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Jours tranquilles à Paris
28 décembre 2019

« La Vérité », le cinéma des sentiments en famille

C’était sans doute une excellente idée de sortir La Vérité de Hirokazu Kore-eda le 25 décembre, jour de Noël, moment potentiellement anxiogène pour tous ceux qui redoutent les sempiternelles querelles autour de la table familiale. Car la confrontation mère-fille dont il est question ici, hérissée de malentendus et de vieilles rancunes, est un formidable antidote à la morosité ambiante : sous couvert de retrouvailles familiales, La Vérité s’avère un réjouissant trompe-l’œil, une mise en abyme du cinéma et de la vie des acteurs.

Catherine Deneuve, Fabienne, interprète en effet une immense actrice au crépuscule de sa carrière. Laquelle reçoit la visite de sa fille Lumir (Juliette Binoche), elle-même scénariste et mariée à un acteur de second plan, Hank (Ethan Hawke). Alors que sa mère vient de publier ses Mémoires, Lumir compte bien épingler dans l’ouvrage quelques contre-vérités. Et régler ses comptes avec cette mère si souvent absente durant son enfance. Fabienne préfère amplement avoir réussi sa carrière plutôt que sa vie de famille. Devant sa mère, Lumir arbore un sourire détaché et conquérant, soucieuse de ne pas montrer ses états d’âme. En retour, sa mère a l’air sarcastique de celle qui n’attend rien, et n’est pas dupe.

Catherine Deneuve donne beaucoup de son vécu à ce charismatique personnage, assumant une certaine autodérision dès les premières minutes du film. D’une justesse diabolique, la star française tient l’un des plus beaux rôles de ces dernières années. Cruel et drôle, le film évite le piège du portrait nostalgique de l’actrice vieillissante. Cl. F.

« La Vérité », film français de Hirokazu Kore-eda. Avec Catherine Deneuve, Juliette Binoche, Ethan Hawke (1 h 47).

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