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Jours tranquilles à Paris
14 août 2014

Convoi humanitaire russe...

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Le convoi russe aurait déjà franchi la frontière ukrainienne. Et son chargement n'aurait rien d'humanitaire...

Les 280 camions du convoi dit humanitaire russe sont actuellement semi invisibles dans la campagne russe. Parti de la base de la 2e Division de Fusiliers Motorisés de Taman, près de Moscou, ces beaux véhicules transportent 2.000 tonnes de matériel, soit 7 tonnes par véhicule. Ce n'est pas énorme. Les chauffeurs, eux, font ce qu'on leur dit: des soldats en uniforme d'été de couleur ocre manches courtes et shorts, conduisant des camions ans plaques d'immatriculation.

Cela ressemble au faux-semblant des petits hommes verts en Crimée en février. Dans le drame russo-ukrainien, les apparences sont souvent trompeuses: les hommes verts de Crimée étaient des soldats russes, et les hommes en shorts ocre sont également des soldats, possiblement des Fusiliers motorisés. On a vu des images officielles de la cargaison de deux camions, et c'est bien cela: deux camions contiennent de l'aide, les 278 autres camions contiennent on ne sait trop quoi. Il n'y a pas de liste officielle publique.

Un convoi très discret

Le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov assure qu'il s'agit d'un convoi humanitaire, et que le point de passage vers le cœur du Donbass (villes de Donetsk et Lougansk) -là où il faut livrer les denrées d'aide- passe par la ville de Kharkov. Or, voici que le convoi est difficile à situer, et des sources d'Euromaidan Presse -media politique du mouvement Maidan mais très bien informé- évaluent l'emplacement d'une grosse partie du convoi à Rostov-sur-le-Don, en Russie.

Quelle importance le lieu pourvu que l'aide passe? Simple. La frontière à Kharkov est contrôlée par les garde-frontières ukrainiens, donc ceux-ci pourront inspecter le contenu des camions. En revanche, Rostov est proche de la partie de la frontière du Donbass ukrainien que les garde-frontières ne contrôlent pas. Un passage bien moins gênant pour un convoi puisque sans fouilles de la part des autorités ukrainiennes.

L'embryon d'une opération militaire?

La légalité d'un transport militaire humanitaire d'un État étranger ne se fait pas sans l'autorisation de l'État d'accueil et sans la présence des autorités internationales comme la Croix-Rouge, l'ONU, ou encore l'OSCE (Organisation pour la Sécurité et la Coopération en Europe, qui réunit la Russie aux autres États européens, et qui brille par ses dysfonctionnements inévitables). Le gouvernement ukrainien répète que la permission d'entrer n'a pas été fournie; cela contredit entièrement ce que dit Lavrov. Les organisations internationales restent silencieuses: la Croix-Rouge est coite, et l'OSCE compte quelques douzaines de ses membres sur places, mais n'a encore rien vu

Mais s'il s'agit d'aide, quelle importance si elle passe là où il n'y a pas de garde-frontières ukrainien? Parce qu'ainsi, le cheval de Troie entrerait. Les 278 camions de matériel militaire, et éventuellement de troupes, seraient l'embryon d'une opération militaire russe en plein territoire ukrainien.

L'armée russe peut-elle entrer impunément en Ukraine et tirer sur l'armée ukrainienne? Le prolongement de l'hypothèse du cheval de Troie est comme suit: le convoi, si évidemment militaire, serait stoppé par les troupes ukrainiennes qui finiraient par tirer dessus. Et voilà! L'excuse militaire, le prétexte, serait donné au Kremlin pour ordonner aux forces russes massées à la frontière d'entrer en Ukraine pour protéger le convoi! Des tactiques similaires, quoique moins élaborées, étaient utilisées en Géorgie en 2008. De quoi alerter le gouvernement ukrainien, qui met en garde ouvertement contre une invasion rampante russe. Écrit par Harold Hyman

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