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Jours tranquilles à Paris
22 octobre 2014

Quand Stévenin tournait pour Truffaut

Jean-François Stévenin a participé à sept films de François Truffaut.« L’élégance ». S’il ne devait raconter son François Truffaut (1932-1984) que d’un mot, c’est celui que choisirait Jean-François Stévenin. Il parle en connaisseur : tour à tour décorateur, premier assistant réalisateur et comédien, il a fait tous les métiers du cinéma au service du maître de la Nouvelle Vague. L’aventure a commencé par hasard. Après des études commerciales, il venait de bifurquer vers le 7e Art pour assister Alain Cavalier sur le tournage de La chamade. Mission bien remplie. Cela lui vaudra de rejoindre Truffaut pour piloter La sirène du Mississippi:« Le cinéma, c’est un truc auquel je n’aurais jamais pensé. J’avais 24 ans, j’ai mis les bouchées triples pour y arriver. »

Deviner ce qu’il voulait

Il était déjà ravi et comblé d’avoir trouvé un poste sur le plateau. Le privilège de se planter face à la caméra va suivre:« Un truc inimaginable. Comme si un mécanicien de Ferrari se voyait offrir de piloter une Formule 1. » Il y aura d’abord La nuit américaine, mais à ses yeux ça ne compte pas:« La moitié de l’équipe a joué dans le film. On ne se sentait pas investis comme acteurs. Mais ça a tout changé ». Lui qui par« timidité » n’osait pas s’investir dans le métier fera ses vrais premiers pas de comédien dans le film suivant, L’argent de poche:« Un vrai rôle. Il m’a dit : « Vous êtes le seul adulte. C’est juste un film mineur. » Tellement mineur que quarante ans après, il fait encore le tour du monde. » Aujourd’hui encore il voue à ce long-métrage une tendresse particulière:« On était en direct avec les mômes. L’équipe était assez réduite. Il y avait un côté famille. » Mais en même temps, cette prestation sera sa dernière au service de Truffaut. Sept films, pourquoi pas huit?« J’avais réalisé mon premier film, il n’allait pas me reprendre comme assistant. Mais s’il m’avait proposé un rôle, j’y serais allé. » La méthode et la manière Truffaut l’habitent toujours quand il tourne:« Avec lui, l’ambiance était magnifique sur le plateau. » Pas de tiraillements mais de l’harmonie au sein de l’équipe:« Nous étions tous très concentrés sur lui, à essayer de deviner ce qu’il voulait. Anticiper ses directives. Et le plus fort, c’est qu’on y arrivait. Il y avait toujours de la légèreté. Il pensait déjà au film d’après. Le silence, il n’avait pas besoin de le demander, il l’obtenait. En douceur. J’ai senti la différence après, quand j’ai tourné avec de gros balourds….. » Article de Pierre FORNEROD.

Exposition François Truffaut Cinémathèque Française, à Paris jusqu’au 25 janvier 01 71 19 33 33 ou www.cinematheque.fr .

Arte, hommage au cinéaste du 27 octobre au 7 novembre avec Le Dernier métro et un documentaire inédit dimanche 2 ou Les quatre cents coups lundi 3 novembre.

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