A la une de «Libé» vendredi 7 septembre
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— Libération (@libe) 6 septembre 2018
Maison blanche : la guerre de sécessionhttps://t.co/X1HrVSj3G7 pic.twitter.com/0hPFhJ48TL
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Par Cédric Pietralunga - Le Monde
Le président a mis en scène un gouvernement au travail, mercredi, en ouvrant les portes du conseil des ministres à la presse. Et il ne souhaite pas changer de cap, malgré les turbulences.
Emmanuel Macron l’a souvent dit : il n’aime pas « montrer les coulisses ». Le chef de l’Etat a pourtant fait une exception, mercredi 5 septembre, et accepté d’ouvrir à la presse le Salon Murat, à l’Elysée, pour assister au début du conseil des ministres ; le premier pour François de Rugy, le nouveau ministre de la transition écologique et solidaire, qui se tenait à la droite du chef du gouvernement Edouard Philippe, mais aussi pour Roxana Maracineanu, la nouvelle titulaire du portefeuille des sports, placée entre Christophe Castaner et Stéphane Travert, deux des fidèles grognards de la Macronie.
Objectif de la mise en scène : montrer que le gouvernement repart du bon pied, après le choc de la démission surprise de Nicolas Hulot et la valse-hésitation autour du prélèvement à la source de l’impôt sur le revenu.
« Le semestre qui s’ouvre ne sera pas plus tranquille ni plus oisif que celui qui précède, avec du sens à donner, avec des transformations concrètes à conduire », a ainsi déclaré Emmanuel Macron lors d’un propos introductif, sous l’œil des caméras. « Beaucoup de choses ont été faites mais beaucoup de choses sont encore à faire », a ajouté le chef de l’Etat.
La stratégie du « tapis de bombes »
« Le gouvernement est là, il est au complet, il est au boulot », a abondé Edouard Philippe quelques heures plus tard, à l’issue d’un séminaire gouvernemental organisé lui aussi à l’Elysée. Prévue le 24 août, la réunion avait dû être reportée suite au départ de M. Hulot. « L’essentiel, ça n’est pas le bruit médiatique (…), il ne doit pas masquer la réalité des transformations profondes qui sont engagées », a insisté le premier ministre, qui se montre en privé agacé par les procès en hésitation. « Nous allons maintenir le cap et l’intensité des transformations », a-t-il ajouté à l’intention de ceux qui le voient procrastiner.
Reprenant la stratégie du « tapis de bombes » qui lui avait réussi en début de mandat, l’exécutif a dévoilé son agenda de réformes. Sans surprise, il s’annonce chargé.
Comme Emmanuel Macron s’y était engagé devant le Congrès le 9 juillet, la priorité sera donnée aux sujets économiques et sociaux. Le plan pauvreté, initialement attendu en juillet, sera présenté le 13 septembre. Cinq jours plus tard, ce sera le tour du plan hôpital. En octobre, une « réunion de synthèse » aura lieu sur la réforme des retraites et des « groupes de travail » seront lancés sur la prise en charge de la dépendance, avec pour objectif d’aboutir à deux projets de loi en 2019 sur ces sujets.
« La réforme constitutionnelle demeure une priorité »
Edouard Philippe a également confirmé qu’un plan prisons sera dévoilé le 12 septembre et que le projet de loi de programmation sur la justice sera examiné par le Sénat en octobre. Les réflexions engagées par le président de la République sur la révision des lois de bioéthique et sur la « structuration de l’islam de France » devraient quand à elles aboutir respectivement à la fin de l’année et au début de la suivante. Une « grande concertation » sur le service national universel devrait enfin être engagée « à l’automne ».
Signe qu’il n’y aura pas de reculade malgré les avanies, l’ancien maire du Havre (Seine-Maritime) a assuré que « la réforme constitutionnelle demeure une priorité », alors que les discussions sur le sujet ont été interrompues en juillet à la suite de l’affaire Benalla. Selon M. Philippe, la réforme sera réinscrite à l’ordre du jour de l’Assemblée nationale « au plus tard cet hiver (…) tout début janvier ou fin janvier ».
Cette avalanche de nouvelles réformes suffira-t-elle à redonner de l’air à l’exécutif ? Dans les sondages, le chef de l’Etat atteint un étiage inquiétant. Selon le baromètre IFOP-Fiducial publié le 4 septembre, les Français ne sont plus que 31 % à se dire satisfaits de l’action du locataire de l’Elysée, une chute de dix points en un mois. Non seulement une majorité des personnes interrogées dit ne plus croire à l’efficacité de la politique économique d’Emmanuel Macron (68 %, en hausse de six points) mais 53 % estiment désormais qu’il ne renouvelle pas la fonction présidentielle, alors que c’était jusqu’ici l’une de ses forces.
