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Jours tranquilles à Paris
7 mars 2017

Tout ça pour ça !

François Fillon a donné hier le clap de fin au psychodrame de la droite : pas de plan B, il reste le candidat. Le parti approuve à l’unanimité.

Par   Olivier Beaumont et Valérie Hacot

Six jours de tractations, de coups bas et de trahison pour à l’arrivée… rien. François Fillon reste le candidat de la droite à la présidentielle. Hier soir, après une heure trente de palabres au siège du parti rue de Vaugirard (Paris XV  e), le comité politique des Républicains a annoncé qu’il renouvelait « à l’unanimité » sa confiance au vainqueur de la primaire. Une famille politique rassemblée et unie derrière son champion : voilà donc la belle image qu’on va désormais essayer de montrer, après un énième psychodrame dont la droite a le secret.

Quelques heures auparavant, le scénario d’un plan B était définitivement enterré avec le renoncement d’Alain Juppé, las des manœuvres en coulisses et de l’obstination de Fillon. Un Fillon qui, dans la tempête, n’a jamais lâché, malgré quelques doutes ce week-end : « Il est temps maintenant que chacun se reprenne et revienne à la raison. Nos électeurs ne pardonneraient pas ceux qui entretiennent le poison de la division », a-t-il lâché devant les siens hier soir, oubliant un peu trop vite qu’il est lui-même à l’origine de ces divisions. Et qu’il a tout seul imposé le rapport de force avec une bonne partie de son camp politique, plus que jamais otage de son entêtement à rester candidat coûte que coûte.

« J’ai peut-être trop dramatisé ma convocation chez les juges », a-t-il néanmoins concédé à propos de sa conférence de presse organisée mercredi dernier pour annoncer cette convocation devant les juges, prévue le 15 mars… et qui a déclenché dans la foulée les départs en cascade d’élus des Républicains. « Mais le débat est clos. Il faut maintenant rassembler », veut croire le président du Sénat, Gérard Larcher. Le même, qui, en fin de semaine, poussait François Fillon… à renoncer.

Quel incroyable retournement ! Pour s’être encore une fois obstiné, et avoir réussi sa démonstration de force au Trocadéro, le député de Paris a réussi son pari face aux assauts des juppéistes et des sarkozystes. « Toute la question pour lui désormais, c’est de savoir s’il va être totalement aux mains du clan Sarkozy ou pas », s’inquiète un baron du parti, pas rassuré de voir les Baroin, Chatel, Ciotti et Wauquiez qui rôdent autour du candidat Fillon pour espérer obtenir les meilleures places à l’arrivée. « Il s’est quand même bien foutu de nous », enrage un conseiller LR.

Reste le pari de l’unité, après plus de 300 défections enregistrées en quelques jours, et pas des moindres : Bruno Le Maire, le porte-parole Thierry Solère ou encore le député-maire de Tourcoing Gérald Darmanin. Dès ce matin, à son QG, le toujours champion de la droite va recevoir du monde, jusqu’à ses meilleurs ennemis, comme Jean-François Copé. Demain, il devrait retrouver Nicolas Sarkozy, à la demande de ce dernier, et Alain Juppé, pour entériner la sortie de crise. « Je suis prêt à la rencontre à trois », a indiqué Fillon devant le comité politique. Et même à faire des gestes d’apaisement, notamment en dévoilant dans les tout prochains jours une nouvelle équipe, voire l’esquisse d’un gouvernement dans lequel toutes les tendances devraient être représentées. D’ici là, il aura repris sa campagne, avec un meeting programmé ce soir au Zénith d’Orléans.

@olivierbeaumont et Vhacot1

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