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Jours tranquilles à Paris
14 juillet 2017

Trump-Macron : à qui profite le show ? – Source : Libération

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Trump-Macron : à qui profite le show ?

Côté américain

Les relations entre les Etats-Unis de Donald Trump et la France d’Emmanuel Macron ont commencé, lors du G7 en Sicile le 25 mai, par une virile poignée de main. Un bras de fer, même, commenté par les médias internationaux, qui avaient trouvé leur champion : «Il n’a fallu que six secondes à Macron pour prendre Trump à son propre jeu et montrer au monde qu’il y a un nouveau leader sur la scène internationale», assénait Bloomberg.

Avant cela, il y a eu le «Paris n’est plus Paris» martelé par Trump, lors des références fréquentes à son mystérieux «ami Jim» qui n’irait plus en France à cause de l’insécurité et du terrorisme. En face, il y a eu la pichenette du «Make our planet great again» de Macron, pastiche du slogan du candidat républicain et critique explicite de la position de Trump sur le réchauffement, après la sortie des Etats-Unis de l’accord de Paris. Mal parties, les relations franco-américaines ? Alors que le président américain est en France pour deux jours, les deux hommes pourraient cependant s’accorder sur certains sujets.

«Cette visite, c’est l’occasion pour Trump d’atténuer sa rhétorique anti-France, quand il décrivait Paris comme une ville dangereuse, avec des quartiers régis par la charia, note l’écrivain et journaliste Alexander Stille, professeur de politique internationale à l’Université de Columbia (New York). Il s’est beaucoup servi de la France et de la réponse politique française au terrorisme comme d’un repoussoir.» Donald Trump avait tout intérêt à accepter cette invitation d’Emmanuel Macron. Elle offre une diversion bienvenue aux révélations sur les interférences russes dans la campagne américaine (lire pages 6-7), ou aux difficultés des républicains, qui rament à sécuriser une majorité sur l’assurance santé. Le tout pour un événement consensuel et symbolique : assister au défilé militaire du 14 Juillet, et célébrer le centenaire de l’engagement des soldats américains dans la Première Guerre mondiale. «Trump n’a franchement pas besoin de nouveaux ennemis, avance Stille. C’est l’occasion d’une belle photo, de poignées de main et de discours faciles sur la paix et la liberté.»

«Potentiel de déboires»

Comment Donald Trump aurait-il pu refuser ? Selon le Washington Post, c’est même la promesse d’assister au spectacle d’un défilé militaire grandiose - 211 véhicules, 341 cavaliers et 63 avions - qui aurait décidé le président américain, visiblement féru d’uniformes, à venir. «La France est le plus vieil allié des Etats-Unis, rappelle Nicholas Dungan, directeur de recherches à l’Iris et spécialiste de la relation transatlantique. Macron va le promener aux Invalides, le faire dîner à la tour Eiffel, lui montrer les Champs-Elysées et un défilé militaire comme il n’en a jamais vu… L’intérêt pour Macron, qui d’ailleurs n’invite pas Trump en tant que Trump mais en tant que président des Etats-Unis, est clair : s’il arrive à apprivoiser Trump dans une certaine mesure, il limite le potentiel de déboires à venir.»

Les deux hommes sont, à l’évidence, très différents. «Ils ont accédé à la présidence en prônant des visions du monde opposées : Macron est un proeuropéen, partisan du libre-échange, tandis que Trump est pour la fermeture des frontières, "l’Amérique d’abord" et le protectionnisme», déroule la revue Foreign Policy. Mais les parallèles ne manquent pas : personne ne les a vus venir, ils sont novices en politique, issus du secteur privé… L’hebdo conservateur The Washington Examiner en fait même de «bons amis», citant les «longues séquences en privé prévues avec Macron».

Vaseline

Les deux pays entretiennent depuis toujours d’étroites relations dans le renseignement, le terrorisme et le commerce. «Ce sont des intérêts de très long terme, qui dépassent largement les personnalités au pouvoir», remarque Alexander Stille. «Macron et Trump sont parfaitement alignés sur la question syrienne et sur celle du terrorisme», ajoute Dungan. Macron avait d’ailleurs applaudi les frappes de l’administration Trump contre la base aérienne d’Al-Shayrat après l’attaque chimique de Khan Cheikhoun par l’armée de Bachar al-Assad. Au défilé, la poignée de main entre les deux hommes sera en tout cas déterminante «pour rendre sa grandeur à l’Amérique», raille Newsweek, qui a donné quelques conseils à Trump, tels que s’enduire les mains de vaseline. «Idéal pour décontenancer Macron : quand il voudra serrer la main du Président avec son énergie habituelle, il se retrouvera avec une main aussi fuyante qu’un poisson mort. 1-0 pour l’Amérique.»