« Course contre la montre »
A l’Elysée, si l’on reconnaît une mauvaise passe, on veut croire que les Français seront redevables au chef de l’Etat de sa « cohérence » et de sa « détermination », et que leur opinion se modifiera à mesure de l’amélioration de la situation économique, même si celle-ci pourrait prendre plus de temps du fait de la conjoncture.
« Rien de ce que nous entreprenons depuis quinze mois n’est fait pour l’immédiat ou sous la pression de l’immédiat », a lui-même rappelé M. Macron en préambule du conseil. « Il faut tenir », a-t-il ajouté à l’intention de ses ministres.
« C’est le pari d’Emmanuel Macron : être impopulaire aujourd’hui et tout mettre sur la politique de l’offre pour espérer des retombées avant la fin du quinquennat, analyse Jérôme Fourquet, directeur du département opinion de l’IFOP. Mais c’est une course contre la montre car les précédents montrent que s’il est facile d’engranger de l’impopularité, la remontée est un chemin de longue haleine. Il faut six à huit mois pour que l’opinion commence à adhérer à l’idée que la situation économique s’améliore. La pesanteur est là. »
En attendant, Emmanuel Macron aurait tiré une première leçon de la succession de mauvaises séquences de cet été. Selon Les Echos, la communication de l’Elysée, pointée du doigt à plusieurs reprises, devrait être reprise en main par Sylvain Fort, l’ancien directeur de la communication de la campagne de M. Macron et actuel conseiller chargé des discours du chef de l’Etat. Objectif : retisser le lien distendu avec les médias. Interrogé, l’Elysée a refusé de confirmer, renvoyant le sujet à la réorganisation des services de la présidence, attendue d’ici à la fin de l’année.
« Fluctuat nec Mergitur » : telle est la devise qui accompagne fièrement le fameux bateau ornant les armoiries de la Ville de Paris. Cet emblème vous est sûrement familier… Mais connaissez-vous vraiment son histoire ?
Une origine gauloise
Il y a 2000 ans, alors que Paris s’appelait Lutèce, la ville est habitée par une tribu gauloise : les Parisii. Parmi eux, une confrérie de marins commerçants – les Nautes – gère les affaires de la Seine et développe les échanges entre la cité et le reste du monde. Un pilier retrouvé sur l‘île de la Cité (et aujourd’hui exposé au Musée de Cluny) montre la puissance de cette corporation, et c’est leur symbole, le bateau, qui sera adopté quelques siècles plus tard pour représenter Paris.
Les premières armoiries du XIIe siècle
Le roi Philippe Auguste est le premier à donner des armoiries à la capitale, dès 1190. Il choisit un bateau d’argent sur fond rouge, surmonté de fleurs de lys d’or sur fond bleu. Le rouge était la couleur de l’oriflamme de Saint-Denis, un étendard que les rois de France brandissaient en temps de guerre ; il symbolise le sang du martyr. Quant au bleu, Philippe Auguste est le premier à l’adopter : c’est une couleur rare et chère, que porte la Vierge Marie.
Une devise fière et forte
Jusqu’au 15e siècle, le sceau de Paris est simplement accompagné de la légende « Sigillum mercatorum aquæ Parisius » : sceau des marchands de l’eau de Paris. Mais dès le 16e siècle, on voit apparaître la devise « Fluctuat nec Mergitur« qui signifie « Il est battu par les flots, mais ne sombre jamais ». Celle-ci est rendue officielle en 1853. Au fil des siècles, Paris n’aura de cesse de confirmer cette devise… se montrant indestructible face à l’adversité.
Un pigeon aurait pu figurer sur le blason de Paris
Reflet des gouvernements successifs, l’emblème de la capitale a souvent été modifié au cours du temps : les fleurs de lys ont été retirées pendant la Révolution, remplacées par des abeilles par Napoléon Ier et des étoiles sous la IIe République. Après la guerre de 1870, Edgar Quinet suggéra même qu’on y ajoute un pigeon en raison de leurs services rendus pendant le siège de Paris ! Finalement, le blason actuel est assez proche de l’original, mais trois décorations ont été ajoutées : la croix de la Libération, la Légion d’honneur et la croix de Guerre 1914-1918.
Blason de Paris
LES 3 POINTS À RETENIR :
– Le symbole de Paris est un bateau, en référence à la corporation gauloise des Nautes, les marchands de la Seine
- Il est accompagné de la devise « Fluctuat nec Mergitur » : « Il est battu par les flots mais ne sombre jamais »
– Les couleurs de Paris, le bleu et le rouge, associées à la couleur blanche, symbole de la monarchie, sont à l’origine du drapeau français