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Jours tranquilles à Paris
20 mars 2014

L’Ukraine forcée de retirer ses troupes de Crimée

Après l’attaque de plusieurs bases par les forces russes, et la capture du chef de la marine ukrainienne, Kiev a annoncé un retrait ordonné de la péninsule.

La Russie a cherché à parachever, hier, sa conquête express de la Crimée. À Moscou, la Cour constitutionnelle a examiné en urgence – et sans surprise validé – le traité rattachant la péninsule ukrainienne à la Fédération de Russie, signé la veille par Vladimir Poutine et les dirigeants pro-russes de Simféropol. Au même moment, à 1 300 km de là, des miliciens russes pénétraient dans le QG de la flotte ukrainienne à Sébastopol. Les soldats ukrainiens ont dû quitter le complexe sans leurs armes, larmes aux yeux, avec seulement quelques effets personnels rassemblés des sacs en plastique, tandis que le drapeau russe était hissé. Le chef de la marine ukrainienne, Serguïï Haïdouk, a été arrêté par les forces pro-russes. Dans la soirée Moscou tentait de calmer le jeu en appelant la Crimée à sa libération. Une autre base ukrainienne, à Novoozerne, a été attaquée par des cosaques, qui ont enfoncé l’une des entrées avec un tracteur. Ils se seraient arrêtés face à un cordon de soldats ukrainiens armés. Jeudi soir, ceux-ci avaient été autorisés à tirer pour se défendre. Mais ils n’ont, quoiqu’il arrive, pas les moyens de résister : ils ne sont guère plus de 3 500 en Crimée, encerclés dans leurs casernes depuis près de trois semaines. En face, Moscou a déployé au moins 30 000 hommes.

Menace sur l’eau et l’électricité

Le gouvernement de Kiev, qui ne reconnaît ni sécession de la Crimée ni le pouvoir fantoche installé à Simféropol par l’armée russe, avait annoncé hier matin l’envoi sur place du ministre de la Défense, Igor Tenioukh, et du vice Premier ministre Vitali Iarema, afin de« mettre fin à l’escalade du conflit ». Mais le chef de l’exécutif criméen, Sergueï Aksionov, a ordonné qu’ils soient refoulés. Hier soir, Kiev a finalement opté pour un repli ordonné plutôt qu’une confrontation qui pourrait inciter Moscou à envahir aussi l’est russophone de l’Ukraine.« Nous élaborons des mesures pour que les militaires et leurs familles qui se trouvent en Crimée puissent rejoindre rapidement l’Ukraine continentale », a annoncé Andrïï Paroubïï, le chef du Conseil de sécurité nationale et de défense. Forcées de céder le terrain, les autorités de Kiev menaçaient toutefois de« mesures appropriées, de nature technique et technologique » si l’amiral Haïdouk et les autres otages n’étaient pas libérés. En clair, Kiev pourrait couper l’eau, l’électricité et les vivres à la péninsule, qui dépend quasi intégralement du Nord pour ses approvisionnements. Article de Bruno RIPOCHE.

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