Théâtre des Abbesses - hier soir
Libellule, un enfant au fond de la classe avec de "grosses difficultés", perd toujours toutes ses affaires et sa carte de transport pour aller à l’école. Les jours de pluie, l’ennui le fait s’égarer dans les flaques et rencontrer son double, un jumeau mort avant d’être né. Libellule a sept ans, il y a quelque chose chez lui qui ne va pas, il ne peut pas tracer les traits droits. Pour le guérir, sa mère, une illettrée, fait venir des magiciens, la directrice de l’école lui propose de le présenter à des spécialistes.
Le chemin qui mène à l'école fait école. La route est de plus en plus longue pour s’y rendre. L’adolescence s’approche et s’installe dans les terrains vagues, halls et caves d’immeubles de la cité du Couvercle. Le corps de l’enfant change et l’amour reste caché dans les toilettes.
Libellule, au pied du mur, s’initie au contact d’autres "qui ne sont pas" : magiciens, criquets, dealer se prenant pour Al Pacino surveillés par un flic qui voudrait mettre au lit tous les enfants traînant dehors le soir.
Libellule a 17 ans, il fait des bêtises. Sa mère, femme de service épuisée par la hauteur des murs à lessiver, et sa jeune soeur aux longs cheveux ensorcelés le mettent à la porte. Il dort dans une cave et touche de ses mains les limites de ce qui fait un homme.
Ses nuits sont d’incessants cauchemars orchestrés par son double et le spectre de Loula, une jeune fille morte d’overdose. Il tente de regagner le coeur de ses proches et l’appartement familial. Choquée par le destin sordide des enfants du Couvercle, sa mère prend la fuite dans ses rêves, les pieds chaussés de nouvelles bottes. Il trouve du travail et enfile la cote bleue du jardinier.