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Jours tranquilles à Paris
17 février 2014

Il y a cent ans, la naissance de Pierre-Jakez Hélias

Le 17 février 1914 naissait, à Pouldreuzic, l’auteur du Cheval d’orgueil. Une association veut faire vivre l’œuvre du grand écrivain bigouden. Pour découvrir ou redécouvrir sa modernité.

« Quand on est pauvre, il faut avoir de l’honneur. Les riches n’en ont pas besoin …» disait Alain Le Goff, le grand-père maternel de PierreJakez Hélias. L’enfant de Pouldreuzic grandira dans cette conviction profonde :« L ’honneur consiste à tenir et à faire respecter son rang, si humble soit-il. » C’est qu’Hélias veut transmettre, en publiant, en 1975, ses mémoires d’un Breton du pays bigouden, Le Cheval d’orgueil, chronique de la vie quotidienne du monde paysan dans la première moitié du XXe siècle, celle du grand basculement culturel d’une Bretagne qui reste cependant attachée à ses valeurs, y compris linguistiques.

« Le passé n’alourdit pas »

Le Cheval d’orgueil, traduit en dixhuit langues, se vendra à plus de 500 000 exemplaires et sera adapté à l’écran, en 1980, par Claude Chabrol. Un énorme succès qui n’épargnera pas au best-seller les critiques, notamment celles de Xavier Grall, dans Le Cheval couché. Pierre-Jakez Hélias a-t-il véritablement cultivé une vision passéiste de la Bretagne ? Le reproche fait bondir ceux qui l’ont bien connu, dont Jakez Bernard, producteur et président de Produit en Bretagne, rappelant que dès les années 1960 déjà, Hélias écrivait :« Le nivellement des sociétés humaines écrase et inquiète l’individu promis à la condition de robot ». Et clamait« qu’il n’est pas nécessaire de brûler ses vaisseaux pour aller de l’avant. Le passé n’alourdit pas, il excite ! » Jakez Bernard, avec quelques amis de Pierre-Jakès Hélias, dont le journaliste et écrivain Daniel Yonnet, et avec l’accord des enfants de Pierre-Jakez Hélias, viennent de fonder l’association Biskoaz kemendall ! (Jamais autant). Une reprise de la formule fétiche qui ponctuait toutes les émissions humoristiques de Jakez Krohen (Hélias) et son compère Gwilou (Pierre Trépos) sur les ondes de Radio-Quimerc’h. Pour marquer le centième anniversaire de la naissance du grand écrivain bigouden et, l’an prochain, le vingtième anniversaire de sa disparition, l’association Biskoaz kemend-all va mener à bien un projet resté dans les cartons depuis quelques années : la création de deux plaques commémoratives. L’une d’entre elles pourrait trouver place sur la maison natale d’Hélias à Pouldreuzic, l’autre à Quimper, rappelant que Pierre-Jakez Hélias fut aussi, en 1947, à l’origine de la relance de la Fête des reines, devenue Festival de Cornouaille. Reprenant un profil en relief dessiné par le sculpteur et orfèvre Pierre Toulhoat, et édité par la Monnaie de Paris pour célébrer le succès du Cheval d’Orgueil, les plaques commémoratives en bronze (de 120 cm par 80) seront bientôt coulées par la célèbre fonderie de Villedieu-les-Poêles, dans la Manche. Le profil en relief de Per-Jakez Hélias se détache d’un arrière-plan constitué des titres marquants de son œuvre. Au-delà de ces commémorations, l’association entend aussi faire rejouer des compositions de PierreJakez Hélias, dont le magnifique Roi Kado (1960), une tragédie traduite en français du breton et dont la musique originale est signée Michel Magne, plus connu pour la musique du film Les Tontons flingueurs. Article de Jean-Laurent BRAS.

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