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Jours tranquilles à Paris
20 octobre 2018

Riyad reconnaît que Jamal Khashoggi a été tué dans son consulat à Istanbul

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L’Arabie saoudite, qui avait jusqu’à présent démenti, évoque une rixe qui a dégénéré. Donald Trump a estimé que ces déclarations étaient « un bon premier pas ».

Pour la première fois depuis le déclenchement de cette affaire, l’Arabie saoudite a reconnu samedi 20 octobre que le journaliste Jamal Khashoggi, dont la disparition le 2 octobre avait eu un retentissement mondial, a été tué à l’intérieur de son consulat à Istanbul (Turquie).

La confirmation de sa mort de Khashoggi est intervenue aux premières heures de samedi par l’agence de presse officielle du royaume, SPA. « Les discussions entre Jamal Khashoggi et ceux qu’il a rencontrés [dans l’enceinte de la représentation diplomatique] (…) ont débouché sur une rixe », a détaillé cette dernière, citant le parquet.

Riyad a simultanément annoncé la destitution d’un haut responsable de son renseignement Ahmad Al-Assiri, et celle d’un important conseiller à la cour royale, Saoud Al-Qahtani. Les hommes sont des proches collaborateurs du prince héritier Mohammed Ben Salman, dit « MBS », sur lequel la pression était montée ces derniers jours.

Les autorités saoudiennes ont par ailleurs fait savoir que dix-huit personnes avaient été arrêtées dans le cadre de l’enquête menée par le royaume.

MBS chargé de restructurer le renseignement

La disparition du journaliste, qui était entré le 2 octobre au consulat d’Istanbul pour une démarche administrative et n’était pas reparu depuis, a suscité une crise internationale. Critique envers le prince héritier saoudien, Jamal Khashoggi vivait en exil aux Etats-Unis depuis 2017. Des responsables turcs ont affirmé que le journaliste avait été assassiné par un commando spécialement envoyé de Riyad. Jusqu’à ce samedi matin, l’Arabie saoudite avait toujours démenti être impliquée dans sa disparition.

Le roi Salman a ordonné, samedi, la mise en place d’une commission ministérielle présidée par MBS pour restructurer le service saoudien du renseignement et « définir précisément les pouvoirs » de celui-ci, ont rapporté les médias officiels.

L’annonce de SPA confirmant la mort du journaliste au consulat est intervenue peu après une nouvelle conversation téléphonique sur ce dossier entre le président turc Recep Tayyip Erdogan et le roi Salmane. Les deux dirigeants, qui se sont entretenus vendredi soir, « ont souligné l’importance de continuer à travailler ensemble en complète coopération ».

M. Erdogan et le roi Salman ont échangé des informations sur les enquêtes respectives de leurs pays.

Des explications crédibles selon Trump

Les Etats-Unis ont réagi rapidement à l’annonce de Riyad : « Nous sommes attristés d’apprendre que la mort de M. Khashoggi a été confirmée », a déclaré la porte-parole de la Maison Blanche, Sarah Sanders, quelques heures après l’annonce saoudienne.

Le président américain Donald Trump a de son côté affirmé qu’il jugeait les explications du royaume crédibles. S’adressant aux journalistes en marge d’un déplacement dans l’Arizona, le locataire de la Maison Blanche a estimé que ces déclarations étaient « un bon premier pas ». Interrogé avant les révélations du royaume et prié de dire si des sanctions faisaient partie des mesures envisagées, M. Trump a répondu : « Le Congrès sera très impliqué pour décider de la suite (…). Je serai très à l’écoute de ce qu’il dira. » Le Congrès est contrôlé par les républicains, dont plusieurs élus ont déjà réclamé des mesures sévères contre Riyad.

Donald Trump a toutefois rappelé que l’Arabie saoudite était un « grand allié » de Washington et un « investisseur formidable » aux Etats-Unis. « C’est pour cela que c’est si triste », a-t-il commenté.

Le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, s’est dit, lui, « profondément troublé par la confirmation de la mort » de M. Khashoggi.

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