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Jours tranquilles à Paris
28 décembre 2019

Pourquoi vélelles et physalies envahissent les côtes bretonnes

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De nombreuses physalies ont été observées sur des plages du Finistère-Sud. (Le Télégramme)

Des physalies et des vélelles s’échouent sur les côtes finistériennes. Que viennent faire en Bretagne ces animaux qui ressemblent à des méduses sans en être, et vont-ils y rester ?

1 Où vivent les physalies et les vélelles ?

Elles vivent entre les zones subtropicales et tempérées mais sont parfois portées sur nos côtes, où elles s’échouent. Ces deux espèces font partie du zooplancton, ces animaux qui se laissent porter par les courants. De nombreux poissons ou coquillages passent par cette phase, notamment à l’état de larves. Les physalies et les vélelles, reconnaissables à leur couleur bleu métallique, vivent en colonies. Contrairement aux méduses, elles restent en surface. Munies de flotteurs-voiles pour les physalies et d’une petite voile pour les vélelles, elles se déplacent au gré du vent autant que des courants.

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Les vélelles deviennent malodorantes quand elles s’échouent et se décomposent sur les plages. (Photo Olivier Desveaux)

2 Peut-on dire qu’elles envahissent les côtes bretonnes ?

Selon Sébastien Cadiou, directeur du Marinarium de Concarneau, « une espèce invasive désigne une espèce importée dans une niche écologique, qui s’y adapte et entre en concurrence avec d’autres occupants des lieux ». Ce n’est pas le cas des physalies et des vélelles, qui vivent en haute mer. Elles n’ont pas vocation à s’installer sur la côte, puisque s’échouer signifie mourir.

3 Quel est le rôle de ces organismes dans l’environnement ?

Le plancton végétal a un rôle comparable à celui des forêts. Il capture le dioxyde de carbone (CO2) dans l’atmosphère et relâche de l’oxygène. Ce processus représente la moitié de la production d’oxygène consommée annuellement sur terre. En se nourrissant de plancton végétal, le plancton animal ingère le CO2 et le transforme en carbone solide.

4 Quels sont les risques au contact de ces animaux ?

Les physalies se reconnaissent à leur flotteur, toutefois, le danger réside dans leurs filaments, qui mesurent de 15 à 40 cm, pourvus de harpons toxiques. Si la première piqûre provoque douleur et brûlure, un contact répété peut entraîner la mort. C’est d’ailleurs en étudiant le poison des physalies, au Cap-Vert et aux Açores, que le phénomène extrême de l’allergie, le choc anaphylactique, a été défini en 1902. L’exposition répétée à la toxine entraîne une intolérance parfois fatale. Cette découverte a valu à son codécouvreur, Charles Richet, le prix Nobel de médecine en 1913. Dangereuse quand elle flotte en mer, une physalie morte et échouée reste toxique. Quant aux vélelles, s’il est déconseillé de les toucher, elles sont urticantes sans avoir la virulence des physalies.

5 Doit-on s’attendre à une prolifération dans les années à venir ?

Il n’y en a pas forcément plus qui s’échouent, le phénomène n’est pas nouveau. Selon Sébastien Cadiou, « aucune publication n’existe sur un lien entre les échouages, plus ou moins nombreux selon les années, et le réchauffement climatique. Simplement, notamment avec des arrivées de grandes méduses, le phénomène est plus médiatisé ». Le responsable du Marinarium précise que leur corps étant constitué à 90 % d’eau, les physalies se décomposent vite. Toutefois, on peut les enfouir dans le sable, sans contact manuel, afin de protéger les autres promeneurs. En cas d’échouage massif, les communes ferment les plages afin de ramasser les corps des animaux.

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