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Jours tranquilles à Paris
4 juin 2014

Les premiers libérateurs parachutés à Plumelec

La veille du Débarquement, un premier commando de SAS a été parachuté à Plumelec pour lancer l’opération d’armement du maquis de Saint-Marcel. Les hommages commencent demain matin.

Entretien

Commandant Tristan Le Roy, conservateur du musée de la Résistance bretonne de Saint-Marcel.

Quel est le lien entre le parachutage dans la nuit du 4 au 5 juin 1944 à Plumelec et le Débarquement du 6 ?

Les parachutages des SAS, Spécial air service, sont inscrits dans l’ordre du Débarquement. Depuis l’Occupation allemande, les Alliés à Londres ne savent pas comment est organisée la Résistance bretonne. Ils vont donc déposer des agents dans les landes de Lanvaux, repérées depuis 1942 comme zone de parachutage possible. Leurs missions sont multiples : jauger l’état de la Résistance, réaliser un centre de regroupement pour former et armer les bataillons de résistants et saboter les lignes de communications allemandes : ponts, téléphone, etc. Ils participent aussi à l’entreprise d’intoxication pour faire croire aux Allemands à un possible débarquement dans l’estuaire de la Vilaine. Le but était de fixer les 150 000 Allemands en Bretagne et d’éviter qu’ils ne prennent le chemin de la Normandie. Le premier parachutage a lieu cette nuit du 4 au 5 juin 1944 avec sept SAS. Ils vont être les premiers à mettre le pied sur le sol de France. Parmi eux, le caporal Émile Bouétard, touché par des balles allemandes, est considéré comme le premier mort du Débarquement.

Que se passe-t-il après ce premier parachutage ?

D’autres suivront. Plus de deux cents SAS, essentiellement des Français qui ont rejoint l’Angleterre, et des milliers de conteneurs d’armes et de matériel, vont être parachutés au-dessus de Saint-Marcel pour équiper ses 2 500 à 3 000 maquisards. Par exemple, sept cents conteneurs sont largués, dans la nuit du 13 au 14 juin. Saint-Marcel va ainsi devenir un véritable centre de mobilisation. Tous les maquis de Bretagne viennent s’y ravitailler avant de retrouver leurs bases. L’idée des SAS étant d’armer et d’entraîner les maquis tout en évitant la bataille rangée. Le 18 juin, le combat s’engage presque par hasard avec l’arrivée fortuite de deux voitures allemandes. C’est la bataille de Saint-Marcel. Les Allemands reviennent et attaquent les deux mille maquisards et deux cents SAS. Ces derniers vont repousser les trois vagues successives et réussir à se disperser. Le matin du 19 juin, les Allemands trouveront un camp vide.

Quel rôle ont joué les SAS parachutés et le maquis de Saint-Marcel dans la Libération ?

Ils ont permis de multiplier les opérations de guérilla pour désorganiser les troupes allemandes et les maintenir en Bretagne. Le maquis de SaintMarcel est aussi un symbole : c’est la première fois qu’il y a une union sacrée entre la Résistance de l’intérieur, les FFI, de l’extérieur, la France libre, et la population occupée qui offre des caches. C’est une première victoire qui en annonce d’autres. Elle montre que les Allemands peuvent être en difficulté. L’idée du général De Gaulle est aussi de mettre les Français dans le camp des vainqueurs. Quand les Américains vont arriver, une partie de la Bretagne sera ainsi déjà libérée par les SAS et les résistants.

Recueilli par Olivier CLÉRO.

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