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Jours tranquilles à Paris
9 juin 2019

« Parasite » : infiltration dans l’espace domestique

parasite22

Palme d’or 2019, à Cannes, Parasite marque le retour de Bong Joon-ho en Corée du Sud, dont il est originaire, après dix années de tribulations internationales. Force est de constater que le cinéaste ne s’est jamais montré plus mordant et incisif qu’à domicile, dans un pays dont il s’est plu dès ses débuts à brocarder les travers et les inégalités sociales. C’est précisément de cela que parle Parasite, ne laissant à ce titre aucun doute sur le fait que Bong Joon-ho n’est pas seulement un styliste virtuose, mais un véritable réalisateur politique.

La première image du film, fortement significative, est celle de l’entresol miteux qu’habite la famille Ki-taek. Au chômage mais soudé, le petit clan vit d’expédients, jusqu’au jour où le fils se fait engager dans une grande propriété bourgeoise du dernier cri : chez les Park, jeune couple fortuné. Or, l’arrivée du jeune homme n’est en fait que la première étape d’une opération d’infiltration très discrète, qui va conduire les deux familles à vivre côte à côte, les uns devenant les serviteurs, mais aussi les doubles secrets de leurs maîtres.

Commençant sous les auspices d’une comédie menée tambour battant, le film impressionne par sa capacité à changer de braquet, virant à l’angoisse, puis à l’horreur dans un brassage de registres ébouriffant, en quoi le cinéma de Bong Joon-ho demeure fidèle à lui-même. Chaque nouvelle scène bouscule la précédente, la déborde et relance les dés d’un récit impressionnant par son génie polymorphe. Mathieu Macheret

« Parasite », film sud-coréen de Bong Joon-ho. Avec Song Kang-ho, Lee Sun-kyun, Cho Yeo-jeong, Choi Woo-sik (2 h 12).

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