L'ÉDITO de Didier Micoine - Les charlots à Matignon
Ils ont donc boycotté la réunion. Seuls deux membres de la délégation de Gilets jaune qui était invitée ce vendredi à Matignon sont finalement venus au rendez-vous. S’il a bien échangé pendant une heure avec Edouard Philippe, le premier, entré par une porte dérobée, a tenu à rester anonyme. L’autre est reparti au bout d’une demi-heure. Pour des motifs qui ne tiennent pas la route : d’abord, il exigeait que l’entretien avec le Premier ministre soit filmé et retransmis en direct à la télévision ! Et puis il ne se jugeait pas légitime pour s’exprimer au nom des Gilets jaunes. Et c’est sans doute bien le problème. Car aujourd’hui, qui est légitime pour représenter ce mouvement protéiforme aux revendications hétéroclites ? Ce fiasco à Matignon augure mal de la « grande consultation » voulue par Emmanuel Macron pour trouver des solutions pratiques afin de sortir de la crise. Car pour cela, il va falloir trouver des interlocuteurs. Et si les Gilets jaunes veulent durer, ils vont devoir s’organiser et se structurer un minimum. Avec des interlocuteurs sérieux, qu’eux-mêmes puissent trouver représentatifs et légitimes. C’est un préalable pour entamer le dialogue. Le Parisien
Présent à Matignon, le gilet jaune Jason Herbert dénonce "des pressions de la part d'autres gilets jaunes" pic.twitter.com/MA3L5bt6jH
— BFMTV (@BFMTV) 30 novembre 2018