d'une aussi grande réputation ». « La plupart des dirigeants (actuels) et leurs familles étaient impliqués à l'époque, y compris la famille de Xi Jinping », précise Frank Dikötter. « Tous les membres du Parti ont intérêt à ce qu'il n'y ait pas de réelle analyse de l'histoire. Tous ont intérêt à s'assurer que le portrait de Mao reste bien accroché » place Tiananmen. Source : Le Télégramme