Côté français

Versailles pour Poutine, les honneurs militaires et «un dîner entre amis» à la tour Eiffel pour Trump. Quand il s’agit de recevoir les croque-mitaines de la scène internationale, Emmanuel Macron ne s’interdit rien. Le timing et le décorum de la visite du président américain se justifient officiellement par le centenaire de l’engagement des Américains dans la Grande Guerre. Quiconque conteste la présence «naturelle», dixit Macron, du magnat de l’immobilier en France, à l’instar de Jean-Luc Mélenchon ou du hollandais Stéphane Le Foll, ne fait qu’alimenter «une polémique un peu indigne», de l’avis du porte-parole du gouvernement, Christophe Castaner.

Concassage

Emmanuel Macron s’est, lui, «étonné» de ces «protestations», rappelant le «partenariat multiséculaire» qui unit les deux puissances. S’il reconnaît des «désaccords» sur le climat (évoqué «très brièvement» a insisté Trump) et le commerce, les deux hommes ont surligné leur «point de convergence essentiel», soit «l’éradication du terrorisme», lors de leur conférence de presse commune jeudi soir. Quitte, dans le cas de Macron, à s’aligner sur la doctrine trumpiste, notamment sur «l’abandon du départ de Bachar al-Assad comme condition préalable à l’intervention de la France» dans les discussions sur la Syrie.

La visite de Trump est surtout «l’occasion de parler des terrains d’intervention extérieure», en Syrie, mais aussi en Libye, explique le ministre des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian. Pour le reste, «il y a une dimension psychologique, presque une manipulation, dans le traitement de Trump par l’Elysée»,remarque la chercheuse Laurence Nardon (Ifri). Il y a d’abord eu, lors du sommet de l’Otan fin mai, ce concassage de phalanges en guise de «moment de vérité», comme l’a qualifié Macron dans le JDD, façon de manifester son «refus de la plus petite concession, même symbolique». Un numéro qui avait ulcéré la Maison Blanche, la presse américaine y voyant même l’une des raisons ayant précipité la sortie du pays des accords de Paris sur le climat. Décision à laquelle Macron avait répondu par son «Make The Planet Great Again», parodie du slogan de campagne trumpiste. Après ces deux épisodes, le président français a opéré un revirement. Lors du sommet du G20, il a multiplié les effusions avec son homologue américain devant les caméras. Jeudi, en sortant de sa limousine aux Invalides, Trump a eu droit à une poignée de main de bon copain et aux bises de Brigitte Macron. Pour le locataire de la Maison Blanche, Macron est désormais «un super président, un dur».

Cour de récré

Dans une première phase, «Macron a cherché à établir son autorité face à Trump le «bully», le petit caïd, comme le surnommait Hillary Clinton, en reprenant ses codes, rappelle Laurence Nardon. Là, nous sommes dans le deuxième temps : Macron veut passer du «bully» au «buddy» [le copain, ndlr]». Une stratégie de cour de récré assumée par Castaner : «Soit on dit «il est pas sympa», on l’aime pas et on lui parle plus», soit on le «ramène dans le cercle». Une diplomatie du «j’humilie puis je cajole» , qui ne convainc pas tous les spécialistes : «Trump est très difficile à raisonner, et travailler avec son administration est extrêmement compliqué car même eux se méfient de lui», rapporte un ex-conseiller de Macron.

Aussi, «Macron risque d’abîmer son capital image en s’affichant avec Trump passant les troupes en revue», analyse Laurence Nardon. Toujours plus isolé, Trump est un actif diplomatique «racheté à la baisse», pour reprendre la formule de l’éditorialiste Bernard Guetta. «Macron prend avantage d’une situation inédite, en bon pragmatique, remarque le politologue Denis Lacorne. Il a compris que si, idéologiquement, quasiment tout l’oppose à Trump, ce dernier admire les «gagnants», et c’est là-dessus qu’il veut jouer.» La conviction d’être un winner, voilà qui parle aux deux hommes.

fete nationale

  • emmanuelmacron Durant notre histoire, nous avons toujours trouvé des alliés sûrs, des amis, qui sont venus à notre secours.
    Les Etats-Unis d’Amérique sont de ceux-ci. 
    C’est pourquoi, rien ne nous séparera jamais.
    La présence à mes côtés du Président des Etats-Unis, Monsieur Donald Trump et de son épouse, est le signe d’une amitié qui traverse les temps.
    Merci aux États-Unis d’Amérique pour le choix fait il y a cent ans.

    fn22

    fn33

  • https://www.pscp.tv/w/1ypJdlbNBrnJW

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