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Jours tranquilles à Paris
2 septembre 2019

L’ouragan Dorian, du « jamais-vu dans l’histoire des Bahamas »

L’ouragan de catégorie 5 s’est abattu, dimanche, sur les îles Abacos avec des vents frôlant les 300 km/h, causant d’importants dégâts.

« Nous sommes face à un ouragan (…) comme nous n’en avons jamais vu dans l’histoire des Bahamas », a déclaré, dimanche 1er septembre, Hubert Minnis, le premier ministre de cet archipel caribéen de quelque 700 îlots situé entre la Floride, Cuba et Haïti. Et d’ajouter, en larmes, « c’est probablement le jour le plus triste de ma vie ».

L’ouragan Dorian s’est abattu sur les Bahamas avec son lot de pluies torrentielles et de vents violents. Le cyclone, de catégorie 5 sur l’échelle de Saffir-Simpson, a touché terre sur l’îlot d’Elbow Cay et à Great Abaco, l’île principale des Abacos.

Décrit comme « catastrophique » par le Centre national des ouragans américain (NHC), il s’accompagne de vents soutenus atteignant 295 km/h, avec des rafales pouvant dépasser 350 km/h. Dorian est aussi puissant que Gilbert (1988), Wilma (2005) et l’ouragan du Labor Day de 1935. Seul Allen, en 1980, avait des vents soutenus supérieurs, atteignant 305 km/h.

Selon le NHC, basé à Miami, il a égalé le record de 1935 de l’ouragan le plus puissant de l’Atlantique lorsqu’il a touché terre, faisant redouter des scènes de dévastation. En outre, sa vitesse de déplacement est lente, « ce qui prolonge ses effets catastrophiques », a averti le NHC.

« Les gens sont encore traumatisés par Matthew [en 2016] mais c’est encore pire », a expliqué à l’Agence France-Presse Yasmin Rigby, qui vit à Freeport, à Grand Bahama. Sur l’îlot de Great Guana Cay balayé par le cyclone, où quelque 200 à 300 habitants sont restés, l’électricité a été coupée et les météorologues prévoyaient jusqu’à 60 cm de pluies et des ondes de tempête de plus de 6 mètres.

Des vidéos publiées sur le site du journal Tribune 242 des Bahamas montraient des vagues atteignant les toits de maisons en bois, des bateaux renversés flottant dans une eau boueuse au milieu de branches d’arbres, de planches et d’autres débris.

La Géorgie et la Caroline du Sud menacées

Après les Bahamas, l’ouragan devrait se rapprocher de la côte est de la Floride (sud-est des Etats-Unis), lundi soir et mardi. Même s’il n’est pas encore certain qu’il touchera terre dans le « Sunshine State », ni avec quelle intensité, le niveau d’alerte a été relevé pour plusieurs parties de la côte est de l’Etat. Les autorités de quatre comtés, dont celui de Palm Beach, ont ordonné l’évacuation des zones côtières les plus basses et des habitations les plus fragiles comme les mobile-homes.

Depuis la Maison Blanche, le président Donald Trump a appelé à la plus grande vigilance face à ce phénomène climatique « très très puissant ». « Initialement, il devait frapper directement la Floride », a-t-il rappelé dimanche matin à son arrivée à Washington de retour de Camp David. « Il semble désormais qu’il va remonter vers la Caroline du Sud et la Caroline du Nord. La Géorgie et l’Alabama vont aussi être touchés. » « Mais sa course pourrait encore changer », a mis en garde l’occupant du bureau Ovale, qui a annulé le voyage qu’il devait effectuer en Pologne ce week-end.

Le gouverneur de Caroline du Sud, Henry McMaster, a déclaré l’état d’urgence dans son Etat. « La force et le caractère imprévisible de la tempête nous obligent à nous préparer à tous les scénarios », a-t-il souligné. Il a également ordonné l’évacuation obligatoire de l’ensemble des zones côtières de l’Etat.

L’état d’urgence avait déjà été déclaré en Floride et dans une douzaine de comtés de l’Etat de Géorgie. Cette mesure permet de mieux mobiliser les services publics de l’Etat et de recourir si besoin à l’aide fédérale.

« Je suis sur mes gardes car cela peut encore évoluer »

Si une forme de soulagement dominait à Miami, les habitants restaient prudents et la distribution par la ville de sacs de sable pour lutter contre les inondations se poursuivait. Le gouverneur républicain de la Floride, Ron DeSantis, a exhorté la population à « rester vigilante ».

« Je suis sur mes gardes car cela peut encore évoluer : dans les 12 ou 24 heures avant que l’ouragan n’atteigne la côte, tout peut changer, racontait David Duque, 30 ans. Je vis en Floride depuis quinze ans, mieux vaut se préparer que d’attendre sans rien faire. »

La Floride, principalement constituée d’une péninsule, se trouve chaque année en première ligne lors de la saison des ouragans. Avec un relief très plat, le littoral est particulièrement menacé par une montée des eaux. Le centre des terres se caractérise également par de faibles altitudes. Pour les habitants, la principale menace est donc les inondations. Selon un officier coordonnant les secours, 12 000 soldats se trouvent actuellement dans l’Etat en attendant l’arrivée de Dorian. L’aéroport d’Orlando, où atterrissent les touristes voulant visiter Disney World, prévoit de fermer à partir de 2 heures du matin, lundi.

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